LA PIE VOLEUSE
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LA PIE VOLEUSE
Geneviève Steinling [email protected] LA PIE VOLEUSE La pièce dure 80/90 mn avec 7 personnages : Cassiopée : cartomancienne Madame Jeannette : âgée aux cheveux roux Berta : sexy La bonne du curé : bigote Suzanne : infirmière Monsieur CAC 40 : homme mûr François-Xavier : jeune séducteur En fonction de la composition hommes/femmes de la troupe, on peut facilement remplacer la bonne du curé par un curé et l’infirmière par un infirmier. Décor : 1 seul décor : salon moderne. Accessoires : Deux perruques rousses identiques Eléments d’un cabinet de cartomancienne Encensoir d’église Musique : Ouverture « La Gazza Ladra » (La Pie Voleuse) de Gioacchino Rossini. *** EXTRAIT : Milieu scène 1 Pour situer l’extrait : Monsieur Cac 40 est venu se faire tirer les cartes par Cassiopée. Il ne souhaite pas être vu. Il s’apprête à partir quand… coup de sonnette. MONSIEUR CAC 40 (affolé) - Vous attendez quelqu’un ? CASSIOPÉE - Non. MONSIEUR CAC 40 - Et ce coup de sonnette… Qui est-ce ? CASSIOPÉE - Je ne sais pas. MONSIEUR CAC 40 - Personne ne doit me voir ici. C’était convenu entre nous. Coup de sonnette persistant. MADAME JEANNETTE - (Voix off affolée) Oh mon Dieu, il est arrivé un malheur ! Madame Cassiopée, Madame Cassiopée ! Coup de sonnette qui n’en finit pas. Si vous ne m’ouvrez pas, j’appelle les pompiers, la police, le Ministre de la Défense… je compte jusqu’à trois… un… deux... CASSIOPÉE (soupir d’énervement) - Je dois lui ouvrir. Cachez-vous. MONSIEUR CAC - Où ? CASSIOPÉE - Je ne sais pas moi ! Improvisez ! Il cherche et finit par se cacher sous la table. MADAME JEANNETTE - Vous en avez mis du temps. Vous voulez me faire mourir d’inquiétude. CASSIOPÉE (se tenant courbée) -J’ai mal au dos… mon lumbago. MADAME JEANNETTE - Ce n’est rien à côté de ce que j’ai… Oh cette douleur ! CASSIOPÉE - Toujours votre ventre ? MADAME JEANNETTE - Non. Le ventre ça va un peu mieux. Regardez ! (elle montre son doigt) CASSIOPÉE - Votre doigt ! MADAME JEANNETTE - Oui là, le plus petit de mes petits doigts. CASSIOPÉE - Il n’a rien, votre doigt ! MADAME JEANNETTE - Je n’arrive plus à le bouger. CASSIOPÉE - (étonnée) Ah ! (énervée) Et alors ! Qu’est-ce que j’y peux, moi. MADAME JEANNETTE - Vous avez une double vue et je viens demander votre aide. CASSIOPÉE (prend d’un coup sec le doigt de Madame Jeannette et l’inspecte) - Vous n’avez pas d’épine. C’est dedans ! A l’intérieur ! L’os ! MADAME JEANNETTE (elle s’installe à table) - Tirez-moi les cartes. Dites-moi si ça va empirer auquel cas, j’appelle tout de suite le SAMU. CASSIOPÉE - Carrément ! MADAME JEANNETTE (lui tend le jeu de cartes) - Battez-les ! CASSIOPÉE - Pas maintenant. MADAME JEANNETTE - Puisque je vous dis que c’est une urgence. Les urgences c’est tout de suite. CASSIOPÉE - Exceptionnellement ce sera plus tard. MADAME JEANNETTE - Non ! Ça ne peut pas attendre. CASSIOPÉE - Désolée, je ne suis pas disponible. MADAME JEANNETTE - Je vous rappelle que nous avons signé un pacte, vous et moi. Vous devez me tirer les cartes quand je veux pour ce que je veux et gratuitement. D’ailleurs vous êtes déjà en tenue. CASSIOPÉE - J’allais me changer. MADAME JEANNETTE - Vous voulez que je vous dénonce ? CASSIOPÉE - Vous n’oseriez pas... MADAME JEANNETTE - Oui, eh bien, en attendant, c’est peut-être grave ! Un doigt c’est important. Même le plus petit. CASSIOPÉE - Très bien. Une seconde. Elle sort se tenant droite, oubliant son soi-disant lumbago. MADAME JEANNETTE (étonnée) - Déjà guérie ? Eternuement sous la table. Madame Jeannette recule, s’avance, se baisse. Au moment où elle va regarder dessous, Cassiopée revient et l’interrompt. CASSIOPÉE - Voilà du gel anti-inflammatoire. Trois fois par jour. MADAME JEANNETTE - (doucement) Je crois qu’il y a un esprit qui plane dans cette pièce, là, dessous, j’ai entendu éternuer et… CASSIOPÉE - S’il y avait un esprit, Madame Jeannette, je serais la première à le savoir. Ça doit être le cérumen. MADAME JEANNETTE - Le cérumen ? CASSIOPÉE - Les canaux de vos oreilles sont bouchés et ça provoque des bruits que vous seule, entendez. Mettez le gel au plus vite. MADAME JEANNETTE - Dans les oreilles ? CASSIOPÉE - Non ! Sur votre petit doigt. Pour qu’il guérisse et que vous puissiez de nouveau … (se gratte l’oreille). Elle pousse Madame Jeannette vers la porte de sortie. Bruit de porte fermée. CASSIOPÉE -Vous pouvez sortir. Coup de sonnette. Madame Jeannette revient. Non, non restez. MADAME JEANNETTE - Combien de temps ? CASSIOPÉE - De temps ? MADAME JEANNETTE - Le traitement ! Combien de temps dois-je mettre de ce gel ? CASSIOPÉE - C’est écrit sur la notice. MADAME JEANNETTE - Ah les notices de médicaments ! Ne m’en parlez pas ! Les caractères sont petits, si petits... et avec mon problème d’œil… vous ne vous souvenez pas ? …de celui-là… la semaine avant la semaine dernière. Ça va mieux, mais le docteur a dit que je dois ménager mes yeux… mes deux yeux, il a insisté, les deux. CASSIOPÉE (lui tend une loupe qu’elle trouve dans un tiroir) - Tenez, tenez, voilà ! Et gardez-la ! Gardez le gel aussi … gardez tout… pour la prochaine fois… MADAME JEANNETTE - Oh merci Madame Cassiopée… vous savez, si je m’écoutais… CASSIOPÉE - Oui ? MADAME JEANNETTE - Je vous appellerais Sainte Cassiopée. CASSIOPÉE (la chassant) - Allez ! Allez ! Elle ferme la porte en soupirant. Vous pouvez sortir. MONSIEUR CAC 40 - C’est qui cette folle ? CASSIOPÉE - La voisine du dessous. MONSIEUR CAC 40 - Elle voulait vous dénoncer pourquoi ? …. Pour la suite : Il faut m’en faire la demande car la pièce est déposée à la SACD mais elle n’est pas encore éditée.