(2007 02 19 - Spécial 4 pages CFA TRV Publisher 2000)
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Fédération Nationale des Syndicats de Transports- [email protected] - Février 2007 Le Congé de Fin d’Activité Sommaire ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ Historique d’un accord mal né CFA - Conditions d’accès Droits et obligations du bénéficiaire AGECFA - Rôle et fonctionnement Aujourd’hui, le TRV dans tous ses états Humour. Les arguments du dialogue social CFA - Les insuffisances et les dérives Les 5 propositions de la CGT P. 1 P. 1 P. 2 P. 2 P. 3 P. 3 P. 4 P. 4 Historique d’un accord mal né Le CFA-Voyageurs créé par l’accord du 2 avril 1998 n’est pas le fruit de la lutte des salariés du secteur. Il faisait partie des dispositions de l’accord du 29 novembre 1996 relatif au CFAMarchandises. Considérant qu’il en constitue une extension non aboutie, il n’est pas étonnant de constater les dérives patronales dans son application, tutoyant allègrement l’esprit et la lettre d’un accord mal né. anticipée. A l’heure actuelle 740 conducteurs en bénéficient encore (chiffres au 31/12/06). Le dispositif a aujourd’hui atteint son régime de croisière, et l’on constate une diminution des départs. Cette évolution, résultant des effets du «Papy Boum», a pour conséquence un accroissement des réserves financières puisque le nombre de contributeurs augmente alors que celui des bénéficiaires diminue. Tant mieux si le CFA Voyageur est excédentaire. Son Le texte portant création du indispensable évolution et la saCFA nécessite aujourd’hui une tisfaction des attentes des salaréécriture totale afin de coller à riés n’en seront que facilitées. la réalité économique et sociale des entreprises et répondre aux Malgré tout, il ne faut pas légitimes revendications des sa- croire que cela sera obtenu sans lariés. lutte. En effet, à l’heure actuelle ni l’État (co-financeur) ni le paMalgré ses insuffisances le CFA tronat confronté à de graves constitue pour les conducteurs problèmes de recrutement ne une réelle avancée sociale. De- souhaitent voir le dispositif évopuis l’origine, 1519 conducteurs luer. ont cessé leur activité de façon CFA Conditions d’accès Qui ? Les conducteurs routiers de voyageurs ayant conduit au moins pendant 30 ans, dont au moins 25 ans à temps complet, un véhicule dans des entreprises de transport relevant de la CCN des Transports. Quand ? A l’initiative du salarié, dès lors qu’il a entre 55 et 60 ans, et ce, sans que l’accord de l’employeur soit nécessaire. La demande est adressée à l’Agecfa-Voyageurs 3 mois avant la date de départ envisagée. Après accord, le salarié dispose de 3 mois pour démissionner de son entreprise. Comment ? Les allocations de CFA sont payées à la fin de chaque mois, jusqu’au dernier jour du mois du 60ème anniversaire du bénéficiaire, date à partir de laquelle celui-ci doit faire valoir ses droits à la retraite. Combien ? Le montant annuel de l’allocation CFA est égal à 75 % du salaire moyen annuel brut que l’intéressé a ou aurait perçu pendant les 60 derniers mois précédant la date de dépôt de son dossier. Contribution de l’employeur ? Le conducteur partant en Congé de Fin d’Activité reçoit de son employeur une indemnité de cessation d’activité. Cette indemnité est calculée en fonction de son ancienneté dans l’entreprise et sur la base de la rémunération moyenne qu’il a ou aurait perçue au cours des 12 derniers mois précédant son départ. Droits et obligations du bénéficiaire fonds social (50%), l’employeur (25%) et le bénéficiaire (25%). Reprise d’activité autorisée Le bénéficiaire du CFA peut s’il le souhaite reprendre une activité. Il doit préalablement en informer l’Agecfa qui cessera de verser l’alRetraite complémentaire Le bénéficiaire continue également location. Un conducteur reprenant d’acquérir, sans contrepartie de co- une activité quelle qu’elle soit retisation, des points de retraite com- nonce définitivement aux dispositions du CFA et devra travailler jusplémentaire. qu’à la retraite. Prévoyance décès Le bénéficiaire est couvert par la CFA = Interdiction de travailler garantie décès (capital) mise en Le bénéficiaire du CFA n’a pas le place par le régime auprès de la droit de retravailler ou de s’inscrire Carcept-Prévoyance. La cotisation au chômage, sous peine de perdre versée en une seule fois lors du pas- définitivement ses droits. Une resage en CFA, est répartie entre le prise d’activité quel qu’en soit le Régime général Pendant toute la durée du CFA, le bénéficiaire continue d’être couvert, sans contrepartie de cotisation, par l’assurance maladie et l’assurance vieillesse du régime général. moment, même officielle, sans avoir préalablement informer l’Agecfa expose le bénéficiaire au remboursement de toutes les allocations perçues depuis le premier jour. Précaution à prendre Ne pas démissionner avant d’avoir l’accord écrit de l’Agecfa. A qui s’adresser ? CFA VOYAGEURS 174, rue de Charonne 75128 Paris cedex 11 Tél. N° Indigo : 0820 220 202 Fax : 01 44 64 39 90 Courriel : [email protected] Agecfa-Voyageurs - Rôle et fonctionnement Caractère et objet L’Association de Gestion du Congé de Fin d’Activité (AGECFA) est l’organisme chargé de la gestion paritaire du CFA. Créé par l’accord du 29 mai 1998, il est constitué sous la forme d’une association régie et déclarée conformément à la loi du 1er juillet 1901. Il jouit de la personnalité civile. Il a pour mission de gérer les ressources et les dépenses destinées au financement du CFA. l’ensemble des entreprises telles de 12 membres. que définies par les membres adhé- Le Bureau exerce les délégations rents. qui lui sont confiées par le Conseil d’Administration, il prépare les réConseil d’Administration L’administration de l’Agecfa- unions et assure l’expédition des afVoyageurs est assurée par un faires courantes. Conseil d’Administration paritaire Les décisions du Bureau sont prises dont les 24 membres sont désignés à la majorité des membres présents. par les organisations signataires ou Le Bureau se réunit en dehors des adhérentes de l’accord du 2 avril séances du Conseil aussi souvent qu’il est nécessaire. 1998. Le collège salarial est composé de 2 représentants par organisation syndicale soit 12 membres. Le collège patronal est également composé de 12 membres. La durée du mandat est de 3 ans. Il est renouvelable. A chaque renouvellement du Conseil, la présidence alterne. Le Président et le Vice Président ne peuvent appartenir au même collège. Le Conseil d’Administration est investi des pouvoirs les plus étendus en ce qui concerne le fonctionnement de l’Agecfa. Les membres Les membres Adhérents sont obligatoirement constitués des entreprises entrant dans le champ d’application de la convention collective nationale des transports routiers, qui emploient un ou plusieurs conducteurs routiers de voyageurs. Les membres Participants sont des salariés, des membres adhérents qui occupent un emploi de conducteur routier de voyageurs. Les membres Bénéficiaires sont les membres participants admis au bénéfice de l’allocation de CFABureau du Conseil Voyageurs servie par l’Agecfa- Le Conseil d’Administration élit Voyageurs. tous les 3 ans parmi ses membres, avec alternance dans chaque colAdhésion obligatoire L’adhésion est obligatoire pour lège, un Bureau paritaire composé Commission Technique Paritaire Le Conseil d’Administration est assisté d’une Commission Technique composée paritairement de 12 membres ayant pour mission de faire toute proposition au Conseil d’Administration visant à adapter le régime résultant de l’accord du 29 mai 1998 aux éventuelles modifications qui pourraient être apportées au dispositif. Commission Sociale : Cette commission composée paritairement de 12 membres issus du Conseil d’Administration est chargée d’attribuer des participations financées par le fonds social et d’arbitrer les demandes particulières d’accès au régime. Aujourd’hui, le TRV dans tous ses états Secteur en constante évolution La croissance du nombre de conducteurs et d’entreprises de transports se poursuit dans un contexte de renforcement des acteurs de grande taille. Les conducteurs représentent plus de 80 % de l’effectif total de la branche. Besoin de sang neuf Seul point noir, les conducteurs âgés de plus de 50 ans représentent plus de 35 % de l’effectif de conduite. Une telle pyramide des âges obligera à des politiques de recrutements massifs dans la décennie qui vient. En effet, la part des jeunes de moins de 30 ans représente moins de 10 % de l’effectif. Selon des estimations émanant du ministère de l’emploi, le TRV a besoin de recruter chaque année 3500 conducteurs : 2000 au titre du remplacement, 1500 au titre du développement. Il est étonnant que les entreprises ne se préoccupent pas plus de ce grave problème, à moins qu’elles n’envisagent aucune solution pour le juguler. Précarité accrue de l’emploi Les emplois à temps partiel représentent un tiers des emplois de conduite tenus essentiellement par des femmes. En la matière on ne peut parler de temps partiel choisi. Cette précarité contribue largement à la non attractivité de la profession, accentuée par le contrat CPS. Exemple : Hier un conducteur effectuait un temps de service de 7h45 dans une amplitude journalière de 13 heures. Aujourd’hui, ce même conducteur effectue un temps de service de 7h00 Précarité accrue des salaires dans une amplitude journalière de 13 Si la grille salariale conventionnelle a heures. fortement évolué ces derniers temps, elle n’est à peu de chose près qu’au ni- Question : En quoi la diminution du veau du SMIC qui est rappelons-le la temps de travail effectif améliore ses rémunération de base d’un emploi non conditions de travail ? qualifié. L’exemple précité caractérise égaleCette non reconnaissance de la qualifiment les conducteurs à temps partiels, cation contribue également à la non atqui n’ont même pas la possibilité d’eftractivité de la profession, accentuée fectuer un autre emploi afin d’obtenir par une grille d’ancienneté culminant à une rémunération digne. 8 % après 15 années de présence dans Les conquêtes sociales l’entreprise. passent par la lutte Décidément les entreprises du TRV ne récompensent ni la qualification ni la On ne pourra entrevoir de sortie du fidélité des conducteurs. tunnel tant que l’on constatera dans la Difficile dans ces conditions de déve- profession des rémunérations smicardilopper l’esprit d’entreprise d’autant que sées, des conditions de travail d’un aules possibilités de promotion sont quasi tre temps, l’absence de reconnaissance nulles. des qualifications, alors qu’en même Dégradation des conditions de travail Si la réduction du temps de travail a eu pour effet de réduire le temps de travail effectif, l’amplitude de service est demeurée souvent identique. temps les actionnaires des grands groupes empochent les dividendes colossaux sur le dos des salariés avec la bienveillance silencieuse des autorités de tutelles qui devront tôt ou tard prendre leurs responsabilités. Lors des négociations, le dialogue social est parfois…musclé Mais point de conquêtes sans combattant ! Chef ! Je viens revendiquer de nouvelles conquêtes so- FRAPPANTS ! Quels sont vos arguments ? P o u r m e s r e v e n d ic a t io n s , p o u r m e s d r o it s , je m e s y n d iq u e . A v e c la C G T G a g n e r c ’e s t p o s s ib le ! NOM : … … … … … … … … … … … … … PRENOM : … … … … … … … … … … … … … A D R ESSE : …………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… F é d é ra tio n N a tio n a le d e s S y n d ic a ts d e T ra n sp o rts C G T 2 6 3 , ru e d e P a ris – C a s e 4 2 3 – 9 3 5 1 4 M o n tre u il C e d e x – té l. : 0 1 .4 8 .1 8 .3 2 .9 0 jm .la m b e rt@ tra n sp o rts .c g t.fr CFA—Les insuffisances et les dérives Depuis 1998 et au fur et à mesure des séances du Conseil d’Administration, force est de constater que les textes définissant le CFA ne sont plus d’actualité tant les insuffisances du dispositif s’avèrent évidentes. 30 ans de conduite Toutes les conditions sont réunies pour passer immédiatement de 30 à 28 ans. Une première étude effectuée en novembre 2002 par un cabinet extérieur et une deuxième étude effectuée en interne en 2005 confirment qu’il est possible de réduire à 28 ans la durée de conduite requise, sans conséquences pour l’équilibre financier du régime. Sous certaines conditions il serait même possible d’abaisser un peu plus encore cette durée pour tendre vers les 2 5 a n s sp é c i fi q u e s a u C FAMarchandises. La qualité d’ayant droit Si le dispositif est effectivement ouvert aux conducteurs à temps partiels, aucun jusqu’à ce jour n’en a bénéficié. 30 ans de conduite dont 25 ans à temps complet est une situation rarissime voire inexistante dans la profession. D’autre part, n’est-il pas scandaleux qu’un conducteur, ayant accepté une petite promotion se retrouve Contrôleur de route ou responsable de planning, et bien que totalisant le nombre requis d’années de conduite voit sa demande refusée parce qu’il n’est pas en poste au moment de sa demande ? Contrepartie d’embauche C’est le domaine où l’on constate le plus de dérives de la part de certains patrons du TRV qui tentent de profiter des textes interprétables. Heureusement l’Agecfa veille et toutes les affaires ayant connu un développement contentieux ont été gagnées par l’Agecfa. Il est à noter que les grands groupes (Kéolis, Transdev, Connex) ne sont pas les derniers à vouloir gruger le dispositif. Il est stipulé que chaque départ doit faire l’objet d’une contrepartie d’embauche dont la durée est égale à celle du CFA du partant. Cette contrepartie prendra la forme : ♦ Du passage à temps complet d’un salarié à temps partiel. ♦ De l’embauche en CDI d’un salarié de moins de 30 ans. ♦ De l’embauche en CDI d’un chômeur. Il n’y a donc aucune obligation pour l’employeur d’embaucher un conducteur. Cela porte atteinte au financement du régime. En effet seul le personnel de conduite participe au financement par un prélèvement obligatoire sur son bulletin de paie. Le CFA est financé par un système par répartition. Si le nombre de contributeurs diminue, le dispositif s’en trouvera déséquilibré. masse salariale répartie à hauteur de 0,6 % pour les conducteurs à temps complet et 0,9 % pour les entreprises. Le conducteur à temps partiel ne cotise pas, seule l’entreprise contribue pour sa part. Le taux fixe de 1,5 % et la répartition de la contribution sont un frein à une gestion évolutive du dispositif. Toutes les entreprises contribuent-elles au financement du Congé de Fin d’Activité ? La réponse est non ! Les entreprises pratiquant l’abattement de 20 % pour le calcul des charges sociales impactent le financement du dispositif. Loin d’être négligeable, ce manque à gagner égal à 5 % des ressources totales représentent quelques dizaines de départs supplémentaires en CFA. Montant de l’allocation On pourrait croire qu’un conducteur remplissant les deux conditions de départ en CFA (50 et 30) fait immédiatement valoir ses droits. Eh bien, loin s’en faut ! Le montant de l’allocation est déterminant. En effet, les statistiques font apparaître que les conducteurs qui percevraient moins de 1000 € par mois préfèrent ne pas partir en raison d’une trop forte altération de leur pouvoir d’achat. En 2006, l’allocation moyenne nette mensuelle était de 1440 €. Financement Le financement du CFA est assuré par L’âge moyen de départ était de 56 ans une contribution égale à 1,5 % de la et 1 mois. Les 5 propositions de la CGT La CGT souhaite mettre en débat 5 propositions visant à améliorer le régime, pour faire du CFA une véritable reconquête sociale. A n’en pas douter, d’autres propositions ne manqueront pas d’émerger. Durée de conduite : Réduire immédiatement la durée de conduite à 28 ans et lancement d’une étude afin d’examiner la faisabilité d’une réduction à 25 ans. Ayant droit : Ouvrir le CFA à tout salarié totalisant à l’âge de 55 ans, 28 ans de conduite dont 20 à temps complet. Contrepartie d’embauche : Remplacer le conducteur partant par un emploi contributeur. A défaut, l’employeur devra cotiser la totalité de la contribution (1,5 %). Financement du régime : L’allocation des bénéficiaires du CFA étant calculée sur le salaire brut non abattu, calculer la contribution des entreprises et des salariés concernés sur la même base. Montant de l’allocation : Instaurer une allocation minimale nette mensuelle de 1000 € afin de faciliter le départ des salariés à faible revenu, et une allocation maximale (à définir) afin d’éviter les dérives et autres complaisances.