Loi HPST : comment l`assureur responsabilité civile doit
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Loi HPST : comment l`assureur responsabilité civile doit
Publi-rédactionnel En direct des conférences Pharmagora 2012 Loi HPST : comment l’assureur responsabilité civile doit-il réagir ? Les vraies questions… et le pharmacien adjoint ? Intervenants : Bernard Cètre, pharmacien, consultant en assurances ; Jérôme Paresys-Barbier, Président du Conseil central de la section D de l'Ordre des Pharmaciens Contexte réglementaire La loi HPST, du 21/07/10, a pour origine un rapport sur la réforme hospitalière remis par G. Larcher le 11/04/08 au Président de la République. Il s’agissait de ramener les hôpitaux publics à l’équilibre budgétaire après l’échec de la réforme de 2002. En 2011, un article additionnel est inséré dans le Code de la Santé publique, précisant les missions du pharmacien d’officine (5125-1-1-A). La notion de pharmacien correspondant, instaurée par cette loi, permet au pharmacien, en cas de traitement chronique, de renouveler celui-ci et d’ajuster la posologie en tenant le médecin informé. Sont également instaurés les conseils et prestations pour l’amélioration de l’état de santé, sous forme d’un bilan de médication. Quant à la loi du 29/12/11, elle oblige à une déclaration des effets indésirables des médicaments, auprès de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé. La responsabilité du pharmacien d’officine : cas vécus Une commissionnaire se présente au préparateur avec une prescription comprenant du Bricanyl LP. Or le préparateur délivre par erreur de l’Avlocardyl LP. Le patient après l’avoir ingéré, décède une demi-heure plus tard. Lors de l’enquête, il est avéré que le pharmacien n’avait pas lui-même vérifié l’ordonnance. Autre cas, pendant l'absence momentanée de la titulaire, une étudiante en pharmacie restée seule au comptoir, délivre sur ordonnance à une cliente du Solupsan 1000 pour un bébé de trois mois, lequel après trois jours de ce traitement adulte tombera dans le coma. Dans ces cas, le pharmacien est passible d'une sanction pénale, d'une sanction disciplinaire avec possibilité d' interdiction d’exercer. Il est également responsable civilement et à ce titre devra réparation des préjudices subis (article 1382 du Code Civil). Cette réparation financière est habituellement assurable. Les choix de l’assureur de la Responsabilité Civile du Pharmacien (RC) La loi Kouchner oblige les professionnels de santé à s’assurer en RC avec des montants de garanties obligatoires. La réforme du 28/12/11 a relevé les plafonds et institué un fonds de garantie des accidents médicaux. Le pharmacien est directement concerné. En vertu de l’article 4241-1 du CSP, le pharmacien, ou encore le préparateur breveté, sous le contrôle effectif du pharmacien, sont seuls autorisés à délivrer des médicaments. Ainsi dans le premier cas, le préparateur aurait dû faire contrôler l’ordonnance. Idem dans le 2ème cas. On est là dans des cas d’infraction à la réglementation. En 2004, un pharmacien refuse la vente de Ventoline sans ordonnance, au motif que la délivrance d’un médicament sur liste I ou II est subordonnée à sa prescription sur ordonnance. Or à défaut de Ventoline, la personne est décédée peu après. Dans un tel cas, en référence à l’article 223-6-2 du code pénal, le pharmacien est poursuivi pour non-assistance à personne en danger. C’est dire que la responsabilité du pharmacien constitue une problématique cruciale qui peut placer celui-ci devant un choix délicat face à une situation ambiguë. Or selon les conditions générales de la plupart des assureurs, « l’assuré ne sera pas garanti s’il a contrevenu aux lois et règlements qu’il doit respecter dans l’exercice de son métier ». Face aux évolutions de la profession de pharmacien, l'assureur se doit de couvrir tout le champ d’activité du métier de pharmacien tout en précisant clairement le champ et les limites d'éventuelles exclusions. Et le pharmacien adjoint ? Le pharmacien adjoint peut délivrer les médicaments de manière autonome. Il est normalement garanti par la RC de son employeur. Cependant des jurisprudences récentes lui reconnaissent une autonomie de décision. En outre dans le contexte des nouvelles missions conférées par la loi HPST, le pharmacien adjoint peut être amené, en tant que pharmacien correspondant, à se rendre à l’extérieur de l’officine pour des rendez-vous pharmaceutiques avec le patient. Dans le cadre du décret prévu suite à la loi MURCEF de 2001, il devrait avoir la possibilité d’entrer dans le capital des officines, ce qui risque de compliquer encore la donne. Pour un pharmacien adjoint, le périmètre de sa propre responsabilité constitue une problématique complexe. Il lui est donc conseillé de souscrire son propre contrat de responsabilité civile professionnelle. D’après une conférence organisée par Madp