« Comme l`a montré la campagne à l`investiture démocrate, la

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« Comme l`a montré la campagne à l`investiture démocrate, la
Bulletin labor et fides – automne 2008
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ex. | Calvin sans trop se fatiguer 29 CHF / 19 euros
ex. | Jean Calvin 34 CHF / 2 2 euros
ex. | Le protestantisme et Calvin 17 CHF / 11 euros
ex. | L’intervention humanitaire 38 CHF / 2 4 euros
ex. | Marie des apocryphes 34 CHF / 2 2 euros
ex. | Politique du Nouveau Testament 34 CHF / 2 0 euros
ex. | L’Apocalypse 40 CHF / 2 5 euros
ex. | Manuel d’exégèse de l’Ancien Testament 39 CHF / 2 5 euros
ex. | La source des paroles de Jésus (Q) 40 CHF / 2 5 euros
ex. | Une modernité explosive 49 CHF / 31 euros
ex. | Les idées noires de Martin Luther King 48 CHF / 3 0 euros
ex. | Introduction au Nouveau Testament 60 CHF / 3 8 euros
ex. | Levées de corps 37 CHF / 2 4 euros
ex. | Dieu, otage de la pub ? 32 CHF / 2 0 euros
ex. | Là où je vais
28 CHF / 17.50 euros
ex. | Le football, ses dieux et ses démons 34 CHF / 2 0 euros
ex. | Religions antiques 32 CHF / 19 euros
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« Comme l’a montré la campagne
à l’investiture démocrate, la
référence à Martin Luther King,
40 ans après sa mort, reste
un passage obligé. Dès que l’on
pro­nonce son nom, dans un
contexte aujourd’hui tout autre, la question revient : qui
l’a remplacé ? Le révérend
Jesse Jackson, le ministre pentecôtiste Al Sharpton ou, plus
récemment, le sénateur Obama ? »
Serge Molla – Les idées noires de Martin Luther King
#37
Calvinades
L’heure est à Calvin. Les commémorations du 500e anniversaire de sa
naissance approchant, l’occasion se prête de mettre en lumière une
figure emblématique à la fois du protestantisme et d’une culture dont on n’a pas fini d’exploiter l’héritage. Chez Labor et Fides, au nom si
délicieusement calviniste, nous proposons cet automne trois ouvrages consacrés au Réformateur.
Comme pour s’échauffer d’abord, un Calvin sans trop se fatiguer, petite
biographie alerte conçue par un calvinologue américain, illustrée avec l’inspiration qu’on lui connaît par le dessinateur Mix & Remix, dont
on goûtera en hors-d’œuvre ici trois parmi les 50 dessins réalisés sur Calvin pour ce livre. Plus académique, mais conçu pour répondre à des exigences à la fois intellectuelles et esthétiques, l’essai de l’historien
Marc Vial, Jean Calvin, coédité avec le Musée International de la Réforme,
permettra aux lecteurs de disposer d’une nouvelle approche de la
pensée fondatrice du Réformateur, inscrite dans une édition profitant du savoir faire d’un des meilleurs imprimeurs de Suisse. Enfin, et
pour rendre hommage, au cœur même de notre programme « Calvin », à la lutte très calvinienne contre tout culte excessif de la personnalité, nous publions un essai percutant sur Le protestantisme et Calvin, où son auteur se demande comment gérer aujourd’hui l’héritage parfois un peu encombrant de cet aïeul.
Comme on pourra le vérifier dans ces trois livres et dans un quatrième qui paraîtra un peu plus tard sur Calvin et le calvinisme, le Réformateur de Genève n’a eu de cesse d’inscrire la Bible au cœur de sa pensée.
Notre programme lui rend hommage avec pas moins de 6 ouvrages
consacrés aux Ecritures, dont notamment un commentaire de Jacques
Ellul sur l’Apocalypse et un essai novateur sur la figure de Marie dans
les apocryphes.
Enfin, et pour traduire d’une certaine manière la critique de Calvin
à l’égard de tout pouvoir temporel qui oublie ses limites, nous faisons aussi paraître un livre étonnant de photos sur le régime despotique au Turkménistan de Saparmourad Niazov, fruit du reportage
de Nicolas Righetti dans ce pays en 2006 , et qui lui a valu un World
Press Photo, la plus haute distinction dans le domaine du photo-journalisme. Le livre s’appelle Love Me, tout un programme dans cette
période commémorative.
Gabriel de Montmollin
Extrait de Calvin sans trop se fatiguer de Christopher Ellwood et Mix et Remix
photographie
Love me
Turkménistan
Nicolas Righetti
jean calvin
un World Press Photo, la plus prestigieuse distinction en photojournalisme, le travail de Nicolas
Righetti sur le Turkménistan s’expose dans ce
livre ambitieux qui brocarde implacablement
tout culte de la personnalité.
Nicolas Righetti travaille comme photographe
de presse à l’agence Rezo.ch, à Genève. Auteur
de nombreux reportages parus notamment
dans Le Point , La Repubblica , Newsweek ou The
New Yorker, il a obtenu en 2007 le premier prix
World Press Photo pour son reportage au Turkménistan, dont Love Me reproduit un condensé
étonnant.
Calvin sans trop
se fatiguer
Christopher Elwood est professeur associé
en histoire de la théologie au Presbyterial
Theo­logical Seminary de Louisville (USA). Il
est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés
à Jean Calvin.
Christopher Elwood
et Mix & Remix
TROIS QUESTIONS à NICOLAS RIGHETTI
Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre ce reportage au Turkménistan ?
Après mes périples en Corée du Nord, une certaine frustration me restait. Je n’avais jamais eu
de contacts avec la population nord-coréenne
qui m’était interdite par mes guides officiels. Dans ce livre-là, le plus important était pour moi
de dénoncer la dictature dont le peuple turkmène a été pris en otage.
Ce livre présente 44 photos saisissantes du Turkménistan, placé sous la férule tyrannique de
Saparmourad Niazov de 1992 à 2006. En 2006,
le photographe genevois Nicolas Righetti a effectué un reportage dans ce pays parmi les plus fermés du monde, à la suite d’une autre enquête
effectuée en Corée du Nord dont un précédent
livre relate les photos surprenantes (Le dernier
paradis, Olizane, 2003). Dans Love Me, l’omniprésence du dictateur Niazov s’étale sur des images commentées par de brefs slogans, la plupart
présidentiels : « Je suis le descendant direct de
Mahomet et de Gengis Khan ». « Le peuple me respecte tellement que je ne puis dormir ». Comme
l’écrit l’ethnologue Jacques Hainard dans la préface, « ce qui nous est donné à voir ici, c’est un
Turkménistan saturé par l’image de son tyran.
La couche de vernis supplémentaire posée par la photographie sur cette véritable logorrhée iconique révèle une mythologie criarde, qui sombre
volontiers dans le kitsch ». Couronné en 2007 par Votre livre est-il artistique ou politique ?
Il est avant tout politique. Je dénonce ce régime
en montrant la propagande au premier degré.
J’ai réalisé que l’important n’était pas de dévoiler les dessous d’une mise en scène totalitaire,
mais de raconter le pays tel qu’il se présente.
Après la Corée du Nord et le Turkménistan, quel est
votre prochain reportage ?
Je travaille actuellement sur Jean Calvin.
44 photographies couleurs
82 pages – 34 CHF / 22 euros
septembre 2008
Dans cette introduction concise à la vie et à la pensée de Calvin, traduite de l’américain, l’auteur propose une vision complète et très accessible des principaux enseignements du Réformateur et du contexte dans lequel ils se sont développés. De
nombreuses caricatures réalisées par le célèbre
dessinateur de presse Mix & Remix jalonnent le
texte et lui donnent une respiration humoristique et décalée. Elles facilitent ainsi l’accès à une figure clé de l’histoire dont l’héritage est encore visible
dans toutes sortes d’institutions religieuses, économiques et politiques. Une place non négligeable est faite au calvinisme et à ses représentants successifs et actuels. Mais dans une langue soucieuse
de simplicité permettant de rencontrer Calvin
sans trop se fatiguer. Un objectif important pour
le 500 e anniversaire du Réformateur en 2009 qui
verra de nombreux lecteurs non spécialistes s’intéresser à Calvin.
50 illustrations
180 pages – 29 CHF / 19 euros
octobre 2008
jean calvin
Jean Calvin
Introduction à sa pensée théologique
Marc Vial
Préface d’Olivier Fatio
Ecrit dans la dynamique du 500e anniversaire de la naissance de Calvin en 2009, cet ouvrage offre de manière synthétique une approche du Réformateur à travers le travail fondateur et majeur
entrepris tout au long d’une vie : interpréter la
Bible afin d’exprimer pour son époque la vérité
du christianisme. Marc Vial propose dans un pre­
mier temps une approche biographique du Réformateur avant d’entrer dans la démarche déterminante de Calvin, développée de façon magistrale
dans l’Institution de la religion chrétienne. Concentrée sur la Bible, cette œuvre majeure du Réformateur
développe à la fois la connaissance véritable de Dieu et la connaissance du Dieu véritable. Judicieusement illustré, cet ouvrage conjugue avec
bonheur des qualités esthétiques et intellectuelles.
Marc Vial est maître assistant en histoire du
christianisme à l’Université de Genève. Il a
notamment publié Jean Gerson, théoricien de
la théologie mystique, Vrin, 2006.
TROIS QUESTIONS à MARC VIAL
Il y a un siècle, auriez-vous écrit un même livre sur
Calvin ?
Il me semble qu’un livre écrit il y a un siècle aurait
accordé une plus grande importance à certains
thèmes, la prédestination par exemple, longtemps tenue pour la clé de voûte du « système » calvinien, ce qu’elle n’est pas. Sans doute aurait-on considéré qu’il est légitime d’évaluer la pensée du Réformateur à l’aune de critères théologiques
contemporains ; la génération à laquelle j’appartiens est plus sensible à la discontinuité des univers conceptuels et, par conséquent, plus
encline à reconstituer une pensée du passé pour elle-même, pour ce qu’elle a d’irréductible voire d’étrange.
Quelle est l’originalité de votre approche ?
Cet ouvrage ne propose pas de « scoop » mais
fournit à l’attention d’un large public un guide
de lecture de l’Institution de la religion chrétienne
dans sa version définitive. Les livres de ce genre
sont curieusement rares en langue française.
Aussi ai-je rédigé cette étude qui analyse le mouvement de pensée que déploie l’Institution, dégage
ses séquences principales et met en évidence les
raisons de leur agencement.
Quel est l’aspect de la pensée de Calvin qui vous semble
le plus actuel ?
Sans aucun doute l’idée selon laquelle le Dieu
biblique est un Dieu qui considère l’humanité non
pas comme une masse indistincte mais comme
un ensemble d’individus singuliers, chacun étant l’objet d’une attention divine particulière. Une
telle idée donne à penser que la foi constitue
le courage de vivre à la hauteur de ce que nous sommes : non pas une « ressource humaine » mais
une singularité ayant sa valeur propre, par-delà
toute considération d’utilité ou d’inutilité.
Coédition Musée International de la Réforme
180 pages – 34 CHF / 2 2 euros
novembre 2008
Le protestantisme
et Calvin
Que faire d’un aïeul si encombrant ?
Bernard Reymond
Le protestantisme et Calvin ont partie liée l’un avec l’autre. Mais dans la période du 500 e anniversaire qui met particulièrement en lumière la
figure du Réformateur genevois, il convient de
mesurer ce que le protestantisme et la Réforme
lui doivent ou ne lui doivent pas. Le calvinisme
a certes essaimé dans le monde entier, d’autres
courants n’en ont pas moins largement imprimé
leur marque sur le christianisme réformé. Et l’héritage revendiqué par les penseurs protestants ne restitue pas toujours, par l’excès ou la sous-estimation, l’originalité de la pensée et de l’œuvre de Calvin. Dans cet essai, Bernard Reymond fait
la critique de la réception du Réformateur dans la famille réformée. Sans concession, son livre
reprend fondamentalement une des préoccupations du Réformateur qui a toujours combattu
l’idolâtrie, aussi quand celle-ci s’attachait à sa
propre personne. Paradoxalement, l’essai sans
concession de Bernard Reymond est ainsi une
forme d’hommage à sa mémoire.
Bernard Reymond est professeur honoraire de
théologie de l’Université de Lausanne. Auteur
de nombreux essais sur la pensée protestante,
il a notamment publié chez Labor et Fides
L’archi­tecture religieuse des protestants (1996), Le
protestantisme en Suisse romande (1999), Le protestantisme et ses pasteurs (2007), Le protestantisme et la littérature (2008).
EXTRAIT
A trop vouloir miser sur la « modernité de Calvin » ou
sur son « actualité », on en oublie trop facilement que
les textes issus de sa plume sont situés dans l’histoire,
inévitablement tributaires du contexte culturel de leur
époque, fortement marqués par la sensibilité de celui
qui les a conçus, avec ses forces et ses faiblesses de caractère, ses traits de génie et ses préjugés, ses préférences
et ses antipathies. Calvin est l’un des grands réformateurs, mais il n’est pas le seul. Cessons de lui attribuer
des idées ou des influences qui ne sont pas toujours les
siennes, mais nous viennent d’autres penseurs réformés, vivant dans d’autres contextes et avec d’autres
préoccupations que les siennes. Heureusement qu’il y a
d’autres manières moins casanières, moins complexées,
plus décontractées et plus jouissives d’être protestant.
Et puis, relire Calvin aujourd’hui avec des yeux protestants, c’est aussi et c’est enfin le faire dans la claire
conscience que depuis lors, des pages ont été tournées.
Il y a eu celle des Lumières, celle du néo-protestantisme,
celle de l’entrée en scène de nouvelles approches de la
réalité humaine : la psychologie, la sociologie, les sciences des religions et même la science tout court.
Protestantismes
136 pages – 17 CHF / 11 euros
octobre 2008
éthique
L’intervention
humanitaire
Droit des individus, devoirs des Etats
Véronique Zanetti
biblique
les Etats et les individus partagent les responsabilités dans un monde qui n’est pas encore
doté des moyens d’assurer une paix durable à
ses citoyens.
Née à Lausanne, Véronique Zanetti est professeur de philosophie politique à l’Université de
Bielefeld. Elle a notamment publié : La Nature
a-t-elle une fin ? Le problème de la téléologie chez
Kant, Ousia, 1994.
Marie des apocryphes
Ce que la Bible ne dit pas
sur la Mère de Jésus
Enrico Norelli
EXTRAIT
Aujourd’hui, les organisations internationales sont amenées à s’engager dans de nombreux
conflits à travers le monde. Dans des situations toujours plus complexes, la préservation des droits de l’individu et le respect des cultures et des traditions locales constituent un véritable
défi. Véronique Zanetti mène dans cet ouvrage une réflexion éthique et philosophique approfondie sur les droits de l’homme à l’échelle internationale et sur le droit d’intervention humanitaire.
Elle explore notamment les conditions dans lesquelles une aide humanitaire ou une intervention armée de la communauté internationale se
justifient ; elle aborde les notions d’Etat mondial,
de légitime défense et de justice distributive globale, et montre que l’inégalité dans le partage des
richesses ne fait que renforcer l’instabilité dans
les pays émergents. En confrontant les différentes approches existantes et en évitant les écueils de l’idéalisme ou d’un moralisme outrancier, l’auteur
démontre que les institutions internationales,
Lorsque les violations se traduisent par des privations
de libertés politiques, ce qu’il y a de profondément choquant, c’est le fait que les institutions politiques, qui
devraient être au service des individus, se retournent
contre ces derniers pour asseoir leur pouvoir. Quand
le pouvoir se maintient par la violence, il est non seulement privé de légitimité mais il vide la notion de
droits fondamentaux de sa substance en contestant
l’idée même que les individus, personnes morales autonomes, ont le droit de prendre part à la formation de
la volonté politique sur des questions qui concernent
les affaires publiques. Comme le dit justement Thomas
Pogge, « les injustices de la morale officielle se cachent
sous le masque de la loi et de la justice. De telles injustices ne privent pas seulement leurs victimes des objets
de leurs droits, mais attaquent également ces mêmes
droits ; elles ne pervertissent pas seulement ce qui est
juste, mais aussi l’idée même de droit et de justice ».
Tolérer la violence d’Etat revient à tolérer que la violation s’érige en règle. Lorsque la violation est officielle,
la violence n’est pas un accident, elle est planifiée et
devient, en toute impunité, un instrument du pouvoir.
Le champ éthique
244 pages – 38 CHF / 2 4 euros
septembre 2008
Marie est très présente dans la littérature apocryphe des premiers siècles de notre ère, alors que le Nouveau Testament est comparativement
beaucoup plus sobre. Pour Enrico Norelli, spécialiste international des apocryphes, l’origine
de cette littérature ne doit pas être vue comme nécessairement postérieure aux écrits reçus dans le Nouveau Testament. Contemporaine,
voire antérieure pour certains récits, elle aide
à comprendre l’inscription originelle de Marie
dans la piété chrétienne, et notamment la fortune qu’ont connue la naissance, l’adolescence et
la dormition ou l’assomption de Marie, épisodes
que l’on ne retrouve pas dans la Bible. Traduit et
adapté de l’italien, ce volume passionnant inaugure « Christianismes antiques », une nouvelle
collection sur l’antiquité chrétienne dirigée par
Enrico Norelli et Gabriella Aragione.
Enrico Norelli est professeur d’Histoire du
christianisme à l’Université de Genève.
TROIS QUESTIONS à ENRICO NORELLI
Que dit la littérature apocryphe sur l’historicité de
Marie ?
La figure historique de Marie nous échappera
toujours, car dans tous les textes qui nous en parlent, y compris dans le Nouveau Testament,
elle est déjà transfigurée par la légende. Mais
les apocryphes les plus anciens sont indispensables pour comprendre les premières traditions autour de ce personnage, en nous faisant
remonter plus haut que la rédaction des évangiles canonisés.
Pourquoi le Nouveau Testament est-il plus sobre à
l’égard de Marie que les apocryphes ?
L’intérêt pour la mère de Jésus semble s’être
développé, à la fin du premier siècle, en rapport avec l’affirmation que Jésus était né d’une
vierge, exprimant ainsi sa condition unique de
Fils de Dieu. Autour de ce noyau, des narrations
diverses se sont développées, très partiellement
reprises par les évangélistes Matthieu et Luc. Les
légendes sur la naissance et l’enfance de Marie,
rédigées au deuxième siècle, se proposaient sans
doute de garantir la virginité de Marie contre
des polémiques qui présentaient Jésus comme né d’une adultère.
Pourquoi lire un apocryphe?
Les formes dominantes du christianisme ne représentent que les lignes gagnantes d’un processus
de sélection et de transformation qui a eu lieu
aux premiers siècles. La matière littéraire laissée à l’extérieur du canon n’en a pas moins acquis une grande importance dans la théologie, la
piété, la liturgie, l’art, la littérature de l’univers
culturel qui est encore le nôtre. Les apocryphes
nous font redécouvrir d’autres possibilités, fascinantes et nourrissantes, de vivre et de penser
en chrétien.
Christianismes antiques
180 pages – 34 CHF / 2 2 euros
novembre 2008
biblique
Politique du Nouveau
Testament
Leçons contemporaines
François Vouga
à ce que l’on pense, le christianisme reste essentiellement le moteur actif d’une responsabilité
du politique hors de ses dérives tyranniques.
François Vouga est professeur de Nouveau
Testament à la Faculté de théologie Bethel de
Bielefeld (Allemagne). Auteur de nombreux
essais et travaux sur Paul et les origines du
christianisme, il a récemment publié Moi,
Paul !, Bayard / Labor et Fides (2005) et Evangile
et vie quotidienne , Labor et Fides (2006).
L’Apocalypse
Architecture en mouvement
EXTRAIT
Jacques Ellul
EXTRAIT
Le climat politique de l’Empire romain au Ier siècle de notre ère n’est pas sans similitudes
avec celui de notre modernité tardive. Mondia­li­
sation et domination de l’économie s’y expriment sous des traits prémonitoires. Au nom d’un respect des personnes et de leur diversité, le Nouveau Testament s’attache à revaloriser l’autorité politique. Les leçons qu’il délivre ont une actualité
évidente, pour autant qu’on prenne la peine
d’en dégager les principales orientations. C’est
à cette tâche que se consacre François Vouga
dans cet essai vigoureux qui met en évidence
les passages suggestifs à cet égard, notamment
de l’Apoca­lypse de saint Jean et l’Epître aux
Romains. Solli­ci­tant pour dialoguer des auteurs
aussi divers que Calvin, Montesquieu, Rousseau, Stieglitz ou Pasolini, François Vouga met en
évidence une Politique du Nouveau Testament qui
fonde une société ouverte dans laquelle la liberté
se voit garantie par un rapport original à Dieu et
aux idéologies. Où l’on voit que, contrairement
Le rapport de l’âme humaine à la volonté de pouvoir
et à son exercice est un nœud de la réflexion politique
de l’Evangile sur le pouvoir. Il ne nous éloigne pas de
la question, posée avec radicalité par l’Apocalypse,
des relations de la politique aux pouvoirs de la religion et des idéologies. Tout au contraire : il attire notre
attention sur la tentation qu’exerce sur l’âme humaine
la possibilité d’investir la rationalité de la politique
d’une nostalgie d’absolu qui fait miroiter le mirage
d’une réalisation de soi par l’exercice du pouvoir. La
confusion de l’immanence et de la transcendance n’est
ni une simple erreur politique ni d’abord, au fond, une
hérésie religieuse. Elle résulte bien plutôt d’une errance
de l’âme qui a perdu son orientation et cherche à se sauver. Elle pense trouver son identité et la reconnaissance
de sa valeur dans la puissance qu’elle accumule.
Essais bibliques
184 pages – 34 CHF / 2 0 euros
septembre 2008
Auteur d’une œuvre considérable, Jacques Ellul
(1912-1994) fait aujourd’hui l’objet d’une redécouverte, motivée notamment par une redéfinition de la technique et de la modernité, à
l’heure d’une fragilisation des conditions d’existence sur la planète.
Jacques Ellul met ici son talent d’écrivain au service d’une analyse fouillée d’un des livres les plus
mystérieux de la Bible. A ses yeux, l’Apocalypse
n’est pas un livre de catastrophe, ni une description de la fin du monde ou des derniers temps. Il
invite plutôt à discerner l’éternel dans le présent
et nous aide à interpréter la réalité en faisant
apparaître le mystère qui est caché dans le réel.
Si à la fin des temps, Dieu prend en compte toute
notre histoire et la récapitule dans la Jérusalem
céleste, nous sommes extraordinairement responsables de faire une histoire qui en vaille la
peine. En relisant l’Apocalypse verset par verset,
mais sans aucun jargon de spécialiste, Jacques
Ellul offre à la fois des clés limpides de compréhension du texte mais également une manière de
fonder la responsabilité individuelle pour relever
des défis dont bien avant d’autres, il avait identifié la dimension contemporaine.
L’Apocalypse est le grand livre de l’Espérance chrétienne.
Mais à condition de comprendre l’Espérance comme
j’ai tenté de le faire (l’Espérance oubliée) et non de la
confondre avec un espoir humain ou avec une formule
théologique. L’Espoir humain, c’est ce que la plupart des
commentateurs infligent à l’Apocalypse. Grosso modo tout va mal maintenant, mais, rassurez-vous, tout ira
bien demain. Ramener ce livre à cette banale « consolation » est une trahison fondamentale. Il n’y a dans l’Apocalypse aucune espèce d’espoir que les choses tournent
mieux, aucune confiance dans l’avenir, aucune consolation tirée d’une victoire future. L’opposition entre
l’aujourd’hui mauvais et le demain excellent est une
invention simpliste d’exégètes parfaitement fermés à
la grandeur d’un projet qui ne se ramène nullement
aux petites difficultés (même les persécutions sont de
petites difficultés !) que peuvent rencontrer les chrétiens
actuellement. Il y a exactement superposition dans ce
cas, d’un espoir un peu simpliste à la plus intense formulation de l’Espérance. Mais l’autre confusion qu’il
ne faut pas faire, consiste à ramener l’Espérance à n’être
qu’une sorte d’armure théologique de la Foi : nous
croyons : le pardon, la résurrection de Jésus-Christ
et son retour, ainsi que la réalité, l’avènement du
Royaume de Dieu. Et parce que nous croyons, alors
nous espérons.
Essais bibliques
312 pages – 40 CHF / 2 5 euros
septembre 2008
biblique
Manuel d’exégèse
de l’Ancien Testament
Michaela Bauks et Christophe Nihan (éd.)
théologie
La source des paroles
de Jésus (Q)
Une modernité
explosive
Les idées noires de
Martin Luther King
Aux origines du christianisme
La revue Die Tat dans le renouveau
religieux, culturel et politique
de l’Allemagne d’avant 1914 -1918
Marino Pulliero
Serge Molla
Andreas Dettwiler et Daniel
Marguerat (éd.)
Dans la ligne des manuels facilitant l’étude
scientifique de la Bible, ce manuel vient combler une lacune. Il propose une initiation aux
méthodes d’analyse de l’Ancien Testament à partir d’exemples puisés dans ses nombreux corpus. Tour à tour, les diverses approches sont passées en revue : critique textuelle, critique des formes et des traditions, analyse rédactionnelles sont expliquées et mises en pratique sur des exemples de
textes significatifs. Parallèlement aux méthodes d’exégèse historico-critiques, centrales dans ce
manuel, une approche de l’analyse narrative fait
également l’objet d’un développement détaillé. Aux côtés de l’Introduction à l’Ancien Testament (Labor et Fides, 2004), ce manuel d’exégèse permet aux chercheurs (étudiants, enseignants,
amateurs) de disposer désormais d’outils pour
développer sur l’Ancien Testament les lectures scientifiques que requiert sa position centrale
aux origines de notre culture.
Depuis vingt ans, la recherche sur la source des
paroles de Jésus s’emballe. Pourquoi la Source
intéresse-t-elle tant les chercheurs ? Elle se trouve
projetée au carrefour de nombreux questionnements sur les origines du christianisme. Ce document aujourd’hui perdu, mais que l’on postule
derrière les traditions communes aux évangiles
de Matthieu et de Luc, nous restitue la théologie
du mouvement de Jésus à un stade archaïque.
Il nous montre une époque où le christianisme
n’est encore qu’une variété de judaïsme, auquel
il emprunte toutes ses formules et son langage.
Surprenante, la Source recèle des mystères que
la recherche n’a fait que commencer à explorer. Qui a collationné ces paroles de Jésus et dans quelle intention ? Peut-on parler d’une rédaction de la
Source ou le texte résulte-t-il d’un collage hâtif ?
Ces questions et bien d’autres sont débattues
dans ce livre et l’on verra les chercheurs avancer leurs hypothèses.
Cet ouvrage est consacré à la genèse et à l’essor
de la revue allemande Die Tat, dans les années
qui précèdent le déclenchement de la Première
Guerre mondiale. Il trouve sa place dans une
recherche plus vaste sur la religiosité du début
du XXe siècle et sa problématique : sécularisation, crise de la religion historique et recherche de substituts compatibles avec le monde moderne,
réveil du besoin religieux dans le climat intellectuel de la fin du XIXe siècle, marqué par la
réaction contre la culture dominante du matérialisme et du positivisme. Appuyé sur l’analyse en
profondeur des deux moments clés que traverse
cette revue typique des renouveaux culturels et
politiques de l’époque, Marino Pulliero restitue
des débats qui ne manqueront pas d’éveiller la
curiosité de tous ceux qu’intéressent la relation
actuelle entre le religieux et la société, ou le rôle
de la religion dans la cohésion d’une communauté sociale.
Michela Bauks, Jan Joosten, Christophe Nihan,
Thomas Römer et Jean-Pierre Sonnet.
Frédéric Amsler, Andreas Dettwiler, Christoph
Heil, John S. Kloppenborg, Amy-Jill Levine, Ulrich
Luz, Daniel Marguerat, Migaku Sato, Jacques
Schlosser, Thomas Schmeller, Jens Schröter,
Joseph Verheyden
Marino Pulliero a d’abord soutenu une thèse
de philosophie antique à l’Université de Venise,
puis une thèse de philosophie contemporaine
à la Sorbonne. Historien, philosophe et spécialiste de l’Allemagne wilhelminienne, il a publié
Walter Benjamin, Bayard, 2005.
Le Monde de la Bible
264 pages – 39 CHF / 2 5 euros
octobre 2008
Le Monde de la Bible
384 pages – 40 CHF / 2 5 euros
novembre 2008
Religions en perspective
740 pages – 49 CHF / 31 euros
octobre 2008
Ouvrage de référence, ce livre a un triple mérite :
il rassemble les idées philosophiques et surtout
théologiques de Martin Luther King, éparpillées
dans de multiples écrits et discours du leader
noir, en un ensemble cohérent. Il montre que
l’apôtre de la non-violence est aussi un théologien qui puise son enseignement dans la tradition noire américaine. Enfin, il croise l’apport
de Martin Luther King avec celui de l’écrivain
James Baldwin et avec celui du théologien James H. Cone. C’est sans doute la révélation de l’impact de la pensée de Malcolm X sur le théologien
protestant qui révélera aux lecteurs européens
l’apport le plus neuf du présent ouvrage. Mais
il donne bien d’autres contributions originales,
chacune présentée de façon remarquablement
précise et vivante. Cette réédition est complétée
par un substantiel avant-propos qui prend acte
des recherches parues depuis lors sur King.
Serge Molla est Docteur en théologie. Il est
l’un des spécialistes francophones de la pensée de Martin Luther King et de la théologie
noire américaine. Il a notamment publié chez
Labor et Fides : Voix ferventes. Prières afro-américaines, 2004.
Lieux théologiques
416 pages – 48 CHF / 3 0 euros
septembre 2008
nos livres dans la presse
Aline Viredaz, Là où je vais
192 pages – 28 CHF / 17.50 euros
En partant séjourner trois mois seule dans un chalet, la narratrice veut étudier
la Bible. Commence une interrogation de textes qui va nous faire passer à une
dimension, tout autre, celle de la relation à Dieu. Une belle maturité.
La Liberté, juillet 2008
Denis Müller,
Le football, ses dieux et ses démons
Le champ éthique – 264 pages – 34 CHF / 20 euros
nos livres dans la presse
Steeve Iuncker et Thierry Mertenat,
Levées de corps
164 pages – 37 CHF / 24 euros
Des natures mortes saisissantes, composées de mots et d’images d’un réalisme
sans fard, mais dont l’humanité et la vie ne sont jamais absentes.
Vos qualités d’éthicien et de théologien mêlées à votre amour du ballon rond vous
permettent d’apporter un regard avisé et mesuré sur ce jeu. Vos réflexions viendront à n’en pas douter enrichir notre travail journalier.
Michel Platini, Président de l’UEFA, août 2008
Philippe Borgeaud et Francesca Prescendi (éd.),
Religions antiques. Une introduction comparée
192 pages – 32 CHF / 19 euros
Un livre à la fois sobre et essentiel.
Le public cultivé trouvera dans ce livre toutes les clés de lecture utiles à une compréhension intime des religions de l’Antiquité. Au final, un livre très réussi, écrit
par d’excellents spécialistes, doublés de pédagogues expérimentés.
Le Temps, mai 2008
Les Etudes classiques, mai 2008
La Tribune de Genève, mai 2008
Les auteurs en ont fait un livre simple et beau, qui montre une réalité souvent
pénible à accepter pour le commun des mortels.
Le Matin Dimanche, mai 2008
Gilles Lugrin et Serge Molla,
Dieu, otage de la pub ?
208 pages – 32 CHF / 20 euros
Sans jamais tomber dans la récupération ni dans le moralisme, les auteurs montrent bien à la fois de quel côté se situe le terrorisme intellectuel et quel est l’état
de la religiosité d’aujourd’hui. A lire pour ne pas accepter n’importe quoi.
Lettre de Ligugé, juillet 2008
nouvelle édition
Introduction au Nouveau Testament
Daniel Marguerat éd.
Nouvelle édition d’un classique (plus de 5 0 00 exemplaires vendus à ce
jour), augmentée d’un article sur la période se déroulant entre Jésus et
les évangiles, écrit par Daniel Marguerat. Bibliographie mise à jour.
Le Monde de la Bible 540 pages – 60 CHF / 3 8 euros