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Le Conseil d’Etat a annulé la décision n° 11 de la commission copie privée du 17 décembre 2008, qui avait soumis à la rémunération pour copie privée des supports dont l’usage peut être à la fois privé et professionnel, « sans prévoir la possibilité d’exonérer ceux des supports acquis, notamment à des fins professionnelles, dont les conditions d’utilisation ne permettent pas de présumer un usage de ces matériels à des fins de copie privée ». Cette annulation prendra effet à l’expiration d’un délai de six mois à compter de la date de sa notification au ministre de la Culture et de la Communication. Consulter la décision sur http://goo.gl/yuLC5. 01business & techno I 25/08/2011 I 01net-entreprises.fr Suppression définitive de la « taxe Google » 24 juridique Christiane Féral-Schuhl, avocate à la Cour, associée fondatrice du cabinet Féral-Schuhl/Sainte-Marie, et bâtonnier désigné du Barreau de Paris DR Copie privée à des fins professionnelles Nul n’est censé… expériences Licenciement pour téléchargement illicite Le fait : dans un arrêt du 31 mars, la cour d’appel de Versailles a considéré comme justifié le licenciement pour faute grave d’un salarié qui a installé sur son poste de travail un logiciel permettant le téléchargement illégal d’œuvres musicales. A l’occasion de l’examen, par le Sénat, du projet de loi de finances rectificative pour 2011, la disposition du texte prévoyant une taxe de 1 % sur les achats de publicités en ligne a été supprimée. Un amendement a définitivement entériné la suppression de cette taxe dite « taxe Google ». Le dossier législatif est en ligne sur http://goo.gl/wXd1M. Une étude d’huissier a licencié un salarié pour faute grave, après avoir découvert que l’ordinateur mis à sa disposition procédait au téléchargement de fichiers musicaux et constaté l’installation du logiciel eMule sur ce poste de travail. Contestant les motifs du licenciement, l’employé a saisi le conseil des prud’hommes puis, ayant été débouté, a interjeté appel de la décision. En vain. La Cnil autorise la biométrie multimodale Installation d’un logiciel illégal La Commission nationale de l’informatique et des libertés vient d’autoriser un nouveau type de dispositif biométrique de contrôle d’accès sur les lieux de travail. Ce dispositif dit « multimodal » associe deux contrôles biométriques : l’empreinte digitale et le réseau veineux du doigt de la main. La Cnil a considéré en l’espèce que la combinaison de ces deux biométries était appropriée à la finalité poursuivie, à savoir le risque d’usurpation d’identité. Elle précise avoir accordé une attention particulière aux garanties apportées par ce nouveau dispositif. Le communiqué est sur http://goo.gl/nBwIX. La question posée à la Cour était de savoir si la seule installation d’un logiciel permettant le téléchargement illégal d’œuvres musicales à partir de l’adresse IP de l’employeur est ou non constitutive d’une faute grave. La cour d’appel estime que de tels faits sont constitutifs d’une faute grave, rendant impossible le maintien du salarié à son poste de travail. L’accomplissement, par un employé, d’actes illicites à partir des moyens informatiques mis à sa disposition par son entreprise semble donc justifier en lui seul son licenciement pour faute grave. Nul besoin de démontrer un abus ou une perturbation du travail, comme la Cour de cassation peut l’exiger dans les affaires de licenciements de salariés liés au stockage de fichiers à caractère pornogra- phique ou d’utilisation d’internet à des fins personnelles (les arrêts du 8 décembre 2009 et 18 mars 2009, par exemple). Ouverture du fichier identifié comme personnel Le salarié contestait aussi la validité du contrôle opéré, se référant à une jurisprudence établie de la Cour de cassation (arrêt du 17 mai 2005, notamment) selon laquelle un employeur ne peut procéder à l’ouverture de fichiers personnels hors de la présence du collaborateur, sauf risque ou événement particulier. Il semble que la Cour ait estimé l’exception applicable en l’espèce, relevant que l’accès à ce fichier identifié comme personnel par l’employé « a été effectué une première fois pour mettre fin à un téléchargement automatique de données étrangères à [l’employeur] mais réalisé à partir de l’adresse IP de [l’employeur] ». La Cour paraît tout de même vouloir conforter sa position en faisant référence, dans le même temps, à un second accès effectué cette fois-ci en présence du salarié. M Christiane Féral-Schuhl CE QU’IL FAUT RETENIR L’installation par un salarié sur son poste de travail d’un logiciel permettant le téléchargement illégal d’œuvres musicales peut justifier son licenciement pour faute grave. L’employeur a le droit d’interdire de tels actes dans la charte informatique intégrée à son règlement intérieur.