L`Or des Thraces SECTION GLOBE-TROTTERS

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L`Or des Thraces SECTION GLOBE-TROTTERS
L’Or des Thraces
SECTION GLOBE-TROTTERS
C.E AIR FRANCE LIGNES
Visite Conférence 26 octobre 2006
Musée Jacquemart André
Les Gètes, les Triballes, les Odryses et les Besses composent ce peuple appelé les
Thraces, entourés des Scythes, des Daces, des Celtes, ils précèdent les Hellènes qu’ils
combattront mais c’est la conquête romaine qui les anéantira (immortalisé sur la colonne
Trajane à Rome). Réunion territoriale, correspondant peu ou prou à la Bulgarie moderne, de
ces petits peuples ayant une même conception religieuse et des dialectes sensiblement
différents du tronc commun de la langue indo-européenne de leurs origines.
Les Gètes eurent un vaste territoire, jusqu’en Ukraine, ils furent vaincus par Darius.
Meda, fille de Cotelas un de leurs rois, épousât le père d’Alexandre. Les Odryses, les plus
actifs et les plus vindicatifs eurent également le plus grand royaume d’Europe Adriatique,
alliés des Gètes un temps ils allèrent jusqu’à Byzance. Le Thrace Odryse le plus connu :
Spartacus, c’était un noble. Les Triballes, aux yeux des Grecs, étaient les plus grossiers, les
moins civilisés.
Pas de traces écrites, les sources sont extérieures comme celles d’Homère qui les
qualifie d’alliés des Troyens, leur présence est bien avérée au 2e millénaire comme déjà
individualisés. Leur organisation est tribale avec évolution vers des royaumes, le conseil est
toujours proche du roi, aristocrates et chefs militaires. Braves au combat, beauté des armes et
des chevaux, Hérodote les pense à l’origine de la civilisation grecque par le biais de la déité
Diomède et ses cavales. Cavaliers émérites la place du cheval est prééminente, il accompagne
d’ailleurs le défunt. Ces cavaliers sont tous des aristocrates.
Très tôt, ils excellent dans le travail du fer, ils sont de très bons marins (ancres de
pierre) et de très bons commerçants maritimes.
Leur mode de vie tout d’abord près des montagnes où s’érigent des citadelles
fortifiées, petit à petit en plaine où ils deviennent agriculteurs donc sédentaires, seul le roi
reste nomade et pour certains, marchands actifs dans l’import export, avec comme langue du
commerce, le grec.
Ils seront en guerre contre les Perses et Darius, la Macédoine et Philippe II, à la mort
d’Alexandre la Thrace reviendra à Lysimaque un de ses compagnons (pour mémoire :
Séleucos la Perse, Ptolémée l’Egypte) puis en 45 AP JC contre Rome qui fera de la Thrace
une province romaine, Tacite les dit courageux et braves. Elle deviendra la Dacie.
L’orphisme (mythes des dieux Orphée et Dionysos) est un monothéisme chez les
Thraces, ils croient en l’éternité. L’orphisme thrace provient d’Artémis la grande déesse mère,
à l’origine de tout, c’est la montagne, c’est la réunion des quatre éléments, elle donne
naissance à Dionysos le dieu/fils (appelé Zagreus en Thrace) et à Arès le fils du fils, les rois
prêtres s’apparentent à ce dernier. Orphée poète/devin est le disciple de Dionysos, médiateur
entre les hommes et les dieux, il introduit à la connaissance des mystères, il meurt dépecé par
ses ménades mais reconstitué, ce qui explique le démembrement des corps dans les tombes.
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Orphée est aussi homme/dieu (anthropodaimon) qui atteint l’immortalité sans être d’essence
divine. La grande déesse mère est identifiée au cosmos sous deux images : la terrestre (le
sang/Dionysos), la solaire (la lumière/Apollon). Les libations, courantes dans le culte, sont à
concevoir en tant que cohésion sociale et bien sûr à l’origine d’un grand nombre d’œuvres de
qualité vases, rhytons, phiales, kylix, canthares, cruches. Ces œuvres sont aussi des cadeaux
tantôt entre royaumes, tantôt à titre de diplomatie. Ce rituel de la boisson prise en commun se
retrouvera dans la culture hellène, passer ensemble de l’ivresse à la transe, l’au-delà des rites
dionysiaques. Il y a deux niveaux de culte, celui des aristocrates et celui du peuple.
Toutes les découvertes furent les fruits du hasard. Les tumuli remontent
à fin 5e début 4e millénaire et ne sont pas toujours des tombes, il peut y
avoir des mégalithes (dolmens) sous tumulus. Les grottes avec table de
sacrifice et ouverture étroite sont toujours dirigées de façon à ce que le
soleil y pénètre aux solstices. Les objets d’or et d’argent, orfèvrerie
raffinée aux soudures quasi invisibles sont issus du travail du fer depuis longtemps maîtrisé.
L’ensevelissement des objets se faisait presque toujours de la même façon : les coupes les
unes dans les autres recouvertes de la plus grande à l’envers. Les influences dans l’art de
l’orfèvrerie vont des achéménides (taureaux aux pattes repliées) aux grecs. Sur un même site
on trouve les objets en grand nombre, jusqu’à 2000. Les salles de l’exposition sont consacrées
aux « trésors » de :
Panayot Hitovo
Kazitchèné
Borovo
Rogozen, où on trouve les « services » :
V
de Dionysos
V
et d’Appolon
Letnitsa, où on a trouvé le harnachement d’un cheval d’un art différent, art local plus
frustre et plus original.
Goliamata Kosmatza, où on a découvert la tombe intacte du roi Seuthès III avec son
casque et ses jambières.
Panagurishté, là le travail de l’or devient presque baroque avec un fort syncrétisme de
toutes les croyances. On pense que cette production a été exécutée à Lampsaque en Asie
Mineure et que Lysippe le sculpteur de la cour d’Alexandre l’a largement influencée. Un
des plats portent des têtes négroïdes, Nubie ? On y trouve également un poinçon de
« poids ».
et enfin les tumuli, où tous les objets merveilleux ou usuels suivent le roi ou les aristocrates
dans la mort.
Dans l’iconographie le combat avec un ours représente le renouveau, la naissance du
roi. Le loup, présent dans la vie quotidienne est l’image solaire. Ours et loup sont les
hypostases (passage d’une forme à une autre) respectivement de la Grande Déesse Mère et du
fils/soleil Apollon. Artémis d’Asie mineure, est la maîtresse des fauves, animaux largement
représentés également. Une bague sceau illustrée d’une tortue, d’une grappe de raison, d’un
lion et d’un griffon se déchiffre ainsi : « celui qui boit du vin, vit aussi longtemps qu’une
tortue a la force du lion et la liberté du griffon ».
L’appareil de la nécropole près de Douvanli est de type cyclopéen et dans certains
tumuli mycénien.
Un certain nombre de représentations dans l’art gothique se réfère à l’antiquité :
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La gueule du Léviathan provient d’une légende de la ville d’Our.
Le Christ en majesté, c’est l’empereur.
Le tétramorphe des 4 saints évangélistes : Marc/lion, Luc/taureau ou boeuf, Jean/aigle,
Matthieu/humain, les trois animaux font partie de toutes les civilisations antiques
FIN
Quelques sites dignes d’intérêt :
http://www.culturespaces.com/fr/jacquemart/175-accueil/
http://www.bulgaria-france.net/bulgarie_histoire/ors_thraces.html
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