S`occuper de son look dans un environnement professionnel ne

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S`occuper de son look dans un environnement professionnel ne
couverture
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Gestion des apparences
Les limites de l'ex
 S'occuper de son look dans un environnement professionnel ne veut pas forcément
dire qu'on doit se couler dans un moule. Les plages d'expression personnelle existent.
 Le problème? C'est que les règles ne sont pas uniformes. Elles ne sont même pas
formulées. Les frontières entre faisable et infaisable sont très souvent floues.
 Le meilleur moyen de se faire une idée est encore d'observer et d'expérimenter.
Les risques sont en général bien moins élevés qu'on se l'imagine.
Odile Habel
Florence Goffart
O
riginal, extravagant, bizarre. Les
synonymes de l’excentricité semblent
bien difficiles à accorder avec
le monde du travail. Manager,
cadre, spécialiste, indépendant, comment concilier l’aspiration souvent irrépressible
PME Magazine / juillet 2007
à paraître différent quand on
est engagé dans une vie professionnelle à responsabilités?
Avec la pression des résultats
mesurables? Quand on sait que
l’image donnée sera déterminante au moment d’obtenir des
autres l’adhésion nécessaire?
Comment être pris au sérieux
quand on l’est, mais qu’on ne
veut pas s’occuper d’en avoir
l’air?
L’excentricité a toute une histoire d’excès vestimentaires et
d’apparence. Elle aboutit au
XXe siècle aux hippies, punks
et autres tribus souvent géné-
rationnelles. Elle fait partie
d’une solide tradition dans un
pays comme le Royaume-Uni
(qui inclut Londres, l’une des
premières villes d’affaires dans
le monde). En comparaison, il
faut bien admettre que l’excentricité en milieu professionnel,
en Suisse romande particulièrement, semble pour le moins
modérée. Pour ne pas dire insignifiante.
Dans l’économie locale, la personnalité la plus excentrique
n’est-elle pas Pierre Mirabaud,
de la banque du même nom à
Genève (qu’il a développée
de manière exemplaire)? Par
ailleurs président fort respecté
de l’organisation faîtière Swiss
Banking à Bâle? Ses moustaches à pointes surmontées de
lunettes cerclées rougeoyantes,
ses costumes et cravates flashy,
ses drôles de bracelets suscitent
des commentaires plus ou
moins sympathiques depuis
des années. Pierre Mirabaud,
il est vrai, est né banquier. Mais
il a tout de même dû s’imposer
dans un milieu où les fils à papa
commencent par être attendus
à tous les contours.
Corollaire de l’excentricité, la
13
Banque, finance,assurance
question de ses limites peut
aussi paraître assez abstraite.
«Ce n’est pas un problème chez
nous», entend-on souvent dans
les entreprises. Et pourtant…
la «gestion» de l’apparence est
centrale dans la vie active. Elle
commence souvent par celles
et ceux qui renoncent à une
carrière bancaire parce qu’ils
se sentent incapables de se
soumettre à ses contraintes
vestimentaires. Ou d’autres
pour qui la logique visuelle
des milieux les plus créatifs
du marketing ou de la publicité
semble décourageante. Et une
fois qu’on se trouve dans un
microcosme, les écarts méritent d’être bien maîtrisés.
Une robe d’été avec des bottes
de fourrure. Ça s’est vu. Des
pieds nus dans des mocassins
sortant d’un austère costume
cravate. Des chaussures jamais
lacées. Jusqu’où peut-on aller
sans devoir rendre des comptes? Débarquer le lundi matin
en costume parfaitement taillé,
mais avec une crête verte sur
la tête? Ou en tailleur Chanel
dans une agence de pub bien
déjantée où l’uniforme jeanbasket est de rigueur (jusqu’au
boss certains jours)? Un petit
coin de paradis dans la grisaille, tout simplement!
L’ennui, c’est que la grisaille
résiste. Et plutôt bien si l’on
en croit une étude réalisée
récemment par le Journal du
Management en France. Près
de 50% des personnes interrogées préfèrent ne pas prendre
le moindre risque. Elles s’habillent parfaitement classique,
point final. Et 15% seulement
affirment oser… suivre les tendances.
Pas très rassurant pour le développement créatif (requis par
contrat) et l’épanouissement
de la personnalité (favorable à
la créativité, paraît-il). Faut-il
au contraire désespérer de ces
résultats? Oui et non. Chaque
entreprise, si conformiste soitelle (et même si elle a beaucoup
H
o
m
Possible
e
Pas possible...
 Les cravates à grands
motifs de Mickey, Pluto…
 La grosse boucle de
ceinture tête de mort
ou cow-boy avec un
costume  Des baskets
avec un costume
 Le bermuda, même avec
une veste  Les sandales et
les tongs  Les Birkenstock.
Avec ou sans chaussettes
 Pieds nus dans des
mocassins. Sauf si c’est
pour imiter son chef.
 Un anneau à chaque
oreille style Mr Propre
ou Pirates des Caraïbes
 Une coupe de
cheveux iroquois.
 Les cravates de couleurs
vives  La chemise et la
cravate foncées portées
ensemble  Le nœud
papillon  Les boutons
de manchettes à motifs
amusants: un os de chien,
une tête de mort…
 Le pull-over avec
un costume  Les
chaussures sport chic avec
un costume  Les longs
favoris, le bouc, bouc avec
moustache…
 Les montures de lunettes
de couleur forte
 Les cheveux légèrement
longs  Une boucle d’oreille
discrète, un bracelet.
F
m
e
m
Possible
 Les bas résille 
Les sandales 
Les accessoires taille XL
 Les bijoux contemporains
au look brut, parfois même
agressif 
Le tailleur bermuda.
m
Getty
centricité
En principe
e
Pas possible...
 La jupe très courte 
Le short même si c’est la
mode  Les vêtements
transparents  Les tongs
 Le t-shirt avec une
inscription ou un motif
sexy  Le top trop court.

PME Magazine / juillet 2007
couverture
14
Sage enseignant «Arts de la table» et responsable
du «dress code» à l’Ecole hôtelière de Lausanne
Trois questions à Christophe Laurent
Enseignant «Arts de la
table» et responsable du
«dress code» à l’Ecole
hôtelière de Lausanne
Comment définir
l’excentricité?
C’est le décalage entre la
liberté vestimentaire et la
rigueur de l’environnement
professionnel. Si on prend
l’exemple du Metropolitan
Hotel, les employés à la
réception portent une
chemise en soie à col Mao.
C’est une excentricité, mais
elle est élégante. Le secret
est de savoir s’adapter
au lieu et à sa culture.
On ne va pas porter
une cravate en Chine.
Peut-on fixer des limites?
C’est presque impossible.
Mais je dirais que tant
que l’excentricité n’est
pas dérangeante pour
l’interlocuteur, elle est
acceptable. En fait, elle
ne doit pas détourner
PME Magazine / juillet 2007
l’attention des personnes
de l’essentiel qui reste
le business. Le regard de
l’autre doit toujours rester
à la hauteur du troisième
œil, c’est-à-dire à peu
près au milieu du front.
Mais l’excentricité, plutôt
sous forme de signature,
n’est pas à bannir. Par
exemple, je porte toujours
une pince à cravate
avec un motif qui se
rapporte à la nourriture
puisque j’enseigne
les arts de la table.
Des exemples
d’excentricité à bannir?
La cravate avec le motif
d’une Ferrari ou des
chaussettes avec un Mickey.
Porter des Converse avec
un costume. Pour une
femme, il y a les vêtements
trop sexy ou encore les
bijoux trop nombreux. Par
contre, je n’ai rien contre
les sandales que certaines
entreprises refusent. Il
ne faut pas exagérer!
O.H.
ment), offre une plage de liberté vestimentaire.
C’est en général à ce stade que
le rationnel tranquille et rassurant se perd entre subtilité et
complexité. Il est évident que le
short – jamais autant à la mode
que cet été – ne passera pas les
étages. Pour des raisons assez
difficiles à expliquer de manière simple et convaincante (faites l’essai autour de vous).
Beaucoup plus surprenantes, les sandales. Honnies de
manière presque maladive
dans certaines études d’avocat. Mais acceptées – du moins
tolérées – dans l’administration
(ça ne prouve rien), les banques
(oui), la communication (sans
surprise), et même la grande
industrie genevoise du luxe.
Que faire dans les milieux
financiers et leurs périphéries
(fiduciaires, informatique bancaire, etc.), avec une moustache à la Dali quand on n’est pas
Pierre Mirabaud? Ou avec un
bouc minuscule sur le menton?
Admissible, admis, ou ni l’un
ni l’autre?
Pionnier de la gestion de carrière et de la recherche d'emploi en Europe, le consultant
genevois Daniel Porot est
aussi l’auteur d’une vingtaine
d’ouvrages pratiques. Dont un
«Savoir-vivre en affaires». A
ses yeux, la fameuse règle de
George Brummell, premier
théoricien du dandysme british
au XIXe siècle (pourvoyeur
d’excentricité jusqu’au XXe
tardif), restera toujours d’actualité: «La véritable élégance
consiste à ne pas se faire remarquer.» Voilà un point de départ.
On peut ajouter d’ailleurs que
la discrétion est souvent considérée comme une marque de
respect envers celles et ceux
qui n’ont pas une personnalité
leur permettant de briller. Ou
encore que l’excentricité ves-
timentaire est acceptable tant
qu’elle ne crée pas de malaise
chez les autres.
Ce qui, bien entendu, n’exclut
pas toutes sortes de dérives
plus égocentriques. «Les cravates dans une couleur un
peu décalée comme le rouge,
le jaune doré ou encore le
violet foncé, peuvent relever
DR
3 que s t ion s à
Christophe Laurent
EHL
 de peine à en parler ouverte-
«La vraie
excentricité
ne se passe pas
d'humour.»
d’une certaine excentricité
dans une entreprise stricte,
analyse Daniel Porot. La vraie
excentricité inclut toujours
une touche d’humour qu’il
s’agit de repérer.» En d’autres
termes, le second degré ouvre
des perspectives. Pour autant,
disons, qu’il soit compréhensible du plus grand nombre sans
devoir être expliqué.
Revenons sur terre. Où les
choses se passent-elles en
général? Sur des boutons de
manchettes aux motifs surprenants. A la hauteur du
regard, sur des lunettes plus
ou moins inattendues (fréquent dans la comm, mais pas
seulement). Et, bien entendu,
sur la cravate, accessoire étroit 
couverture
Et même droit de cité un peu
partout (mais plutôt dans le
marketing que dans la révision comptable). Et soyons
clairs: ce genre de motif passe
mieux en boutons de manchettes ou en bracelet grigri,
comme des clins d’œil, que
sur une cravate ou en grosse
boucle de ceinture.
Les seuils de tolérance ne
dépendent pas seulement
des secteurs d’activité, fait
remarquer Daniel Porot. Aussi
– ou surtout – des entreprises
elles-mêmes: «On dit que la
banque est formelle, l’aviation stricte, la pub cool. En
réalité, les entreprises ont
toutes des styles différents.
Ce qui passera très bien dans
telle banque sera impensable
dans une autre. Ce qu’il faut,
 voué par tradition à l’affirma-
tion – heureusement facultative – de la personnalité.
Et que voit-on sur ces plages
d’expression libre? Des motifs
animaliers pas trop imposants
(les énormes Mickey ou Pluto
sont indigestes dans tous les
environnements professionnels, car profondément ringards). Des mots tendres ou
décalés style «p’tit lu». Ou
«mon p’tit papa» (plutôt que
«mon gros loup»).
Indissociable d’une certaine
poésie bien comprise, la tête
de mort a aussi ses adeptes.
Banque, finance,assurance
H
o
m
Possible
e
Pas possible...
 Les cravates et les
vestes de couleurs vives
 La chemise à col Mao
 Les grosses baskets  La
queue de cheval  La grosse
mèche de cheveux platine
 Les coupes asymétriques
 Les longs favoris, le bouc,
le bouc avec moustache…
 Le pull-over sans veste.
F
m
e
m
Possible
 Les bottes toute l’année 
Les sandales 
Le chapeau style turban
 Le blouson satiné brillant
 Les bijoux ethno 
Les bracelets charms.
PME Magazine / juillet 2007
 Les tongs  Les coupes
de cheveux punk  Les
cheveux tressés rasta
 Les pantalons qui
tombent presque sur les
genoux.  Le caleçon qui
se voit  Les t-shirts aux
slogans protestataires ou
politiques  Les piercings
et tatouages très visibles.
m
e
Pas possible...
 La jupe mini  Le
short  Les tongs  Les
leggings avec talons
aiguilles et la jupe jupon
en tulle  Les tenues de
fitness: training, etc.
C. Chammartin
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Jacques Barillon, l'excentricité énervante
«Une espèce de rebelle classique»
Vous cultivez un look
de rebelle dans le
milieu conformiste des
avocats. Pourquoi?
Je ne sais pas si j’ai toujours
eu un look rebelle, pour
reprendre votre expression.
Disons que je n’aime pas
céder à la mode non plus
qu’à un certain conformisme.
Je veux surtout rester naturel,
tel que je l’ai toujours été,
ne pas composer un
personnage en raison
de l’appartenance à une
corporation, quelle qu’elle soit.
Comment cela
a-t-il été accepté?
On ne m’a jamais fait
de remarque particulière.
Je ne suis pas un adepte
du costume cravate, mais
j’aime porter la robe dans
le prétoire. Je suis
peut-être une espèce
de «rebelle classique»…
Ce genre vous a-t-il fait
du tort dans un milieu
comme la banque?
Je ne peux pas l’exclure,
du moins au début de ma
carrière. Par la suite, tout
cela a complètement changé.
On peut être conservateur
sans être ringard.
Conseilleriez-vous à
un jeune avocat de sortir
des codes vestimentaires
de la profession?
Il faut respecter quelques
règles de base, c’est
évident. Il n’est pas sans
importance de soigner sa
tenue et, plus généralement,
son apparence et sa
présentation. Cela n’implique
pas de se conformer à une
espèce de code vestimentaire
et, en particulier, de se croire
obligé de porter
en permanence un
costume trois pièces et
une cravate assortie. Il
faut être à l’aise, bien
dans sa peau et ne pas se
composer un personnage.
Les tendances
vestimentaires sont
moins strictes.
N'avez-vous pas envie
de prendre le contrepied et de vous habiller
en costume cravate?
Evidemment non:
je ne suis pas les modes,
vous ai-je dit, mais
je ne joue pas davantage
à en prendre le contre-pied,
ce qui serait un
comportement très
conformiste en réalité.
S. Iunker
DR
DR
17
Excentriques, vraiment? Du minimum au maximum...
 Dominique Freymond
 Pierre Mirabaud.
 Etienne Dumont.
Consultant. Le noeud pap'
en toutes circonstances.
Même quand il dirigeait
Unysis Suisse.
Les moustaches et couleurs
d'un vrai banquier privé
doublé du président des
banquiers suisses.
Journaliste à la Tribune
de Genève. Mais les
journalistes peuvent à peu
près tout se permettre.
c’est s’adapter au code vestimentaire de l’entreprise. Et
même du service dans lequel
on travaille.»
Dans tous les secteurs, il est
évidemment plus facile d’être
excentrique tout seul dans
une cave, comme documentaliste, ou quelque part dans
un discret back-office, que
sur le front de la vente ou
des services clientèle. Entre
deux, les limites sont en
général celles de la direction.
Un dirigeant d’entreprise qui
se permet des fins de semaine
plus ouvertes et colorées donne très vite le ton à l’ensemble
des équipes (et pas seulement
le vendredi).
PME_SBB_1-2q
3.5.2007
14:40 Uhr
«D’ailleurs, précise Loredana
Sabbagh-Coletti, responsable
marketing de New Access à
Genève (après avoir passé
dans plusieurs entreprises
d’informatique), même en
public, si quelqu’un se permet
un écart vestimentaire, c’est
en général qu’un membre au
moins de la direction se le per-
met aussi.»
Plus l’on va vers l’extérieur,
le marché, là où l’image
devient corporate, stratégie,
plus l’envie d’être soi-même
semble devoir être sublimée.
Par abnégation, tout simplement. Elle doit se transformer
en résultats, qui seront ceux
de l’entreprise tout entière.
Même très légère, l’excentricité ne serait-elle pas d’ailleurs
un signe d’indépendance?
Impossible de se montrer
indépendant face à un client
auquel on ne cesse de répéter
qu’il est roi. Tout est là. «Il faut
savoir surprendre un client
par sa créativité, ses compétences, commente Jean-Luc
de Buman, directeur de communication du groupe SGS à
Genève. Pas en s’affirmant 
Seite 1
Publicité

couverture
18
M
yriam Hoffmann est
consultante en image depuis seize ans
auprès d’une trentaine d’entreprises en Suisse romande. «Une
entreprise s’adresse à moi pour
deux raisons. En général pour
des cas bien précis où l’habillement d’un collaborateur n’est
pas adapté. Ou alors elle offre
systématiquement un cours
de conseils en habillement au
personnel.»
Aux yeux des entreprises, la
question se situe davantage
en termes de mauvais goût
vestimentaire ou d’hygiène
défaillante que d’excentricité.
Il faut dire que la véritable
 avec un accoutrement.»
Même intransigeance de
la part de Michel Bloch,
directeur de marketing chez
Saphir Consulting, sales
manager pendant des années
dans d’autres entreprises (par
ailleurs enseignant à l’ESM
et chroniqueur pour PME
Magazine): «Le client, surtout
PME_La-Poste_PostFinance_1-3q_RA
Publicité
excentricité est très rare. «Je
ne connais qu’un cas. Il s’agit
d’une dame qui porte toujours
des vestes étonnantes d’inspiration ethnique ou romantique
avec des pantalons très larges.
Elle est en contact direct avec
les clients et il n’y a aucun problème. De plus, elle avait déjà
ce look peu conventionnel lors
de son engagement.»
En fait, hors secteurs financiers et autres exceptions, la
tendance est de plus en plus
à une certaine tolérance visà-vis des petites excentricités
vestimentaires tant que celles-ci ne portent pas préjudice
à l’image et à la crédibilité de
l’entreprise.
Et l’excentricité au féminin
est bien mieux tolérée (grosses boucles d’oreilles, veste
ethno, etc.). «Pour autant
que l’extravagance féminine
se manifeste avec goût et un
certain raffinement. Sociologiquement, la femme a moins
de repères et plus de choix
vestimentaire. Alors que le
costume cravate de l’homme
– issu de l’univers militaire
– est encore bien ancré (même
si les mœurs évoluent). Mais si
la femme a moins de contraintes, le manque de repères peut
lui faire commettre davantage
d’erreurs.»
s’il est important, est seul à
pouvoir s’habiller absolument
comme il veut. Même dans
une banque privée genevoise.
Le commercial, lui, s’adapte
au client. Il ne s’agit pas de
devenir un caméléon, mais
de sentir ce qu’on peut faire
ou ne pas faire avec tel ou tel
interlocuteur. Comment le
style sera interprété.»
Au-delà de cette règle de
base, il y a pourtant des
constantes et des tendances.
«Aujourd’hui, en Suisse – et
ce n’est pas forcément le cas
aux Etats-Unis – vous pouvez
vous permettre des cravates
colorées à peu près partout,
poursuit Michel Bloch. Même
8.6.2007
10:31 Uhr
Seite 2
DR
«Bien plus risqué au féminin.»
Myriam Hoffmann.
Consultante en image
personnelle depuis 15 ans.
dans une banque. Dans le
doute, il faut au moins de
l’élégance dans tous les cas. Et
à un certain niveau. Un client
veut pouvoir parler d’argent
avec vous. Il doit percevoir
que vous connaissez et appréciez la valeur des choses.» On
pourra toujours discuter du
chic d’un accessoire. S’il est de
19
marque Hermès, ça simplifie
la question.
Et que dira-t-on d’un vendeur
baroque au possible, mais qui
dépasse chaque année ses
objectifs, et d’au moins 30%?
Qu’il n’est pas un exemple
pour ses collègues? Là enco-
«Le client,
surtout s’il est
important, est
seul à pouvoir
s’habiller
absolument
comme il veut.
Même dans une
banque privée
genevoise.»
Michel Bloch, Consultant
re, la question peut paraître
théorique. Personne n’a envie
d’un excentrique dans son
équipe de vente. Mais il est
possible qu’on ne s’aperçoive
pas tout de suite qu’un aligneur de résultats s’est progressivement adonné à la fantaisie. Ce que tout le monde
s’empresse d’accepter.
Mieux vaut donc s’y mettre doucement. Le nœud
papillon, le col roulé en hiver
à la place de la chemise, les
mocassins sans chaussettes
l’été, les montures de lunettes psychédéliques, la lavallière de cow-boy en guise de
cravate… Distillés à petites
doses quand l’envergure et
l’efficacité donnent de l’assurance sur le fond, les éléments
non conformistes s’imposent
naturellement, sans heurter
les autres. A tel point que d’excentriques, ils peuvent devenir une signature. Au début
de sa légendaire carrière dans
l’horlogerie, Nicolas Hayek ne
se promenait pas en bras de
chemise avec des montres
alignées sur tous ses poignets
velus. Et sa majesté Agnelli,
de l’autre côté des Alpes, n’a
pas commencé chez Fiat en
portant des cravates par-dessus des pulls ras du cou, et une
montre sur la chemise plutôt
que dessous. 
Banque, finance,assurance
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e
On peut envisager...
 Le jean  Le manteau en fourrure  La chemise
jabot façon dandy  Les sandales  Les tongs  Le
gilet écolo retour du Larzac  La queue de cheval 
La coiffure rasta  Les tatouages et les piercings
On ne peut pas...
 La jupe. Et encore!
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On peut envisager...
 La jupe/robe avec des bottes de cow-boy Santiags
ou de chercheur d’or Wellington  Les vêtements
inspiration ethno: manches kimono, pagne africain…
 La mini-jupe  Le short  Les tongs  Les babouches
 Les habits de fitness: le jogging, la brassière…
On ne peut pas...
 Le maillot de bain!
e