Le passager, Abbas Kiarostami 1- Extraits du

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Le passager, Abbas Kiarostami 1- Extraits du
Le passager, Abbas Kiarostami
1- Extraits du cahier de notes sur...
Les personnages :
- Écrire leur portrait physique et moral (liste d'adjectifs voir doc du Gard)
Gassem
Akbar
- La passion du football : entre voir et faire
Gassem veut voir le football qu'il connaît à travers un monde d'images (photos dans sa chambre,
carte des joueurs, revues chez le marchand de journaux)
- En retard/ en avance : les rendez-vous manqués
- La famille de Gassem : relation avec la mère, la grand-mère, les lieux et modes de vie en Iran dans
les années 70. Et aujourd'hui ?
- L'école, la loi, la religion : la place de la femme, la supériorité de l'homme lettré...
- Le son : son dans le champs et hors champs :
Tenter des prises de son « sauvages » (le marché, la cour...) les monter sur des images. Filmer en
plan large et avoir du son enregistré très près.
- La séance photo : Séquence analysée p18
• imaginer les photos prises par Gassem si son appareil avait comporté une pellicule
• parler des valeurs de plan
• fabriquer des caméra obscura
Le moment le plus beau où Gassem est heureux : déambulation aux abords du stade en attendant le
match. Gassem se socialise gratuitement.
2- Conférence de R. Pireyre, mercredi 29 janvier, ESPE Guéret
Voir la conférence en entier sur le site « Les yeux verts »
Abbas Kiarostami commence en 1969. Il est réalisateur de publicité et graphiste. Le cinéma est
venu à A.K et pas l'inverse.
Il crée la section cinéma de l'institut pour le développement intellectuel des enfants et des ado (Le
Kanun) à la demande de l'état. (La même chose s'était fait en Chine avec les studio d'état de
Shangai). Le Kanun produit plus de 90 films par an.
Le paradoxe c'est qu'il coexiste une grosse production cinématographique iranienne et pas du tout
de films étrangers (à cause de la dictature).
Faire des films avec et pour les enfants est un moyen pour AK de contourner la censure, c'est un
vrai intérêt pour l'éducation et c'est un moyen détourné de se questionner sur l'état de la société.
C'est un moyen également aussi de filmer des non-professionnel et donc la spontanéité et la réalité,
la simplicité de la forme.
Le néo-réalisme italien (Vitorio de Sicca, Rosselini) à rapprocher du cinéma de AK.
Le passager est le 1er long métrage du réalisateur. C'est un des films urbains de AK.
Gassem est un acteur non professionnel.
Film très monté, les plans très découpées
Extrait 1 : Début jusqu'à 13 min. L'installation de l'idée fixe du personnage de Gassem.
Cette séquence permet de mettre en place les lieux (École, rue, maison), les personnages, de
comprendre les problèmes de retard.
Gassem est le personnage qui incarne l' idée fixe. Il est en constant décalage, jamais où il faut quand
il faut. C'est presque un anti-héros, pas très sympathique, pas toujours moral.
« Dans les films de AK, on commence sans commencer et on fini sans finir. » Alain Bergala
Le spectateur arrive déjà en retard dans l'action. Une partie de foot qui est déjà commencée. C'est
une séquence d'action, il y a beaucoup de plans rapprochés, de gros plans, le montage rapide insiste
sur l’énergie de la partie de foot plus que sur la narration. Cela brouille l'espace.
Cf : les premiers films des pionniers du cinéma (Marey, Muybridge...) qui étaient des événements
sportifs, images en mouvements.
Comment faire grimper la dramaturgie, le suspense en filmant un événement sportif.
Cf : Le ballon d'or ( film franco-guinéen de Cheik Doukouré 1994)
Le côté brouillon du montage de la scène va dans l’énergie dépensée et également dans le côté envie
de jouer, sans forcément de règles de jeu.
On peut aussi comparer cette séquence de foot avec scène de foot dans Tomboy.
Et la vie continue , film de AK 1992, histoire de foot.
Opposition entre la vie de l'enfant, les devoirs, l'école et le désir de fuir de jouer, de voir du foot.
Kiarostami dans ses films se pose la question : Qu'est-ce que la société iranienne et les adultes font
peser sur les enfants ?
Série de séquences montées en cut de Gassem en relation avec les adultes : le buraliste, le maître, sa
mère et sa grand-mère.
Séquence du buraliste : plans désaccordés
Séquence dans la classe : on arrive encore après le début, la classe a commencé.
Le mensonge :
1er mensonge au buraliste
2eme mensonge au maître (mal au dent, mère à l'hopital)
Séquence dans la cour de la maison : filmée avec beaucoup de profondeur de champ, de loin. Les
reproches de la mère sont en forme de litanie. Au début la caméra est dans l'axe de la porte d'entrée
puis change d'axe, la mise en scène est complice de Gassem, car la caméra le suit dans sa fuite de la
cour de la maison.
Séquence du match dans la rue : en cut avec raccord sur un enfant spectateur du match des enfants.
Kiarostami profite de la partie de foot pour faire des portraits des enfants, il filme les émotions par
hasard, par des méthodes détournées.
Séquence dans la maison : père, mère et Gassem. La mère continue sa litanie. Gassem est
indifférent au discours des adultes en général.
Zoom sur les objets convoités dans l'idée de les revendre.
Extrait 2 : 25min à 35 min La séquence des photos.
Juxtaposition d'actions qui participent toutes du même projet : comment trouver de l'argent pour le
voyage ?
Exister par l'image, le culte de l'image.
Au début de la séquence on est dans la supercherie des deux garçons qui commence par l'échange
d'argent, on est dans le « pour de faux ». Puis progressivement la mise en scène passe plus de temps
sur les pièces dans la poche du pantalon alternant avec les portraits des enfants. Pour Kiarostami
c'est l'occasion de faire un portrait de la jeunesse iranienne dans une petite ville. Comme il fait les
portrait de la société iranienne (les marchands, les gens au stade, les sportifs...) en suivant les
tribulations de Gassem.
C'est l'occasion aussi d'échanger les rôles entre le petit garçon et le réalisateur. Les photos de
Gassem se fondent dans l'axe de prise de vue de AK. Les portraits de Gassem qui n'existent pas
existent quand même grâce à la caméra de AK.
Motif important de la répétition.
Cf. Des photographes :
Auguste Sander (photographe de personnage et de métier), Lisette Model, Walker Evans, Philippe
Halsman (Jump), Patrick Tosani
Extrait 3 : la fin
Mise en scène en juxtaposition de personnages et de lieux.
Au début du film le montage est très sec, à la fin, les plans sont plus longs avec plus de profondeur
de champs, plans plus larges. Le personnage n'est plus dans l'urgence, l'espace est plus large, plus
ouvert, on voit le ciel, on voit le personnage sourire. Il veut découvrir le monde.
Gassem a envie de se socialiser gratuitement.
Le rêve de voir un match de foot va se réaliser et c'est un cauchemar qui prend le pas. On revient
dans la réalité et c'est une réalité de cauchemar puisqu'il a raté le match.
Il manque son but mais atteint un autre objectif qui est celui de grandir, de vivre un moment de
grâce dans la ville.
Il a fallut un long chemin à Gassem pour avoir une vision du monde apaisée.
Extrait du film de JP Limosin, série « Cinéastes de notre temps », 1994.