PIERRE BOYVEAU (1743-1812), ET SON ROB ANTISYPHILITIQUE

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PIERRE BOYVEAU (1743-1812), ET SON ROB ANTISYPHILITIQUE
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Bull. Soc. Pharm. Bordeaux, 2008, 147, 111-120
PIERRE BOYVEAU (1743-1812), ET SON ROB
ANTISYPHILITIQUE (*)
Claude VIEL (1)
Après avoir rapidement situé la syphilis et ses traitements au
cours des âges, l’auteur présente le rob antisyphilitique de
Boyveau-Laffecteur, au départ « remède secret », qui a valu à son
auteur une grande notoriété sous l’Ancien Régime, la Révolution
et l’Empire. Sont présentés enfin des éléments de biographie
concernant Pierre Boyveau (1743-1812), Charentais de souche,
qui a participé à la guerre de Sept Ans comme pharmacien, puis a
effectué ses études médicales à Paris, où il a exercé comme
docteur en médecine, s’intéressant aux maladies vénériennes, tout
spécialement à la syphilis, qu’il prétendait guérir grâce à un
remède de sa composition, qui lui apporta notoriété et fortune.
SUR LA SYPHILIS ET SON TRAITEMENT
La syphilis [1], encore vulgairement appelée vérole, est une maladie
vénérienne infectieuse et contagieuse due au tréponème pâle, Treponema
pallidum. Connue en Europe occidentale dès le XIIIe siècle, elle prit une
grande ampleur de la fin du XVe siècle à la fin de la première moitié du
XVIe, lors des guerres d’Italie, d’où les noms donnés à l’époque de « mal
napolitain » et de « mal français », Français et Italiens se renvoyant alors
(*)
(1)
Manuscrit reçu le 16 octobre 2008.
77, av. de la Tranchée, 37100 Tours. [email protected]
112
l’origine de la maladie. C’est à Girolamo Fracastor, médecin et poète italien
de la Renaissance, que l’on doit une des premières études sur la maladie, la
nommant syphilis dans un long poème : Syphilidis sive Morbus gallicus,
paru en 1530, et en en décrivant le phénomène de la contagion directe ou
indirecte [2]. Deux hauts personnages de l’époque atteints de syphilis sont à
signaler : François Ier et Charles Quint.
Les thérapeutiques utilisées alors étaient éprouvantes et extrêmement
nocives pour le patient. Elles consistaient en fumigations, emplâtres et
frictions mercurielles (le mercure, le sublimé corrosif (bichlorure de
mercure) et le cinabre (sulfure de mercure rouge), tous trois d’une grande
toxicité, tuant, si l’on peut dire, autant que la syphilis elle-même), également
en décoctions de bois de gaïac préconisées seules, ou plus généralement en
association avec la thérapeutique mercurielle. La squine (esquine, racine de
Chine, salsepareille de Chine), la racine de salsepareille, le bois de sassafras,
autres drogues exotiques aux propriétés identiques à celles du bois de gaïac,
étaient associés le plus souvent à celui-ci ; c’était la tisane des quatre bois
sudorifiques. La vertu de ces plantes résidait dans leur action diurétique et
sudorifique, mais seules, ces drogues ne possédaient pas de propriétés
curatives à l’égard de la syphilis. Ce n’est qu’au début du XXe siècle que
l’hégémonie mercurielle prend fin avec la naissance d’une thérapeutique
rationnelle de la syphilis, et plus généralement des maladies infectieuses,
basée sur l’emploi des dérivés organiques du mercure, de l’arsenic, du
bismuth, tous toxiques, mais moins que le mercure, composés aujourd’hui
abandonnés au profit de traitements spécifiques par antibiothérapie.
LE ROB ANTISYPHILITIQUE DE BOYVEAULAFFECTEUR
Après avoir situé la syphilis et les traitements proposés au cours des
siècles, venons-en maintenant à Pierre Boyveau-Laffecteur et à son rob
antisyphilitique. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, de nombreux médecins et
apothicaires préparent et vendent des spécialités, dont ils ne divulguent pas
la composition, et qui constituent des « remèdes secrets », dont les formules,
si elles sont efficaces, peuvent faire l’objet d’un rachat par le pouvoir royal.
De nombreux charlatans ne se privent pas de proposer des spécialités dont
l’action est soi-disant « mirifique » quand elle n’est pas inexistante ou
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toxique. Des spécialités ont vu le jour pour le traitement des maladies
vénériennes ; citons entre autres le sirop mercuriel de Bellet, la tisane
antivénérienne de Feltz, le rob antisyphilitique de Boyveau-Laffecteur,
spécialité autorisée à la vente en 1778, et dont la possibilité d’exploitation
fut renouvelée en 1794. L’application et la vulgarisation de ce remède [3]
furent orchestrées par une publicité habile, que quelques uns ont qualifié, à
l’époque, de charlatanesque. En 1828, c’est le docteur Jean Giraudeau, dit
Giraudeau de Saint-Gervais, qui devint le propriétaire exclusif de ce rob,
dont il avait contribué à la connaissance et à propos duquel il avait fait une
large publicité [4]. Cette thérapeutique antisyphilitique se caractérisait par
son absence de mercure. Dans sa formule entrait une trentaine de végétaux,
dont le gaïac, la salsepareille, la squine, le sassafras, à côté de diverses
autres plantes pour la plupart indigènes. On procédait à une décoction par
l’eau à ébullition, évaporait après filtration une grande partie du décocté,
puis ajoutait du miel et du sucre pour obtenir un rob d’une consistance d’un
sirop épais [5].
Ce remède eut un très grand succès et, en 1820, le docteur François
Fournier-Pescay écrivait à son sujet dans le Dictionnaire des Sciences
médicales : « La réputation dont jouit ce remède dans presque toutes les
parties du monde civilisé exige qu’on lui consacre ici un article spécial. La
puissance du rob, contre les affections syphilitiques les plus graves et les
plus alarmantes, a été, depuis plus de cinquante ans, tant de fois constatée,
dans tant de lieux divers, qu’il n’est plus permis aujourd’hui de mettre en
question si ce remède peut être considéré comme un des moyens les plus
utiles que possède l’art de guérir » [6]. Vers 1860, ce remède est tombé dans
le domaine public et aujourd’hui, il n’est plus qu’un souvenir d’une
thérapeutique ancienne. Son activité ne valait que par les propriétés
sudorifiques des plantes citées, dont nous avons déjà parlé à propos des
remèdes anciens.
Il fit l’objet d’une forte publicité, sous forme de nombreuses
publications par Pierre Boyveau [7-10] et par la frappe de médailles. L’une,
gravée par Montagny dans les années 1800 [11 ], figure à l’avers, la
Médecine rayonnante assise, tenant un sceptre en main droite, surmontée de
l’inscription « Médaille d’Encouragement », le revers portant l’inscription :
« Rob Boyveau-Laffecteur Seul autorisé – Conseillé par G. de ST Gervais
D.M.P.» (Figure 1).
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Fig. 1 : Médaille gravée par Montagny (avers à gauche et revers à
droite) [11].
Cette même médaille a été frappée pour l’Académie royale de
médecine de Belgique : la médecine rayonnante est surmontée de
l’inscription « Académie R** de Médecine de Belgique », alors qu’au
revers figure « Rob Boyveau-Laffecteur – Seul autorisé par le
Gouvernement et approuvé par l’Acad. Royale de Médecine de Belgique ».
NOTES BIOGRAPHIQUES SUR PIERRE
BOYVEAU
Pierre Boyveau [12] était de souche protestante et, selon N. Dide, sa
petite-fille, la famille était originaire de La Rochelle [13]. Lui-même était né
à Saint-Ciers-du-Taillon, arrondissement de Jonzac, en Charente-Maritime
(Saintonge). Fils de Jean-Louis Boyveau et de Marie Bonfils, il avait été
baptisé le 22 décembre 1743 ; c’était le troisième des onze enfants du
couple. On ne connaît rien de la profession de son père, médecin ou
pharmacien peut-être, si l’on considère que François, un des frères de Pierre,
deviendra médecin comme celui-ci et qu’il se mariera à l’une de ses
cousines, Bénigne, fille de René Boyveau, médecin à Saint-Genis de
Saintonge, localité proche de Saint-Ciers. Pour Paul Robert [14], qui a établi
la présence de la famille Boyveau à Saint-Ciers depuis la fin du XVIIe
siècle, le fait qu’il y ait eu baptême catholique de Pierre Boyveau et de ses
frères et sœurs pourrait s’expliquer en réaction à l’Edit de Louis XV
prescrivant que tout enfant non baptisé à l’Église serait considéré comme
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naturel et, par suite, ne pourrait en aucun cas faire valoir ses droits sur la
succession de ses parents.
On ne connaît pratiquement rien sur la formation médicale de Pierre
Boyveau. On sait qu’ayant étudié la pharmacie, il servit comme pharmacien
militaire au cours de la guerre de Sept Ans, puis qu’il fit ensuite des études
de médecine à Paris, où il fut reçu docteur et où il exerça. Comme médecin,
il étudia particulièrement les maladies vénériennes, proposant son fameux
rob antisyphilitique pour suppléer à la nocivité des traitements mercuriels et
à l’inefficacité des anciennes préparations végétales. Il a publié divers
ouvrages médicaux [7-10,15-16] relatifs, dans leur quasi-totalité, à son remède
et aux affections qu’il était destiné à guérir. Pierre Boyveau est décédé en
1812 à Paris, rue de Varennes, dans l’hôtel qu’il avait gagné à la loterie [13].
De son énorme fortune, il ne laissait en héritage que cet immeuble [13].
Pierre Boyveau était un homme avisé et opportuniste si nous en
jugeons par l’approbation qu’il eut d’un Roi, d’une République et d’un
Empereur pour son remède, et par le changement prudent qu’il opéra dans
son ex-libris héraldique [17] remplaçant, lors de la Terreur, la couronne à
onze perles située sur le sommet d’une fontaine, et imitant à s’y méprendre
une couronne comtale, par un énorme bonnet phrygien, qu’il s’empressa
d’éliminer une fois l’orage révolutionnaire passé (Figure 2).
Les armes de Pierre Boyveau étaient d’argent à une cigogne du
même, tenant dans son bec un rameau d’origan. Dans un paysage de
peupliers, on voit la fontaine en question dans laquelle boit un veau (armes
parlantes : Boyveau) ; sur la pierre rectangulaire supportant l’abreuvoir, se
trouve la cigogne dans un médaillon ovale, qui est surmonté d’une
banderole portant ces mots : P. Boyveau Dr en médecine connu sous le nom
de Laffecteur. Il avait en effet annexé le nom de Laffecteur au sien. Ce
patronyme était celui de Denis Laffecteur, ancien inspecteur des vivres,
associé, ou plus certainement prête-nom, qu’il employait officiellement
comme commis, et à qui il versait une rente annuelle de 1 500 livres suite à
un acte établi le 1er juillet 1778 par Me Dessaignes, notaire à Paris [17]. On
ne peut que s’interroger : quelle est la part de Boyveau dans l’invention de
ce remède ? Pourquoi a-t-il associé son nom à celui de Laffecteur, au point
que le public confondit les deux noms et n’en fit qu’un ? Voulait-il ainsi
s’effacer, et si oui, pourquoi ? Laffecteur avait-il apporté de l’argent dans
l’affaire, permettant ainsi la commercialisation du remède ? Avait-il accès à
des marchés militaires en tant qu’ancien inspecteur des vivres ? Autant de
questions sans réponses à notre connaissance.
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Fig. 2 : Ex-libris de P. Boyveau-Laffecteur (avant la Révolution et pendant
la Terreur) [17].
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CONCLUSION
Le rob antisyphilitique Boyveau-Laffecteur [6] eut une très grande
vogue à la fin du XVIIIe siècle à la suite des conclusions positives sur son
efficacité de François de Lassone, premier médecin du Roi, et de la Société
royale de médecine, puis de l’arrêté du Conseil d’État qui donna, le 12
décembre 1778, l’autorisation de mettre en vente ce remède. Par suite,
Pierre Boyveau a été retenu en 1781 comme fournisseur de son médicament
« pour le service des vaisseaux de Sa Majesté, ainsi que des hôpitaux de la
marine dans les différents ports du Roi ». Toutefois, le ministère de la
Marine faisait les plus grandes difficultés pour accorder à l’administration
des ports les achats de rob antisyphilitique attendu son prix excessif,
prescrivant de ne l’employer qu’en mer. En effet, chaque traitement
mercuriel par frictions (dangereuses) revenait à 5 ou 6 livres environ, alors
que le prix du traitement par le rob se montait à 100 livres. Sous la
Révolution, le succès de cet antivénérien ne se démentit pas puisqu’on en
fabriqua une grande quantité pour l’armée et les hôpitaux de la Marine [12].
Le succès de ce rob ne s’est pas démenti ultérieurement puisque la
petite-fille de Boyveau a rapporté [13] que son grand-père avait refusé de
livrer à l’Empereur le secret de la composition de son remède contre un
million de francs, estimant qu’il était pour lui de meilleur rapport d’en
continuer l’exploitation plutôt que de recevoir cette somme fabuleuse et de
voir sa spécialité tomber dans le domaine public. En 1828, c’est Giraudeau
de Saint-Gervais, médecin quelque peu affairiste, qui se rendit acquéreur et
propriétaire exclusif du rob antisyphilitique qui, dans les années 1860,
tomba dans le domaine public. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’un souvenir
appartenant à l’histoire de la pharmacie.
Terminons cette conclusion en rapportant ce quatrain composé à la
gloire de Boyveau [13] :
Du mal dont Fracastor fit l’horrible tableau,
Le ciel lui révéla [à P. Boyveau] le remède infaillible,
Le secret de guérir le plus grand fléau
Appartenait de droit au cœur le plus sensible.
Remerciements : Nous remercions vivement Monsieur Alain Badoc de
nous avoir signalé certaines références figurant sur Internet.
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RÉFÉRENCES
12-
34-
5-
6-
7-
8-
9-
Dujardin (B.) - Propos sur la syphilis et son histoire. Anvers : Union
chimique Belge S.A., 1949, 140 p.
Fracastor (J.) - La Syphilis (Poème en vers latins – Traduit en vers
français – Précédé d’une notice historique et scientifique sur Fracastor
et accompagné de notes par le Dr. Prosper Yvaren). Paris : J.B.
Baillière, 1847, 376 p. [1ère éd. de cette traduction]
Payenville (J.) - Histoire d’un spécifique de la vérole au XVIIIe siècle.
Le rob de Boyveau-Laffecteur. Laval : Barnéoud, 1910, 42 p.
Prévost (M.), Roman d’Amat (J.C.), Tribout de Morembert (H.) notice Giraudeau Jean, dit Giraudeau de Saint-Gervais. In
Dictionnaire de Biographie Française. tome 16. Paris : Letouzey et
Ané, 1985, colonne 254 (764 p.).
Dorvault (F.L.M.) - L’Officine ou Répertoire général de Pharmacie
pratique. Paris : Asselin et Houzeau, 1910 [15e éd. par Lépinois (E.),
Michel (C.)], p. 1276 (xxxii, 1868 p.).
Fournier-Pescay (F.) - Rob antisyphilitique de Laffecteur. In Jourdan
(A.J.L.), Dictionnaire des Sciences médicales, par une Société de
Médecins et de Chirurgiens. Tome 49 (RIC-SAP). Paris : C.L.F.
Panckoucke, 1820, p. 60-69.
Nous ne donnons en référence dans cet article que quelques ouvrages
significatifs de Boyveau-Laffecteur. La plupart ont fait l’objet de
nombreuses éditions.
Boyveau-Laffecteur (P.) - Recueil de recherches et d’observations sur
les différentes méthodes de traiter les maladies vénériennes, et
particulièrement sur les effets du remède connu sous le nom de Rob
anti-syphilitique. Paris : chez l’auteur, an III (1794), ii + 151 p.
Boyveau-Laffecteur (P.) - Traité des maladies vénériennes, anciennes,
récentes, occultes ou dégénérées et méthodes de leur guérison par le
rob anti-syphilitique : avec l’histoire raisonnée des autres moyens
employés jusqu’ici par les gens de l’art. Suivi d’un choix de cures
étonnantes opérées par ce remède, et des pièces justificatives. Suivi
par Observations sur l’histoire et les effets du rob anti-syphylitique.
Paris : chez l’Auteur, rue de Varennes, an VIII (1800), 388 p. + 156 p.
+ 2 pl.
119
10 - Boyveau-Laffecteur (P.) - Observations sur l’histoire et les effets du
rob anti-syphilitique de Mr. Boyveau-Laffecteur, Médecin, Chimiste et
Auteur de ce Remède que depuis 30 ans il fournit aux Hôpitaux de la
Marine, et avec lequel il s’est chargé envers le Gouvernement de la
guérison des Malades reconnus incurables par le Mercure et tous les
autres Remèdes. Dernière édition, rectifiée et augmentée, Pour servir
de Manuel aux Malades qui veulent se guérir avec le Rob. Paris :
L’Auteur, 1810, viii + 221 p. http://books.google.fr/books/pdf/
Observations_sur_l_histoire_et_les_effet.pdf?id=pTMPAAAAQAAJ
&ie=ISO-8859-1&output=pdf&sig=ACfU3U2wNX_F4brGsKoUxug
kRa1N8kINUA
11 Lamontellerie (J.), Combas (J.) - Pierre Boyveau-Laffecteur. 2006.
http://jccombas.free.fr/saintciersdutaillon/boyveau.htm
12 - Prévost (M.), Roman d’Amat (J.C.), Tribout de Morembert (H.) notice Pierre Boyveau, dit Boyveau-Laffecteur. In Dictionnaire de
Biographie Française, tome 7. Paris : Letouzey et Ané, 1956,
colonnes 121-122 (1528 p.).
13 - Dide (N.) - Lieu de naissance de Boyveau-Laffecteur. - Rev.
Saintonge Aunis - Bull. Arch. Hist., 1910, 30, 98.
14 - Robert (P.) - L’origine de Boyveau-Laffecteur. - Rev. Saintonge
Aunis, Bull. Soc. Arch. Hist. Saintonge Aunis - Recueil Commission
Arts Monuments Hist. Charente Maritime, Nouv. Sér., 1946, 1(3),
112-114.
15 - Boyveau-Laffecteur (P.) - Essai sur les maladies physiques et morales
des femmes. Paris : chez l’Auteur, 1798, 316 p.
16 - Boyveau-Laffecteur (P.) - Traité des maladies physiques et morales
des femmes. Paris : chez l’Auteur, vers 1800 (2e éd. revue et corrigée),
vi + 270 p. [1ère éd., voir ci-dessus]
17 - Olivier (E.), Vialet (G.) - Essai de répertoire des ex-libris et fers de
reliure des médecins et des pharmaciens français antérieurs à la
période moderne. Paris : Charles Bosse, 1927, p. 35-37 (xvi + 235 p.).
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ABSTRACT
Pierre Boyveau (1743-1812), and his antisyphilitic rob
After having rapidly described syphilis and its treatments throughout
the ages, the author presents Boyveau-Laffecteur’s antisyphilitic rob, at the
beginning a « secret remedy », that gave the author great notoriety under the
Ancient Regime, the Revolution and the Empire. Afterwards, biographic
details are presented concerning Pierre Boyveau (1743-1812), of Charente
stock, who took part in the seven-year war as a pharmacist. He then did his
medical studies in Paris, where he practised as doctor in medicine
specialising in venereal illness, especially syphilis, that he claimed to cure
with a remedy of his own composition that brought him notoriety and
fortune.
Key-words: antisyphilitic rob, Pierre Boyveau.
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