Skype for Business est-il suffisamment mature pour remplacer l`IPBX

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Skype for Business est-il suffisamment mature pour remplacer l`IPBX
ITCHANNEL.INFO
Pays : France
Périodicité : Quotidien
Date : 06 OCT 15
Journaliste : François Jeudy
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Skype for Business est-il suffisamment mature pour remplacer
l'IPBX de votre entreprise ?
Par François Jeudy, Manager Beijaflore Management des SI et
responsable de l'offre UGC du cabinet
Microsoft Lync, descendant de MOCS et aujourd'hui Skype for Business (SfB), s'est imposé comme l'un
des outils colkboratifs privilégiés des entreprises depuis son apparition en 2010. Avec la version Lync 2013,
Microsoft se positionnait sur le segment plus global des Communications Unifiées, et notamment sur les
services média temps réel que sont la téléphonie, la vidéo point à point et h visioconférence.
Un objectif clair de Microsoft aujourd'hui est de crédibiliser Lync comme suffisamment mature et performant
pour remplacer les PABX/IPBX des entreprises, marché sacrosaint des équipementiers aux solutions plus
qu'éprouvées que sont Cisco, Alcatel, ou Avaya.
Sur le papier, les améliorations apportées depuis Lync 2013 permettent de le positionner sur ce marché.
Cependant, k grande majorité des entreprises est encore réticente à franchir le cap en 2015. Pour quelles
raisons ? Et pour quels avantages ?
I. L'évolution vers Lync 2013 et Skype for Business
Commençons par k préhistoire et l'apparition de Live Communication Server en 2003, alors simple outil
colkboratif Comme à son habitude Microsoft va progressivement améliorer et enrichir son produit, combler
des kcunes contrariantes jusqu'à en faire une pkteforme de communications unifiées à même de traiter toute
forme de communications synchrones. Au cours de ces évolutions le nom du produit changera à trois reprises
: MOCS, Lync et enfin Skype for Business.
Trois aspects principaux sont à étudier dans l'évaluation de k maturité d'une solution UGC : les capacités
fonctionnelles, l'architecture technique, et enfin l'expérience utilisateur.
Seuls les 2 premiers aspects peuvent être analyses théoriquement. Le demier, loin d'être le moins important,
doit être expérimenté.
En étudknt les fonctionnalités fondamentales attendues sur un IPBX on s'aperçoit que Lync 2010 n'avait que
peu de kcunes. Cette avancée fonctionnelle de Lync 2010 sur MOCS est d'ailleurs parvenue à convaincre
quèlques entreprises d'y migrer leur solution de téléphonie. Il en a cependant résulté de très mauvais retours
d'expérience, notamment au niveau de k qualité audio et vidéo, pour lesquels Microsoft subit encore les
préjudices aujourd'hui
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C'est au niveau de l'architecture technique que Lync 2010 a montré des lacunes majeures. Celles-ci seront
finalement comblées dans Lync 2013 qui théoriquement s'avère enfin conforme aux principaux prérequis
techniques :
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Support de la virtualisation serveur sur HyperV et VMWare
Gestion des flux temps réel du client Lync sur poste de travail virtuel
Haute Disponibilité en mode pool actif-actif pour l'ensemble des serveurs (Front and Back)
Déploiement sur deux datacenters séparés par un WAN
Hébergement de plusieurs rôles sur un même serveur
Possibilité de monter jusqu'à 80 000 utilisateurs sur un même chister
• Ouverture du système pour les collaborateurs à l'extérieur, les partenaires et clients fédérés
II ne Êiut tout de même pas s'emballer. L'interopérabilité du système avec les solutions tierces n'en est qu'à
ses balbutiements, notamment pour k Visio et le partage documentaire en B2B et B2C. Lync 2013 ne
propose aucune solution et ne facilite pas fes choses pour les autres fournisseurs en intégrant uniquement des
codées vidéo propriétaires non compatibles avec les standards H264 AVC et SVC.
La passerelle vidéo VCS ExpressWay de Cisco permet cette interconnexion avancée entre les clients Lync et
les endpoints vidéo Cisco, incluant notamment le partage documentaire initié par l'un ou l'autre des
participants.
C'est le même problème pour les visioconférences multipoints accessibles depuis tous types de terminaux.
Pour ce type de MCU centralisé (idéalement en mode Cloud afin de simplifier les connexions externes B2B
et B2C), il faudra se tourner vers d'autres fournisseurs tels que Cisco (Collaboration Meeting Room),
Polycom (RealPresence), ou encore des services providers du type BlueJeans ou Acano.
Skype for Business ne révolutionne pas ces défauts mais apporte tout de même quèlques améliorations qui
vont dans le bon sens :
• VIS - Video Interoperability Server
II s'agit d'un équivalent encore limité de k VCS de Cisco, le VIS n'est d'ailleurs interopérable qu'avec le
CUCM Cisco. Un endpoint vidéo Cisco peut, via le VIS, appeler une confèrence hébergée sur un serveur
Lync ou alors un client Lync en point à point mais uniquement dans cc sens, sans partage documentaire et
sans vue multiple (il ne verra qu'un participant à k fois, celui qui parle).
On peut imaginer que ces limitations évolueront dans les prochaines versions.
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- Compatibilité vidéo entre Sffi et Skype public.
- Compatibilité avec le WebRTC (SfB for Web), ce qui est une très bonne surprise.
En ce qui concerne la téléphonie pure, Lync est capable de s'mteriàcer avec un système concurrent à travers
des SIP Trunks via son Mediation Server et d'assurer l'interopérabilité des fonctions de base. Cela permet
notamment une migration progressive d'une infrastructure existante vers Lync et également un certain degré
d'ouverture de la solution vers l'extérieur. Cependant, les retours d'expérience utilisateurs sur la qualité et la
gestion des flux audio montrent encore souvent des niveaux insatisiàisants, particulièrement en mode
mulnpomt.
2. Les réalités du marché de la Toip en France en 2015
Avant l'arrivée de Lync, le marché de la téléphonie sur IP était dominé par les équipementiers télécom
historiques : Alcatel, Cisco, Aastra, Avaya. Lors de l'avènement des communications unifiées et des outils
collaboratifs, ces derniers ont commis une erreur fondamentale : ne pas avoir su démocratiser ces nouveaux
usages en les proposant à des prix raisonnables.
Cela a permis à Microsoft de glisser un pied dans l'embrasure de la porte en proposant un nouveau modèle
financier, notamment avec Lync online, rendant amsi accessibles et rentables les services UGC aux PME.
Depuis, MS Lync a pris une importante part de marché : ils sont aujourd'hui présents d'une manière ou d'une
autre (IM/Présence généralement) chez près de 90% des Grands Comptes français. Certes, ce ne sont pas
encore des lignes téléphoniques maîs un tel niveau de pénétration les positionne très favorablement pour
s'attaquer à ce marché et venir déloger les IPBX/PABX existants.
Microsoft indique avoir livré en 2014 plus de lignes téléphoniques aux sociétés de plus de 400 salariés que
tout autre fournisseur dans le monde. Maîs ces déclarations sont en contradiction avec fes principales
analyses de marché (Gartner, Forester, Commfusion...). Les concurrents ne restent pas sans réagir Selon
eux, Microsoft aurait tendance à tout mettre dans le même panier alors que les entreprises achetant des
licences Lync ne déploieraient que peu souvent les fonctionnalités Lync Voice.
3. Les principales réticences face à Lync Voice
C'est un fart, même si les fonctionnalités et les capacités techniques sont présentes sur le papier, les Grands
Comptes ne se précipitent pas pour déployer Lync Voice. Pour quelle raison ?
Si Microsoft a pu progresser rapidement sur la gestion des médias temps-réel, il n'est pas dit qu'à terme il lui
sera facile de convaincre les utilisateurs de Cisco ou d'Avaya d'abandonner leurs outils. Ces derniers ont
rattrapé leur retard sur l'ergonomie et sur l'interopérabilité avec les applications bureautiques Ils ont même
dans certains cas dépassé Lync sur ces points. Ils ont également revu leurs prix à la baisse et proposent leurs
solutions en mode SaaS.
De plus, on l'a vu, Lync présente encore des lacunes techniques. L'usage de la vidéo, notamment en mobilité,
est aujourd'hui une attente forte des entreprises sur leur IPBX, amsi que les problématiques de B2B et B2C.
Ces enjeux trouveront encore en 2015 des solutions moins performantes et plus complexes à implémenter et
à maintenir avec Skype for Business.
Skype for Business évolue dans le bon sens mais en parallèle semble soulever de nouvelles interrogations et
cramtes auprès des responsables IT, notamment à propos des politiques de contrôle sur les appels entre SfB
et Skype Public (SP), ou l'ouverture des connexions en provenance des utilisateurs SP externes à travers les
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firewalls de l'entreprise.
Un dernier point remonté par les responsables IT et les utilisateurs concerne les terminaux téléphoniques. Les
utilisateurs, notamment en France, ne sont en majorité pas prêts à passer en full softphonie. Mieux encore, ils
attendent des fonctions et des performances de plus en plus avancées sur leurs terminaux physiques.
L'écosystème de partenaires autour des terminaux compatibles Lync s'élargit, mais n'atteint pas encore le
niveau de qualité proposé par certains concurrents.
4. Au final...
OUI, Microsoft Lync / SfB est suffisamment mature pour assurer le rôle d'IPBX d'un Grand Compte, à
condition de porter une attention particulière aux prérequis techniques pour assurer la qualité des services
audio et vidéo de bout en bout.
Comme on l'a vu, la pertinence d'un tel choix dépendra de votre existant et de vos enjeux. En cas de forts
besoins d'interconnexion vidéo ou de communications B2B, ce n'est pas nécessairement la meilleure
direction à prendre. Néanmoins les critères de sélection d'une solution de ToIP / UGC par rapport à une
autre sont nombreux et complexes, comme nous l'indiquions dans un précédent article « Lync ou Cisco,
quelle solution de communications unifiées pour votre entreprise ?»
Microsoft s'est fait une place parmi les leaders du marché des UGC et est aujourd'hui clairement identifié en
tant que fournisseur d'IPBX. Il séduira certainement nombre de responsables IT mais ses avantages
différenciants sont de moins en moins pertinents, l'interconnexion des 280 millions d'utilisateurs Skype
pouvant être contrebalancée par l'arrivée du WebRTC, l'interopérabilité avec Ms Office et l'interface useroriented étant dorénavant couvertes correctement par les autres offres.
Il est ainsi peu probable que Microsoft prenne une position dominante sur ce marché.
A propos de Beijaflore
Beijaflore est un acteur européen du conseil présent dans la Banque, l'Industrie, les Services et les
Télécommunications. Le groupe oriente et pilote les projets de transformation des grandes entreprises dans le
but d'accroître leur performance et leur compétitivité. Créé en 2000, Beijaflore compte 750 collaborateurs
en France, Belgique et Suisse.
Beijaflore Management SI conseille les DSI pour mettre en œuvre leurs stratégies, transformer leurs
organisations et améliorer leurs processus, sécuriser et améliorer la qualité de leur service, optimiser la
performance de la DSI.
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