Accéder à l`étude Accéder à l`étude
Transcription
Accéder à l`étude Accéder à l`étude
Inventaire des Chiroptères Site Natura 2000 FR5200648 du massif forestier de Vibraye (72) Mars 2013 CPIE Vallées de la Sarthe et du Loir La Bruère 72200 La Flèche Tel : 02 43 45 83 38 Fax : 02 43 45 79 80 mail : [email protected] www.cpie72.ouvaton.org Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 Document rédigé par : Marek BANASIAK, chargé d’action biodiversité au CPIE Vallées de la Sarthe et du Loir Avec l’appui technique : Morgane SINEAU, chargé d’actions environnement au CPIE Vallées de la Sarthe et du Loir Johan VERGER, service civique volontaire au CPIE Vallées de la Sarthe et du Loir en 2012 Willy CHENEAU, chargé de mission au CPIE Vallées de la Sarthe et du Loir Avec nos remerciements aux bénévoles du CPIE Vallées de la Sarthe et du Loir et aux agents techniques de la Fédération départementale des chasseurs pour la participation aux captures et aux suivis télémétriques : Manon ACQUEBERGE, Vincent BIRONNEAU, François-Marie BOUTON, Mathieu BROSSARD, Elfie CORFA, Clément COUTARD, François CUDENNEC, Cyrille DUSSAIX, Marjorie EDIN, Pauline GAUTIER, Nicolas HOUDOUIN, Vincent MATHIEU, Benjamin MEME-LAFOND (LPO Anjou), Kévin PAIN (FDC 72) Marion PINSON, Nicolas ROCHARD, Loïc SALAÜN, Frédéric VAIDIE et Michel VALLA (FDC 72) Crédits photographiques : Toutes photos du CPIE sauf mention particulière 2 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 Sommaire 1. Introduction.............................................................................................................................4 1.1. Contexte...........................................................................................................................4 1.2. Présentation du site d’étude.............................................................................................5 2. Matériels et méthodes.............................................................................................................7 3. Résultats..................................................................................................................................9 3.1. Résultats des captures......................................................................................................9 3.2. Typologie des arbres gîtes découverts...........................................................................11 3.3. Résultats des suivis télémétriques..................................................................................15 4. Analyse..................................................................................................................................19 4.1. Les espèces contactées...................................................................................................19 5. Recommandations de gestion................................................................................................23 5.1. Vers un îlot de sénescence.............................................................................................23 5.2. Mesures de gestion courante..........................................................................................23 6. Conclusion............................................................................................................................26 7. Bibliographie.........................................................................................................................27 3 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 1. Introduction Nous avons réalisé en forêt de Vibraye (dans la mesure du possible dans le site Natura 2000) une étude des arbres gîtes et des territoires de chasse des Chiroptères forestiers par le radio-pistage pour deux raisons : - répondre aux objectifs du volet forestier de la déclinaison régionale du Plan National d’Actions sur les Chiroptères (2009-2013), apporter des éléments de connaissances des Chiroptères forestiers du site Natura 2000 de la forêt de Vibraye de prendre en compte au mieux la biodiversité dans la gestion forestière. Cette méthodologie permet de connaître l’utilisation des Chiroptères (espèces ciblées) sur les capacités d’accueil de la forêt tant en terme de terrain de chasse que d’arbres gites. L’objectif de cette étude est de remettre à jour le niveau de connaissance des Chiroptères dans le massif forestier et d’obtenir des éléments diagnostiques propres à la forêt, afin d’aider le propriétaire à prendre en compte les Chiroptères dans la gestion globale du massif. Elle vise aussi à dégager des secteurs clés pour le maintien d’une population patrimoniale de Chauves-souris afin de dégager des enjeux de conservation en rapport avec le site Natura 2000. Cette étude a été réalisée par le CPIE Vallées de la Sarthe et du Loir avec le concours financier de la DREAL des Pays de la Loire. Nous tenons ici à remercier le propriétaire du massif, Monsieur d’Harcourt, pour son autorisation à effectuer cette étude dans les meilleures conditions. 1.1. Contexte 1.1.1. Le contexte régional Cette étude s’insère dans le Plan National d’Actions Chiroptères (PNAC) en Pays de la Loire. Ce plan est décliné en 20 fiches actions sous trois grands axes de travail : améliorer les connaissances, protéger les espèces et sensibiliser le public. Pour l’étude en forêt de Vibraye, deux fiches actions sont directement concernées : - Fiche action n°6 (prioritaire) : « Prendre en compte la conservation des Chauves-souris dans la gestion forestière », - Fiche action n°5 : « Améliorer la connaissance de certaines espèces à enjeux, concernant en particulier deux espèces dites forestières : le Murin de Bechstein et la Barbastelle d’Europe ». En Pays de la Loire, de nombreux massifs forestiers domaniaux ont été étudiés lors de la mise en œuvre du PNAC. Citons, entres autres, de nombreux massifs forestiers sarthois comme Bercé, Perseigne et Sillé mais également Le Gâvre en Loire-Atlantique ou Chandelais en Maine-et-Loire. Les études sont donc très fortement orientées sur les forêts domaniales. Il est donc à signaler qu’à notre connaissance, l’étude de la forêt privée de Vibraye fait figure d’exception. 1.1.2. Le contexte local Le site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye est en stand-by depuis la réalisation de son Document d’Objectifs en 2002 par le CRPF (Centre Régional de la Propriété Forestière). Il couvre une surface de 260 hectares parmi les 2300 appartenant au Groupement Forestier du Domaine de Vibraye. A l’origine, la désignation du site a été retenue pour la présence du Grand Rhinolophe (pour ses territoires de chasse) malgré le fait qu’aucune colonie de mise-bas ne soit connue dans les environs. Il y avait donc eu un oubli des espèces forestières de l’annexe 2 de la Directive Habitats (Murin de Bechstein et Barbastelle d’Europe) qui sera en partie corrigé par cette présente étude. 4 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 Globalement, la représentation des habitats forestiers dans cette région est beaucoup plus vaste avec le Bois de Marchevert, la forêt de la Pierre et le Bois des Loges créant une entité forestière d’un seul tenant de près de 5000 hectares. Dans cette partie de la Sarthe, toute reste à découvrir en terme de connaissances chiroptérologiques. Des prospections complémentaires du CPIE Vallées de la Sarthe et du Loir ont permis de découvrir quelques colonies de mise-bas en pourtour plus ou moins immédiat de la forêt de Vibraye. On peut citer notamment deux colonies de mise-bas de Grand Murin à Conflans-sur Anille et à La Ferté-Bernard (réputé pour faire de longs trajets jusqu’à 20km pour rejoindre ses sites de chasse en forêt). Nous restons convaincus que des sites de mise-bas d’importance majeure restent à découvrir dans ce secteur du département, notamment pour les Grands Murins, en comparaison avec les massifs forestiers de Bercé et de Sillé. 1.2. Présentation du site d’étude Origine et historique de la forêt (CRPF, 2002) Le massif de Vibraye a appartenu du début du XII ème au début du XVIème, successivement aux familles de Rotrou, d’Harcourt et Ferrières. Puis elle appartient à la famille Hurault avant de redevenir au XX ème siècle propriété de la famille d’Harcourt. Les archives de Vibraye antérieures au XIX ème siècle ont été dispersées à la Révolution. Seuls les plans d’un aménagement datant du milieu du XVIII ème, et un autre du Premier Empire (1813), repris et complété sous la Restauration (1818) ont été retrouvés. 5 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 Il s’agissait d’assurer une exploitation régulière à courtes révolutions (17 ans) du bois de taillis assurant principalement l’alimentation en combustible des Forges de la Fenderie et Cormorin. Pour cela, la forêt était divisée en 34 coupes rectangulaires d’une vingtaine d’hectares. Ces coupes étaient délimitées par 2 grands axes parallèles et un réseau de lignes secondaires perpendiculaires aux lignes principales. La création de la digue de l’étang de la Fenderie remonterait à cette époque. Les bouviers et les muletiers travaillant dans les bois habitaient au lieu dit “la Bouverie“. Des prés situés à proximité servaient à faire paître leurs animaux. La concurrence du charbon de bois par la houille et la fonte anglaises provoque au milieu du XIX ème siècle une crise économique. L’activité du haut-fourneau de Vibraye s’arrête. Mais l’exploitation du taillis dans les peuplements en taillis sous futaie est poursuivie pour la production de bois de feu et de charbon. Le taillis de chêne écorcé en sève produit du tanin, et le bois pelé restant (“pelard”) fournit le charbon de bois. Les coupes de taillis pouvaient avoir des rotations très courtes de 7 ans. Le patrimoine naturel La forêt de Vibraye est concernée en partie par le site Natura 2000 N° FR5200648 « Massif forestier de Vibraye » sur 260 hectares. On peut également mentionner la présence d’une ZNIEFF de type 2 « Vallée de l’Anille et massif forestier de Vibraye, Marchevert, la Pierre et les Loges » sur l’ensemble de la forêt. Les inventaires ne sont que très fragmentaires sur ce site. Seules des prospections botaniques sont organisées régulièrement par la SEPENES (Société d’Etude et de Protection de l’Environnement Nord Est Sarthe). Aucune étude sur les Chiroptères forestiers n’avait eu lieu jusqu’à 2012. A noter que le CPIE a réalisé une capture Chauves-souris en juillet 2011 pour voir les potentialités du massif. L’aménagement forestier La forêt de Vibraye est munie d’un Plan Simple de Gestion (PSG) sur la totalité de la propriété de Monsieur d’Harcourt, soit environ 2500 hectares de boisements, pour la plupart en feuillus (chêne sessile). Contrairement aux forêts domaniales du département de la Sarthe, la forêt de Vibraye est conduite en futaie irrégulière selon le principe de sylviculture Pro Silva. Ce mode de gestion permet une couverture boisée au fil du temps en ne prélevant que les bois arrivés à maturité. Ainsi la régénération naturelle est hautement favorisée dans ce type de peuplement. 6 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 2. Matériels et méthodes Captures et équipements des individus Différents individus de quatre espèces de Chiroptères ont été suivis au cours de cette étude fin juin et début juillet 2012 : Murin de Bechstein, Murin de Natterer, Barbastelle d’Europe et Oreillard roux. Ces espèces sont fortement liées à l’écosystème forestier pour leurs besoins en gîtes et/ou de territoires de chasse. La capture de chaque individu a été préalable à la pose de l’émetteur. Pour cela, des filets japonais à mailles fines (16 mm 210/1 pour les normaux (filets Chiroptères et passereaux) et 70/2 pour les monofilaments) ont été disposés sur des milieux susceptibles d’être utilisés comme terrain de chasse ou route de vol, telles que les allées forestières où les voutes des branches forment un dôme incitant les individus à passer en-dessous. Les filets, de longueur variable selon la largeur du chemin, ont été tendus entre deux perches pouvant atteindre au maximum 6 m de haut. Pour des raisons éthiques, certaines conditions biologiques sont requises afin d’être optimales pour la capture d’un individu. Le captureur, détenteur de dérogation préfectorale d’autorisation de capture, doit être d’autant plus vigilant pendant les périodes clés du cycle biologique : période de gestation ou d’allaitement en particulier. Les conditions climatiques influent aussi sur ces aspects : températures froides, pluie, vent… L’intérêt du suivi des chauves-souris femelles allaitantes au cours de la saison estivale était justement de connaître les besoins de l’espèce pendant ces moments clés. Pour minimiser la gêne, seuls des individus en bonne condition physique (pas de nervosité visible lors de la capture, poids assez élevé pour supporter un émetteur, pas de lésion…) ont été équipés. L’idéal est donc de capturer plusieurs individus de même type (même espèce, même sexe) dans un intervalle de temps court afin de pouvoir choisir l’individu optimal. Dans les faits, les espèces cibles étant souvent assez délicates à capturer, le choix s’avère le plus souvent très restreint. Si l’individu capturé dans les filets est une femelle allaitante appartenant au groupe d’espèces cibles, il est alors décidé de l’équiper d’un émetteur. En effet, il est probable qu’elle nous mène à un arbre du réseau d’arbres gîtes. L’équipement de l’animal s’est fait de la façon suivante : tonsure légère d’une petite zone de son dos, sur laquelle l’émetteur est maintenu grâce à de la colle. L’émetteur, d’une durée de vie d’une douzaine de jours, est activé en soudant deux fils juste avant l’équipement et ne doit pas peser plus de 5% du poids de l’animal (Aldrige & Brigham, 1988) afin de limiter les biais liés à sa présence. Les émetteurs utilisés ont un poids de 0,35 g. Une fois posé, il émet un signal à une fréquence qui lui est propre et que l’on capte, à quelques centaines de mètres selon les conditions topographiques, grâce à un récepteur (ici Australis© ou Regal 2000©). Suivi par radiopistage Après activation de l’émetteur et libération de l’animal, 2 types d’antenne sont utilisés pour localiser les individus : - antenne de toit multidirectionnelle pour capter le signal. - antenne directionnelle 3 brins à bras pour déterminer la direction de la Chauve-souris. Pour déterminer avec précision l’individu, l’observateur se rapproche de la chauve-souris en diminuant progressivement le volume et le gain. « L’homing-in » est atteint (c'est-à-dire que l’animal se trouve à moins de 50 m) quand le gain est au minimum. Nous pouvons donc évaluer l’activité de l’animal (chasse, repos, transit). On note toutes les 5 minutes régulièrement sur la fiche de radiopistage les changements de sites de chasse de l’animal ainsi que différentes informations : heure, position, azimut de la chauve-souris en cas de déplacement, intensité du signal (forte ou pas : échelle de 1 à 3) et l’activité (chasse, repos…). 7 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 Chaque individu est suivi sur le pas de temps le plus long possible avec pour objectif au minimum un déroulé complet d’une nuit « normale » (conditions météorologiques sans trop de pluie et de vent, température pas trop fraîches, activité manifestement importante) et en évitant de donner une part trop importante à la première nuit suivant le relâché (biais comportemental fort possible). Prise de note sur le terrain Une fois tous nos points récoltés sur le terrain, nous utilisons la méthode du PCM (Polygone Convexe Minimum) qui nous renseigne sur le domaine vital de l’individu. Ce PCM montre les locations extrêmes de l’individu qu’il soit en transit ou en chasse. Description des arbres gîtes et de leur milieu environnant Des mesures dendrométriques sont effectuées sur les arbres gîtes localisés par la télémétrie. Ces différentes mesures réalisées sur les arbres vont permettre de décrire les arbres et les cavités sylvestres. Le milieu environnant de l’arbre gîte est également décrit. Nous suivons pour cela la fiche enquête nationale sur les arbres gîtes à Chauves-souris arboricoles. 8 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 3. Résultats 3.1. Résultats des captures Sept sessions de capture ont été réalisées. Le nombre de captures est très élevé en raison de la météo très pluvieuse pendant toute la période de radio-pistage du 23 juin au 4 juillet 2012. Pour le mois de juin 2012, 90 mm ont été mesurées au Mans (source : Météociel). Les sites de capture se sont limités au site Natura 2000 afin d’obtenir le plus d’informations possibles par rapport à ce site. Nom vernaculaire Murin de Natterer Murin de Bechstein Murin d’Alcathoe Barbastelle d’Europe Pipistrelle commune Noctule commune Sérotine commune Oreillard roux Total 23/06/2012 Ligne des Lindennes 23/06/2012 26/06/2012 Mare au Ligne des Loup Lindennes 1♂ 27/06/2012 Ligne des Lindennes 28/06/2012 Ligne des Huraults (Champ Moreau) 2♀ 30/06/2012 Mare aux Loups et Etang de la Cour des Bois 02/07/2012 Ruisseau de la Fenderie 1♀ 3♂ 1♀ 1♂ 1♀ 1♀ 1♀ 2♀2♂ 1♀1♂ 1♀ 1♀ 1♀1♂ 3♀ 1♀6♂ 2♀2♂ 9 9 1♂ 2♂ 4 5 1♀ 9 1♂ 4 4 Noctule commune capturée sur la ligne des Huraults 9 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 Huit espèces ont donc été recensées par cette technique. En moyenne, 6 individus ont été capturés par séance. On peut s’apercevoir que nous n’avons jamais capturé plus de 10 individus, ce qui est très faible compte tenu du nombre de filets posés. Il a fallu attendre le 28 juillet 2012 pour pouvoir équiper notre dernier individu soit le 6 ème soir après le commencement de l’étude. Nous nous sommes focalisés sur des femelles allaitantes car elles sont plus exigeantes que les mâles concernant leur territoire de chasse et les arbres gîtes (pouvant accueillir des colonies de mise-bas). En comparaison, les séances de capture réalisées en forêt domaniale de Sillé en juin 2011 (avec des températures de saison) ont permis de capturer pour les 2 séances 17 individus chacune. La Pipistrelle commune représente près de 50% des individus capturés. Vient ensuite la Barbastelle d’Europe avec 16%. A noter la capture d’un male de Noctule commune, espèce difficilement capturable car cette espèce chasse en canopée. Les espèces considérées comme les plus communes pouvant être forestières n’ont pas été capturées (Murin à moustaches, Murin de Daubenton, Pipistrelle de Kuhl, …). Des preuves de reproduction ont pu être recueillies pour cinq espèces par la capture de femelles allaitantes de Murin de Natterer, de Murin de Bechstein, de Barbastelle d’Europe, de Pipistrelle commune et d’Oreillard roux. Toutes ces espèces ont été équipées sauf la Pipistrelle commune, ce choix s’est porté sur les espèces arboricoles (qui gitent dans les arbres). Sites de capture et Chiroptères équipés en forêt de Vibraye en juin 2012 10 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 La cartographie ci-dessus localise les sites de capture avec les individus équipés suivants : Nom vernaculaire Site de capture Barbastelle d’Europe Barbastelle d’Europe Oreillard roux Murin de Natterer Murin de Bechstein Mare aux Loups Ligne des Huraults Ligne des Lindennes Ligne des Lindennes Ligne des Lindennes Fréquence de l’émetteur (MHz) 151.438 151.618 151.279 151.438 151.417 3.2. Typologie des arbres gîtes découverts Le suivi télémétrique des 5 espèces capturées en forêt de Vibraye a permis la découverte de 14 arbres gîtes. Tous ont été localisés par GPS et marqués à la bombe de peinture bleue avec comme symbole un triangle vers le bas (nous avons choisi la codification « arbre biodiversité » de l’ONF). Recherche en journée des arbres gîtes des Chiroptères équipés Codification « arbre biodiversité » • Barbastelle BB/438 Cette Barbastelle femelle allaitante a été capturée le 23 juin 2012 et suivie en radiopistage pendant 10 jours. La Barbastelle BB/438 a occupé 4 chênes au sud de la forêt autour de la Mare au Loup et de l’étang de la Cour des Bois. Les 2 chênes se situant dans le site Natura 2000 sont de bois moyens et les 2 autres en dehors du périmètre sont de gros bois. Un seul arbre peut être considéré comme gîte de reproduction puisque nous avons observé 20 Barbastelles en sortie de gîte. Pendant la période de suivi, la Barbastelle a longtemps occupé le premier arbre découvert (le plus au nord) avant de changer plus régulièrement d’arbre vers la fin du suivi. Ce suivi télémétrique aura permis ici de localiser une partie d’un îlot d’arbres gîtes. Ce comportement confirme les observations réalisées sur d’autres massifs forestiers sur le territoire national. Même si pendant la période d’élevage des jeunes, les Barbastelles semblent plus fidèles à certains gîtes sylvestres, elles ont besoin d’avoir un réseau d’arbres sur un espace limité. Les 4 arbres gîtes occupés ne sont éloignés que de quelques centaines de mètres. 11 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 • Barbastelle BB/618 Cette Barbastelle femelle allaitante a été capturée le 28 juin 2012 et suivie en radiopistage pendant 6 jours. Elle a occupé un arbre différent à chaque journée. Comme pour le suivi de la Barbastelle de l’étang de la Cour des Bois, cette femelle nous aura donné de nombreux arbres gites. Les chênes utilisés sont tous de bois moyens. Nous avons pu constater que la moitié des arbres étaient occupés d’une dizaine d’individus. La part importante d’arbres gites disponibles pourraient expliquer le faible nombre d’individus rencontrés. • Oreillard roux OR/279 La femelle Oreillard (capturée le 26 juin 2012) a occupé essentiellement un merisier sec littéralement rempli de trous de pic et de fissures. Ainsi, malgré la fidélité de l’espèce pour cet arbre, nous n’avons pu distinguer s’il était occupé par d’autres Oreillards roux. La femelle a utilisé un autre arbre gite une seule fois pendant les 8 jours de suivi. • Murin de Bechstein MB/417 La femelle allaitante de Murin de Bechstein s’est débarrassée rapidement de son émetteur. Equipée le 27 juin 2012, nous avons pu suivre cet individu durant 5 jours. Si cela est suffisant pour connaître avec précision son territoire de chasse, nous aurions voulu savoir si elle utilisait plusieurs arbres gites. En effet, la femelle a été fidèle à un chêne de gros bois percé de trous de pics (comme en forêt domaniale de Bercé). Nous avons pu dénombrer 21 individus en sortie de gîte. • Murin de Natterer MN/438 Cette femelle de Murin de Natterer allaitante a été fidèle à son arbre gite pendant 6 journées de suivi. Tout comme la femelle de Murin de Bechstein, il s’agit d’un chêne de gros bois. Malgré des sorties de gite répétées chaque soir, nous n’avons pas pu localiser cet individu avec précision dans l’arbre. Nous ne pouvons pas certifié non plus qu’il s’agit d’une colonie de mise-bas. Mais il est fort possible vu la taille de l’arbre que la colonie se situait hors de notre champ de vision. Identifiant Essence Individu BB438/CH/1 BB438/CH/2 BB438/CH/3 BB438/CH/4 BB618/CH/1 BB618/CH/2 BB618/CH/3 BB618/CH/4 Chêne Chêne Chêne Chêne Chêne Chêne Chêne Chêne BB BB BB BB BB BB BB BB BB618/HE/5 Hêtre BB BB618/CH/6 MB417/CH/1 Chêne Chêne BB MB MN438/CH/1 Chêne MN OR279/ME/1 Merisier OR OR279/CH/2 Chêne OR Effectif 20 8 10 8 21 Type gîte Ecorce décollée Ecorce décollée Ecorce décollée ? ? Ecorce décollée Ecorce décollée Insertion de branche Ecorce décollée Trous de pic Fissure étroite / Ecorce décollée Trous de pic / Fissure étroite Trou de pic / Ecorce décollée Diamètre (1,30 m) 50 34 52 43 45 26 34 Hauteur gîte (m) 10 10 5 et 8 ? ? 12 10 42 9 Tronc 33 53 10 8 Tronc Tronc 57 ? ? 35 ? Tronc 43 10 Tronc Emplacement Tronc Tronc Tronc ? ? Branche Tronc La majorité des arbres occupés sont des chênes (86%). Ce résultat est identique à la forêt de Bercé sur 24 arbres gites identifiés. Le bilan de l’enquête nationale SFEPM « chauves-souris dans les arbres » 12 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 fait apparaître que les chênes représentent l’essence la plus favorable et la plus appréciée par les chauves-souris arboricoles. (G Le Reste – P Pénicaud – 2011- enquête nationale sur les arbres gîtes à chauves-souris arboricoles). Cependant, dans une forêt dont le principal objectif est la production de chênes de qualité en futaie irrégulière, il est tout à fait logique que l’on observe un préférentiel pour cette essence, au niveau des arbres gîtes. Dans l’Ouest de la France, les Barbastelles peuvent se contenter d’écorces décollées ou de fissures sur des branches sèches. En forêt de Vibraye, le choix des gîtes de reproduction n’échappe pas à la règle : 6 arbres des 10 arbres utilisés ont des écorces décollées (dont 3 colonies de mise-bas). De plus, 5 de ces arbres sont morts sur pied. Arbre gîte potentiel : Chêne sec présentant des écorces décollées Les résultats de ce suivi nous indiquent (pour les 5 chauves-souris équipées d’émetteurs) l’utilisation par catégorie de diamètres d’un tiers de gros bois et de deux tiers de bois moyens. La barbastelle gite très souvent derrière des écorces décollées. De ce fait, la taille de l’arbre compte peu pour la ressource en arbre gite. Par contre, les Murins de Bechstein et de Natterer utilisent quant à eux des arbres de grosse section. En effet, gitant dans des cavités formées par des trous de pics ou des blessures, seuls les arbres de plus gros volume vont pouvoir fournir des cavités plus propices à la parturition des Chiroptères. Les descriptions des milieux environnants aux arbres gites nous montrent également la présence de l’eau à proximité des arbres gîtes ; on peut également rajouter que l’Oreillard roux et le Murin de Natterer ont été capturés au dessus du ruisseau de la Fenderie. De plus, si l’on compare l’utilisation de l’espace par l’Oreillard roux, son territoire de chasse se limite à proximité immédiate de ses arbres gites (éloignés de pas plus de 300m) alors que sa capture au ruisseau est plus éloignée (400/450 m). 13 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 Tous les arbres gîtes sont à proximité ou non loin des lisières internes (chemins, étang). Les gîtes les plus « à l’intérieur de la forêt » sont ceux occupés par les colonies de Barbastelles. A Vibraye, de nombreux arbres morts sur pied sont conservés (privilégiés par les Barbastelles) ainsi qu’une grande quantité de rémanents au sol due aux exploitations (intéressant pour le développement d’un cortège entomologique). Par contre, nous avons peu de gros bois mort au sol. Pour la plupart des arbres gîtes localisés, on constate que les cavités se situent au niveau des troncs des arbres. Un seul arbre n’a pas été localisé avec précision pour la Barbastelle du Carrefour Dauphine, pour d’autres arbres, la cavité n’a pas pu être localisée (hors du champ de vision), nous n’aurons aucune donnée sur les cavités sylvestres de ces arbres gîtes. Les colonies de Chauves-souris sont situées dans les cavités à mi-hauteur dans l’arbre autour de 10 m. Les orientations des gîtes sont multiples, les Chauves-souris ne semblent pas choisir une cavité en fonction de son orientation. Enfin il est à signaler que pour les Chiroptères étudiés dans la présente étude (mise à part les Barbastelles), nous constatons une fidélité particulière pour un arbre gîte. Dans la bibliographie, les Chauves-souris arboricoles utilisent un réseau d’arbres gites. Il est difficile ici d’expliquer cette situation pour une durée d’étude aussi courte. Néanmoins deux hypothèses sont émises : - météorologie très défavorable ayant une conséquence directe sur le succès reproducteur des espèces étudiées, on peut supposer que si la femelle perd son petit, elle a moins besoin de vivre en colonie avec les autres femelles. - disponibilité d’arbres gites favorables aux colonies de mise-bas particulièrement faible en forêt de Vibraye. Cavité (sous le champignon) abritant 21 Murins de Bechstein en sortie de gîté Écorces décollées abritant une colonie de Barbastelles 14 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 3.3. Résultats des suivis télémétriques Les Barbastelles Les femelles allaitantes de Barbastelle ont été équipées à des endroits assez distants dans la forêt de Vibraye (Mare aux Loups et Champ Moreau). L’une a été équipée dès le premier soir alors que pour la deuxième, elle a été équipée à la 6 ème soirée. Ces Barbastelles se sont avérées particulièrement difficiles « à suivre ». En effet, la forêt de Vibraye (comparée à la forêt de Bercé) n’a que très peu de chemins carrossables. Pendant la période d’étude, nous pouvons assurer que ces individus ont chassé en dehors de la forêt. Néanmoins, nous avons pu ramener quelques terrains de chasse de la Barbastelle de la Mare aux Loups (BB/438). Les conclusions que nous pouvons en tirer est qu’elle chasse en lisière forestière. Son terrain de chasse le plus exploité est celui se situant au sud de ses arbres gites à environ 2,5 km (lieudit les Hanneteries). Une lisière forestière à environ 1 km au sud-ouest est également exploitée (lieu-dit les Bordes). Enfin, ses terrains de chasse les plus éloignés se trouvent autour de Semur-en-Vallon où elle chasse en ripisylve de la Longuève et sur la commune de Dollon à 7km au lieu-dit La Poste où elle exploite également une lisière forestière. Nous avons donc pu constater au moins 4 terrains de chasse différents. Cet individu était particulièrement actif, nous pouvons supposer qu’il exploite beaucoup plus de terrains de chasse (Steinhauser, 2002). Son domaine vital représente donc une superficie de 1760 hectares. 15 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 16 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 Le Murin de Bechstein Sur 4 individus de Murin de Bechstein, nous avons eu une seule femelle allaitante. Cette femelle a été capturée lors de la soirée du 27 juin 2012 (quand les conditions météorologiques étaient à nouveau favorables). La veille, nous avions capturé 3 mâles différents. Cette femelle nous a indiqué un seul arbre gîte dans un chêne avec présence d’une colonie de misebas de 21 individus. Cette femelle a essentiellement chassé dans un peuplement mature peu fourni en sous-étage avec beaucoup de bois mort au sol. Son terrain de chasse est distant d’environ 500m de son arbre gîte (la distance extrême étant de 650m). Son domaine vital est donc d’un peu plus de 10 hectares mais son terrain de chasse est beaucoup plus petit (de 3 hectares). Ce domaine se situe en dehors du périmètre Natura 2000. Mise en place de l’émetteur sur la femelle de Murin de Bechstein Le Murin de Natterer Equipée lors de la capture du 26 juin 2012, cette femelle allaitante a été capturée au niveau du ruisseau de la Fenderie et suivie pendant 6 soirées. Nous connaissons parfaitement son terrain de chasse au niveau de la forêt de Vibraye qui se situe autour de ce même ruisseau. La femelle exploite également un terrain de chasse entre son arbre gîte et le lieu-dit « Châteauvert ». La particularité de celle-ci est qu’elle chasse au niveau des trouées ou des clairières dans des parcelles de chênaies très hétérogènes. En effet, l’exploitation de quelques chênes (traitement irrégulier) permet à la lumière de pénétrer et favorise le développement d’une strate herbacée et arbustive. Dans ces secteurs, la repousse en hêtre et chêne dépassait les buissons de ronces. La femelle chassait au niveau des houppiers des arbres dominants. Son domaine vital se trouve quasiment intégralement dans le site Natura 2000 pour une superficie de 8,25 hectares. L’Oreillard roux Equipée également le 26 juin 2012 et capturée au même endroit que la femelle de Murin de Natterer, on peut s’apercevoir que ce ruisseau joue un rôle majeur pour l’abreuvement des individus en début de soirée. En effet, à cet endroit le ruisseau s’élargit et ralentit, formant une sorte de mare. A signaler que nous avons également capturé des mâles de Murin de Bechstein et de Murin d’Alcathoe au même endroit. Malgré ce rôle important détecté dans le territoire des Chiroptères, notre insistance à capturer au même endroit n’aura pas ramené d’autres individus « équipables ». De plus, l’Oreillard roux et le Murin de Naterrer suivis partagent uniquement ce point de convergence de leur domaine vital. Le territoire de chasse de l’Oreillard se situe à proximité immédiate de ses arbres gîtes dans un peuplement lâche mais continu. Elle chasse aussi bien en direct (proies détectées en vol) qu’à l’affût (vol stationnaire papillonnant). Son domaine vital est de 8,42 hectares mais son terrain de chasse est plus restreint d’environ 4 hectares (dont une partie dans le site Natura 2000). 17 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 18 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 4. Analyse 4.1. Les espèces contactées Les captures réalisées nous informent de la présence de 10 espèces. Pour la Pipistrelle de Kuhl et l’Oreillard gris, ces 2 espèces ont été capturées en forêt de Vibraye respectivement le 6 juillet 2011 et le 5 juin 2012. A noter que le Grand Rhinolophe, espèce retenue pour la désignation du Site d’Intérêt Communautaire du massif forestier de Vibraye, n’a pas été capturé. Un inventaire complémentaire avec de l’écoute ultrasonore permettrait de rallonger la liste des espèces connues en forêt de Vibraye : Nom vernaculaire Nom scientifique Liste rouge PDL Murin d’Alcathoe Murin de Natterer Murin de Bechstein Sérotine commune Noctule commune Barbastelle d’Europe Pipistrelle de Kuhl Pipistrelle commune Oreillard roux Oreillard gris Myotis alcathoe Myotis nattereri Myotis bechsteinii Eptesicus serotinus Nyctalus noctula Barbastella barbastellus Pipistrellus kuhlii Pipistrellus pipistrellus Plecotus auritus Plecotus austriacus NA LC DD LC LC DD LC LC DD LC Niveau de priorité PDL 5 5 1 Légende : DD : données insuffisantes, LC : préoccupation mineure, NA : non applicable Nous avons également prospecté le bâti des communes environnantes de la forêt de Vibraye (essentiellement du bâti public) notamment pour rechercher les colonies de mise-bas de l’annexe II de la Directive Habitats dont les espèces vont chasser en forêt (Grand Rhinolophe, Grand Murin et Murin à oreilles échancrées). Aucune découverte majeure n’a été effectuée. Seule une colonie de Grand Murin dans un site privé situé à une dizaine de kilomètres de la forêt de Vibraye a été découverte accueillant une vingtaine de femelles reproductrices. Un effort de prospection reste à effectuer dans cette région de la Sarthe. Colonie de mise-bas de Grand Murin à Conflans-sur-Anille 19 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 Le groupe des Chauves-souris équipés : • Le Murin de Bechstein – Myotis bechsteinii Le Murin de Bechstein est l’espèce forestière typique des forêts feuillues mâtures principalement composées de chênes, dans lesquelles des stades d’évolution naturelle peuvent exister (Barataud, 2006; Barataud et al., 2009; Fitzsimons et al., 2002; Schwaab et al., 2009) . Ces peuplements offrent un nombre élevé de cavités de type trous de pics sur chênes sains sur des groupes de parcelles (Kerth and König, 1999; Kerth and Reckardt, 2003; Kerth et al., 2001a; Kerth et al., 2001b; Tillon, 2012) . Ces boisements présentent également des strates arborées variées où se distinguent des trouées de chablis favorables à la chasse. Le Murin de Bechstein est une espèce glaneuse : il attrape ses proies sur le feuillage des arbres et au-dessus des bois morts debout ou gisants (Barataud et al., 2005a; Barataud et al., 2005b). Cette espèce est très territoriale, ce qui lui procure des avantages face aux compétiteurs (Siemers and Swift, 2006), mais impose un inconvénient majeur pour les colonies : si l’habitat devient défavorable, la colonie est dans l’incapacité de se reporter sur un autre territoire, soit parce qu’il est lui aussi défavorable, soit parce qu’il est déjà occupé par une autre colonie (Kerth and König, 1999). Il supporte donc très mal la fragmentation intra forestière (remplacement de vieux peuplements par de jeunes peuplements) (Greenaway and Hill, 2005; Kerth and Melber, 2009; Petit, 2005). Des modèles de prise en compte en gestion forestière dans des systèmes de production de bois existent aujourd’hui, notamment pour cette espèce (Tillon, 2012). Assez rare, on ne le trouve qu’en forêt, le bassin ligérien constituant un bastion pour l’espèce en France. L’espèce est en raréfaction en Europe alors que son habitat optimal est bien présent (chênaie-hêtraie) (Napal et al., 2009). Des études montrent que pour des colonies de mise-bas d’une vingtaine de femelles, celle-ci ont besoin d’au moins 50 gîtes différents et un domaine vital de 250 hectares (lorsque celui-ci est optimal) (Meschede & Heller, 2003). A Vibraye, nous avons capturé 4 Murins de Bechstein (2 captures sur les 7 pendant l’étude) ce qui est un résultat relativement élevé pour la Sarthe mais avec une seule femelle équipée. Celle-ci nous a indiqué un seul arbre gîte avec la présence de 21 individus. Il s’agit d’une espèce menacée, inscrite à l’Annexe II de la Directive Habitats. La conservation des plus vieux peuplements va donc jouer un rôle crucial pour sa préservation. • La Barbastelle d’Europe – Barbastella barbastellus La Barbastelle est inscrite à l’Annexe II de la Directive Habitat. Elle est considérée comme forestière, tant pour le gîte que pour les terrains de chasse (Hillen et al., 2011; Roué and Barataud, 1999; Sierro, 1999; Vinet and Sané, 2009), la forêt étant la principale productrice de papillons tympanés qui composent l’essentiel de son alimentation (Barataud, 2005; Rydell et al., 1996; Sierro and Arlettaz, 1997; Vaughan, 1997). Néanmoins, nous avons pu démontrer pendant la période de l’étude que celle-ci chassait essentiellement en dehors de la forêt sur des lisières externes. Si elle peut utiliser des bâtiments pour gîter, à Vibraye, nous avons pu montrer qu’elle gîte dans de nombreux gîtes arboricoles différents (écorces décollées, fissures, insertions de fûts) jusqu’au nombre de 6 arbres pour la femelle du Carrefour Dauphine. Les colonies ont généralement besoin de réseaux de cavités, notamment d’arbres morts pour les écorces décollées, présents en nombre important (Hillen et al., 2010; Russo et al., 2004). Cette espèce se raréfie, et son avenir semble dépendre de l’avenir de sa prise en compte par le gestionnaire forestier (Fauvel, 2009; S.F.E.P.M., 2010; Schwaab et al., 2009). 20 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 C’est l’espèce la plus capturée à Vibraye derrière la Pipistrelle commune. De plus, c’est une des espèces les plus capturées en Sarthe en occurrence toujours derrière la Pipistrelle commune. Sur Vibraye, nous avons localisé 2 secteurs de reproduction différents. Au vu des captures réalisées sur ce massif, nous pensons qu’elle est très bien représentée. Femelle allaitante de Barbastelle d’Europe présentant des trous dans l’aile (Ligne des Lindennes) • L’Oreillard roux – Plecotus auritus Cette espèce a un comportement glaneur très marqué, c’est-à-dire qu’elle chasse ses proies à l’intérieur du feuillage, voire « cueille » en vol stationnaire les insectes cachés sur les feuilles des arbres (Anderson and Racey, 1991; Anderson and Racey, 1993; Barataud, 1990; Ekman and De Jong, 1996; Entwistle et al., 1996). L’Oreillard roux gîte dans les arbres de façon très régulière, notamment dans les fissures sur les arbres sains (Pénicaud, 2000; Pénicaud, 2002; Van der Wijden et al., 2002), mais aussi dans les ouvrages d’art ou les bâtiments en forêt (Lemaire and Arthur, 2007), et chasse en forêt. A Vibraye, la femelle capturée nous aura permis de localiser un Merisier sec avec de nombreux trous de pic. L’Oreillard roux serait considéré comme espèce pionnière en forêt, et son absence stigmatiserait des dysfonctionnements de l’ensemble forestier considéré (Tillon, 2008). Quoi qu’il en soit, sa présence nécessite, comme pour d’autres espèces, la mise en place de mesures de conservation à l’échelle du massif forestier, intégrant à la fois les gîtes et les terrains de chasse. • Le Murin de Natterer – Myotis nattereri Cette espèce est typiquement forestière, et utilise la forêt pour gîter et pour s’alimenter (Tillon, 2008). Si les gîtes sont de type fissuricole, surtout sur arbres sains (Kanuch, 2005), les habitats de chasse ne sont pas encore les mieux connus. Toutefois, il semble inféodé aux forêts feuillues naturelles, surtout en système humide (Arlettaz, 1996; Bach et al., 2005; Smith and Racey, 2008). Il ne dédaigne pas pour autant les futaies de chêne, qu’il sait apprécier. Néanmoins, la difficulté de le rencontrer dans les chênaies pourrait venir d’une forme de compétition existante avec le Murin de Bechstein, dont le 21 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 comportement territorial pourrait l’exclure des zones de vieille chênaie (Tillon, à paraître). Comme le Murin de Bechstein, il chasse ses proies principalement dans le feuillage, et a un comportement glaneur (Arlettaz, 1996b; Siemers and Schnitzler, 2000; Siemers and Swift, 2006). Comme l’Oreillard roux et le Murin de Bechstein, la conservation de cette espèce doit se raisonner à l’échelle du massif forestier pour montrer suffisamment d’efficacité, tant en intégrant les habitats de chasse que ses gîtes (Tillon, 2012). Une autre femelle de Murin de Natterer a été capturée sur la fin de la période de radio-pistage au niveau de la Mare au Loup. A ce moment, nous nous focalisions sur la capture de Murin de Bechstein (beaucoup plus exigeant que le Murin de Natterer), c’est pourquoi nous ne l’avons pas équipé. Les autres Chauves-souris capturés : • Le Murin d’Alcathoe – Myotis alcathoe Petite espèce décrite récemment (von Helversen et al., 2001), donc de découverte récente en France (Jourde, 2002; Jourde et al., 2006; Ruedi et al., 2002), le Murin d’Alcathoe est considéré comme l’une des espèces européennes les plus forestières, inféodée aux milieux forestiers et en particulier aux ripisylves et autres habitats forestiers humides (Schwaab et al., 2009; Tillon, 2008). Lors de la description de l’espèce, les biologistes considéraient même que la conservation de cette espèce ne dépendait que de la capacité des aménageurs à maintenir des forêts humides les plus naturelles possibles. Pour mémoire, la localité type sur laquelle vivait la colonie qui a servi à la description de cette espèce (une aulnaie marécageuse en Grèce), a été inondée dernièrement, éliminant cette population (von Helversen et al., 2001). Cet événement illustre bien la nécessité de rester attentif aux politiques d’aménagement du territoire, même sur les sites pourtant connus et reconnus de tous. Si cette espèce chasse en forêt, elle gîte aussi dans des fissures d’arbres, vivants ou morts, parfois en colonies mixtes avec d’autres espèces (de type petits Myotis) (Hervé, 2005; Schwaab et al., 2009; Tillon et al., 2010). Cette espèce relativement rare n’a été capturée qu’une seule fois au niveau du ruisseau de la Fenderie. Au regard de nos connaissances sur l’écologie de cette espèce, on peut donc considérer qu’il doit exister une ou plusieurs colonies dans boisements évolués de fonds de vallons. Une vigilance doit donc être apportée pour la préservation des boisements humides. • La Noctule commune – Nyctalus noctula Cette espèce sélectionne des arbres de hauts jets, et gîte dans des cavités de type trous de pics dans des arbres sains, hauts dans l’arbre (Boonman, 2000; Giosa and Fombonnat, 2002; Ruczynski and Bogdanowicz, 2005). Nous avons capturé un mâle de Noctule commune durant cette étude. • La Pipistrelle commune - Pipistrellus pipistrellus Cette espèce de lisière utilise principalement les linéaires, les clairières, mais peut aussi chasser en sous bois (Maier, 1992; Rydell et al., 1994; Sattler et al., 2007; Schwaab et al., 2009; Verboom and Huitema, 1997). Cette espèce opportuniste est présente, parfois de façon très importante, dans tous les milieux forestiers. Dans cette étude, elle a été capturée très régulièrement (représentant la moitié des individus capturés). • La Sérotine commune – Eptesicus serotinus La Sérotine commune est une espèce typique des lisières forestières, chassant en particulier sur les bandes enherbées et sur les lisières bien structurées (Catto et al., 1996; Kervyn, 2001; Verboom and Huitema, 1997). La forêt joue donc une part importante pour cette espèce, pour la chasse mais aussi 22 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 pour le gîte. Elle est réputée pour chasser en lisières, au dessus de la canopée, au niveau des prairies et des points d’eau. 5. Recommandations de gestion Cet inventaire n’apporte pas d’éléments nouveaux sur l’écologie des espèces forestières mais permet d’apporter quelques précisions, au niveau local, sur l’utilisation des arbres gîtes et des terrains de chasse forestiers par les espèces étudiées. Les propositions énumérées correspondent à une synthèse des recommandations générales fournies par les biologistes européens et naturalistes français œuvrant à l’étude des chauves-souris forestières. 5.1. Vers un îlot de sénescence Nous Malgré le nombre restreint d’espèces capturées, nous avons pu montrer l’utilisation de différentes espèces de Chiroptères forestiers sur la forêt de Vibraye mais. La saison particulièrement pluvieuse en 2012 et durant la période de radio-pistage ne nous aura pas permis d’avoir les conditions optimales pour la capture des espèces les plus rares (Murin de Bechstein, Noctule de Leisler). Cependant, nous sommes surpris de voir l’utilisation d’aussi peu d’arbres gites pour les individus suivis. Nous préconisons donc l’instauration d’une surface d’une trentaine d’hectares en zone de sénescence pouvant évoluer naturellement vers un vieux stade de peuplement afin de faciliter les ressources en cavités arboricoles pour les espèces. Ainsi cette zone conservée qui pourrait être située dans le périmètre Natura 2000 permettrait de conserver une population stable pour les parcelles environnantes. Cette demande apparaît comme la seule réellement compatible et cohérente avec les enjeux de conservation des espèces découvertes dans ce secteur dont le Murin de Bechstein est considérée par les biologistes et naturalistes européens comme typiques des forêts anciennes. Les mesures suivantes correspondent à des recommandations importantes à mettre en place dans les parcelles forestières de la forêt de Vibraye, afin de conserver une ambiance favorable au peuplement des Chiroptères forestiers. 5.2. Mesures de gestion courante • Conservation d’arbres sénescents et de bois mort au sol Cette mesure vise à favoriser le cortège entomologique associé au bois mort ou aux arbres sénescents de tout diamètre. On peut notamment laisser le houppier au sol quand le fût a été exploité. Les chablis des arbres morts pourront également être laissés sur place. La conservation d’arbres secs, environ 5 à l’hectare, favorisera le développement de l’entomofaune épigée du sol ce que recherche notamment le Grand Murin. 23 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 Exemple de bois mort laissé au sol • Conservation des arbres à cavités Il est maintenant reconnu que les espèces arboricoles changent de gîte très régulièrement en utilisant un îlot d’arbres gîtes important sur quelques hectares (Murin de Bechstein, Barbastelle). Au cours des opérations de martelage destinées au recrutement et aux coupes d’éclaircies, il faudrait maintenir un réseau de gîtes sur deux niveaux dans le but d’offrir durablement de nombreux gîtes potentiels par hectare au sein des parcelles. Cela peut être réparti sur une douzaine d’arbres. Ces gîtes potentiels doivent reprendre tous les types possibles d’accueil des Chiroptères (fissures, blessures, trous de pics et écorces décollées). On peut également sélectionner des arbres à cavités potentielles (traces de blessures, arbre dépérissant,…) dans le but de remplacer les arbres actuels pouvant accueillir les Chiroptères. Le peuplement des pics de la forêt de Vibraye joue un rôle important dans la constitution de gîtes potentiels à Chiroptères. La conservation d’arbres sénescents, de vieux arbres et de bois mort au sol, ainsi que la préservation des nids et la protection de ces oiseaux lors des opérations de coupe, contribueront à conserver l’intérêt des boisements pour les Chiroptères forestiers. • Installation de gîtes artificiels Pour pallier le manque de disponibilité en cavités arboricoles, nous proposons l’installation d’une trentaine de gites artificiels de même caractéristique qu’un gite dans un arbre. En effet, il est reconnu que les espèces utilisent très volontiers ces gites de substitution quand ceux des arbres viennent à manquer. • Favoriser une hétérogénéité de végétation Une stratification complexe et variée de la végétation favorisera le peuplement chiroptérologique. C’est surtout la densité de végétation en strate arbustive qui va être importante pour les espèces glaneuses et particulièrement pour les espèces de « forêts mâtures » comme le Murin de Bechstein. Néanmoins, la disponibilité en arbres gîtes dépend de zones de trouées où les espèces peuvent également chasser. Il ne faut pas oublier que le Grand Murin va privilégier des zones dégagées pour rechercher les Coléoptères de la litière. Ainsi, un recouvrement de 25% de la strate arbustive paraît être un bon compromis pour le maintien d’une population de Chiroptères variés. On privilégiera un cortège végétal varié en sous-strate d’espèces spontanées (Charme, Tilleul, Alisier, Merisier,…) permettant une diversité entomologique. 24 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 • Conserver un réseau de mares ouvertes Les mares forestières jouent un rôle essentiel pour l’attractivité des Chauves-souris. Leur réhabilitation systématique est recommandée. Leur entretien pourrait se faire tous les 5 à 10 ans par un curage partiel. Il faut également veiller à laisser un accès en pente douce pour les Amphibiens. • Entretien des bermes et talus Ces secteurs de transition sont des zones de chasse très importantes pour certaines espèces comme la Barbastelle. La gestion conservatoire consiste à laisser une berme enherbée avec entretien par fauche tardive. Afin d’instaurer une rotation dans la fauche (pour éviter de détruire tout le cortège entomologique), un calendrier de fauchage pourrait être mis en place. • Conserver des habitats annexes On retrouve en forêt de Vibraye des zones humides. Ces zones révèlent un caractère primordial pour la conservation des Chiroptères car elles offrent des habitats où les ressources alimentaires sont conséquentes. Les habitats concernés sont les ripisylves ou les mégaphorbiaies, très favorables pour le Murin d’Alcathoe. Quelles que soient les décisions du gestionnaire, il est important de bien considérer le rôle des vieilles futaies, vraisemblablement cruciales pour le maintien des espèces les plus sensibles. Si des études doivent avoir lieu pour être complémentaires à l’analyse proposée ici, le principe de précaution doit prévaloir dans un premier temps pour le maintien des vieux peuplements et des corridors boisés les reliant. 25 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 6. Conclusion Avec 10 espèces inventoriées par capture sur la forêt de Vibraye, ce massif est d’une importance majeure pour la conservation des Chiroptères forestiers en Pays de la Loire. Deux espèces forestières sont inscrites à l’annexe II de la Directive Habitats : le Murin de Bechstein et la Barbastelle d’Europe et deux autres sont considérées comme patrimoniales à l’échelon régional : l’Oreillard roux et le Murin d’Alcathoe. Pour le Murin de Bechstein et le Murin d’Alcathoe, ces deux espèces sont considérées de « forêt mâture » en raison de leur choix pour les gîtes et les terrains de chasse. D’autres espèces forestières ont été capturées comme la Noctule commune ou encore le Murin de Natterer. Nous nous sommes focalisés sur les espèces forestières gitant dans les cavités arboricoles. Ainsi des femelles allaitantes de Murin de Bechstein, de Murin de Natterer, de Barbastelle d’Europe et d’Oreillard roux ont été suivies sur une période de 10 nuits avec un suivi télémétrique nocturne et une recherche diurne des arbres gîtes. Le traitement en futaie irrégulière (gestion Pro Sylva) permet de maintenir une couverture boisée sur la totalité du massif de plus de 2000 hectares. Néanmoins, les arbres sont exploités régulièrement et on assiste à une faible ressource en cavités arboricoles au sein du massif. De par la présence de ces nombreux Chiroptères forestiers dont le Murin de Bechstein, nous proposons l’instauration d’une surface en zone de sénescence dans le site Natura 2000 qui pourrait atteindre 30 hectares. Cette mesure apparaît comme la plus cohérente pour le maintien d’une diversité de chiroptères forestiers avec les espèces à enjeu. 26 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 7. Bibliographie Aldrige H., Brigham R. 2008. Load carrying and maneuverability in an insectivorous bat: a test of the 5% “rule” of radio-telemetry. Journal of Mammalogy, 69 : 379-382. Anderson ME, Racey PA. 1991. Feeding behaviour of captive brown long-eared bats, Plecotus auritus. Anim Behav, 42 : 489-493. Anderson ME, Racey PA. 1993. Discimination between fluttering and non-fluttering moths by brown long-eared bats, Plecotus auritus. Anim Behav, 46 : 1151-1155. Arlettaz R. 1996. Foraging behaviour of the gleaning bat Myotis nattereri (Chiroptera, Vespertilionidae) in the Swiss Alps. Mammalia, 60 (2) : 181-186. Arthur L, Lemaire M. 2009. Les chauves-souris de France, Belgique, Luxembourg et Suisse. Biotope, Mèze (Collection Parthénope) ; Muséum national d'Histoire naturelle, Paris, 544 p. Bach L, Limpens HJGA, Simon M. Active assessment of the occurrence and distribution of natterer's bats (Myotis nattereri) using bat detectors and other survey methods (poster). In: Barataud Mec, editor; 2005 21-25.08.2002; Forêt de Tronçais - Allier (France). Le Rhinolophe. p 138. Barataud M. 1990. Eléments sur le comportement alimentaire des Oreillards brun et gris Plecotus auritus (Linnaeus, 1758) et Plecotus austriacus (Fischer, 1829). Le Rhinolophe, 7 : 3-10. Barataud M. Relationship of Barbastella barbastellus (Schreber, 1774) sonar with its habitat and prey. In: Barataud Mec, editor; 2005 21-25.08.2002; Forêt de Tronçais - Allier (France). Le Rhinolophe : 87-100. Barataud M. 2006. Le dossier : Utilisation de l'habitat et des ressources trophiques par le Murin de Bechstein Myotis bechsteinii Kuhl, 1817 (analyse bibliographique). L'Envol des chiros, 9 : 7-14. Barataud M, Grandemange F, Duranel A, Lugon A. 2009. Etude d'une colonie de mise-bas de Myotis bechsteinii Kuhl, 1817 - Sélection des gîtes et des habitats de chasse, régime alimentaire et implications dans la gestion de l'habitat forestier. Le Rhinolophe, 18 : 83-112. Barataud M, Grandmange F, Duranel A, Lugon A. 2005a. Etude d'une colonie de mise-bas de Myotis bechsteinii Kuhl, 1817 - Sélection des gîtes et des habitats de chasse, régime alimentaire, implications dans la gestion de l'habitat forestier. Vallégeas. 34p. Barataud M, Grandmange F, Duranel A, Lugon A. 2005b. Habitats de chasse du Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii Kuhl 1817) en Limousin : Effet positif d'une tempête sur la structure du milieu forestier ? In: Tillon L, editor; 2007; Bergerie Nationale de Rambouillet (78). Tillon, L. p 86. Boonman M. 2000. Roost selection by noctules (Nyctalus noctula) and Daubenton's bats (Myotis daubentonii). Journal of Zoology, 251 : 385-389. Catto CMC, Hutson AM, Racey PA, Stephenson PJ. 1996. Foraging behaviour and habitat use of the serotine bat (Eptesicus serotinus) in southern England. Journal of Zoology, 238 : 623-633. CRPF 2002. DOCOB Zone Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (FR 5200648). Dietz C, Von Helversen O, Nill D. 2009. L’encyclopédie des chauves-souris d’Europe et d’Afrique du Nord. Delachaux et Niestlé, 400 p. Ekman M, De Jong J. 1996. Local patterns of distribution and resource utilization of four bat species (Myotis brandti, Eptesicus nilssoni, Plecotus auritus and Pipistrellus pipistrellus) in patchy and continuous environments. Journal of Zoology, 238 : 571-580. Entwistle AC, Racey PA, Speakman JR. 1996. Habitat exploitation by a gleaning bat, Plecotus auritus. Phil Trans R Soc Lond, 351 : 921-931. Fauvel B. 2009. Influence de l'exploitation forestière sur les chauves-souris. Premiers résultats en forêt domaniale du Temple (Aube). Naturale, 3 : 77-85. 27 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 Fitzsimons P, Hill D, Greenaway F. 2002. Patterns of habitat use by female Bechstein's bats (Myotis bechsteinii) from a maternity colony in a British woodland. School of Biological Sciences, University of Sussex. 21 p. Giosa P, Fombonnat J. 2002. Quelques données sur les gîtes arboricoles en forêt de Tronçais (Allier). Symbioses, 6 : 5-6. Greenaway F, Hill D. 2005. Woodland management advice for Bechstein's bat and barbastelle bat. Peterborough: English Nature. Report nr Number 658. 30p. Hervé C. 2005. Le Murin d'Alcathoe (Myotis alcathoe) en Champagne-Ardenne : premiers éléments. Naturale, 0 : 19-22. Hillen J, Kaster T, Pahle J, Kiefer A, Elle O, Griebeler EM, Veith M. 2011. Sex-specific habitat selection in an edge habitat specialist, the western barbastelle bat. Ann Zool Fennici, 48 : 180-190. Hillen J, Kiefer A, Veith M. 2010. Interannual fidelity to roosting habitat and flight paths by female western barbastelle bats. Acta Chiropterologica, 12 (1) : 187-195. Jourde P. 2002. Une nouvelle espèce en France ! L'Envol des chiros, 5 : 1-2. Jourde P, Roué SY, S.F.E.P.M. GC. 2006. Murin d'Alcathoe Myotis alcathoe - synthèse française. Rochefort: S.F.E.P.M. Kanuch P. 2005. Roosting and population ecology of three syntopic tree-dwelling bat species ( Myotis nattereri, M. daubentonii and Nyctalus noctula). Biologia, 60 (5) : 579-587. Kerth G, König B. 1999. Fission, Fusion and nonrandom associations in female Bechstein's bats (Myotis bechsteinii). Behaviour, 136 : 1187-1202. Kerth G, Melber M. 2009. Species-specific barrier effects of a motorway on the habitat use of two threatened forest-living bat species. Biological Conservation. 142 : 270-279. Kerth G, Reckardt K. 2003. Information transfer about roosts in female Bechstein's bats: an experimental field study. Proceedings of the Royal Society of London, 270 : 511-515. Kerth G, Wagner M, König B. 2001a. Roosting together, foraging apart: information transfert about food in unlikely to explain sociality in female Bechstein's bats (Myotis bechsteinii). Behav Ecol Sociobiol, 50 : 283-291. Kerth G, Weissmann K, König B. 2001b. Day roost selection in female Bechstein's bats ( Myotis bechsteinii): a field experiment to determine the influence of roost temperature. Oecologia, 126 : 1-9. Kervyn T. 2001. Ecologie et éthologie de la Sérotine commune (Eptesicus serotinus) : perspectives en vue de la conservation des chauves-souris. L'Envol des chiros, 4 : 11-12. Lemaire M, Arthur L. 2007. Relations entre les ponts et les chauves-souris dans le département du Cher - Quel suivi pour quel efficacité ? Symbioses, 16 : 21-25. Maier C. 1992. Activity patterns of pipistrelle bats (Pipistrellus pipistrellus) in Oxfordshire. Journal of Zoology, 228 : 69-80. Meschede A, Heller K-G. 2003. Ecologie et protection des chauves-souris en milieu forestier. Le Rhinolophe, 16 : 248 p. Napal M, Garin I, Goiti U, Salsamendi E, Aihartza J. 2009. Selection of maternity roosts by Myotis bechsteinii (Kuhl, 1817) in the southwestern Iberian Peninsula. Acta Chiropterologica, 11 (2) : 425-433. Pénicaud P. 2000. Chauves-souris arboricoles en Bretagne (France): typologie de 60 arbres-gîtes et éléments de l'écologie des espèces observées. Le Rhinolophe, 14 : 37-68. Pénicaud P. 2002. Les fissures étroites, des gîtes attractifs pour les chauves-souris arboricoles : résultats de sept années de prospection en Bretagne. Symbioses, 6 : 17-22. Petit E. 2005. Colonisation et dispersion chez le Murin de Bechstein : Sensibilité à la fragmentation du milieu forestier. In: Tillon L, editor; 2007; Bergerie Nationale de Rambouillet (78). Tillon, L. p 8791. 28 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 Roué SY, Barataud MC. 1999. Habitats et activité de chasse des chiroptères menacés en Europe : synthèse des connaissances actuelles en vue d'une gestion conservatrice. Le Rhinolophe, Vol. Spéc. 2 : 1-136. Ruczynski I, Bogdanowicz W. 2005. Roost cavity selection by Nyctalus noctula and N. leisleri (Vespertilionidae, Chiroptera) in Bialowieza Primeval Forest, Eastern Poland. Journal of Mammalogy, 86 (5) : 921-930. Ruedi M, Jourde P, Giosa P, Barataud M, Roue SY. 2002. DNA reveals the existence of Myotis alcathoe in France (Chiroptera: Vespertilionidae). Revue Suisse de Zoologie, 109 (3) : 643-652. Russo D, Cistrone L, Jones G, Mazzoleni S. 2004. Roost selection by barbastelle bats (Barbastella barbastellus, Chiroptera: Vespertilionidae) in beech woodlands of central Italy: consequences for conservation. Biological Conservation, 117 (1) : 73-81. Rydell J, Bushby A, Cosgrove CC, Racey PA. 1994. Habitat use by bats along rivers in North East Scotland. Folia Zoologica, 43 (4) : 417-424. Rydell J, Natuschke G, Theiler A, Zingg PE. 1996. Food habits of the barbastelle bat Barbastella barbastellus. Ecography, 19 : 62-66. S.F.E.P.M. GCN. 2010. Effectifs et état de conservation des Chiroptères de l'annexe II de la Directive Habitats-Faune-Flore en France métropolitaine - Bilan 2004. Symbioses, 25 : 47-58. Sattler T, Bontadina F, Hirzel AH, Arlettaz R. 2007. Ecological niche modelling of two cryptic bat species calls for a reassessment of their conservation status. Journal of Applied Ecology, 1-12. Schwaab F, Knochel A, Jouan D, (coord). 2009. Connaître et protéger les Chauves-souris de Lorraine. Ciconia, 33 (N° spécial), 562p. Siemers BM, Schnitzler H-U. 2000. Natterer's bat (Myotis nattereri Kuhl, 1818) hawks for prey close to vegetation using echolocation signals of very broad bandwidth. Behavioral Ecology and Sociobiology, 47 : 400-412. Siemers BM, Stilz P, Schnitzler H-U. 2001. The acoustic advantage of hunting at low heights above water: behavioural experiments on the European 'trawling' bats Myotis capaccinii, M. dasycneme and M. daubentonii. The Journal of Experimental Biology, 204 : 3843-3854. Siemers BM, Swift SM. 2006. Differences in sensory ecology contribute to resource partitioning in the bats Myotis bechsteinii and Myotis nattereri (Chiroptera: Vespertilionidae). Behav Ecol Sociobiol, 59 : 373-380. Sierro A. 1999. Habitat selection by barbastelle bat (Barbastella barbastellus) in the Swiss Alps (Valais). Journal of Zoology, 248 : 429-432. Sierro A, Arlettaz R. 1997. Barbastelle bats (Barbastella spp.) specialize in the predation of moths: implications for foraging tactics and conservation. Acta Oecologica, 18 (2) : 91-106. Smith PG, Racey PA. 2008. Natterer's bats prefer foraging in broad-leaved woodlands and river corridors. Journal of Zoology, 275 : 314-322. Steinhauser D. 2002. Untersuchungen zur Ökologie des Mopsfledermaus, Barbastella barbastellus und der Bechsteinflerdermaus, Myotis bechsteinii im Sünden des Landes Brandenburg. Schriftenr. Landshaftspf. Naturschutz, 71 : 81-98. Tillon L. 2008. Inventorier, étudier ou suivre les chauves-souris en forêt, Conseils de gestion forestière pour leur prise en compte. Synthèse des connaissances. Paris: Office National des Forêts. 88+annexes p. Tillon L. 2012. Prise en compte des chiroptères dans la gestion forestière, de l'étude aux mesures concrètes : un exemple en forêt de plaine. Symbioses, 28 : 1-6. Tillon L, Rouy Q, Vialle S, Dufrêne L. 2010. Bilan des connaissances françaises sur le Murin d'Alcathoe Myotis alcathoe (von Helversen & Heller, 2001). Arvicola, 6p. Van der Wijden B, Verkem S, Lust N, Verhagen R. 2002. L'importance du type de cavité et de la structure forestière pour la sélection de gîtes par des chauves-souris arboricoles. Symbioses, 6 : 11-16. Vaughan N. 1997. The diets of British bats (Chiroptera). Mammal Review, 27(2):77-94. 29 Inventaire Chiroptères – Site Natura 2000 du massif forestier de Vibraye (72) – Année 2012 Verboom B, Huitema H. 1997. The importance of linear landscape elements for the pipistrelle Pipistrellus pipistrellus and the serotine bat Eptesicus serotinus. Landscape Ecology, 12 (2) : 117-125. Vinet O, Sané F. 2009. Radiopistage de la Barbastelle (Barbastella barbastellus) en forêt domaniale de l'Aigoual. Mende: Office National des Forêts & Association Lozérienne pour l'Etude et la Protection de l'Environnement. 43p. Von Helversen O, Heller K-G, Mayer F, Nemeth A, Volleth M, Gombköto P. 2001. Cryptic mammalian species: a new species of whiskered bat (Myotis alcathoe n. sp.) in Europe. Naturwissenschaften, 88 : 217-223. 30