Hasta La Vista
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Hasta La Vista
cinemateur01.com Fiche n¨1032 Hasta La Vista Le 19 novembre 20h Hasta La Vista de Geoffrey Enthoven avec Gilles De Schrijver, Robrecht Vanden Thoren, Tom Audenaert... Comédie | Belgique | 2011 | 1h53 Sortie : 07 mars 2012 A première vue Hasta la vista pourrait s’imposer à nous comme une prise d’otages émotionnelle, un de ces films qu’il serait inhumain de ne pas adorer. D’abord c’est un projet monté sans aucun nom connu, avec peu de moyens et qui a eu le Saint Graal critique et public en Belgique, l’année dernière. Ensuite, le sujet est fort : le handicap, la maladie, la dépendance. On voit d’ici les accroches : « Poignant et désopilant, une vraie leçon de vie ! », « Un road-movie en fauteuil roulant, incroyable ! » ou encore celui qui aurait le plus plu aux héros du film : « courez le voir ! ». Et nous de faire passer le sujet devant le film, la corde sensible encore ébranlée. Seulement on a envie de l’aimer ce petit film. les fera prendre la route sans permission, avec Claude, chauffeuse bourrue pleine de surprises. Ce qui est d’abord frappant dans le long-métrage de Geoffrey Henthoven, c’est l’évidence de ses images, de ses personnages, à peine apercevonsnous Lars, Philip et Jozef, que l’intimité s’installe. Rarement le plaisir ne se laisse distraire par les faiblesses du scénario ou certaines facilités dans les dialogues. Pourtant le film nous donne certaines occasions de pester contre les situations attendues et les pertes de rythme souvent pénibles. Hasta la vista a cependant assez de ressources pour que l’on reste les yeux rivés sur les trois amis et leur accompagnatrice, la surprenante Claude. Lars, Philip et Jozef, respectivement cancéreux, tétraplégique et aveugle, partagent une inconditionnelle amitié, l’amour du vin et une virginité pesante. L’existence d’un bordel pour les « gens comme eux » en Espagne fait germer dans la tête de Philip, grande gueule et obsédé, l’idée d’une virée à trois sur la route des vins avec une escale prolongée chez les espagnoles. Malheureusement, l’état de santé préoccupant de Lars force ses parents à annuler le voyage. Leur obstination La question de la dépendance est très aboutie et ce, simplement, par la mise en évidence subtile de détails inconsidérés de ceux qui peuvent marcher et voir. La détresse des parents de Lars complique ce rapport, il leur faudra un effort surhumain pour se résoudre à le laisser libre. Qu’il vive ses derniers jours sans le poids de la tutelle. Une des bonnes idées de Hentoven et son scénariste, Pierre De Clercq, est d’avoir voulu faire un film de potes qui évoque le handicap sans que ce dernier n'en soit la base : il les filmera comme des valides. La perspective d’un triple dépucelage, triste accroche marketing, ne pourrait en aucun cas résumer le film et cela devient vite une évidence, la finalité, on s’en fout, seul compte le chemin. Car il est tout compte fait assez peu question de sexe. Au-delà de la formalité, de l’officialisation du statut d’homme, il y a le besoin d’oublier la dépendance, de connecter avec autre chose que ses géniteurs ou le personnel médical. D’ailleurs une scène illustrera maladroitement une brève mise en veille des handicaps, seule prise de risque visuelle et symbolique. Ce n’est pas le seul élément qui ne convint pas vraiment avec le recul, les larmes de la projection et le talent des comédiens brouillant momentanément le jugement. Le film ne laissera pas de marque en tant qu’objet de cinéma, mais finalement, établir une connexion si forte entre nous et ses personnages est une prouesse assez rare. Que l’on s’accorde à mettre ça sur le dos du thème ou pas. Pour ma part, un personnage aura du mal à me quitter. Jozef a déchainé tant d’émotion en moi que j’ai eu besoin de me dire que sa merveilleuse déclaration d’amour, assis sur les marches, n’était pas une scène jouée par un acteur. Plaisir assez inattendu et forcément exceptionnel. Les trois interprétations sont d’ailleurs si justes que Hasta la vista vous accompagnera un bon moment, ce dont beaucoup de films ne peuvent se vanter. Dans son plaidoyer « Pour construire une société ouverte à tous » l’APF (Association des Paralysés de France) constate : « Qu’il s’agisse de fonder une famille, d’être amoureux, de sortir avec quelqu’un, d’avoir une relation, chacun a le droit de mener sa vie affective, sentimentale et sexuelle comme il l’entend et avec qui il l’entend. Pourtant les personnes en situation de handicap n’ont pas toujours cette possibilité : trop de barrières subsistent encore, en particulier dans le regard que la société pose sur le handicap. La représentation sociale d’un corps humain idéal, véhiculée par les médias en général et les magazines de mode en particulier, place les personnes en situation de handicap dans une situation « d’anormalité », d’infériorité, susceptible de les isoler socialement, affectivement et d’inhiber toute forme de désir. » CHANGER LES REGARDS, FAIRE EVOLUER LES MENTALITES Le SESVAD de l’APF (SErvice Spécialisé pour une Vie Autonome à Domicile) intervient auprès de personnes en situation de handicap sur tout le département de l’Ain. Cette année l’équipe du SESVAD a tenu à se saisir des revendications de l’APF pour favoriser la parole des personnes en situation de handicap et avancer dans la réflexion : en abordant lors de la « Journée d’automne du SESVAD », le thème de la vie relationnelle, affective, sexuelle et familiale. Dans la continuité de cette journée, le SESVAD a sollicité le Cinémateur de Bourg en Bresse, pour proposer à nouveau la diffusion du film belge récent, traitant de ce thème, et trop peu programmé au moment de sa sortie : HASTA LA VISTA. L’APF, créée en 1933 et reconnue d’utilité publique, est un mouvement national de défense et de représentation des personnes avec un handicap moteur et de leur famille, qui rassemble 30 000 adhérents, 25 000 bénévoles et 13 000 salariés. Son but est de promouvoir l’être humain, dans toutes ses dimensions, au-delà du handicap ou de la maladie. Elle repose sur le principe de la citoyenneté des personnes en situation de handicap, qui doivent pouvoir choisir et maîtriser leur existence. L’APF milite activement au niveau national et dans tous les départements pour permettre aux personnes en situation de handicap d’accéder à une égalité des droits et à l’exercice de leur citoyenneté. L’APF gère des services et des établissements médico-sociaux ainsi que des entreprises adaptées. 30 000 personnes en situation de handicap et leur famille bénéficient de ces services et de ces lieux d’accueil qui les accompagnent dans le choix de leur mode de vie : scolarité, formation professionnelle, emploi, vie à domicile ou en structure de vie collective, accès aux loisirs et à la culture… La Délégation Départementale APF de l’Ain Au service et à l’écoute des personnes en situation de handicap moteur et de leur famille Adresse : 6, rue des Frères Lumière 01000 BOURG-EN–BRESSE Tél : 04 74 23 41 59 - Fax : 04 74 50 17 85 - Mail : [email protected] Blog : http://dd01.blogs.apf.asso.fr - www.apf.asso.fr Accueil du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h