Sully-Prudhomme à Poincaré

Transcription

Sully-Prudhomme à Poincaré
1
Sully Prudhomme to Henri Poincaré
[Avant 1887]
Monsieur,
Je m’intéresse beaucoup au jeune Maurice Chassang qui se présente au baccalauréat èssciences. C’est aujourd’hui même qu’il passe l’examen écrit, et demain qu’il passera
l’oral. Vous êtes, me dit-on, l’un de ses examinateurs. Je m’étais imaginé sur la foi de
votre réputation que vous étiez de l’Institut, et je pensais pouvoir m’autoriser auprès de
vous du titre de confrère pour le recommander à votre bienveillance. L’annuaire de l’Institut, que je viens de consulter, m’a causé une surprise et une déception. Permettez-moi
cependant, Monsieur, d’escompter, dès aujourd’hui, la faveur d’une confraternité qui ne
saurait tarder, pour vous prier de vouloir bien prendre en considération la prodigieuse
timidité de ce collégien. Il est bachelier ès-lettres et voudrait entrer à l’École polytechnique ; c’est un garçon extrêmement studieux. Si votre accueil le rassure, il vous montrera
ce qu’il sait et j’espère que vous en serez satisfait.
Pardonnez-moi, Monsieur, une importunité dont j’ai trop conscience et veuillez agréer
l’expression de mes sentiments les plus distingués.
Sully Prudhomme
de l’Académie française.
ALS 3p. Collection particulière, Paris 75017.
Cite this as : Scott A. Walter et al., eds., Henri Poincaré Papers, http://henripoincarepapers.univ- nantes.fr/chp/pdf/prudhomme1.pdf.