166 EMILE VERHAEREN, Petites Legendes. Bruxelles, E. Deman

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166 EMILE VERHAEREN, Petites Legendes. Bruxelles, E. Deman
166 EMILE VERHAEREN, Petites Legendes. Bruxelles, E. Deman, 1900, 8°.
Reliure de Charles De Samblanx, signee et datee 1920; maroquin bleu
fonce; cadre de trois filets dores sur les plats; couverture conservee.
LP3676 A
Achete
a
un particulier, en 1969.
Edition originale. Impression de A. Berqueman. Couverture et ornements
de Theo Van Rysselberghe. Tirage des grands papiers limite a 20 exemplaires sur papier royal de Hollande Van Gelder et 10 sur Japon imperial.
Exemplaire sur Hollande, enrichi de trente-deux illustrations originales au
lavis et a l'aquarelle par Ie peintre Leon Spilliaert (Ostende 1881-Bruxelles
1946), qui a signe cinq d'entre elles et en a date une de 1903. Ces figures,
tan tot illustrent fide1ement Ie texte, tantot traduisent des fantasmagories
engendrees chez l'artiste pacla lecture de ces courts recits, d'une saveur
volontairement archalque, qui racontent la legende de personnages populaires ayant charme l'enfance de Verhaeren en Flandre scaldienne. Le
frontispice, en noir et rouge, montre une vieille femme au regard insistant,
recroquevillee devant un feu; Ie corps est delimite,par un contour onduleux
auquel font echo les plis du vetement et les flammes. Un coucher de soleil,
une femme poignardee illustrent la page enumerant les ceuvres de Verhaeren parues chez Deman. De monstrueuses matrones encadrent Ie faux
titre. Sur la page de titre figure un pittoresque portrait-charge: Verhaeren,
les tempes agrementees de cornes de bouc, contemple une ronde infernale;
l'ecrivain devait bien connaltre Ie jeune Spilliaert qui s'est represente, dans
une pointe-seche gravee en 1908, aux cotes de Verhaeren et de Permeke.
La page de dedicace (a Max Elskamp) est ornee d'un paysage champetre
en noir, gris, vert et rouge. Au verso de cette page, entre des meules de foin
ocrees, un personnage fantastique s'avance vers une eglise.
En tete de chaque poeme l'artiste a croque, en ombre chinoise, de minuscules figurines la plupart monochromes : un pelerin de Montaigu, des
couples ployes par l'age, des femmes en priere, des sarabandes de sorcieres,
un menetrier, un charmeur de loups, des lutteurs, des amoureux. Les
dernieres pages montrent une sorciere en voiles noirs s'envolant bras
etendus, des orants a la face bleme, un homme chevauchant un porc lance
au galop. Executees en 1903, ces illustrations n'echappent pas a l'influence
de « l' art nouveau» dont elles offrent les lignes sinueuses caracteristiques.
Cependant dIes reveIent deja la personnalite attachante de Leon Spilliaert.
Les scenes ont un aspect insolite. Les formes sont simplifiees, sans volume,
faites de taches expressives. La palette est limitee; les noirs opaques et
toutes les nuances de gris sont rendus par des touches d' encre de Chine
lavee; des accents rouge feu, plus rarement des notes de vert ou de jaune,
rehaussent ces teintes fondes que l' on retrouve dans les premiers tableaux
de Spilliaert.
[A.R.]
H. Liebrecht, Le livre et l'imprimerie en Belgique depuis la signature de la Convention Jrancobelge de 1852, Histoire du livre et de l'imprimerie en Belgique des origines
nos jours,
VI, Bruxelles, 1934, p. II2-II4.
P. Haesaerts, Leon Spilliaert, Apollo, 1941, p. 1-7.
F. Edebau, Leon Spilliaert, Anvers, 1950.
W. Van Overstraeten, Leon Spilliaert, Bulletin
des Musees royaux des Beaux-Arts, 1953, p. 77-80.
J.-M. Culot, Bibliographie de Emile
Verhaeren, Bruxelles, 1954, p. 21.
Refiets de la bibliophilie en Belgique. Exposition
la
Bibliotheque royale Albert lee, Bruxelles, 1969, nO 93.
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