« KURT COBAIN, PEU IMPORTE, TANT PIS » À LA LOGE

Transcription

« KURT COBAIN, PEU IMPORTE, TANT PIS » À LA LOGE
« KURT COBAIN, PEU IMPORTE, TANT PIS » À LA LOGE
29 mai 2014
Vous vous souvenez, vous, quand vous avez entendu
pour la première fois Nirvana ? Et quand vous avez
appris la mort de Kurt Cobain ? Pour les deux, j’avais
11 ans et je crois que ça a conditionné ma manière
d’écouter de la musique pour le reste de ma vie (et
sans doute aussi de m’habiller, au moins pendant les
10 ans qui ont suivis).
J’imagine que je ne suis pas la seule à avoir connu
cette influence…
20 ans après le suicide de Cobain, la Compagnie « La
boîte à outils » revient sur le parcours fulgurant du
groupe emblématique de cette génération « X » – et
si on l’appelait plutôt « Génération nevermind » ?
Ne vous attendez pas à un hommage pieux et respectueux à l’ange blond du grunge, ni à une rétrospective musicale en bonne et due forme. L’approche
est inédite, radicale, urgente, spontanée… mais non
moins attachante.
En s’appuyant sur les carnets de Cobain, le spectacle
nous plonge dans ce qui pourrait être l’intimité du
groupe. Salon, studio de répét’, backstage, salle de
conférence de presse…? Peu importe… On s’éloigne
du mythe pour s’intéresser aux ressentis, aux aspirations, au désenchantement, aux doutes et aux angoisses du leader.
On aurait aussi et surtout pu craindre un spectacle
complétement désenchanté ou plein de pathos. Il
n’en est rien. L’inventivité et la liberté de la mise en
scène, l’intelligence des dialogues et l’originalité des
passages musicaux en fond une pièce absolument
réjouissante dans laquelle le spectateur prend un
énorme plaisir à se laisser emporter.
Peu importent aussi les normes ou les standards. La
pièce, audacieuse, protéïforme et anti-conformiste
joue avec les attentes du spectateur pour mieux le
prendre à son jeu. Cobain est d’ailleurs incarné par
une femme, la formidable Marie Nicolle qui met là
toute sa force d’interprétation pour donner corps aux
fêlures, à la douleur mais aussi aux espoirs d’un jeune
mec pas vraiment à l’aise avec un statut de superstar.
On est conquis et l’on ressort de là gagnés par l’envie
de réécouter « Nevermind » et un peu nostalgiques,
malgré tout, de nos années MTV.
On aurait pu redouter le truc prétentieux, qui embrasse trop et mal étreint. Au contraire, la pièce,
ambitieuse, certes, sait rester modeste et surtout
généreuse.
Par Laure
« Kurt Cobain, peu importe, tant pis » à la Loge
jusqu’au 30 mai

Documents pareils