« Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou
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« Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou
« Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayant droit ou ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. » Deuxième partie Qui était Simon Café ? Pourquoi l’a-t-on assassiné ? C’est le mail que j’envoyai, le soir-même, à Mystère sur Mesure, non sans avoir longuement hésité. Une partie de moi continuait de me répéter que tout cela était ridicule, que je me laissais impressionner par trois fois rien. Finalement, la deuxième partie, celle qui repensait à l’homme au nez brûlé, avait été la plus forte. Un homme dont la présence était inexpliquée, peu de temps avant la mort de Café, et qui, comme par hasard, se mettait à me suivre dans la rue dès que je m’intéressais, par la faute de Mystère sur Mesure, à cette affaire. Vous allez me dire que c’était surement une coïncidence, qu’il y avait plusieurs personnes qui devaient avoir le nez brûlé ? Je dis qu’avec des coïncidences pareilles, il y a de quoi s’inquiéter et de fait, je ne dormis que d’un œil, cette nuitlà. Au matin, je trouvai cette simple réponse : 18, rue Saint-Estèphe des croisés. J’allai demander quelle ville mais sitôt tapée l’adresse dans Google, le résultat de recherche suivant vint comme une réponse à la question que je n’avais pas posée. Café Crime, cabinet de détectives privés, 18, rue SaintEstèphe des croisés. Café crime… Simon Café… y avait-il un lien ? Ce qui est sûr, c’est que ce n’était plus seulement l’anxiété que je ressentais, quand j’arrivai, après une heure de bus, à l’adresse en question. Il y avait autre chose, d’infiniment plus remuant. De l’excitation. Voilà qu’un cabinet de détectives, dont j’ignorais encore le rôle, faisait son apparition dans l’histoire. Plus on avançait, plus j’avais l’impression d’entrer dans un de ces polars dont j’appréciais tant pour leurs atmosphères si particulières, ce parfum de secrets coupables entourés de dangers. Peu à peu, les indices d’abord sans rapports apparents se touchaient. Un fil ténu apparaissait, au bout duquel était, peut-être, la réponse à des questions sensationnelles. L’homme qui m’accueillit là-bas, un élégant jeune homme dont je ne sus pas trop dire s’il était détective ou secrétaire, ouvrit deux yeux ronds quand il m’entendit lui demander s’il connaissait Simon Café. « Simon Café ? C’est une blague ? C’est le fondateur de l’agence. Il lui a d’ailleurs donné son nom. Simon Café. Café Crime. Il s’est retiré il y a quelques années, on est sans nouvelles depuis. C’était un excellent détective. Notre maître à tous. C’est lui qui m’a formé. » A l’enthousiasme visible avec lequel il en parlait, il était clair que le détective (car nul doute qu’il était détective, maintenant), n’avait pas connaissance de sa mort, il y a cinq ans. « Vous savez où il est parti ? », demandai-je quand même. Il haussa les épaules, avec une joyeuse nonchalance. « Aucune idée. Il n’a pas laissé d’adresse. Voulez-vous que je fasse une recherche ? » Mais quand il m’eut donné ses prix, je jugeai qu’il valait mieux mener moi-même les recherches. Je quittai le cabinet et aussitôt, l’excitation récemment ressentie retomba en fumée, chassée par une peur qui m’empoigna le ventre. L’homme au nez brûlé était là. De l’autre côté de la rue, dans un pardessus noir dans lequel il faisait l’effet d’une tâche sinistre, sous la pluie qui commençait à tomber, il marchait d’un pas traînant, les mains dans les poches, semblant n’être qu’un parmi les passants du moment. Mais il guettait ma sortie, c’était certain, et avait été encore une fois une demi-seconde trop lent, quand il avait fait mine de marcher en direction d’une boulangerie, non loin de là. Feignant à mon tour de n’avoir rien remarqué, je tournai les talons et me mis en route, avec l’impression qu’une camisole étroite raidissait chacun de mes mouvements. Rarement j’avais senti une telle nervosité. En marchant, je regardai du coin de l’oeil dans chaque fenêtre, et pus voir, dans leurs reflets, que l’homme ne marchait plus en direction de la boulangerie mais me suivait de nouveau, les mains toujours dans les poches, à moins de vingt mètres, sur le trottoir opposé. Que me voulait-il ? Que faire ? Si je lui faisais face ? Les idées tournèrent de façon vertigineuse dans mon cerveau. Pourquoi s’intéressait-il à moi, qu’avais-je fait d’autre que d’obtenir quelques très vagues informations sur un dénommé Simon Café ? Est-ce cela qui le mettait en alerte ? Mais comment avait-il su, justement, que je savais ? Quelle menace pouvais-je représenter, alors que je ne savais presque rien, presque rien mais déjà trop, apparemment. Mon cœur avait dangereusement accéléré ; je ne m’en aperçus que quand je me trouvai sans souffle, l’air entrant comme une pointe dans mes poumons, comme si j’avais couru cent mètres en sprint alors que je ne faisais que marcher. La panique n’était pas loin. Je repensai à ce que m’avait dit le détective à l’agence, et il me parut clair que Simon Café savait quelque chose. Il était détective privé, un bon détective, et il avait de l’expérience. Beaucoup d’expérience. Et s’il avait découvert un secret compromettant, une affaire grave qui impliquait des hommes puissants ? Un scandale politique, un trafic ou une affaire étouffée, quelque chose dans le genre. Quelque chose qui mettait sa vie en danger. Voilà pourquoi il avait quitté son cabinet, sans donner d’adresse, car il ne voulait pas qu’on le retrouve. Il allait s’enterrer quelque part, dans un village loin de tout. Un beau jour, un homme dont la moitié du nez était brûlée lui avait rendu visite. Le jour même, Simon Café était retrouvé mort, de mort naturelle. Et cinq ans plus tard, le même homme me suivait, mine de rien, dans la rue, au moment où je sortais du cabinet de détective que le sieur Café avait lui-même fondé. Etais-je le numéro qui suivait sur la liste ? Mais non, je débloquais, je… « Attention ! » Je n’eus pas le temps d’achever ma pensée. Un bras puissant venait de me saisir, par l’épaule, et de me tirer en arrière avec une force qui faillit me déboîter la clavicule au moment où une voiture traversait, comme un TGV, à l’endroit où je me tenais il y a peu. Le feu piéton était pourtant au vert depuis plusieurs secondes. C’était à croire que le conducteur n’avait attendu que le moment où j’allais traverser pour accélérer. La voiture disparut en quelques secondes, tournant au coin de la rue, dans un vrombissement furieux. Sans doute, si on ne m’avait pas tiré en arrière, le conducteur ne se serait pas arrêté et personne ou peu de monde en aurait été surpris. Hélas, on savait bien, dans notre triste réalité, que beaucoup de conducteurs ne s’arrêtaient pas, dans ces cas, par peur des conséquences. Ainsi, ma mort aurait semblé n’être qu’un accident. Et peut-être aurait-ce été vrai. Je me retournai alors vers l’homme qui m’avait sauvé, mais les paroles de remerciements que j’étais sur le point de prononcer moururent sur mes lèvres quand, dans une totale stupéfaction, je reconnus l’homme au nez brûlé.