Schneider Magazine 40 - La station polaire Princess Elisabeth

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Schneider Magazine 40 - La station polaire Princess Elisabeth
Service
International Polar Foundation
Photo René Robert - © International Polar Foundation: Alain Hubert, Président de l’IPF et Directeur du Projet
La station polaire
Princess Elisabeth Antarctica
hiberne
Alain Hubert, Président de l’IPF, souhaite une plus grande
sensibilisation du monde à l’utilisation des énergies. Si les
moyens technologiques existent, la volonté de les mettre
au service de la révolution de notre mode de vie n’est pas
très forte. Le message d’Alain Hubert est très clair : “Le problème
énergétique est encore sous-estimé par tout le monde. On pense que
la recherche et les progrès technologiques vont nous permettre de
vivre comme auparavant, mais c’est impossible ! Le gros challenge,
c’est de faire passer ce message tant aux dirigeants qu’au grand public,
car c’est notre avenir commun et surtout celui de nos enfants qui
en dépend. De plus, lorsque la conscience collective d’une meilleure
gestion de l’énergie sera effective, il y aura vraisemblablement le
constat d’un manque cruel d’ingénieurs et de techniciens formés pour
l’implémentation des outils de notre nouveau mode de vie”.
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Schneidermagazine - n° 40 - Septembre 2008
Les participants à la mise en œuvre de la
station polaire Princess Elisabeth ont
quitté l’Antarctique après le succès de la
construction du bâtiment. Dans l’attente de
la fin de l’hiver austral, les préparatifs pour la
mise en place de l’équipement final de la base
vont bon train. Les ingénieurs et techniciens
travaillent sans relâche depuis le mois de
juillet au prémontage des systèmes “actifs”
de la station (génération de l’énergie, unité
de stockage énergétique, unité de contrôle
de la station, unité de traitement des eaux et
système solaire thermique) dans la maquette
du cœur technique à Bruxelles.
Le prémontage des systèmes en Belgique
permet aux ingénieurs et membres de
l’expédition BELARE 2008-09 de préparer
la procédure d’intégration en avance, mais
également de pré-assembler certains
modules.
Comme vous le savez, Schneider Electric a
en charge la mise en place du système de
gestion de l’énergie de la station polaire. Il
s’agit d’une mission essentielle dont dépend
le bon fonctionnement de la base. Nous avons
bénéficié d’un entretien avec Alain Hubert,
le “patron” du projet et Thierry Touchais, le
directeur exécutif de l’International Polar
Foundation (IPF) depuis trois ans.
Un gestionnaire de choc
Thierry Touchais, d’origine française, partage son
temps entre la France et la Belgique pour l’IPF.
Il possède trente années d’expérience industrielle
internationale. C’est dire s’il connaît la manière
de mener un projet à bon port. Au sein du projet
Princess Elisabeth, il assure essentiellement la
levée de fonds et les relations avec les sponsors.
D’Alain Hubert, il salue la figure emblématique
qui a le pouvoir d’entraîner les hommes et
les décideurs sur les pistes qu’il trace. Son
enthousiasme permet la mise sur pieds de
fantastiques réalisations. De son côté, Thierry
Touchais assume la gestion opérationnelle afin
d’assurer la viabilité pratique du projet.
Si la satisfaction est grande de pouvoir annoncer
que l’édification et l’équipement de la station
polaire ne connaît aucun retard sur le
calendrier prévu, notre interlocuteur l’attribue
essentiellement à la compétence, au savoir-faire
et à l’engagement individuel au sein des équipes
et à la planification logistique menée par Nighat
Amin, vice-présidente de l’IPF.
Pour apprécier le tour de force réalisé, il suffit de
comparer avec le retard accumulé pour d’autres
stations polaires édifiées par des équipes en
provenance de pays beaucoup plus grands et
importants que la Belgique. L’enthousiasme que
soulève le projet permet d’accepter de multiples
contraintes car, explique Thierry Touchais, “On
ne participe pas à un tel projet plusieurs fois dans
une vie”.
Des partenaires engagés
Lorsqu’on interroge Thierry Touchais sur la
manière dont se déroule la collaboration avec
les partenaires industriels et Schneider Electric
en particulier, la réponse est nette : “Elle est
excellente et lorsque j’ai contacté Schneider
Thierry Touchais et Alain Hubert (IPF)
Electric, je savais que la société devrait être
intéressée par le projet car elle s’implique dans le
développement durable et l’efficacité énergétique est
un de ses axes stratégiques. La vitrine technologique
offerte par la station polaire semblait donc très
pertinente”.
La suite à montré une collaboration exemplaire
puisque Schneider Electric est chargé de mettre
en place le système de gestion d’énergie de la
station polaire.
Sur le terrain
Alain Hubert constate que la détermination des
équipements adéquats et la connexion des
appareillages qui doivent communiquer a révélé
un terrain semé de plus d’embûches que prévues,
car la station est un système intelligent très abouti.
Les équipes techniques de Schneider Electric ont
fourni de gros efforts afin de pouvoir respecter le
planning initialement prévu.
Une autre inconnue réside dans la manière dont
s’effectuera le débarquement du matériel lors
de la prochaine expédition. Les dénivellations
entre la banquise et le glacier risquent d’atteindre
une hauteur minimum de dix mètres. Ceci posera un
problème dont la solution n’est pas évidente et
ne pourra être définie qu’une fois sur place.
Il ne faut évidemment pas qu’un container tombe
à l’eau ! Il faudra sans doute découper la glace à la
scie, ce qui promet de réelles difficultés et montre
qu’il s’agit d’un projet dont les embûches à vaincre
sont multiples et parfois imprévues. Le risque est
toujours présent et rappelle que l’implantation de
la station polaire Princess Elisabeth Antarctica est
une véritable aventure humaine, malgré le concours
des moyens technologiques modernes. Ces derniers
ne remplacent pas le courage, l’esprit d’entreprendre
et de se surpasser au milieu d’un environnement
hostile pour l’homme.
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