Cahier sectoriel Entreprises de propreté et
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Cahier sectoriel Entreprises de propreté et
Le contexte d’évolution du secteur Un secteur en pleine expansion Activités de nettoyage Blanchisserie teinturerie de gros Ensemble du secteur Propreté Ensemble de l'économie Effectifs salariés en 2002 Variation 1996 – 2002 Taux d'évolution 1996 - 2002 11 950 262 12 212 651 346 3 712 -36 3 676 97 664 45% -12% 43% 17,6% Source : ASSEDIC 1996-2002 - GREF Bretagne Note de lecture L’unité de base pour les effectifs salariés recensés par les Assédic est le poste ou couple établissement-individu. Ainsi, si un salarié travaille pour plusieurs employeurs, il sera compté avec les effectifs de chacun des établissements qui l'emploie. Il existe une très forte disparité entre l’évolution de l’emploi dans les activités de nettoyage (+45%) et dans la blanchisserieteinturerie de gros (-12%), cette dernière activité ne représentant que 2% des 12 212 emplois du secteur de la propreté en 2002. La croissance de l'emploi dans le secteur de la propreté est 2,4 fois plus élevée que celle enregistrée toutes activités confondues au niveau régional. Cette croissance est liée au développement de nouveaux marchés (externalisation des activités de nettoyage par les entreprises (hôpitaux…), développement de nouveaux services...). En Bretagne, 48% des entreprises ont recours à un prestataire extérieur pour le nettoyage(3) (contre 50% au niveau national), ce qui laisse des marges de progression possible pour les entreprises de propreté, le recours à un prestataire extérieur étant plus fréquemment envisagé qu’un développement en interne, notamment pour l’industrie. La croissance du secteur de la Propreté en Bretagne est également 1,3 fois plus importante que celle observée au niveau national au sein du secteur. La Bretagne, au 8ème rang en terme d’effectifs salariés (loin derrière l’Ile-de-France et la région Rhône-Alpes), semble enregistrer un phénomène de rattrapage par rapport à la métropole. Ce retard est en partie dû à l’atomisation du tissu économique breton, composé essentiellement de petites entreprises, et à une externalisation tardive des activités de nettoyage de la part de ces entreprises sous la pression de la concurrence. Pour le recours à un prestataire externe, le critère du coût est avancé par 60% des établissements, la proximité et la qualité du service par la moitié des utilisateurs(3). (3) Evolution des effectifs salariés de 1996 à 2002 Indice base 100 en 1996 160 140 120 100 80 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Secteur de la Propreté - Bretagne Ensemble de l'économie - Bretagne Secteur de la Propreté - France Source : UNEDIC - ASSEDIC 1996-2002 - GREF Bretagne Source : Les services aux entreprises en Bretagne “Besoins et perspectives“, les dossiers d’Octant n°43 - avril 2002. 9 La propreté, un secteur de services, prestataire de l’ensemble des secteurs d’activité La société évolue et progresse vers plus de confort, vers plus de sécurité, vers plus de loisirs, en résumé, vers plus d’exigences, de bien-être et d’hygiène. Par conséquent, elle demande toujours plus à ses opérateurs économiques que sont les entreprises. L’hygiène, le confort, la sécurité se retrouvent à tout instant et en tout lieu et sont l’affaire de professionnels, notamment des entreprises de propreté et services associés. Le secteur de la propreté opère dans tous les milieux : tertiaire, commercial, industriel, immeubles d’habitation… Ainsi, les exigences des clients relatives à la réglementation en vigueur, à la sécurité (santé publique, sécurité alimentaire…) et aux process (intervention de nettoyage sur des machines de production par exemple) demandent aux entreprises de propreté des compétences techniques ad hoc et en évolution (liées à l’évolution des produits et des techniques). Segmentation des marchés des entreprises de Propreté PROPRETÉ CLASSIQUE : activité d’entretien courant, d’entretien plus élaboré, de rénovation et remise en état 70 À 80% TERTIAIRE : bureaux, locaux administratifs et commerciaux IMMOBILIER : habitations collectives publiques ou privées COMMERCIAL : magasins, hypermarchés, enseignes diverses, vitrerie... LOISIRS : hôtellerie, restauration, salles de sports et culture, musées, cinémas... 10 À 15% INDUSTRIEL : agro-alimentaire, pharmaceutique, parfumerie, électronique, mécanique nucléaire... HOSPITALIER et PARA-MÉDICAL : hôpitaux, cliniques avec chambres, salles d’opération, bio nettoyage... maisons de retraite, de repos... ULTRA PROPRETÉ : salles blanches et salles à empoussièrement contrôlé VITRERIE EN HAUTEUR : travaux en hauteur sur grands immeubles ou environnement particulier (pyramide du Louvre) 5 À 10% SERVICES DE PROXIMITÉ : gestion-préparation des salles pour évènements et accueil, manutention et déménagements internes, classement et destruction d’archives MAINTENANCE MULTITECHNIQUE IMMOBILIERE : Contrôle et vérification de bon fonctionnement, réglages simples, modifications et dépannages simples, remplacement par échange standard SERVICE AUX PROCÉDÉS : logistique, gestion de stocks, tenue de magasin PROPRETÉ EN MILIEU SENSIBLE : activité de nettoyage dans des lieux ou environnements soumis à des normes spécifiques SERVICES ASSOCIÉS À LA PROPRETÉ : élargissement vers des activités connexes Source : FARE - Documentation Information Collective - FEP Le développement de prestations associées à la Propreté : le multiservice Actuellement, le secteur de la propreté s’engage dans une évolution quant à son positionnement sur le marché. En effet, trois phénomènes liés au marché conduisent à une nouvelle démarche : - la poursuite de l’externalisation (engagée depuis environ 15 ans) et son élargissement vers d’autres activités : la petite maintenance, l’entretien des espaces verts, la gestion de stocks des consommables, l’entretien courant de plomberie ou d’électricité… La demande du client (donneur d’ordre) étant de se recentrer toujours plus sur son cœur de métier, le choix de l’externalisation au détriment de la gestion en interne (ou auto-nettoyage) des activités de nettoyage s’impose alors. - la volonté des clients de réduire le nombre de sous-traitants, en vue de mieux cerner les champs de responsabilité et de réduire les coûts tenant à cette gestion. L’apparition de nouveaux acteurs sur le marché, le “Facilities Management“, concept anglo-saxon, 10 constitue actuellement une réponse à cette nouvelle demande. Ces entreprises organisent et réalisent sous leur responsabilité la gestion des services techniques ou généraux d’un ensemble immobilier tertiaire, commercial ou industriel et répondent au besoin exprimé ci-avant par des propositions d’offres globales. - la volonté de certains secteurs d’activité (tourisme, hospitalier, par exemple) de faire de la propreté un axe fort de valorisation de leur propre image. Pour les consommateurs, utilisateurs finaux des activités de nettoyage, la propreté influe nettement sur les choix de lieux de consommation et l’image qu’ils ont des entreprises. Dans ce contexte, la profession s’oriente vers une approche de services à plus forte valeur ajoutée, intégrant l’élargissement de son champ d’activités vers des prestations associées à la propreté ou multiservice, tout en conservant une relation forte au client et à l’utilisateur (ou usager). L’évolution des métiers et qualifications Le développement des activités notamment en milieu spécialisé Dans le domaine de la Propreté, le développement de nouveaux créneaux tels que la propreté spécialisée (en milieu médical et paramédical, agro-alimentaire…) demande des compétences en termes de qualité, d’hygiène, de respect de l’environnement ainsi que des niveaux de qualification plus élevés et l’utilisation de techniques mécanisées. Cela permet la valorisation du travail et contribue à améliorer l’image des entreprises de propreté. Au delà de la technicité, les agents de propreté sont amenés à développer de manière implicite des compétences qui relèvent de l’identification (diagnostic d’un état à nettoyer par exemple) et de l’organisation. L’automatisation reste limitée à des segments particuliers (exemple : le nucléaire). Cependant, l’introduction de machines auto-portées, de monobrosses a participé à l’amélioration des conditions de travail et de sécurité. Cette mécanisation des activités a demandé une adaptation des salariés à ces nouvelles machines ; il en est de même pour les nouveaux produits utilisés, plus efficaces et qui demandent des précautions nouvelles à l’utilisation (mélanges à éviter par exemple). Certains chantiers demandent également des formations spécifiques pour les salariés : habilitations à travailler en milieu électrique ou utilisation de nacelles pour travaux en hauteur. Le développement de compétences lié aux services associés à la Propreté Les axes forts de développement de compétences s’envisagent en terme de polyvalence technique sur différents champs d’intervention (électricité, plomberie, espaces verts, petite maintenance, etc.), de développement de l’autonomie et des capacités d’adaptation à des situations de plus en plus diverses, de relations avec le client, voire de diagnostic de situation en vue de faire remonter des besoins émergents chez le client. Cela renvoie également à un ajustement du rôle actuel de l’encadrement intermédiaire qui évolue vers une logique de supervision faisant appel à des compétences relatives à l’animation d’équipes, à la transmission du savoir-faire, à l’organisation, l’intégration et la fidélisation de nouvelles compétences. Le taux de l’encadrement intermédiaire doit ainsi nettement progresser pour servir ces différents objectifs, ce qui signifie des perspectives d’embauche (ou de promotion interne) pour les postes de chefs d’équipe à cadres et d’évolutions d’autant plus conséquentes. Ces nouvelles modalités nécessitent de la part des entreprises de propreté d’acquérir de nouvelles compétences managériales au niveau de l’encadrement et des décideurs (surtout concernant les petites et moyennes entreprises) plus axées sur la stratégie d’entreprise à moyen voire long terme et l’anticipation des moyens à s’allouer pour garantir la réactivité voire la pro activité. Il s’agit notamment de la gestion des emplois et des compétences et de l’intégration de véritables politiques internes visant la gestion des ressources humaines. Il s’agit également de la dynamique technico-commerciale plus complexe du fait de la multi-activité (rédaction de cahier des charges, réponses à des appels d’offres, certifications de diverses natures, etc.). La profession accompagne ces évolutions par une politique de gestion des ressources humaines Les engagements pris par la profession pour accompagner les salariés et les entreprises du secteur dans cette évolution, sont marqués par : 1- la signature d’une nouvelle grille de classification (accord du 25 juin 2002) intégrant les nouvelles dimensions de services et l’élargissement des activités, donnant ainsi un cadre conventionnel à l’ensemble des acteurs concernés. 2- la construction d’un dispositif de mise en place de gestion des emplois et des compétences plus anticipatrice, illustré notamment par la création d’une bibliothèque de compétences. 3- les partenaires sociaux, dans le cadre de la CPNE FP de la propreté (Commission Paritaire Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle), se sont engagés à construire un dispositif de Certification de branche, par la réalisation d’une filière de Certificats de Qualification Professionnelle et par la création d’un organisme certificateur. Ce nouveau dispositif, en cours d’élaboration devrait voir le jour dans le courant de l’année 2005. Une externalisation croissante des activités de propreté. ● L’exercice de l’activité propreté en milieux sensibles (agro-alimentaire par exemple) nécessite des compétences spécifiques. ● Il existe des besoins émergents en compétences nouvelles visant le développement de la polyvalence et du service (technique, organisation et relation au client) et en management pour l’encadrement. ● Une démarche concrète de la profession vers une structuration de la gestion des emplois et compétences. ● Points clés sur le contexte d’évolution 11