Cigogne blanche

Transcription

Cigogne blanche
VU
Cigogne blanche // Ciconia ciconia
Liste
rouge
Statut
Vulnérable
vertébrés
terrestres de
des
Franche-Comté
Nicheur très rare, migrateur, hivernant très rare en Franche-Comté
Cigogne blanche © Cyril Sénéchal
Menace
UICN France
LC
UICN FrancheComté
VU
(critère D)
Protection
nationale
Directive
Oiseaux
Déterminant
ZNIEFF
ORGFH
Nidification
oui
Annexe I
oui (nidif.)
2
Répartition et populations
En France, la Cigogne blanche nichait traditionnellement dans les régions du nord-est. L’effectif alsacien (177
couples en 1947) a subi un déclin rapide à partir de 1961 et atteignant le seuil d’extinction en 1974, avec 9
couples seulement. Grâce aux actions de renforcement réalisées en Alsace-Lorraine et surtout à la dynamique
naturelle de l’espèce, 138 couples nichaient de nouveau en 1990 et 414 en 2007. Cette progression spectaculaire
se caractérise par l’évolution simultanée de la « population originelle alsacienne » et d’une population « colonisatrice
», essentiellement sur la façade atlantique. D’après le Nouvel inventaire des oiseaux de France (2008), la population
française comptait 1 374 couples en 2007. La Cigogne blanche niche principalement en Alsace (414 couples en
2007) et sur la façade atlantique : Aquitaine (230 en 2005, dont 141 en Gironde), Charente-Maritime (223 nids
en 2007), Pays de la Loire (103 nids en 2007) et Normandie (119 en 2007). L’espèce se reproduit également en
Dombes (58 couples en 2006) et en plus petit nombre sur le reste du territoire.
La Cigogne blanche a niché pour la première fois en Franche-Comté en 1991 (commune de Cenans, en HauteSaône). En 2009, 7 couples se sont reproduits dans la région : un en Haute-Saône, et six dans le Territoire de
Belfort. Depuis quelques années, selon les tentatives plus ou moins abouties ou temporaires, on compte en général
plus de 5 couples dont la plupart dans le Territoire de Belfort. Dans le Jura, un à deux couples en moyenne tentent
de s’installer annuellement (Dole, Combe d’Ain, région de Champagnole). En Haute-Saône, le site historique de
Cenans peut être renforcé par des tentatives ponctuelles (secteur de Vesoul en 2011). Dans le Doubs, la Cigogne
blanche ne niche toujours pas.
Habitat et écologie
La Cigogne blanche fréquente des zones souvent caractérisées par une mosaïque de milieux (prairies naturelles,
marais doux à saumâtres, cultures, zones bocagères) dont la végétation n’est pas trop haute. Le mode d’exploitation
extensif de ces zones favorables apparaît indispensable à leur fréquentation. La Cigogne blanche se nourrit
essentiellement de vers de terre, de petits rongeurs, d’amphibiens, de poissons, de petits reptiles, d’insectes
(odonates, orthoptères mais surtout coléoptères aquatiques capturés dans les mares des prairies), etc.
En Franche-Comté, des cigognes peuvent être observées toute l’année, mais elles sont cependant rares en hiver
(en général des nicheurs hivernant dans le secteur du nid). Les cigognes qui ont réalisé leur migration arrivent en
Franche-Comté dès le début du mois de février et se cantonnent au mois de mars. Elles quittent la région à la fin
de l’été. Après avoir construit un nid d’un diamètre d’un mètre vingt environ, la femelle y pond de deux à six œufs.
Sans attendre la fin de la ponte, les parents se relaient pour couver.
Nidification de l’espèce en France
© Nouvel inventaire des oiseaux de France
Delachaux et Niestlé - 2008
116 Cigogne blanche
Répartition de la Cigogne blanche en Franche-Comté
en période deété
nidification (Atlas 2009-2012)
VU
Cigogne blanche // Ciconia ciconia
Vulnérable
Liste
rouge
Cigogne blanche © Jean-Philippe Paul
vertébrés
terrestres de
des
Franche-Comté
Phénologie de la Cigogne blanche en Franche-Comté
Menaces et priorités de conservation
La Cigogne blanche est l’une des espèces européennes qui a subi un des déclins les plus rapides au 20ème siècle. Bien
que son statut se soit sensiblement amélioré en France, l’espèce reste menacée par la disparition ou la dégradation
des lieux d’alimentation et de reproduction, les collisions, les électrocutions par les lignes moyenne ou haute
tension et les conditions dans les quartiers d’hiver en Afrique.
En Franche-Comté, la Cigogne blanche est menacée par l’intensification agricole, qui se traduit par des surfaces
cultivées de plus en plus importantes, au détriment des prairies humides sur lesquelles elle chasse. Les causes
d’échec de la reproduction (échouée 3 années de suite sur la commune de Charmois) pourraient être précisées par
des investigations toxicologiques. L’espèce bénéficie de la pose de plateformes de nidification (à Bannans dans le
Doubs, à Marigny et Châtillon, Orgelet ou au Pasquier dans le Jura, à Arc-lès-Gray, à Montigny-lès-Vesoul en HauteSaône, etc.), parfois dans l’espoir de détourner ou déplacer les sites de nid des pylônes électriques problématiques
ou dangereux. Ces opérations doivent être cadrées au maximum et réalisées dans des conditions optimales
(calendrier notamment) par des acteurs complémentaires et compétents pour éviter l’échec de la reproduction.
L’espèce fait ainsi l’objet d’un suivi tout particulier dans le cadre des projets synergiques de réflexions sur les
collisions/électrocutions sur les lignes aériennes électriques. Le Centre ATHENAS, la CPEPESC Franche-Comté et
la LPO Franche-Comté sont investis à leur niveau dans cette problématique avec ERDF et surtout sa filiale RTE
(Réseau de Transport d’Électricité) exploitants principaux du réseau électrique régional. Rédaction : Caroline Mangin et Jean-Michel Gatefait – mise à jour : mai 2011
Habitat type de la Cigogne blanche © Jean-Marc Gérard

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