Charles Jourdan – 18 juil. 2016

Communiqué de Presse
Paris, le 18 juillet 2016
Copropriétaire de Charles Jourdan à hauteur de 50%, Maryline Ho se dit prête à
reprendre la marque aujourd'hui. Cette experte des marchés financiers a d'ors et déjà
mobilisé autour de ce projet un nouvel actionnariat et une toute nouvelle équipe de
créateurs. Elle fait un point de la situation actuelle de Charles Jourdan et explique ses
ambitions pour le chausseur de luxe français.
Maryline Ho, la botte secrète de Charles Jourdan
Où en est la marque Charles Jourdan aujourd'hui ?
La marque a été titrisée entre les États-Unis, la France et l'international (Charles
Jourdan Holding AG). Les droits internationaux étaient détenus à 100% par mon exmari et moi-même. En ma qualité d'actionnaire et en vertu d'un pacte d'actionnaires
toujours en vigueur, je détiens 50 % de la marque, avec un droit de préemption. En
2013, le groupe Royer a déclaré dans la presse qu'il était prêt à vendre Charles Jourdan.
Des transactions relatives à la cession de la marque ont eu lieu sans mon accord, en
violation du pacte d'actionnaires et d'une levée de séquestre pénale, caviardée en 2010,
alors en pleine instruction au sein du parquet de Genève depuis 2007. Le groupe Royer
a confirmé avoir versé 2,5 millions d'euros à des liquidateurs de fonds aux Iles
Caïmans !...Des personnes ont donc détourné des royalties et des licences depuis 8 ans.
Des preuves attestent formellement de la fraude orchestrée mais aussi des
malversations et des ententes illicites d'avocats sur cette affaire. Sur la base d'un
document récent en date du 3 février 2016, la justice française conduit actuellement
des investigations sur les plaintes dénonçant l'escroquerie en bande organisée depuis
2007 et le détournement des marques qui ont été dépecées. L'affaire a été étouffée ce
qui est plus qu'anormale.
Qu'attendez-vous de l'action en justice qui est en cours ?
Il y a une commission rogatoire aujourd'hui et j'ai demandé des auditions rapidement.
Il faut que la justice récupère les droits ainsi que les marques et démontre cette
escroquerie puisqu'elle dispose de preuves irréfutables. La marque Charles Jourdan a
été sabotée par des personnes qui, au lieu de la faire rayonner, l'ont dépecée et mise aux
oubliettes. Cela a été validé par des décisions de personnes irresponsables,
incompétentes et non respectueuses de la marque et de son histoire. Des repreneurs, de
2008 à ce jour, n'ont rien fait et laissé péricliter volontairement la marque. Il convient
aussi de rappeler que plusieurs protagonistes dans cette affaire ont déjà fait l'objet d'une
cascade de condamnations par la justice en France et en Suisse, de Finzurich à
Mauricio Cavalcanti, en passant par Alain Duménil de Kelian. Aujourd'hui, en tant
qu'investisseur et ayant droit, j'ai réuni d'autres investisseurs et des professionnels de la
mode qui souhaitent ardemment m'accompagner pour relancer ce fleuron du luxe
français. Nous attendons que la justice se prononce rapidement, pour la rentrée, car
ceux qui auront participé à cette affaire de sabotage de la marque Charles Jourdan
seront poursuivis.
Quelle est votre nouvelle stratégie pour Charles Jourdan ?
Depuis 2008, ma stratégie c'était d'allier le savoir-faire français, le marketing à
l'américaine avec une cible clientèle asiatique. Ceci, à travers une très belle marque
historique qui peut sortir son épingle du jeu et revenir sur le devant de la scène.
Aujourd'hui, je recherche un nouveau repositionnement pour Charles Jourdan, avec un
nouveau bureau de style, des designers plus créatifs et internationaux. Je me suis
rapprochée de bureaux de style à Paris et à New York avec des anciens de chez
Michaël Kors. Une grande synergie est à développer avec le Soulier Français pour
mettre en avant ce savoir-faire français. Si je dois reprendre la marque dans son
intégralité, l'e-digital sera un axe de développement primordial pour toucher la
nouvelle génération connectée. L'objectif est de générer 50% de CA sur le net. Il y a
de très beaux exemples, tels que Moncler, Carven ou Balmain, qui démontrent qu'une
marque historique peut revenir. Il faut oser y croire, prendre des risques, s'investir
humainement et s'entourer d'une équipe forte !
Vous repartez avec de nouveaux partenaires ?
Absolument. J'essaie de travailler avec de nouveaux partenaires qui veulent assurer la
pérennité de la marque Charles Jourdan. La qualité d'un bon actionnariat est très
importante car une marque est forte de par sa durée. On le voit clairement avec Chanel
ou Hermès qui ne dérogent en rien dans leurs codes.
Vous êtes soutenue par quels investisseurs ?
Les investisseurs américains sont venus me revoir en 2012 et 2013 car ils sont très
intéressés à ce que nous ayons un développement ensemble. Une fois que la justice
sera rendue, comme attendu dans les prochaines semaines, les investisseurs seront prêts
à s'engager à mes cotés, dès la rentrée. Je rappelle que le 26 octobre 2007, GValue pour
Toyota proposait, à moi et mon ex-mari, 40 millions de dollars pour redévelopper la
marque au niveau international et en France, avec le soutien de Joan Hanson du groupe
Hanson à New York qui nous avait présenté BBCI ainsi que GValue pour Toyota.
L'histoire aurait alors été beaucoup plus enrichissante et fructueuse pour la maison
Charles Jourdan et son redéploiement que le lamentable résultat que l'on constate
depuis 2008. Les américains, comme les investisseurs chinois que j'ai rencontrés,
s'interrogent aussi.
Vous avez longuement travaillé sur ce projet de relance. De quelle marge de
manœuvre disposez vous ?
Les partenaires sont là pour relancer le projet mais il ne faut pas attendre car la
conjoncture internationale est fragile et incertaine. En outre, avec le Brexit qui vient
d'être voté, les conséquences seront rapides et volatiles sur les marchés financiers. A
cause de ce climat d'incertitude, les investisseurs peuvent devenir frileux. Donc, c'est
maintenant qu'il faut faire quelque chose pour éviter une perte de potentiel non
seulement sur la marque mais aussi un ratage d'investisseurs ! Il faut agir vite et je
compte sur la justice pour cela.