Femmes Coaches de dirigeant : les destins croisés par Kirsten

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Femmes Coaches de dirigeant : les destins croisés par Kirsten
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Femmes Coaches de dirigeant : les destins croisés par
Kirsten Roennau et Catherine Verneuil
Catherine Verneuil
Coach de dirigeant VISCONTI
Avant de fonder son propre cabinet de conseil et d’accompagnement, Catherine Verneuil a principalement
travaillé dans l’industrie des études marketing et d’opinion.
Alliant une forte vision globale à un sens aigu des relations humaines, Catherine a su conduire avec succès des
opérations de changements structurels tels que des intégrations de sociétés, des réorganisations stratégiques
ou des optimisations d’unités de production.
Convaincue que l’on ne peut progresser qu’avec les autres c’est tout naturellement qu’elle a rejoint VISCONTI.
Kirsten Roennau
Coach de dirigeant VISCONTI
Kirsten Roennau débute sa carrière dans l’industrie chez Alfa Romeo en Allemagne dont elle prendra la
Direction Générale après avoir occupé différents postes dans le groupe FIAT, chez smart et Europcar
International.
Multilingue, Kirsten a vécu et travaillé en Allemagne, en Italie, en Suisse, au Royaume-Uni et en France.
Visionnaire et pleine d’énergie, Kirsten aime particulièrement intervenir dans les entreprises en mutation et
permettre aux dirigeants de progresser. Elle a, entre autre, un goût prononcé pour l’organisation des
fonctions commerciales et marketing.
Les destins croisés, une interview croisée des femmes coaches de dirigeant VISCONTI.
Autour de plusieurs questions, Kirsten et Catherine partagent avec vous leurs riches expériences
professionnelles en tant que femmes dirigeantes.
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En tant que coach de dirigeant quelle différence faites-vous entre coacher un homme dirigeant ou
une femme dirigeante?
Catherine : Pour moi pas vraiment dans le fond, c'est plutôt une question de forme, les femmes sont sans
doute plus sensibles à la façon dont on dit les choses. Le problème s’il existe n'est pas fatalement une
question de genre mais plutôt de personnalité. De ce que déclarent nos clients, il est plus simple pour un
homme d'avoir accès à une communication libérée avec une femme car une fois la confiance instaurée, ils ne
voient pas poindre le risque de la compétition qui peut exister très vite entre deux hommes. Et, contrairement
aux idées reçues ils trouvent les femmes plus directes dans leur communication.
Kirsten : En effet, je ne fais pas de différences, mais je constate quelques différences dans la collaboration.
Une remarque : les femmes semblent plus « pressées », toujours en train de courir pour remplir trois mille
tâches en même temps. Mais plus pressées également à introduire des changements. Après, les thèmes sont
les mêmes, la tâche d’un dirigeant d’entreprise ne change pas selon le sexe. Ce que je vois aussi, c’est que
beaucoup d’hommes apprécient échanger avec une femme coach et avoir l’opinion d’une femme dirigeante
quand ils discutent normalement qu’avec des hommes (au sein du CoDir par exemple).
Que pensez-vous de la discrimination positive ?
Catherine : Je suis partagée. Je n'y ai jamais été vraiment confrontée ou plutôt oui, mais à l'inverse!
Il est prouvé que le bon fonctionnement d'une entreprise est boosté par la mixité, c'est donc globalement une
bonne idée sur ce terrain. Le point négatif, c’est que la discrimination positive risque de renforcer l'idée que
les femmes arrivent par usurpation ; les "élues" vont voir se renforcer leur sentiment d'imposture, leurs
homologues masculins seront au mieux goguenards et au pire méfiants voire hostiles. L'enfer est pavé de
bonnes intentions mais d'un autre côté on voit que rien n'avance en France sans la carotte et le bâton.
Kirsten : Si la question concerne les fameux « quota femme », je n’aime pas cela. Je ne voudrais pas
occuper un poste considéré « quota », je souhaite remplir un poste pour mes compétences techniques et
sociales, ma personnalité, mon enthousiasme et mes qualités de leadership. Plutôt que de se donner des
quotas, les entreprises devraient faire attention à embaucher plus de femmes et les faire évoluer. Après, il n’y
aura plus besoin de quota et le poste aura celui avec la meilleure compétence.
Catherine, quel est ton pire souvenir de femme au sommet ?
Catherine : Ce n'est pas lié du tout à mon statut de femme dirigeante mais à mon statut de dirigeant tout
court. C'est intéressant de voir qu'il n'y a pas de lien direct entre le souvenir le plus positif ou le plus négatif et
le fait que je sois une femme.
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Kirsten, dans ton parcours international, quel a été le pays où être une femme dirigeante est le
moins difficile ?
Kirsten : Entre la France et l’Allemagne je ne vois pas vraiment des différences, peut-être un petit peu plus
facile en Allemagne. Surtout dans le monde de l’automobile, qui était mon domaine, un secteur normalement
très masculin, il y a beaucoup de femmes dirigeantes en Allemagne aujourd’hui qui sont très respectées.
Et, à ton avis quelles sont les attentes des salariés vis-à-vis d'une femme dirigeante ?
Kirsten : Pas d’avis spécifique à prononcer sur cette question. Je pense que les attentes sont tout simplement
les attentes qu’ils ont vis-à-vis de leur dirigeant, homme ou femme. C’est-à-dire, de bien remplir son rôle de
leadership, guider par l’exemple, définir la stratégie, faire appartenir et communiquer.
Catherine, tu as fait carrière et tu as été dirigeante dans un milieu très féminisé, les études de
marché ; est-ce vraiment un atout dans un secteur à 70% constitué de femmes?
Catherine : Pas vraiment car c'est un leurre ; en tant que dirigeante d'un institut j'ai été élue au Conseil
d'Administration du Syntec EMO en 2008. Dans le mandat précédent, il n'y avait eu qu'une seule femme et
nous étions alors encore seulement 2 femmes. Si vous regardez sa constitution actuelle, cela n'a guère évolué.
Dans le top 10 de la profession, il y a très peu de femmes à la Direction Générale, et une seule à la Direction
Générale France d'un grand. En son temps, Laurence Parisot a été la figure emblématique des femmes
dirigeant un institut d'études mais c'était l'arbre qui masquait la forêt.
Et, que dire de l'électro-ménager que tu as également connu?
Catherine : C'est le paradoxe de l'électro-ménager : cela s'adresse principalement aux femmes mais l'industrie
est principalement dirigée par des hommes. La « success story » de Brigitte Petit chez Beko est un cas
d'espèce mais c'est quelqu'un de remarquable et que j'admire beaucoup. Lorsque nous étions toutes les deux
chez Brandt, dans les années 2000, c’était à de rarissimes exceptions près impossible de crever le plafond de
verre. Ca bouge très peu et très lentement.
Kirsten, tu as travaillé dans un secteur très masculin, l'automobile, comment as-tu vécu tes
positions en tant que femme ?
Kirsten : j’ai été jugée pour ma compétence dans le secteur mais il fallait que je fasse plus de preuves que
mes collègues hommes surtout sur les questions techniques et mon savoir de l’industrie. Après, c’était aussi
une question de « culture », c’était plus facile en Allemagne et en France qu’en Italie. Une fois ma compétence
acceptée, je ne voyais plus de différences.
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D’après toi, quelles sont les principales différences entre les coachés, selon les pays ?
Kirsten : les coachés en Allemagne font très strictement attention à la confidentialité du Coaching, il n’aime
pas communiquer à leurs équipes le fait d’avoir un coach. Les français sont plus ouverts au Coaching, les
anglais, les suisses et les italiens également.
Au final, si vous deviez donner un conseil à une femme dirigeante, ce serait lequel ?
Kirsten : J’ai trois conseils à donner :
1) Restez femme, ne cherchez pas à « être homme »,
2) Apprenez les règles du jeu – vous avez plus de chance de gagner,
3) Ne plongez pas dans le syndrome de l’imposteur.
Soyez fière de vos succès, ne mettez pas votre lumière sous le boisseau (une expression allemande !) et
comme on dit en anglais : do good things and talk about it ! Saisissez votre chance dans ce monde de
business en mutation !
Catherine : Premier conseil, c'est toujours trivial mais en premier, prendre le recul nécessaire face au
syndrome de l'imposteur ou aux regards dubitatifs, ne pas hésiter à se faire accompagner par un coach ou
UNE coach qui a été à sa place, dirigeante. Et, ne pas vivre cet accompagnement comme un palliatif à leur
insuffisance, aujourd'hui la plupart de nos clients sont … des hommes !
Le deuxième conseil est encore évident, mais pas tant que ça quand on regarde autour de soi. Il faut surtout
éviter de se dénaturer et vouloir diriger comme le ferait un homme. Le manque de naturel donc d'aisance peut
vite faire sombrer dans la caricature.
Il n'y a pas de femmes ou d'hommes parfaits, il n'y a pas de dirigeante ou de dirigeant parfait. Assumons !
Et, à une femme coach de dirigeant ?
Kirsten : Ce sont exactement les mêmes réponses que pour une femme dirigeante, tant qu’il s’agit d’une
femme coach de dirigeant tel que nous l’exerçons chez VISCONTI. Je ne suis pas à même de parler des
autres formes de coaching qui existent.
Catherine : Prendre conscience du fait que l'on est porteuse de quelque chose de différent et de rare.
Aujourd'hui, le coaching de dirigeants par des dirigeants est adressé essentiellement par des hommes
représentatifs du monde des dirigeants des années 2000 et il y a encore peu de diversité, même si chez
VISCONTI nous y travaillons d'arrache-pied.
Merci pour vos réponses.
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