économie - Orientation Pays de la Loire

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économie - Orientation Pays de la Loire
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économie
décembre 2013 #14
20 ans d’évolution de l’emploi en
Loire-Atlantique
Le département a gagné 155 000 emplois en 20 ans. Ce phénomène massif fait figure d’exception au niveau
national. Il résulte d’abord de la vive croissance des services marchands, mais pas seulement. Cette forme
de développement s’accompagne d’une forte concentration géographique de l’emploi et de sa féminisation.
Les pertes d’emplois salariés enregistrées en 2008 ont été limitées et vite rattrapées, mais de façon inégale
selon les territoires.
Parmi les meilleures performances nationales
Au 31 décembre 2011, la Loire-Atlantique compte
579 000 emplois1. Entre 1991 et 2011, elle a gagné
155 000 emplois, au terme d’une augmentation
presque trois fois plus rapide que celle observée pour
l’ensemble de la France métropolitaine (graphique 1
et tableau 1).
La Loire-Atlantique est désormais le 10e département
comptant le plus d’emplois, gagnant trois places sur
la période et passant devant le Val-de-Marne, la
Seine-Maritime et le Pas-de-Calais.
Il fait partie, avec la Haute-Garonne, les Bouches-duRhône et les Hauts-de-Seine des quatre départements ayant contribué le plus à la croissance nationale de l’emploi, apportant près de 5 % du total.
Les évolutions par grands secteurs sont systématiquement meilleures qu’au niveau national (tableau 1).
Elles ne sont pas dues à une répartition initiale plus
favorable des secteurs d’activités mais presque entièrement à un effet propre, dans lequel intervient un
effet de rattrapage.
Les services marchands au
cœur de la dynamique
Avec 117 000 emplois de plus, les services marchands
sont le moteur de l’emploi sur cette période. Ils progressent deux fois plus vite qu’au niveau national.
C’est en Loire-Atlantique et Haute-Garonne que leur
progression est la plus vive (+ 69 %).
Graphique 1 : Variation de l’emploi de 1991 à 2011 - base 100 : 1991
Source : Insee, selon le dispositif Estel (Estimations d’emploi localisées)
Unité : emploi total
140
135
Loire-Atlantique
130
France métropolitaine
125
120
115
110
105
100
95
90
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
2005
2007
2009
2011
Tableau 1 : Evolution sectorielle des emplois de 1991 à 2011
Source : Insee, selon le dispositif Estel (Estimations d’emploi localisées)
Unité : emploi total
France
métropolitaine
Loire-Atlantique
Secteur
Agriculture
en valeur absolue
- 7 299
en %
en %
- 38,4
- 41,2
Industrie
- 5 096
- 6,4
- 26,0
Construction
+ 8 710
+ 27,4
+ 4,5
Services marchands
Services non marchands
Total
+ 117 246
+ 69,3
+ 34,0
+ 41 101
+ 32,9
+ 23,2
+ 154 662
+ 36,5
+ 13,5
Dans ce secteur2, les emplois salariés les plus nombreux ont
été créés par les activités de services administratifs et de
soutien (+ 25 400, rubrique comprenant notamment intérim,
nettoyage et gardiennage), de commerce et réparation d’automobiles et de motocycles (+ 23 400), juridiques, comptables,
de gestion, d’architecture, d’ingénierie, de contrôle et d’analyses techniques (+ 12 500) et les activités informatiques et
services d’information (+ 9 800).
Les services non marchands sont les 2e contributeurs avec
41 000 emplois supplémentaires. Supérieure de 10 points à
celle de la France métropolitaine, la hausse est la 24e plus
élevée au niveau national. Ils sont tirés par les activités d’hébergement médico-social et social et l’action sociale sans
hébergement (+ 20 000 emplois salariés). Les effectifs
doublent sur la période, suivant une progression identique à
celle de la France métropolitaine.
L’administration publique (+ 15 000), les activités pour la santé
humaine (+ 5 200) augmentent respectivement de 38 % et
21 %, soit 15 et 14 points de plus qu’au niveau national.
L’emploi industriel recule de 6 %, mais à un rythme quatre fois
plus faible que celui observé pour la France métropolitaine.
Seuls neuf départements enregistrent des gains et six autres
reculent à une vitesse moindre. Dans le détail, les évolutions
sont contrastées. Deux secteurs croissent : l’agroalimentaire
crée 1 500 postes (+ 13 % contre une stagnation au niveau
national) et les effectifs des activités de production et distribution d’eau, assainissement, gestion des déchets et dépollution sont multipliés par 2,5, ce qui se traduit par 1 700
postes salariés supplémentaires dans le département. Les
principales pertes s’observent dans la fabrication de matériels
de transport (- 3 400), la fabrication de produits informatiques,
électroniques et optiques (- 2 100) et la fabrication de textiles,
industries de l’habillement, industrie du cuir et de la chaussure
(- 2 000). Dans les deux derniers cas, il s’agit d’une quasi
remise en cause de la présence de ces activités localement
puisque plus de la moitié des effectifs disparaissent. Pour le
1er, le recul est de 25 %, comparable à l’évolution nationale.
La vitalité locale de la construction (+ 27 %, 12e plus forte
hausse) contraste avec la progression modérée observée au
niveau national (+ 4,5 %).
Enfin, l’agriculture connaît ici aussi une forte baisse de ses
effectifs (- 38 %), comparable à celle de la France métropolitaine (- 41 %). Seuls 31 départements ont une dégradation
moins rapide.
Ces mouvements contribuent à déformer la structure des
emplois au cours de ces 20 années (tableau 2). Les principales transformations concernent les services. Le tertiaire
marchand gagne près de dix points et emploie désormais une
personne sur deux. Dans le même temps, le tertiaire non marchand voit son poids reculer légèrement à 28,7 % du total, au
contraire de ce qui s’observe nationalement.
Ce développement rapide des services accompagne la croissance démographique du département mais résulte également des transformations des modes de production de l’industrie. Derrière les créations d’emplois dans les activités de
travail temporaire, nettoyage, surveillance (+ 150 %) ou d’ingénierie se trouvent des mouvements de spécialisation des
industries sur leur cœur de métier, l’externalisation concomitante de certaines de leurs fonctions et la recherche d’une
2
Tableau 2 : Répartition sectorielle des emplois en 2011
Source : Insee, selon le dispositif Estel (Estimations d’emploi localisées)
Unité : emploi total
France
métropolitaine
Loire-Atlantique
Secteur
Agriculture
nombre
d'emplois
%
%
11 695
2,0
2,4
Industrie
73 913
12,8
12,9
Construction
40 528
7,0
6,5
Services marchands
286 490
49,5
47,7
Services non marchands
166 059
28,7
30,4
Total
578 685
100,0
100,0
plus grande souplesse face à la conjoncture. Il témoigne aussi
de la montée en puissance de la société numérique : les activités informatiques et de services d’information ont triplé leurs
effectifs, passant de 3 200 à 9 800 emplois.
Prééminence de la fonction
«gestion»
L’analyse par fonction donne un autre éclairage sur le tissu
économique départemental3.
Les 486 professions recensées dans la nomenclature des
professions et catégories sociales de 2003 sont réparties en
15 fonctions (tableau 3). Cinq d’entre elles, concentrées dans
les aires urbaines4, sont dénommées « fonctions métropolitaines ». Il s’agit des fonctions de Conception-recherche ;
Prestations intellectuelles ; Commerce interentreprises ;
Gestion ; Culture-loisirs.
La fonction « gestion » et ses 77 000 emplois5 est celle qui
emploie le plus de personnes en Loire-Atlantique, témoignant
de la forte présence de sièges d’entreprises et d’établissements bancaires et d’assurance.
La fonction « fabrication », qui regroupe les professions qui
concourent directement à la production de biens matériels et
d’énergie, occupe 54 000 personnes. C’est la 2e plus importante fonction, et pourtant elle témoigne de la profonde transformation de l’économie, puisque désormais moins de 10 %
des emplois sont rattachés directement à la production de
biens matériels. Cette part atteint un peu moins de 20 % en y
ajoutant les fonctions agriculture et bâtiment-travaux publics.
La répartition des emplois par fonction s’écarte de celle
observée pour la France métropolitaine (hors Paris) pour
quatre d’entre elles. La fonction « administration » est nettement moins présente en Loire-Atlantique, alors que les trois
fonctions « gestion », commerce interentreprises » et « prestations intellectuelles » y sont davantage implantées.
Féminisation des emplois
La période est marquée par une féminisation progressive des
emplois, plus rapide dans les services non marchands dans
lesquelles les femmes étaient déjà majoritaires.
Tableau 3 : Nombre et répartition des emplois par fonction (2010)
Source : Insee - Unité : emploi total
Loire-Atlantique
France
métropolitaine
hors Paris
Graphique 2 : Les emplois salariés en Loire-Atlantique par sexe
depuis 1991
Source : Insee, selon le dispositif
p
Estel ((Estimations d’emploi
p localisées))
Unité : emploi salarié
280 000
260 000
Fonction (* = fonction métropolitaine)
emplois
%
%
240 000
Gestion*
77 075
13,8%
12,7%
Fabrication
53 975
9,7%
9,5%
Services de Proximité
53 353
9,6%
9,9%
Santé, Action Sociale
48 134
8,6%
9,0%
Transports, Logistique
45 543
8,2%
8,3%
Distribution
42 712
7,6%
7,7%
Administration publique
41 680
7,5%
8,8%
Entretien, Réparation
40 728
7,3%
7,5%
Bâtiment-Travaux Publics
38 881
7,0%
6,8%
Education, Formation
28 247
5,1%
5,2%
Commerce inter-entreprises*
24 602
4,4%
3,7%
220 000
hommes
femmes
200 000
180 000
160 000
Prestations Intellectuelles*
21 783
3,9%
3,3%
Conception, Recherche*
16 445
2,9%
2,7%
Agriculture
14 387
2,6%
3,0%
Culture, Loisirs*
11 089
2,0%
1,9%
Total
558 634 100,0%
100,0%
Emplois féminins et masculins sont désormais presque aussi
nombreux, l’écart s’étant réduit entre les deux à 8 000 emplois
en 2011 contre 36 000 en 1991 (graphique 2).
Les femmes profitent du développement rapide du tertiaire
marchand, à peu près autant que les hommes (respectivement + 56 000 et + 58 000 emplois salariés). La différence
d’évolution est d’abord à rechercher dans le tertiaire non
marchand : + 33 700 emplois féminins contre + 4 700 pour les
hommes. Elle tient ensuite aux pertes d’emplois masculins
dans l’industrie, ceux des femmes restant stables.
Au terme de ces évolutions, le poids de l’emploi féminin augmente dans chacun des cinq grands secteurs mais demeure
contrasté. Il atteint 71 % dans le tertiaire non marchand, 48
% dans le tertiaire marchand, 33 % dans l’agriculture6, 26 %
dans l’industrie et 12 % dans la construction.
140 000
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
2005
2007
2009
2011
cifique à l’Ouest, qui se traduit par une forte insertion des
femmes sur le marché du travail et une fécondité élevée,
contradiction que permet de lever le travail à temps partiel9.
Pour les autres formes particulières d’emploi, les différences
avec la moyenne nationale sont plus réduites. Intérim, apprentissage et contrats à durée déterminée concernent 11,7 % des
hommes actifs occupés de 15 ans ou plus en Loire-Atlantique
(11,9 % à l’échelle nationale) et 13,9 % des femmes (13,5 %
à l’échelle nationale).
Dans le détail, les recours à l’intérim et à l’apprentissage sont
plus fréquents en Loire-Atlantique qu’ailleurs pour les
hommes. Les femmes sont un peu plus qu’ailleurs titulaires
d’un contrat à durée déterminée.
Emploi non salarié : stabilisation
En 2011, l’emploi salarié représente 91,1 % de l’emploi total.
Il a progressé de 42 % entre 1991 et 2011 (+ 155 800 emplois)
contre 17 % pour la France métropolitaine10.
L’emploi non salarié recule de 2 % au cours de cette même
période (- 1 100). Toutefois, après un long de déclin, sa part
se redresse légèrement après avoir atteint un étiage au début
des années 2000 (graphique 3). Si l’emploi non salarié continue de reculer dans l’agriculture, il se développe dans la
construction, les activités médicales et paramédicales et les
services aux entreprises11.
Graphique 3 : Les non salariés en Loire-Atlantique depuis 1991
Forte proportion de temps partiels
La Loire-Atlantique se distingue par une très forte proportion
d’emplois à temps partiel : 21,5 % des salariés de 15 ans ou
plus sont à temps partiel en 2010, à comparer aux 18 % de la
France métropolitaine7. Le recours accru au temps partiel
concerne surtout les femmes : elles sont 36 % dans cette
situation en Loire-Atlantique contre 29,1 % en France métropolitaine. Pour les hommes, la proportion est de 7,1 %, très
proche de la moyenne de la France métropolitaine (7,2 %).
Ce recours fréquent au temps partiel est à relier à la forte
implantation des entreprises de commerce, de service aux
entreprises et du secteur santé-éducation-action sociale8.
Mais il a aussi une origine anthropologique et culturelle spé-
Source : Insee, selon le dispositif Estel (Estimations d’emploi localisées) Unités : emploi non salarié (à gauche); en % de l’emploi total (à droite)
60 000
nb
%
14
12
50 000
10
40 000
8
30 000
20 000
en nombre (échelle de gauche)
en % de l'emploi total (échelle de droite)
6
4
10 000
2
0
0
1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011
3
Un emploi concentré sur Nantes et
son agglomération
Nantes Métropole accueille 57 % des emplois départementaux (tableau 4). Elle est suivie par la Carene qui en compte
10 %.
Dans le détail, Saint-Herblain et Saint-Nazaire, respectivement 38 000 et 37 000 emplois, pèsent 4,5 fois moins que
Nantes seule avec ses 168 000 emplois12.
En dehors des deux principales agglomérations, les deux
premières communes en termes d’emplois sont Ancenis et
Châteaubriant, aux 10e et 11e places, avec respectivement
10 600 et 8 800 emplois (carte 1)13.
La prééminence de Nantes se manifeste dans chacun des
cinq grands secteurs d’activités : elle occupe la première
place dans quatre d’entre eux, et la 4e en agriculture.
Dans ce secteur (cartes 2 et suivantes pour la répartition des
emplois à la commune), les activités du maraîchage fortement consommatrices de main-d’oeuvre ressortent nettement au sud-est et au sud du département : Saint-Philbertde-Grand-Lieu (440 emplois), Saint-Julien-de-Concelles
(410) et Machecoul (330) arrivent en tête.
La croissance démographique de la quasi-totalité des communes du département favorise une large répartition des
activités de construction, présentes en milieux urbain, rural
et sur le littoral.
Les emplois de l’industrie sont beaucoup plus concentrés.
Les dix communes de Nantes, Carquefou, Saint-Herblain,
Bouguenais, Orvault d’une part, de Saint-Nazaire, MontoirCarte 1 : Les emplois par commune en 2010
Source : Insee, recensement de la population.
Unité : emplois au lieu de travail
Nombre d'emplois au lieu
de travail en 2010 :
168 262
40 000
20 000
5 000
37
4
de-Bretagne, Donges d’autre part, ainsi qu’Ancenis et
Châteaubriant accueillent à elles seules un peu plus de la
moitié d’entre eux.
La concentration est maximale dans les activités de services
du fait du poids déterminant de Nantes. Elle accueille le tiers
des activités de commerce, transports et services divers ;
capitale régionale abritant le siège de grandes administrations, elle abrite 38 % de l’emploi administratif départemental.
Sans surprise, les fonctions métropolitaines sont concentrées
à Nantes Métropole. Mais c’est la localisation des 53 000
emplois de cadres des fonctions métropolitaines qui
démontre son pouvoir de commandement. Sont considérés
comme cadres des fonctions métropolitaines les catégories
sociales «cadres» et «chefs d’entreprises de dix salariés ou
plus» présents dans ces cinq fonctions.
Ils sont à 76 % localisés à Nantes Métropole, avec une pointe
à 87 % dans la fonction conception-recherche.
La ville de Nantes en accueille à elle seule 23 300, SaintHerblain 5 400 et Carquefou 2 900.
Première ville hors de Nantes Métropole dans le classement,
Saint-Nazaire occupe la 4e place, avec 2 100 emplois.
C’est la fonction de gestion qui concentre le plus de cadres
des fonctions métropolitaines supérieures (37,7 %). Par rapport aux territoires comparables, le département compte
davantage d’emplois stratégiques dans le commerce interentreprises et dans la conception-recherche.
Carte 2 : Les emplois de l’agriculture en 2010
Carte 3 : Les emplois de la construction en 2010
Source : Insee, recensement de la population.
Unité : emplois au lieu de travail
Source : Insee, recensement de la population.
Unité : emplois au lieu de travail
Nombre d'emplois au lieu
de travail en 2010 :
0 à 50
51 à 100
101 à 200
201 à 442
Carte 4 : Les emplois de l’industrie en 2010
Source : Insee, recensement de la population.
Unité : emplois au lieu de travail
Nombre d'emplois au lieu
de travail en 2010 :
0 à 500
501 à 1 500
1 501 à 5 000
5 001 à 9 927
Carte 6 : Les emplois de l’administration publique, de
l’enseignement, de la santé et de l’action sociale en 2010
Source : Insee, recensement de la population.
Unité : emplois au lieu de travail
Nombre d'emplois au lieu
de travail en 2010 :
0 à 500
501 à 1 000
1 001 à 3 000
3 001 à 7 229
Carte 5 : Les emplois du commerce, des transports et des
services divers en 2010
Source : Insee, recensement de la population.
Unité : emplois au lieu de travail
Nombre d'emplois au lieu
de travail en 2010 :
0 à 2 000
2 001 à 10 000
10 001 à 20 000
20 001 à 89 568
Les services progressent partout
De 1990 à 200914, tous les territoires définis dans les limites
des actuels établissements publics de coopération intercommunale, ont gagné des emplois, à l’exception de la
communauté de communes du Secteur de Derval et de
celle du Pays de Redon, dont les effectifs ont stagné.
Nombre d'emplois au lieu
de travail en 2010 :
Ces gains ne sont pas uniformément répartis : Nantes
Métropole en capte à elle seule 56 %, la Carene 7 %, le
Pays d’Ancenis 5 %, Cap Atlantique 4 %. Les communautés de communes d’Erdre et Gesvres et de Grand-Lieu en
captent également 4 % chacune, presque le double de leur
poids initial. Au total, ces six intercommunalités totalisent
80 % des emplois supplémentaires.
0 à 1 000
1 001 à 5 000
5 001 à 10 000
10 001 à 61 243
5
Tableau 4 : Répartition des emplois par intercommunalité, en 2010
Source : Insee, recensement - : emploi au lieu de travail en 2010.
CC = communauté de communes
intercommunalité
nombre
%
Nantes Métropole
d'emplois
319 731
57,3%
Carene
CC du Pays d'Ancenis
Cap Atlantique
57 139
23 894
23 519
10,2%
4,3%
4,2%
CC d'Erdre et Gesvres
CC du Castelbriantais
CC de la Vallée de Clisson
CC de Grand-Lieu
CC de Pornic
CC Sud Estuaire
CC de Loire Divatte
CC du Pays de Pontchâteau/
Saint-Gildas-des-Bois
CC Loire et Sillon
13 104
13 047
11 968
11 441
10 166
8 478
7 846
7 801
2,3%
2,3%
2,1%
2,1%
1,8%
1,5%
1,4%
1,4%
6 666
1,2%
CC de la Région de Machecoul
6 562
1,2%
CC de Vallet
6 389
1,1%
CC de la Région de Blain
5 027
0,9%
CC du Pays de Redon
4 622
0,8%
CC Cœur Pays de Retz
3 962
0,7%
CC Sèvre, Maine et Goulaine
3 865
0,7%
CC Cœur d'Estuaire
3 789
0,7%
CC de la Région de Nozay
3 740
0,7%
CC Loire-Atlantique Méridionale
2 521
0,5%
CC du Secteur de Derval
2 412
0,4%
Loire-Atlantique
557 689
100,0%
Le recul de l’emploi agricole affecte tout le département, mais
à des degrés divers selon les territoires : de moins de 20 %
sur les communautés de communes de la Loire-Atlantique
Méridionale, de Grand-Lieu et de Sèvre, Maine et Goulaine à
plus de la moitié sur le Pays d’Ancenis et Cœur d’Estuaire.
Les évolutions de l’emploi industriel sont plus contrastées. Le
recul global cache une augmentation sur 16 intercommunalités (+ 5 800) et un recul sur les sept autres (- 11 600).
Les pertes sont localisées pour l’essentiel sur Nantes
Métropole (- 8 300, - 24 %). La Carene est affectée à la baisse
par les pertes de Saint-Nazaire (3 900, - 36 %) mais retrouve
1 000 emplois de plus à Montoir-de-Bretagne. Les communautés de communes de Redon (- 28 %) et de Derval (- 21 %)
sont également fortement touchées. Certaines communes
perdent plus de la moitié de leurs emplois industriels. En ne
retenant que les pertes d’au moins 200 postes, apparaissent
Indre avec les pertes dans la métallurgie et la production
d’engrais, l’effondrement de la filière chaussures à Vieillevigne,
de la confection à Sainte-Pazanne ou encore du meuble à
Boussay.
6
Dans le même temps, d’autres territoires voient l’industrie
prospérer, certains déjà fortement spécialisés dans ce secteur
(le pays d’Ancenis gagne près de 2 000 emplois au terme
d’une hausse de 55 %) tandis que d’autres ne l’étaient pas (la
communauté de communes de Grand-Lieu gagne 900 emplois,
+ 71 %). Quatre autres territoires enregistrent des gains significatifs (au moins 40 % d’emplois industriels en plus dans un
volume d’au moins 400 postes) : Loire-Divatte, Loire et Sillon,
Erdre et Gesvres et Cap Atlantique. Spécialisation initiale et
relocalisation des activités se combinent pour dessiner progressivement une nouvelle carte industrielle départementale.
Les effectifs du secteur de la construction progressent sur une
large partie du territoire, Cap Atlantique en léger recul et les
communautés de communes de la région de Machecoul et de
Loire et Sillon, en stagnation, faisant exception. Nantes
Métropole capte 37 % des gains, moins que son poids initial
dans ce secteur. Influence de la vitalité démographique d’une
large couronne autour des centres urbains, d’autres territoires
progressent dans des proportions très supérieures à leur poids
initial. C’est notamment le cas de la communauté de communes de Grand-Lieu (+ 71 %, près de 400 postes supplémentaires) ou encore de celle de Sud Estuaire (260 postes supplémentaires, + 63 %).
Enfin, la progression du secteur tertiaire profite à la quasi totalité du territoire. Les progressions les plus mesurées concernent
le nord du département : elles atteignent respectivement 37 %,
39 % et 45 % pour les communautés de communes du
Castelbriantais, du Secteur de Derval et du Pays de Redon. A
l’opposé, certains territoires font plus que doubler leurs effectifs dans ce secteur, dans des volumes élevés : communautés
de communes de Coeur Pays de Retz, de Grand-Lieu, de
Pornic, de Vallet, d’Erdre et Gesvres, de Loire Divatte, de
Sèvre, Maine et Goulaine. Nantes capte à elle seule 20 % des
emplois tertiaires supplémentaires. Mais ce sont ses communes périphériques qui connaissent des progressions très
vives. Saint-Herblain avec 11 800 emplois supplémentaires,
Carquefou (+ 5 600) ou encore Orvault (+ 4 100) font plus que
doubler leurs effectifs.
Décalage entre lieux de travail et de
résidence
Entre 1990 et 2009, la Loire-Atlantique gagne 117 000 emplois
occupés par des actifs âgés de 25 à 54 ans (+ 37 %) et simultanément 112 000 actifs supplémentaires de la même tranche
d’âge ayant un emploi (+ 35 %)12. Cette évolution favorable
qui voit le nombre d’emplois progresser plus vite que le nombre
de ceux qui peuvent les occuper résulte de mouvements
locaux très contrastés.
Par exemple, Nantes Métropole accueille 56 % des emplois
supplémentaires et le tiers des actifs supplémentaires de cette
tranche d’âge : en volume, cela correspond à 29 000 emplois
de plus que d’actifs. La communauté de communes d’Erdre et
Gesvres, en développement rapide, compte 4 400 emplois de
plus … et 8 400 actifs occupés de plus : les 4 000 emplois
« manquants » sont localisés ailleurs.
Sur le département, seules Nantes Métropole, la Carene et
Cap Atlantique enregistrent plus d’emplois supplémentaires
que d’actifs supplémentaires : leur attractivité se renforce
tandis que les autres territoires accentuent leur rôle de gisements d’actifs des trois précédents, tout en se développant
rapidement pour certains d’entre eux. Ce décalage entre
lieu de résidence et lieu de travail est très lié au développement des services et à la concentration de leurs emplois en
pôles tertiaires, tandis que leurs titulaires s’installent sur une
plus large partie du territoire (cartes 7 et 8).
Des situations contrastées face à
la crise
La Loire-Atlantique a perdu 7 800 emplois salariés marchands entre début 2008 et début 2010 (- 2 %)16. Les communautés de communes de Grand-lieu (- 9 %), de la région
de Machecoul (- 11 %) et du Pays d’Ancenis (- 12 %) ont
été les plus affectées.
Carte 7 : Actifs supplémentaires dans le tertiaire entre 1990 et 2009
Source : Insee, recensement de la population.
Unité : actifs occupés au lieu de résidence, âgés de 25 à 54 ans
Evolution du nombre
d'actifs dans le tertiaire
entre 1990 et 2009 :
10 000
Gain d'actifs
1 000
100
Perte d'actifs
Carte 8 : Emplois supplémentaires dans le tertiaire entre 1990 et 2009
Mais la période qui suit se caractérise par un fort rebond :
entre 2010 et 2013, 16 300 emplois salariés sont créés,
permettant de surcompenser les pertes initiales. Nantes
Métropole est au cœur de ce rebond (+ 11 600 emplois),
grâce à ses emplois tertiaires, mais elle n’est pas la seule,
17 autres intercommunalités créant des postes sur cette
période. Par exemple, les communautés de communes du
pays d’Ancenis et de la région de Machecoul rattrappent
les deux-tiers de leurs pertes et celle de Grand-Lieu les
efface presque, l’intérim industriel jouant un rôle central
dans cette capacité d’adaptation, à la hausse comme à la
baisse.
Sur l’ensemble de la période 2008-2013, 11 des 23 intercommunalités perdent des postes (carte 9).
Source : Insee, recensement de la population.
Unité : actifs occupés au lieu de travail, âgés de 25 à 54 ans
Evolution du nombre
d'emplois dans le tertiaire
entre 1990 et 2009 :
10 000
Gain d'emplois
1 000
100
Perte d'emplois
Carte 9 : Evolution de l’emploi salarié marchand entre 2008 et 2013
013 par iintercommunalité
nttercommunali
lité
té
Source : Urssaf de Loire-Atlantique
Unité : emploi salarié relevant de l’Urssaf; effectifs au 1er trimestre
§
Taux d'évolution du nombre d'emplois
salariés entre 2008 et 2013
19,7 %
10
5
Gain
d'emplois
2,5
0
-2,5
-5
Perte
d'emplois
-9,3 %
Evolution du nombre d'emplois
salariés entre 2008 et 2013
10 000
5 000
1 000
100
Intercommunalité
0
10
20 km
Cartographie © Septembre 2013
Réalisation : Service cartes et données
Fond de carte : BD Carto ® IGN
Source des données : URSSAF
7
Sources, concepts, méthode
1
Source : Insee, estimation d’emploi au lieu de travail. Données provisoires pour l’année 2011. Mise en ligne
juillet 2013. Ces estimations d’emploi sont calculées à partir du dispositif « Estel » (Estimations d’emploi
localisées). L’emploi est mesuré sur la dernière semaine de l’année et tout emploi déclaré est comptabilisé.
Chaque personne est comptabilisée uniquement dans son emploi principal afin de corriger les situations de
multi-activité. Estel fournit ainsi le nombre de personnes en emploi au 31 décembre de chaque année.
2
Source : idem. Les secteurs d’activités correspondent à la nomenclature d’activité en 38 postes.
3
Insee : Analyse fonctionnelle des emplois et cadres des fonctions métropolitaines. Note méthodologique,
juillet 2009, 6p.
Les fonctions ont l’avantage d’être transversales aux secteurs d’activité et indépendantes de l’organisation
choisie par l’entreprise. Par exemple, dans une approche sectorielle, un logisticien travaillant dans un établissement industriel est comptabilisé dans les emplois industriels. L’externalisation de cette fonction chez un
spécialiste réduirait les effectifs «industriels» de l’établissement de départ et augmenterait les effectifs logistiques de celui d’arrivée. L’analyse fonctionnelle permet de classer dans les effectifs logistiques les postes
des logisticiens, qu’ils soient localisés dans un établissement industriel ou dans un établissement logistique.
4
Insee : répartition géographique des emplois, les grandes villes concentrent les fonctions intellectuelles, de
gestion et de décision. Insee Première n°1278, février 2010, 4 p.
5
Source : Insee, recensement 2010, version juin 2013.
6
Les salariés représentent 36 % de l’emploi agricole en 2011, contre 20 % en 1991. La répartition entre
hommes et femmes connaît de fortes fluctuations à partir de 2000, pour partie imputables à l’effet d’actions
visant à favoriser l’installation des conjoints.
7
Source : Insee, recensement 2010. Mise à jour juin 2013.
8
Guillaume COUTARD : Entre chômage et CDI, de multiples formes d’emploi dans les Pays de la Loire,
novembre 2011
9
Hervé LE BRAS, Emmanuel TODD : Le mystère français, Editions du Seuil et la République des idées, Paris,
mars 2013, 309 p. pp. 117 et suivantes.
10
Insee, estimation d’emploi au lieu de travail calculée à partir du dispositif «Estel» (voir note 1 ci-dessus).
11
François LONGEAUD-DESBROSSES, Sébastien SEGUIN : Les Pays de la Loire : les non salariés, un déclin
enrayé - Insee Informations statistiques n°363, mai 2010
12
Source : Insee, recensement 2010
13
Représentation par anamorphose : l’anamorphose est un procédé cartographique qui consiste à transformer
une variable descriptive des lieux en une variable déformant ces lieux. Dans le cas présent, la déformation de
surface de chaque commune est proportionnelle au nombre d’emplois recensé.
14
Source : Insee, recensements. Données harmonisées. L’analyse de l’évolution de l’emploi et du nombre
d’actifs à la fois par secteur et à un niveau géographique fin est faite à partir de données harmonisées afin de
les rendre comparables entre elles à la suite des diverses modifications introduites au fil des recensements.
En outre, depuis le recensement de 2006, la notion d’emploi s’est élargie, prenant mieux en compte les
«situations mixtes ou intermédiaires», aux frontières de l’emploi, du chômage et de l’inactivité comme par
exemple les « petits boulots » des étudiants ou l’activité professionnelle réduite de retraités. Pour cette raison,
les séries utilisables sont restreintes à la tranche d’âge 25-54 ans pour laquelle les situations mixtes sont rares,
et s’arrêtent à ce jour à 2009.
15
Idem
16
Source : Urssaf Pays de la Loire. Il s’agit des effectifs des établissements cotisants aux Urssaf, c’est-à-dire
appartenant : «au secteur concurrentiel qui comprend tous les secteurs d’activité économique sauf les administrations publiques, l’éducation non marchande (établissements d’enseignement relevant de l’Etat ou des
collectivités locales), la santé non marchande et l’emploi par les ménages de salariés à domicile». Les effectifs
de l’agriculture, relevant pour l’essentiel de la Mutualité Sociale Agricole (MSA), ne sont pas ici représentatifs.
La présence de la MSA également dans le domaine des industries agroalimentaires, du commerce de gros et
des services financiers rend partielle la couverture de ces secteurs par l’URSSAF.
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Tél. 02 40 99 14 52
Courriel : [email protected]
Site internet : loire-atlantique.fr
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Rédaction : Gildas Fouasson
Cartographie : Cédric Chardon, Perrine Batard
Fonds cartographiques : BD Carto® IGN
Impression : Département de Loire-Atlantique
décembre 2013