LE RESTE DE LEUR VIE Jean-Paul - Sailly

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LE RESTE DE LEUR VIE Jean-Paul - Sailly
LE RESTE DE LEUR VIE
Jean-Paul DIDIELAURENT
Editions Au Diable Vauvert
(Sortie : le 2 mai 2016)
288 pages
Deux destins croisés, deux personnes jeunes vivant d’espérance et pourtant leur vie est liée à
la fin de vie, à la souffrance, à la mort, prochaine ou réelle
Ambroise, jeune homme issu d’un milieu bourgeois, son père est un grand médecin,
spécialiste en cancérologie, Prix Nobel de médecine 2005. ce dernier a des grandes ambitions
pour son fils, il souhaite qu’il soit médecin, comme lui. Ambroise passe son bac, il n’a pas la
mention « très bien » mais « assez bien », première déception du père qui voudrait aussi
l’initier à la musique classique, Ambroise préfère la musique Rock à Mozart. Ambroise ne
répondait pas aux attentes de son géniteur qui fondait de grands espoirs Son père excédé le
met à la porte, Ambroise est hébergé par sa grand-mère, Beth, personne diabétique et jeune
d’esprit.
Ambroise n’a pas de petite amie, seulement des liaisons épisodiques sans lendemain.
« Ambroise avait fini par renoncer à s’attacher, préférant tout simplement errer dans
un désert sentimental entrecoupé d’aventures sans lendemain. Du sexe sans amour
comme un plat sans sel »
Ambroise a choisi d’exercer le métier de thanatopracteur, profession très rebutante pour son
père qui vouait une passion pour la recherche médicale et faire reculer les limites de la vie,
c’était la pire insulte pour ce « Prix Nobel ». Ce métier était un problème aussi pour ces
jeunes filles qu’il rencontrait « Etre caressée par des mains qui touchent des morts » il
répondait « je suis dans la restauration »
A ces critiques Ambroise ajoutait cet argument : « Des magiciens, voilà ce que nous
sommes, nous avons pour lourde tâche de transformer les cadavres en paisibles
dormeurs,»
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Manelle, jeune fille travaillant à domicile auprès des personnes âgées, vivant seules avec leu
maladie et leur invalidité, nettoyer, vider des pots de chambre, aider à la toilette,
accompagner,…..,tel était l’univers de cette jeune personne vivant seule, non guérie d’une
I.V.G, « Elle avait vécu une I.V.G , elle avait découvert trop tard que le choix de la perte
pouvait être bien pire encore que le pari de la naissance ».
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Leurs destins vont se croiser, un patient de Manelle, Samuel, rescapé des camps
d’extermination, à présent atteint d’un cancer ; a signé un protocole de fin de vie et , décide de
se rendre en Suisse où l’euthanasie n’est pas interdit. Samuel monte une supercherie, faisant
croire que son frère jumeau est décédé en Suisse, il fait appel à la Société de Pompes
funèbres où travaille Ambroise et décide de l’accompagner afin d’y accomplir son funeste
destin. Avec dégoût Manelle, qui a été confrontée à la perte, à une fin de vie, ne peut réprimer
un frisson à la vue de ce contrat qui courait sur une dizaine de pages , c’était le même genre
de contrat qu’elle avait dû signer pour l’IVG, elle est hostile à ce projet, croyant toujours à
l’éventualité d’une rémission « Contrat de mariage avec la faucheuse »
«Une fois j’ai aidé la mort, alors ne me demandez pas de me faire la complice, une
deuxième fois, mon boulot c’est d’aider à vivre pas à mourir »
« La jeune fille se promit qu’à défaut d’avoir su donner la vie elle allait tout faire pour
essayer de repousser la mort »
En Suisse, le destin se charge du reste, cet homme dont la C.N.I. n’est plus en cours de
validité ne peut aller jusqu’au bout de son projet, à la grande joie de Manelle.
Ambroise décide de contacter son père qui assure des permanences au sein de l’O.M.S., le
médecin analyse le dossier médical et s’aperçoit qu’il y a erreur d’identité, après divers
examens le diagnostic vital de Samuel n’est pas engagé à la grande joie de ses
accompagnateurs qui, cette fois, parlent plus de la vie et de l’espérance que de la mort.
La « maladie » de Samuel n’est plus le sujet principal des conversations d’autres dialogues se
nouent notamment entre Manelle et Amboise i
A une remarque de Manelle «Mais qu’est ce que vous croyez s’exclame Ambroise, qu’il y
a deux catégories de gens dans la vie, les bons et les méchants, ceux qui s’occupent des
vivants et ceux qui s’occupent des morts, je soigne aussi Mademoiselle je soigne les
dépouilles, les défunts, les cadavres, je ne vaux pas plus que la vermine qui les envahit si
je n’interviens pas, il y a des gens qui se croient du bon côté du fleuve, c’est parce que je
suis trop sensible que je soigne les morts, j’ai bien essayé de soigner les vivants mais leur
souffrance m’était insupportable, je fais ça pour ceux qui restent, pour leur éviter
d’avoir à regarder la mort en face dans ce qu’il y a plus de répugnant »
Face ces propos Manelle modifiait son regard sur cet homme, en cet instant elle le trouva
beau. Ce garçon qu’elle avait jugé lisse et transparent venait de révéler les facettes d’une
personnalité qu’elle n’avait pas soupçonnée, derrière une apparence de gentillesse Ambroise
cachait en réalité une sensibilité à fleur de peau»
Manelle et Ambroise tombent littéralement amoureux l’un de l’autre
Avec Samuel ces êtres qui, de toute leur existence, ne s’étaient jamais sentis aussi vivants
Heureux que Samuel était toujours là
Heureux de cet amour entre Manelle et Amboise
Ce livre est un pur bonheur
C’est un hymne à la vie, au bonheur, à l’espérance
Il se lit très vite
L’auteur est né le 2 mars 1962 à La Bresse (Vosges)
Il écrit beaucoup de nouvelles
Il a écrit deux romans
Le liseur de 6H27 paru en 2014 éditions Au diable Vauvert
Le reste de leur vie
L’auteur cite en 2015 dans la presse ses inspirations littéraires « Mon tout premier coup de
foudre en littérature a été LES FRERES KARAMAZOV de DOSTOÏEVSKI «
« Mon envie d’écrire des histoires est née de Stéphen KING »
« J’ai eu par la suite de nombreux chocs en littérature notamment L’ETOURDISSEMENT de
Joël EGLOFF qui reste pour moi un éblouissement »
Gérard FEUTRIE