Et voilà qu`un requin se dressa devant elle. Elle n`avait pas

Transcription

Et voilà qu`un requin se dressa devant elle. Elle n`avait pas
Le petit chaperon ni rouge ni bleu, d’après l’album de Sandrine Beau :
« LE PETIT CHAPERON QUI N’ETAIT PAS ROUGE
Il était une fois, une petite fille qui vivait au bord de la mer, en Asie.
Sa grand-mère, qui tissait, la gâtait beaucoup. Elle lui avait fait un manteau
vert, un pantalon vert, un bonnet vert et des chaussures vertes. Si bien que
tout le monde l’appelait « le Petit Chaperon vert ».
Un jour, sa mère lui dit :
« Porte vite ces crevettes à ta grand-mère très malade. Elle t’attend. Et ne
traîne pas en route, Flavie, la mer est pleine d’animaux dangereux. »
Le Petit Chaperon vert partit aussitôt pour aller chez sa grand-mère, qui habitait de l’autre côté
de la mer. Ses petites nattes dansaient sous son bonnet.
Bien vite, la petite fille oublia les recommandations de sa maman. Elle posa son panier rempli
de crevettes et fit un grand château de sable. Tant et si bien que, quand elle continua sa route,
la nuit tombait déjà. Il faisait plus froid maintenant. Le Petit Chaperon vert frissonna.
Et voilà qu’un requin se dressa devant elle.
« Où vas-tu comme ça, petite fille ? dit le requin. Ta maman ne t’a pas dit qu’il ne fallait pas
traîner dans la mer ?
-
Si, monsieur le requin, répondit Flavie apeurée. Mais ma grand-mère est malade et je dois
lui apporter des petites crevettes.
-
Des petites quoi ? demanda le requin avec une voix soudain radoucie.
-
Des petites crevettes… répéta la petite fille. Mais si vous les voulez, je vous les donne. Je
jouerai un morceau de cor à ma grand-mère à la place. Elle sera quand même contente.
-
Marché conclu ! » s’exclama le requin.
Et pour remercier le Petit Chaperon vert, il lui construisit un abri pour la nuit.
Au lever du soleil, le Petit Chaperon vert salua le requin et reprit sa route.
Elle n’avait pas fait trois pas qu’un orque se dressait devant elle.
« Où vas-tu comme ça, petite fille ? gronda l’orque avec un air mauvais. Ta maman ne t’a pas dit
qu’il ne fallait pas traîner dans la mer ?
-
Si, monsieur l’orque, répondit Flavie. Mais ma grand-mère est malade et je dois aller lui
jouer un air de cor.
-
Un air de quoi ? demanda l’orque avec une voix soudain radoucie.
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-
De cor, répéta la petite fille. Mais si vous voulez, je vous en joue un rien que pour vous.
Ma grand-mère attendra encore un peu. Elle sera quand même contente.
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Marché conclu ! » s’exclama l’orque qui était un grand amateur de musique.
Et, pour remercier le Petit Chaperon vert, il l’accompagna ensuite de l’autre côté de la mer.
Le Petit Chaperon vert salua l’orque et reprit sa route.
Sur le sentier qui la menait chez sa grand-mère, elle se trouva nez à nez
avec un petit poisson.
« Où vas-tu comme ça, petite fille ? gronda le petit poisson avec un air mauvais. Ta maman ne
t’a pas dit qu’il ne fallait pas traîner au bord de la mer ?
-
Si, monsieur, répondit Flavie en se retenant de rire. Mais ma grand-mère est malade et je
dois lui rendre visite.
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Elle a un bocal, ta grand-mère ? demanda le petit poisson avec une voix soudain
radoucie.
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Un bocal ? répéta la petite fille. Oui, je pense. Si vous voulez, nous pouvons aller voir
ensemble. Ma grand-mère adore avoir de la visite. Elle sera contente.
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Marché conclu ! » s’exclama le petit poisson qui était un grand amateur d’eau chaude.
Et il accompagna le Petit Chaperon vert jusque chez sa grand-mère.
Quand le Petit Chaperon vert poussa la porte, elle n’avait plus rien dans son panier. Elle n’avait
que son cor. Et un petit poisson dans la main.
« Quelle bonne surprise, Flavie chérie ! lui dit sa grand-mère. Rien que de te voir, je me sens déjà
mieux. Mais qui est là avec toi ?
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Un petit poisson qui aimerait bien rester dans un bocal d’eau chaude, répondit la petite
fille en souriant.
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Quelle bonne idée, Flavie chérie ! s’exclama sa grand-mère en se levant. Je vais préparer
un bon casse-croûte, voilà qui nous remettra complètement ! »
Et c’est ainsi que le Petit Chaperon vert et sa grand-mère se régalèrent de la meilleure salade de
poisson qu’elles n’avaient mangée depuis longtemps !
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