hubert-reeves-tete-d..

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Hubert Reeves, tête dans les étoiles et pieds
sur terre, milite pour une écologie optimiste.
Publié le 17/04/2014
ANNE-GAËLLE DUBOIS
C’est un petit bonhomme qui n’a l’air de rien, le béret posé sur ses cheveux blancs et sa
longue barbe de prophète. L’œil pétillant, à 81 ans, Hubert Reeves, l’astrophysicien qui a su
vulgariser le cosmos, est bien un grand homme. Hier, à Wattignies puis Attiches, il a inauguré
deux « Oasis nature », des jardins sans pesticides. Impressionnant d’humanisme, il a délivré
un message optimiste en faveur de l’écologie et de la biodiversité : chacun peut apporter sa
pierre.
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L'astrophysicien, communicateur scientifique et écologiste franco-canadien
franco canadien Hubert REEVES
a Wattignies et Attiches pour l'inauguration de jardins du reseau Oasis Nature preservant la
biodiversite. Photo Max Rosereau La Voix du Nord
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Interview d'Hubert Reeves avant sa venue
C’est d’un octogénaire qu’est venu un vent de fraîcheur. Dans ce concert souvent pessimiste,
Hubert Reeves a prouvé qu’on pouvait délivrer un discours d’espoir sur la nature. Les
Nordistes ont eu la chance d’accueillir l’astrophysicien,
l’astrophysicien, hier, pour l’inauguration des jardins
familiaux du Rouge Bouton de Wattignies, labellisés Oasis Nature par l’association Humanité
et Biodiversité (présidée par Hubert Reeves), tandis qu’à Attiches, le jardin de l’ancien
presbytère était baptisé du nom d’Hubert Reeves lui-même.
Des jardins alors qu’il est réputé pour sa connaissance des étoiles ? « La science nous raconte
comment on est arrivé à exister ici sur terre, depuis des milliers d’années… » Passionné par
l’univers, Hubert Reeves l’est aussi par la nature. « Mes parents, au Québec, n’étaient pas des
intellectuels, mais ils nous montraient le coucher de soleil, les oiseaux… », a-t-il confié aux
habitants d’Attiches, expliquant aux parents leur responsabilité en termes de transmission à
leurs enfants.
L’homme, qui vit essentiellement en France (à Paris et en Bourgogne, où il a planté une
centaine d’arbres millénaires) et quelques mois par an au Québec, a fait le tour de l’Oasis
Nature au centre du village, aménagé par l’association d’insertion Aliaje. Un jardin vivant,
avec une mare pédagogique appréciée des tritons, des bacs à plantation pour les enfants, un
espace boisé où les petits courent entre les herbes hautes (pas forcément mauvaises !).
Exactement ce que promeut Humanité et Biodiversité, dont un des administrateurs bénévoles
est un Attichois, Alain Naessens. « Nous avons 400 jardins labellisés Oasis Nature, c’est-àdire qui favorisent la biodiversité et sans pesticides. Mais dans le Nord, ce sont les premiers
communaux. »
À Wattignies, rien à voir avec l’Oasis d’Attiches, on est ici dans 26 parcelles de jardins
potagers, sans produits chimiques, qu’Hubert Reeves a visitées sous le soleil, s’intéressant au
fumier qu’utilise l’un des jardiniers, aux abeilles dans une ruche posée dans une autre, au
nichoir perché. Signant des autographes, écoutant les confidences des uns, posant pour des
photos, Hubert Reeves repartait ensuite pour Halluin. Un vrai marathon. « Vous faites ça tous
les jours ? ». « Non, mais là, on m’a invité, alors je suis venu. » Tout simplement…