Vanessa Guignery, ed., (Re-)Mapping London. Visions of the

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Vanessa Guignery, ed., (Re-)Mapping London. Visions of the
Vanessa Guignery, ed., (Re-)Mapping London. Visions of the Metropolis in the
Contemporary Novel in English. Paris : Éditions Publibook Université, 2008. 252p.
Cet ouvrage propose de s’intéresser aux représentations et écritures de Londres dans le roman
contemporain de langue anglaise. Le corpus comprend les romans contemporains publiés en GrandeBretagne et dans les ex-pays du Commonwealth (« Nouvelles Littératures ») des années 1950 à nos
jours. Deux grands axes sont envisagés : d’une part, la capitale britannique vue par les Britanniques
Londoniens de souche, d’autre part, le nouveau Londres multiculturel tel qu’il est perçu par des
auteurs exilés ou ayant émigré en Grande-Bretagne (Indiens, Caribéens, Pakistanais…), ou bien par
des citoyens britanniques issus d’une immigration plus ou moins récente (première ou deuxième
génération) en provenance des ex-colonies et protectorats britanniques. Les contributions s’intéressent
aux écritures de Londres tant selon une optique verticale historique, comme dans les romans de Peter
Ackroyd par exemple, que sur un plan horizontal géographique, comme chez Ian Sinclair. Dans les
ouvrages analysés dans cette collection, Londres est bien plus qu'une simple toile de fond: la ville
devient un véritable personnage, un lieu de l'esprit que les personnes qui l'observent et l'habitent
construisent subjectivement et différemment.
Dans une perspective nationale, les contributeurs ont analysé l’œuvre d’écrivains britanniques comme
Graham Swift, Ian McEwan, Peter Ackroyd, Jenny Diski, Tibor Fischer ou Jane Rogers, qui
démontrent tous un profond attachement à Londres. V.S. Pritchett et Doris Lessing dont les ouvrages
sont analysés dans le volume s’intéressent au Londres vivant, c’est-à-dire à ses habitants, tandis que
Martin Amis, dans son roman London Fields (1989), s’éloigne de la représentation traditionnelle de
l'Angleterre et Londres pour embrasser une conception plus moderne ou postmoderne marquée par une
opacité sémiotique et un sentiment général de désorientation et de défamiliarisation. Peter Ackroyd,
quant à lui, accorde toujours une place primordiale à la métropole dans ses romans: sa conviction
selon laquelle le présent est le passé revisité explique pourquoi il s’intéresse si souvent aux figures de
continuité, de permanence et de synchronicité à Londres. Le genius loci est également une dimension
essentielle de l’oeuvre de Graham Swift et d’autres romanciers contemporains tels qu'Ian McEwan
qui, dans Saturday (2005), dépeint un seul jour dans la métropole dans le contexte du terrorisme
mondial et de nouvelles formes de conscience, ou Will Self qui, dans Dorian, an Imitation (2002),
présente une vision hyperréaliste et apocalyptique du Londres homosexuel.
Dans la perspective d’une écriture multiculturelle, les auteurs se sont interrogés sur la pertinence du
concept proposé par John McLeod dans Postcolonial London: Rewriting the Metropolis (2004) d’un
Londres postcolonial où le multiculturalisme dynamique se heurte à la persistance de préjugés racistes
mais aussi à l’émergence de fondamentalismes religieux. Ce qui caractérise la littérature postcoloniale
contemporaine est la manière dont les nouveaux Londoniens s'approprient, imaginent et reconstruisent
la ville de façon différente des Londoniens de souche. D'une part, ils souffrent de préjugés, du racisme
ou du nationalisme dans un environnement essentiellement hostile où ils se sentent seuls, ostracisés ou
prisonniers. D'autre part, comme le suggère Salman Rushdie, les immigrés peuvent tenter de rendre
London visible à nouveau en proposant des modes insolites pour redessiner la carte de la métropole
par des contours à la fois physiques et imaginaires. A partir d’exemples littéraires concrets (White
Teeth (2000) de Zadie Smith, The Satanic Verses (1988) de Salman Rushdie, Brick Lane (2003) de
Monica Ali), les contributeurs se sont intéressés aux modes du « cosmopolitanisme vernaculaire »
(McLeod) qui voit la création de nouvelles formes d’expression nées de la rencontre de Londoniens
d’univers différents, mais aussi aux mises en crise du concept d’identité. Plusieurs auteurs se sont
également penchés sur la nécessité pour certains écrivains caribéens comme Sam Selvon, Courttia
Newland ou Caryl Philips de reconsidérer les concepts d’appartenance et de foyer, après qu’un
déplacement géographique ou émotionnel a eu lieu. Les ouvrages analysés dans ce volume révèlent
ainsi qu’au moins deux visions de Londres coexistent, et qu’elles ne sont pas incompatibles mais
complémentaires. D’une part, la métropole est atemporelle, éternelle et mythique, comme Peter
Ackroyd a pu le suggérer dans sa biographie de la capitale. D’autre part, au début du troisième
millénaire, de nouvelles sensibilités politiques, culturelles, économiques, ethniques et architecturales
impliquent un changement perpétuel du visage de Londres. Cette dimension métamorphique et
flexible de la métropole est sans doute ce qui a permis à des écrivains Londoniens nouveaux et plus
anciens d’en redéfinir les contours selon des modes enthousiasmants.
TABLE DES MATIERES
Acknowledgements
Introduction : London observed, by Vanessa Guignery (Paris IV Sorbonne, France)
British Londoners
Madness in the City : Crazy Flâneurs in the writings of Jenny Diski, Tibor Fischer, and Jane
Rogers, by Gerd Bayer (Erlangen, Germany)
Mr Dalloway (Robin Lippincott) and Saturday (Ian McEwan) : Virginia Woolf's legacy of
London, by Monica Girard (Nancy II, France)
A medley of images : (re)presentation of the city in Doris Lessing's London Observed and
V.S. Pritchett's London Perceived, by Paulina Kupisz (Warsaw, Poland)
Will Self's Dorian : "in the stinky inky heart of tentacular London", by Marie-Noëlle Zeender
(Nice Sophia-Antipolis, France)
Graham Swift
From Bermondsey to Brick Lane : the variegated Londons of Graham Swift and Monica Ali,
by Catherine Pesso-Miquel (Lyon II, France)
Shop Owning and Memory Honing in Graham Swift's Fictions of South London : The Sweet
Shop Owner; Last Orders and The Light of Day, by Georges Letissier (Nantes, France)
Revisiting London's monuments : sidelining Graham Swift, Ian McEwan, Martin Amis, by
Claire Larsonneur (Paris VIII, France)
The Light of Day : a day in Graham Swift's London, by Béatrice Berna (Paris IV Sorbonne,
France)
A Conversation with Graham Swift
New Londoners
Urban Palimpsests and (Dis-) Enchanted Flâneurs. Representations of London in Salman
Rushdie's novels, by Daniela Rogobete (Craiova, Romania)
London at the Millennium: Imaginary Constructions of the City in Zadie Smith's White Teeth
and Diran Adebayo's My Once Upon a Time, by Dagmar Dreyer (Göttingen, Germany)
"Just keep on walking in a straight line": allowing for chance in Zadie Smith's overdetermined
London (White Teeth, The Autograph Man and On Beauty), by Laurent Mellet (Bourgogne,
France)
Beyond Postcolonial Culture ? Brit-lit and the inner/outer London city novels of Courttia
Newland, by Anne Fuchs (Nice Sophia-Antipolis, France)
Longing for landscape : new Londoners' sense of belonging and the representation of the city,
by Flaminia Nicora (Bergamo, Italy)
Foreign Home : Caryl Phillips's The Final Passage, by Josiane Ranguin (Paris IV Sorbonne,
France)