Milano Pizzeria
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Milano Pizzeria
Milano Pizzeria Par Luc Vigneault Pair aidant consultant [email protected] Autant que je me souvienne, il y a un restaurant dans presque chaque ville au Canada qui se nomme « Milano pizzeria ». Or me voici à la Mecque des « Milano pizzeria » à Milan même ou si vous préférez à « Milano »! Arrivé à Milan, je dois me rendre au 11e congrès de l’Association mondiale pour la réhabilitation psychosociale. Mais avant je veux régler une question existentielle pour mon rétablissement : estce que la pizza à Milan est aussi succulente qu’on le dit ou est-ce seulement une réputation mal fondée? Ne résistant à aucune crainte, et ce, la veille du congrès, mon épouse et moi repérons une pizzeria. Nous avons été accueillis par de charmants italiens et, après dégustation, c’est confirmé : elle est tout simplement fabuleuse! Le lendemain, mon épouse et moi arrivons au congrès. Le thème de cette édition est « Changer les idées, les pratiques, les services ». Je profite de la présence de mon épouse pour visionner les affiches scientifiques puisqu’elle possède une compréhension de la langue de Shakespeare beaucoup mieux que moi. Le constat de la lecture des affiches est fulgurant. Impliquer les personnes atteintes ainsi que leurs proches, et ce, à tous les niveaux, est la meilleure garantie de succès pour le rétablissement. Les affiches des pays présents au congrès sonnent à l’unisson le même opus que nous même ici au Québec. Mon épouse me dit à la blague « Pourquoi avoir traversé l’Atlantique pour arriver aux mêmes constats qu’au Québec ? » Elle a bien raison, me direz-vous! En plus d’impliquer les personnes atteintes comme pairs aidants, gestionnaires, etc., les affiches nous enseignent aussi de trouver un équilibre entre les soins et la réadaptation, le tout avec une approche axée sur le rétablissement. Par la suite, comme mon épouse n’est pas inscrite au congrès, elle décide d’aller faire du tourisme. Tant qu’à moi, je me joins à ma directrice générale adjointe, madame Michèle Tourigny, ainsi qu’à notre chef du département de psychiatrie régional, docteur Evans Villeneuve. Nous assistons à plusieurs ateliers chacun de notre côté ou bien ensemble. Puis, bang, un autre constat fulgurant. Pour sortir les personnes atteintes des hôpitaux psychiatriques, il faut sortir les psychiatres des hôpitaux! Le psychiatre dans la rue avec toute une équipe avec lui! Voilà vers quoi les soins spécialisés de plusieurs pays ont été orienté. Dans notre langage administratif québécois, nous appelons cela des services spécialisés de proximité. Sortir les soins spécialisés hors des murs des grandes institutions avec notamment des pairs aidants est une solution qui mérite d’être envisagée. Faire différemment, puisque Albert Einstein disait avec raison : « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ». Le constat international nous permet d’oser le changement. N’ayons pas de crainte de faire le pas vers les services spécialisés de proximité. Chez nous à l’Institut universitaire en santé mentale, nous avons les TIBD : traitement intensif bref à domicile. C’est une équipe hors pair sous la direction médicale de la docteure Karine Paquet. Une jeune psychiatre pleine d’énergie avec un « piercing » à son sourcil gauche. Cette équipe mérite d’être, tout comme la pizza de Milan, imitée partout au Canada!