Site 6.4 La Seine à Châtillon-sur-Seine
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Site 6.4 La Seine à Châtillon-sur-Seine Enjeux, problèmes à résoudre Milieu Pollution N, P ✔ avec eutrophisation Pollution N, P Qualité sans eutrophisation de l’eau ✔ Pollution organique Pollution bactériologique Pollution par micropolluants Assèchement Fonctionnalité Disparition de frayère/lieu reproduction écologique Diminution biodiversité Paysage Fermeture Usages ✔ Assainissement, épuration AEP Irrigation, eau industrielle Baignade ✔ Pêche Conchyliculture Sport, loisirs ✔ Jeu d’acteurs Actions réalisées Lutte contre la pollution urbaine et STEP industries raccordées Réseau Lutte contre la pollution diffuse ou l’érosion Amélioration Restauration du milieu Aménagement naturel Gestion écologique Sécurisation de l’AEP Dépollution de nappe ou de sol Amélioration paysagère Action pédagogique Action de suivi Conseil et animation de l’AESN ✔ ✔ ✔ Montants engagés en HT Montant Aide Actions total de l’AESN Assainissement 2 125 600 534 200 1991-1993 Contrat 1 555 000 349 900 d’agglomération 1993 Réseau (études) 101 400 61 100 Travaux réseaux (création, réseau, 2 473 700 1 412 900 mise en séparatif)) Études station et 209 700 120 900 schéma d’assainiss. Station d’épuration 3 295 600 1 981 900 Total 9 761 000 4 460 900 ➜ Soit un ratio à l’EH d’environ 412 HT (coût des travaux STEP et réseaux uniquement pris en compte). La Seine, classée en première catégorie piscicole dans le secteur de Châtillon La Seine prend sa source à SaintGermain-Source-Seine en Côte-d’Or. Elle est classée en zone sensible à l’eutrophisation sur l’ensemble de ce département. L’hydrologie de la Seine dans le secteur de Châtillon-sur-Seine, liée aux pertes et réalimentations karstiques, est contrastée. Les étiages y sont sévères avec une mise à sec totale sur le secteur amont de Châtillon. L’alimentation de la Seine par la Douix au niveau de Châtillon et la retenue hydro-électrique de Sainte-Colombe-sur-Seine permettent le maintien d’un niveau d’eau suffisant pour la dilution des effluents au niveau du rejet de la station d’épuration de Châtillon. Plus en aval, entre Sainte-Colombe et Étrochey, la Seine reçoit les eaux des sources karstiques lui permettant d’acquérir une certaine capacité de dilution. Dans cette zone d’étude, la Seine est classée en première catégorie piscicole. Toutefois, en 1994, une étude réalisée dans le cadre du schéma départemental à vocation piscicole montre un peuplement peu diversifié avec une prolifération d’espèces banalisées peu sensibles à la pollution en amont de Châtillon, une mauvaise qualité du peuplement dans le secteur de Châtillon. Plus à l’aval, le peuplement devient à nouveau de bonne qualité. Une pollution domestique due notamment à la vétusté de la station d’épuration de Châtillon Le site de Châtillon, priorité territoriale sur le bassin versant Seine-Amont, est déjà répertorié comme « point noir » pour l’Agence de l’eau depuis 1986. La station d’épuration de Châtillon, construite dans les années cinquante, d’une capacité de 10 000 EH, est vétuste. AGENCE DE L’EAU SEINE-NORMANDIE Seine Amont Côte-d’Or (21) Elle présente de faibles rendements, notamment pour l’azote et le phosphore, génère des pertes de boues et reçoit des eaux parasites en excès du fait de la mauvaise qualité du réseau de collecte. La station d’épuration de SainteColombe-sur-Seine, en aval de celle de Châtillon-sur-Seine, d’une capacité de 2 500 EH, présente un fonctionnement très médiocre, avec notamment d’importants rejets de phosphore. Le mauvais fonctionnement des stations pénalise la qualité de la Seine, avec une qualité moyenne dans ce secteur, alors que l’objectif est une bonne qualité. Afin d’être en règle au regard de la directive « Eaux résiduaires urbaines » (mise en conformité avant le 31 décembre 1998), différentes actions ont été entreprises par la commune de Châtillon-surSeine seule, puis avec le Sivom (syndicat intercommunal à vocations multiples) du canton de Châtillon (la commune de Châtillon, bien que faisant partie du Sivom, a continué à contribuer au projet en plus de sa participation via le Sivom). Construction d’une nouvelle station d’épuration En 1988, l’agence incite et subventionne la réalisation d’une étude d’impact sur les rejets de Châtillon-sur-Seine. En 1992, sous l’impulsion de l’Agence de l’eau, un programme d’études et de travaux est établi dans le cadre d’un contrat d’agglomération d’une durée de quatre ans, entre Châtillon et l’Agence de l’eau. Le projet de création d’une nouvelle station d’épuration n’a pas abouti, faute d’accord entre la Compagnie générale des eaux, fermier de la station, l’Agence de l’eau et le maître d’œuvre. La majorité des travaux ont été réalisés au niveau du réseau avec une réhabilitation, une mise en séparatif et des raccordements. En 1996, suite au changement de municipalité, le projet de la station d’épuration est revu et le Sivom devient maître d’ouvrage. BILAN 2007 DES SITES TÉMOINS DE LA QUALITÉ DES EAUX Site 6.4 La Seine à Châtillon-sur-Seine La nouvelle station, d’une capacité de 14 000 EH, équipée d’un traitement pour la dénitrification et la déphosphatation et d’un traitement tertiaire par filtration sur sable, est mise en service en décembre 2002. Construite à côté de l’ancienne station de Sainte-Colombesur-Seine dont les effluents la rejoignent en janvier 2004, elle remplace les deux anciennes stations d’épuration. Il est toutefois projeté de garder l’ancienne station de Châtillon-sur-Seine, fermée au moment de la mise en service de la nouvelle, comme réservoir pour stocker les eaux usées en cas de surcharge. Rendement de la station d’épuration La qualité physico-chimique de la Seine à Étrochey Teneur moyenne annuelle 2001 2002 2003 2004 2005 DCO 17 9 7 6 8 3 NH4+ 0,06 0,08 0,04 0,05 0,06 0,05 P total 0,1 0,1 0,06 0,05 0,02 < 0,02 PO43- 0,16 0,26 0,1 0,05 0,03 0,04 NO3- 19 16 17 21 20 paramètres, matières en suspension, matières organiques, matières phosphorées et azote réduit, soit une nette amélioration par rapport à la situation antérieure. À noter que le rapport entre le débit moyen du rejet de la station d’épuration (122 m3/h) et le débit moyen du cours d’eau à l’étiage (QMNA5 = 0,16 m3/s à Sainte-Colombe) est de 1 à 5. Des problèmes de réseaux actuellement à l’étude, expliqueraient que la station puisse se trouver en forte charge hydraulique à seulement un tiers de sa capacité en charge organique. Des divergences quant à la nécessité d’un traitement tertiaire ont retardé les travaux de la station d’épuration par rapport à l’échéance de la DERU. Les travaux sur les réseaux se sont montés à 5,3 millions d’euros, aidés à hauteur d’environ 65 % par l’Agence de l’eau, tandis que ceux sur la station d’épuration se sont montés à 3,3 M, aidés à hauteur d’environ 60 % par l’Agence de l’eau. Des aides ont également été apportées par l’Europe (fonds européens) et le conseil général de la Côte-d’Or. Une amélioration physico-chimique et hydrobiologique de la Seine en aval de Châtillon 2006 (janv.fev.) La qualité biologique de la Seine IBGN Indice/20 2001 2002 2003 2005 Sainte-Colombe 16 18 20 Étrochey 16 18 18 La qualité de l’amont de la Seine est mesurée en deux points, à SainteColombe-sur-Seine, en aval de l’ancienne station de Châtillon-sur-Seine et à Etrochey, en aval de la station de Sainte-Colombe et de la nouvelle station d’épuration. Elle s’est améliorée depuis l’arrêt du rejet à Châtillon et la mise en service de la nouvelle station de Sainte-Colombe. Elle est globalement de très bonne qualité (pour l’ammonium, l’azote réduit, la DCO le phosphore), sauf pour les nitrates, qui demeurent déclassants par rapport à l’objectif de qualité, mais cette pollution provient a priori des activités agricoles. L’amélioration de la qualité physicochimique en termes de matières oxydables a entraîné une amélioration au niveau de la saturation en oxygène et de l’hydrobiologie. La qualité biologique, déjà bonne en 2001, devient très bonne dès 2002. Il est noté par ailleurs que depuis la mise en service de la nouvelle station d’épuration, le développement des algues vertes apparaît plus tardivement dans la saison, ce qui pourrait être une conséquence directe de la diminution des teneurs en phosphates. Conséquence des travaux réalisés au niveau de l’assainissement (réseau et station d’épuration), le prix de l’eau, auparavant de 2 /m3, a explosé en 2003 à plus de 3,90 le m3, dont 2,32 sont à imputer à l’assainissement. L’augmentation ne semble pourtant pas avoir été flagrante pour le consommateur. Mais ce prix reste relativement élevé pour le bassin SeineAmont (2,58 /m3 en 2005) mais aussi à l’échelle Seine-Normandie (3,14 /m3 en 2005). À noter que cette augmentation aurait été bien plus importante sans les aides apportées notamment par l’Agence de l’eau. Les phosphates (PO43-) à Sainte-Colombe et Étrochey Une amélioration physico-chimique et hydrobiologique de la Seine a pu être appréciée à la station de mesure située sur la commune de Sainte-Colombesur-Seine soit à environ 2 km à l’aval. La nouvelle station d’épuration présente d’excellentes performances épuratoires, avec des rendements en 2003 proches ou supérieurs à 90 % pour tous les AGENCE DE L’EAU SEINE-NORMANDIE BILAN 2007 DES SITES TÉMOINS DE LA QUALITÉ DES EAUX