prix de référence quel impact sur les futurs médicaments
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prix de référence quel impact sur les futurs médicaments
20/06/06 15:35 Page 1 GÉNÉRIQUES i n d u s t r i e 27 PRIX DE RÉFÉRENCE QUEL IMPACT SUR LES FUTURS MÉDICAMENTS ? Parmi les cinq grands pays européens, tous ont opté pour un système de prix de référence. Qu’il s’applique sur quelques groupes de génériques ou sur des classes entières de médicaments, celui-ci introduit une concurrence et peut induire des baisses des prix au-delà des seuls médicaments directement concernés. —————— C ertains pays ont instauré un système de prix de référence depuis plusieurs années déjà, à l’instar du Royaume-Uni, où les génériques sont remboursés sur la base d’un prix de marché mesuré mensuellement chez des grossistes et des fabricants. Les pharmaciens n’ayant pas de droit de substitution, la pénétration des génériques dépend uniquement des médecins, mais il est dans l’intérêt des pharmaciens de s’approvisionner en spécialités dont le prix n’excède pas celui de référence afin de bénéficier d’un remboursement maximum. Ce système permet de maintenir une offre de génériques et de princeps à des prix relativement bas. L’Allemagne, l’Espagne et l’Italie disposent de systèmes de prix de référence depuis respectivement 1989, CA 2005 des principales molécules dont le brevet expire entre 2005-2010 1500 500 2010 2009 2008 2007 2006 0 2005 CA PGHT 2005 (millions) 1000 SOURCE : IMS HEALTH ims 2000 et 2001.Ils y sont calculés à partir des médicaments les moins onéreux des groupes et révisés régulièrement. En particulier en Espagne, aucun remboursement n’étant assuré sur les spécialités excédant le prix de référence, les laboratoires commercialisant les princeps sont obligés de s’aligner s’ils veulent maintenir leur part de marché. Le pharmacien se doit, dans certaines conditions, de substituer par le produit le moins cher du groupe. En Allemagne, les prix de référence ne concernent plus uniquement les génériques, puisque le Festbetragssystem inclut désormais, dans certaines classes thérapeutiques, des médicaments encore brevetés. Dans ces « Jumbo groups », le prix de vente est fixé librement mais tend généralement vers le prix de référence, sous peine d’imposer un reste à charge aux patients. Parmi les mesures annoncées récemment, il est prévu un abaissement des prix de référence, et une exonération du ticket modérateur pour les patients qui achètent des médicaments dont le prix est inférieur de 30 % et plus au prix de référence. De nouvelles baisses significatives sont envisagées par certains laboratoires. La France a également opté en 2003 pour un tel système avec les TFR (tarif forfaitaire de responsabilité) qui s’applique sur environ 90 groupes dans lesquels la pénétration des génériques a été jugée comme insuffisante. Les TFR, calculés à partir des prix des génériques, ont entraîné un alignement à la baisse quasi-systématique des prix des princeps. A l’occasion du plan médicament annoncé en 2005, visant entre autres à réaliser 1 milliard d’euros sur les génériques pour 2007, et au vu des prix des génériques à l’étranger, des procédures de baisse de prix ont été conduites sur l’ensemble des génériques, y compris ceux soumis aux TFR, afin de mettre en cohérence leurs prix avec ceux des pays voisins. Dans le même objectif, la règle de fixation des prix pour les nouveaux génériques est désormais une baisse de 50 % par rapport au PFHT (prix fabricant hors taxe) du princeps, qui pourra lui aussi subir une baisse de prix. Révisions de prix. Ainsi la pression exercée par nos voisins sur les prix des génériques et des princeps incite les autorités françaises à des révisions de prix dans le répertoire. On peut anticiper un impact de ces baisses sur les prix des futurs médicaments, en particulier ceux considérés comme des « contre-génériques » par les autorités, mais également sur les nouvelles spécialités qui seront mises sur le marché dans les classes où les prix des comparateurs auront connu des baisses significatives. Au vu des 5,4 milliards d’euros arrivant au répertoire des génériques au cours des cinq prochaines années en France, l’impact global est donc potentiellement majeur. ■ NATHALIE CHARPENTIER (IMS HEALTH) J U I N /J U I L L E T 2 0 0 6 _ P H A R M A C E U T I Q U E S