L`Abbé Jean Roche - PALEO - Revue d`archéologie préhistorique
Transcription
L`Abbé Jean Roche - PALEO - Revue d`archéologie préhistorique
PALEO Revue d'archéologie préhistorique 20 | 2008 Spécial table ronde (2e partie) : Le Gravettien : entités régionales d’une paléoculture européenne, Les Eyzies, juillet 2004 L’Abbé Jean Roche (1913 - 2008) André Debénath Éditeur SAMRA Édition électronique URL : http://paleo.revues.org/1562 ISSN : 2101-0420 Édition imprimée Date de publication : 1 décembre 2008 Pagination : 13 ISSN : 1145-3370 Référence électronique André Debénath, « L’Abbé Jean Roche », PALEO [En ligne], 20 | 2008, mis en ligne le 11 mai 2011, consulté le 04 octobre 2016. URL : http://paleo.revues.org/1562 Ce document est un fac-similé de l'édition imprimée. PALEO est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International. L’Abbé Jean ROCHE (1913 - 2008) Né en 1913 à Paris, l’Abbé Jean Roche est décédé dans la même ville le 10 décembre 2008. Maître de recherche honoraire au CNRS, il fut élu président de la Société Préhistorique Française. Il était chevalier de la Légion d’Honneur au titre des Affaires Étrangères. Après une licence ès Lettres (option Préhistoire-Ethnologie), il poursuit ses études au Centre de formation ethnologique du musée de l’Homme dont il sortira premier et, en 1948, il est chargé de cours à l’Institut catholique de Paris. Il est nommé au CNRS en 1949 dans le laboratoire de géologie de l’Ecole pratique des Hautes Etudes dirigée par le Père Teilhard de Chardin dont il était un proche. C’est cette même année qu’il sera contacté par le professeur A.A. Mendes Correa pour commencer des fouilles dans des sites paléolithiques et dans les amas coquilliers de Muge au Portugal. En 1950, à l’appel du professeur H. Terrasse il prend la succession d’A. Ruhlmann comme inspecteur des antiquités préhistoriques du Maroc. Les deux pôles géographiques de sa carrière de chercheur sont maintenant définis : Maroc et Portugal, auxquels s’ajoutera un pôle scientifique : le Paléolithique supérieur. En 1953, il est affecté au laboratoire de Paléontologie des vertébrés et Paléontologie humaine du professeur Piveteau. Chargé de recherche en 1958, il soutient sa thèse de doctorat d’Etat ès sciences naturelles sur « L’Epipaléolithique marocain » qui a été publiée avec le concours de la fondation Gulbenkian de Lisbonne qui rendait ainsi hommage au travail effectué au Portugal. Il enchaîne alors ses fouilles au Portugal (Moita do Sebastiao et Cabeço da Amoreira à Muge, grotte de Oeiras à Lisbonne, grotte de Salemas à Loures, Cap Sines), au Maroc (grotte des Pigeons à Taforalt et grotte des Contrebandiers à Taforalt). A la demande du professeur Piveteau, il commence des fouilles dans la grotte du Placard en Charente. Son premier contact avec le Portugal se fit par sa rencontre avec l’Abbé Breuil avec qui il avait travaillé sur les terrasses du Tage. Outre les sites déjà nommés, il a, par la suite, fouillé des habitats paléolithiques en grottes dans la région de Bombarral, mettant en évidence la présence de niveaux moustériens à la Grutta Nova, montrant ainsi que les vidanges des grottes à la fin du Würm ancien n’étaient pas systématiques. Son œuvre majeure se place dans le pôle marocain de ses recherches. Dès le début des années 1950, il organise ses premières fouilles dans la grotte des Pigeons à Taforalt, près de la frontière algérienne. Ses fouilles, menées dans des conditions extrêmement difficiles, principalement lors de l’indépendance de ces deux états ne furent jamais interrompues, bien que sa vie ait été menacée à plusieurs reprises. Outre la mise au jour d’une importante nécropole ibéromaurusienne (près de 200 squelettes) qui nous apporte beaucoup sur la connaissance de ces populations, l’Abbé Roche va appréhender, lors des fouilles de Taforalt, le problème de l’origine du Moustérien de type atérien. À partir de 1955, il fouille la grotte des Contrebandiers qu’il a découverte en 1950 à Témara près de Rabat et y poursuivra, jusqu’en 1978, d’importantes fouilles qui conduiront à la mise au jour de restes humains atériens. Il était alors directeur de la mission archéologique française au Maroc qu’il étoffa en 1969. Il dirigea cette mission jusqu’en 1978 où elle fut alors transformée en Mission Préhistorique et Paléontologique Française au Maroc Bien que son activité fût essentiellement hors territoire français, l’Abbé Roche a cependant effectué les premières fouilles scientifiques de la grotte du Placard en Charente, précisant la position stratigraphique et la diagnose du Moustérien de ce site et apportant des compléments à notre connaissance du Magdalénien final. À côté de ses activités de chercheur, l’Abbé Jean Roche a fait preuve de qualités de pédagogue, formant de nombreux chercheurs portugais dont certains occupent maintenant des postes importants. A. Debénath Professeur émérite de l’Université de Perpignan, chercheur associé au Museum National d’Histoire Naturelle. 20