La Dernière Heure – La carte-repas supplante le chèque en
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La Dernière Heure – La carte-repas supplante le chèque en
02 FAIT DU JOUR MORT PROGRAMMÉE DU TICKET RESTAU La carte-repas supplante LE CHÈQUE EN PAPIER des chèques-repas se simplifie. 8 LeLe système 1 janvier 2016, la carte à puce aura er remplacé la version papier de cette indemnité A Le 1er janvier 2016, les chèques- repas au format papier n’auront plus cours. Ils seront remplacés par des cartes à puce, semblables à une carte de paiement ordinaire. Le gouvernement a confirmé la généralisation de ce système vendredi. Quelques jours après que le Conseil national du travail (CNT, qui regroupe patrons et représentants des travailleurs) a rendu un avis favorable à cette modification administrative. Cette décision est un soulagement pour les commerçants qui avaient déjà opté pour le système électronique. “Il est temps de programmer la fin de cette double circulation, qui complique la vie des commerçants qui acceptent ce mode de paiement”, avait souligné l’organisation de classes moyennes (UCM) le mois dernier. En un peu plus de deux ans et demi d’existence, peu de commerçants ont déjà sauté le pas. L’UCM estime que quatre commerces sur dix permettent déjà le paiement via un titre électronique. Parmi eux, une majorité écrasante de supermarchés ou de restaurants de chaînes. La transition se fera en douceur. Les derniers chèques-repas papier seront liés aux prestations fournies en septembre et distribués en octobre. Ils seront donc valables jusqu’à la fin de l’année 2015. 7€ La valeur maximale d’un titre est de 7 €. Elle reste inchangée avec le passage à l’électronique. Entre suppression et remplacement BRUXELLES Vendredi der- : Le 1er janvier 2016, le chèque-repas en papier aura définitivement disparu, au profit d’une carte à puce. © BELGA 8 Adieu l’enveloppe, bienvenue la carte à puce. Tour d’horizon des conséquences de ce changement L’EMPLOYÉ K La rapidité d’utilisation : plus la peine de fouiller le fond de ses poches ou de retourner son sac au moment de payer. Il suffira de dégainer sa carte électronique. L. Sa et J.-B. M. tronique fonctionne sur les terminaux de paiement existants. Ce qui exclut, de fait, les commerçants qui ne sont pas dotés d’un appareil Bancontact, comme certains fastfoods non intégrés dans les chaînes. du titre électronique que se veut une simplification administrative et un allégement des coûts. Il implique également quelques changements pour… fonctionnement moins onéreux est, dans le même temps, remis en question par certains élus, qui plaident pour une indemnité versée directement au travailleur, sans devoir passer par un intermédiaire. Le débat relatif aux titres-repas étant virtuellement tranché, le CNT va désormais se pencher sur le cas des éco-chèques. CONCRÈTEMENT, la carte élec- L’IMPACT CONCRET A Le passage au chèque électroni- Pour les travailleurs, peu voire pas de changement. La valeur maximale des titres reste la même. Pour connaître le montant dont ils disposent, ils devront passer par une plateforme web mise à disposition par la société émettrice des titres. Il en existe quatre homologuées. À noter que ce changement justifié par une simplification administrative et un coût de K La fin des périmés : l’écoulement des titres les plus anciens se fera en priorité. L’employé recevra un avertissement 10 jours avant expiration des titres. Les sociétés émettrices mettent également une plateforme web à disposition des récipiendaires. Ils peuvent y consulter le solde et la validité des titres. K La sécurité : en cas de perte ou de vol, il sera possible de bloquer la carte. Ce qui n’était pas le cas avec les chèques papier. Il sera par ailleurs possible d’activer un code PIN sur la carte à puce afin que seul son propriétaire puisse l’utiliser. K Seul le support change : la valeur des titres est la même que sur papier. Elle peut aller jusqu’à 7 euros, en fonction de ce que la convention de travail prévoit. K Paiement au plus juste : le consommateur ne prend plus le risque de donner un chèque-repas… sans retour de monnaie. Avec la carte, c’est le montant exact de la transaction qui est débité. POUR LE COMMERÇANT K Moins de paperasse : il n’aura plus à compter manuellement les chèques, remplir le bordereau et envoyer les titres-repas par recommandé. Ce qui implique par ailleurs moins de charges administratives. K Plus de retour de monnaie : cela a deux conséquences. D’abord, une diminution du risque d’erreurs de caisse. Ensuite, les avances de fonds ne seront plus nécessaires. K Remboursement plus rapide : il se fera automatiquement, sans avoir à attendre d’envoyer les chèques. POUR L’EMPLOYEUR K Gain de temps : fini la distribution mensuelle des enveloppes. Lors de la commande des titresrepas, le compte lié à la carte de l’utilisateur est automatiquement crédité. nier, le Sénat a vécu un incident. En cause, la volonté du sénateur Rik Daems (Open VLD) de renvoyer son projet de loi en commission. Il propose de supprimer les titres-repas au profit d’une plus-value sur le salaire des travailleurs. La commission de l’Économie et des Finances avait voté contre ce projet. Pourquoi l’élu Open VLD milite-t-il en faveur de la suppression du chèque-repas ? Pour des raisons de simplification administrative et de coûts. Entre-temps, le remplacement du support papier par le support électronique a été avalisé. Ce dernier étant, déjà, moins onéreux pour les commerçants et les employeurs. Tant les entreprises homologuées pour l’octroi des chèques que le Conseil national du travail (CNT) se sont prononcés en défaveur du remplacement du chèque-repas par un ajout au salaire. Unizo (l’union des entrepreneurs indépendants, en Flandre) fait quant à elle valoir que le versement direct de l’indemnité de repas sur le compte bancaire du travailleur représente une économie supplémentaire, notamment en excluant les sociétés intermédiaires émettrices de titres-repas. J.-B. M. L. Sa www.dhPbe I LUNDI 7 AVRIL 2014 I LA DERNIÈRE HEURE - LES SPORTS © S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. FAIT DU JOUR “ON S’ADAPTE REPÈRES 2/3 à notre époque” Selon l’Union des classes moyennes (UCM), deux tiers des salariés belges reçoivent des chèques-repas en guise d’indemnité. 8 La carte à puce existe depuis 2 ans et demi, sa généralisation ne suscite pas l’euphorie clients fonctionnent toujours avec des rant du soir ou simplement les chèques papier”, regrette Shengun courses dans la grande surface du qui occupe régulièrement le poste coin, les chèques-repas représen- de caissière. tent depuis longtemps un système L’employée souligne que la géde paiement à part entière. “Ça ne néralisation de la carte à puce rechange rien pour moi, explique présenterait un gain de temps Idris, c’est de l’argent.” pour les clients. “Avec la carte élecLe patron du restaurant Le tronique, la caissière a peu de déFoch, à Liège, acceptait déjà marches à effectuer. Tandis les chèques-repas papier. qu’avec les papiers, il “Avec les Puis il est passé à l’élecfaut compter les chèpapiers, il faut tronique : “On s’adapte ques, vérifier que les compter les à notre époque, comme dates correspondent. ier rif vé chèques, tout le monde avec le Ça prend plus de les dates. Ça smartphone, par exemtemps ! Et donc les fiprend plus de ple. On n’a pas le choix.” les d’attente avant d’arÀ partir de 2016, l’abriver aux caisses sont temps !” sence de choix sera plus longues”, analyse la d’autant plus perceptible. jeune femme. Non sans certains inconvénients : D’ici là, pourtant, l’impatience “C’est un coût en plus car il y a une de se débarrasser des chèques en commission à payer.” papier n’est pas évidente dans le Aujourd’hui, peu de personnes chef des consommateurs. sont déjà équipées d’une carte à La généralisation de la carte puce. Dans son restaurant, Idris ne changera certains comportements reçoit pas encore beaucoup de de- habituels : du remboursement mandes pour payer de la sorte. d’un ami au prêt de quelques chèques pour subvenir à la corvée du MÊME CONSTAT au supermarché sandwich de midi, au boulot. Une bruxellois Carrefour Vleurgat. “Ici, institution que l’arrivée de la carte peu de gens sont passés à la carte risque de mettre à mal. électronique. Une grande partie des L. Sa et J.-B. M. 5,91€ A Les croissants du matin, le restau- L’UCM, favorable au titre électronique, note : “La part patronale dans le titre-repas (5,91 € maximum par jour de travail effectif) est devenue une partie du salaire où le brut égale le net.” : On réglera, avec la carte, le montant dû par Bancontact. Ce qui exclut les commerces sans terminal… © PHOTO NEWS Des titres-services périmés le 1er mai Passé le 30 avril, des milliers de titres-services encore en circulation seront périmés. Selon Sodexo, quelque 450.000 personnes disposent de tels titres. D’une valeur de 8,50 €, ils ont été émis avant le 1er janvier dernier, c’est-àdire avant l’augmentation de 0,50€ de ce sésame. Sodexo invite donc les possesseurs de ces titres à ne pas attendre pour les employer, les échanger ou se les faire rembourser. “Les attestations fiscales étant déjà envoyées, tout titre-service acheté en 2013 sera remboursé à raison de 70 % de sa valeur faciale, diminué de 0,25 euro par commande pour les frais administratifs”, précise la société émettrice. J.-B. M. POUR 94 L’agence de simplification administrative a réalisé une étude sur l’impact d’une modification du support de l’indemnité repas (papierélectronique-salaire net). Le passage du papier à la carte à puce doit permettre d’économiser 94 millions d’euros. 39% Actuellement, 39 % des commerçants acceptent déjà les titres-repas en format électronique, qui existent depuis un peu plus de deux ans et demi. Une part amenée à grandir jusqu’à la disparition totale des chèques papier. 1,80€ La généralisation des titres-repas électroniques va-t-elle vraiment nous simplifier la vie ? CONTRE Une fois cités les avantages économiques pour les commerçants et les employeurs, dispensés d’une quantité de paperasses, les véritables atouts de la carte-repas se révèlent. C’est-à-dire ceux qui bénéficient aux travailleurs – aux consommateurs, en fait. Ce compromis virtuel permet, à en croire l’argumentaire de ses défenseurs, de préserver l’indemnité. Certes, cela coûterait encore moins cher de verser directement quelques dizaines d’euros de plus sur le compte du travailleur, mais qui pourrait alors garantir que l’État, un jour, ne sucrerait pas une partie de l’avantage au profit de ses caisses ? Ou qu’un employeur ne rogne sur l’indemnité, au détour d’une négociation ? Le système jadis créé pour pallier l’absence de restaurant d’entreprise est ainsi amélioré – en accord avec son temps – et sauvegardé. Comme l’environnement : 20 tonnes de papier ne seront plus, chaque année, consacrées à l’impression des chèques… si faciles à perdre. Ils n’y paraissent pas, mais ils représentent une forme de monnaie sonnante et trébuchante. D’aucuns se souviennent d’une enveloppe pleine de chèques abandonnée dans un recoin sombre d’un bureau, ou dans la portière d’une voiture. Une mésaventure improbable via une carte à puce unique : en cas de perte ou de vol, le mécanisme Card Stop évitera le pire. Bien sûr, les amateurs de technologie s’y retrouveront plus aisément que d’autres, moins enclins à gérer leurs affaires via Internet. Jusqu’à ce que, du moins, la généralisation du support électronique fasse gagner du temps à tout le monde. Dans une file au magasin, par exemple. 03 Le passage aux titres-repas électroniques est synonyme de la fin des petits arrangements pratiques. Puisque la carte est nominative, il ne sera plus possible de céder un ticket à son enfant étudiant ou au SDF du coin de la rue. À l’inverse du liquide, le chèque-repas était une garantie que l’argent allait être dépensé correctement. Autre inconvénient majeur : il ne sera plus possible d’utiliser ce moyen de paiement dans certains commerces. De nombreux snacks et épiceries de nuit ne disposent pas d’un terminal Bancontact. Connaître le solde de son crédit de titresrepas deviendra par ailleurs plus contraignant. Alors qu’il suffisait de sortir les tickets de son porte-monnaie pour les compter auparavant, il faudra désormais se connecter à Internet pour connaître cette donnée. Enfin, le passage au chèque électronique rend les commerçants et les utilisateurs toujours plus dépendants des machines. Souvenez-vous de la panique qu’avait suscitée le black-out du service Bancontact à deux jours du dernier Noël. Le système de paiement était tombé en panne dans de nombreux commerces du pays, provoquant le chaos dans les magasins, mais aussi la colère des commerçants et des clients à la veille du réveillon de Noël. Plus généralement, le passage à la carte électronique va augmenter la traçabilité des utilisateurs. Les sociétés gestionnaires sauront exactement où l’utilisateur mange, combien il a dépensé. Qui garantit que ces informations ne seront pas utilisées à des fins commerciales ? Une étude menée par un économiste de l’Université de Louvain mentionne un effet de levier. Selon lui : “Chaque euro dépensé par le biais d’un titre-repas génère des ventes additionnelles de 1,80 euro.” Cela engendre un bienfait pour l’économie belge. “ “Le CNT rappelle dans son rapport la raison d’être d’origine des chèques-repas, c’est-àdire d’offrir une compensation aux employés qui ne disposent pas d’un restaurant d’entreprise.” En le transformant en une indemnité, le risque est que le chèque-repas soit “perçu comme un revenu alors que ce n’est pas le cas.” Benoît Hellings JEAN-BAPTISTE MARCHAL LISA SAOUL Sénateur Écolo LA DERNIÈRE HEURE - LES SPORTS I LUNDI 7 AVRIL 2014 I www.dhPbe © S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.