Une assurance vie prise tôt coûte moins cher
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Une assurance vie prise tôt coûte moins cher
Étude de cas ASSURANCE Une assurance vie prise tôt coûte moins cher : mythe ou réalité ? Samuel envisage de souscrire une assurance sur la vie de Jacques. Lorsque ce dernier aura atteint la majorité, Samuel pourra lui transférer la propriété de cette assurance vie sans conséquences fiscales1. Il se dit que cela sera un beau cadeau à lui faire. assurance vie permanente de 100 000 $ (sans valeur de rachat)3 serait d’environ 340 $ par année. Le tarif de non-fumeur n’est pas offert à cet âge. Si le couple avait assuré son fils à l’âge de 2 ans, la prime annuelle aurait été seulement de 300 $, soit une économie annuelle de 40 $. Il regrette cependant de ne pas y avoir pensé plus tôt, car il croit que cela aurait coûté moins cher. Il demande à Paul, son conseiller en sécurité financière, quelle serait la prime annuelle d’une assurance vie permanente de 100 000 $. Raymonde remarque cependant qu’ils auraient payé 300 $ de plus pendant dix ans, de 2 ans à 12 ans. Ce 3 000 $ permet de payer le 40 $ de plus pendant 75 ans, et ceci, sans tenir compte des intérêts que ce 3 000 $ aurait pu produire. De son côté, Raymonde n’est pas convaincue qu’une assurance vie permanente est le choix optimal, elle privilégie davantage le REEI et le REEE. Si Jacques décédait prématurément, à moyen terme, après avoir payé les frais funéraires, leurs dépenses diminueraient parce qu’ils n’auraient plus à assumer les dépenses de Jacques. Cela dit, ce n’est pas cette diminution des dépenses qui lui importe le plus, c’est plutôt qu’elle ne veut pas avoir le sentiment que le décès de leur fils les enrichirait. Elle juge bien plus important qu’elle et son conjoint souscrivent suffisamment d’assurance sur leur propre vie afin que leur fils n’ait pas de problèmes financiers s’ils décédaient tous les deux. Elle illustre ses propos en comparant avec leur hypothèque. Le fait qu’ils aient choisi une période d’amortissement de 20 ans plutôt que de 25 ans fait en sorte que leurs paiements mensuels sont plus élevés, mais cela ne veut pas dire qu’à long terme, cela leur coûte plus cher. En supposant que le handicap de Jacques n’influence pas son espérance de vie2, Paul estime que la prime annuelle d’une Après avoir entendu les arguments de Raymonde, Samuel se demande s’il n’aurait pas dû attendre dix ans avant de remplir la proposition d’assurance vie permanente (sans valeur de rachat) de 200 000 $ qu’il vient de compléter pour lui-même. Il demande à Paul quel serait le prix d’une telle assurance, dans dix ans. Celui-ci lui répond que le coût pour un non-fumeur à l’âge de 51 ans est de 2 430 $4, comparativement à 1 320 $ à l’âge de 41 ans. Samuel économiserait donc 1 320 $ pendant dix ans en ne souscrivant pas immédiatement de 1 3 2 Selon le par. 148(8) de la Loi de l’impôt sur le revenu, le prix de disposition pour le cédant est égal au coût de base rajusté de la police. Ce qui est peu probable. 4 DENIS PRESTON CGA, MFA, FRM, PL. FIN., GPC Formateur et consultant en gestion des risques Bachand Lafleur Preston, Groupe conseil inc. Afin de simplifier les calculs. Mais la présence d’une valeur de rachat ne change en rien les conclusions. C’est le prix actuel pour un homme non fumeur de 51 ans. Dans dix ans, le prix sera probablement moindre puisque les prix de l’assurance vie sont à la baisse parce que l’espérance de vie s’accroît. Octobre 2010 • Vol. 18, no 3 11 Étude de cas ASSURANCE l’assurance vie, soit 13 200 $. Il débourserait par la suite 1 110 $ (2 430 $ – 1 320 $) de plus. Le 13 200 $ permettrait de payer les 1 110 $ supplémentaires pendant 11,9 années, sans compter les intérêts. l’analyse des besoins financiers de la famille en cas de décès de Samuel, il manquerait 200 000 $ de liquidités successorales pour que Raymonde et Jacques puissent conserver leur niveau de vie actuel. Les compagnies d’assurance vie ne subventionnent pas les jeunes, elles calculent la prime annuelle en fonction des risques qu’elles assument, en tenant compte du taux de rendement après impôts sur leur placement, du taux de déchéance des contrats, des taxes sur les primes et des frais de chargement. Pour plus de détails, vous pouvez consulter la nouvelle section 6.2, Tarification de l’assurance sur la vie du Module 3 Assurance et gestion des risques de La Collection de l’IQPF, disponible en ligne par le biais de la Solution IQPF. Par contre, dans le cas de Jacques, le besoin n’existe actuellement pas. L’idée de souscrire une assurance vie plus jeune pour économiser ne tient pas. Si ses parents souscrivent une assurance sur la vie de Jacques, ce sera pour protéger son assurabilité. Selon l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes, tous âges confondus, environ 4 % des demandes d’assurance vie sont refusées et un autre 4 % sont acceptées avec surprime. Cela signifie qu’environ 92 % des demandes d’assurance vie sont acceptées sans surprimes. Le fait de souscrire une assurance vie le plus jeune possible n’est pas nécessairement moins dispendieux à long terme. Tout dépend de l’âge de l’assuré à son décès et si l’assurance vie est encore en vigueur, ce qui est loin d’être certain. Dans le cas de Raymonde et Samuel, il faut se demander si Jacques (compte tenu de son handicap) pourra un jour être indépendant et autonome financièrement. Si oui, leur besoin est temporaire. Sinon, deux possibilités s’offrent à eux : Environ 34 % des assurances dites temporaires 100 ans5 sont annulées dans les dix années suivant leur émission6. Ce taux de déchéance est probablement dû au fait que les gens réalisent que dans la plupart des cas, leurs besoins d’assurance vie sont temporaires, le temps que leurs enfants soient devenus autonomes ou que le couple ait accumulé suffisamment d’argent pour prendre sa retraite. 1) souscrire une assurance vie temporaire, le temps d’accumuler suffisamment d’argent pour qu’ils puissent prendre leur retraite et accumuler de l’argent pour Jacques (REEI et autres véhicules financiers) ; Mais Samuel ne doit pas attendre dix ans pour souscrire son assurance vie supplémentaire, car le besoin existe maintenant. Selon 5 6 12 La majorité des temporaires 100 ans sont des assurances permanentes qui sont libérées à 100 ans. Elles demeurent en vigueur sans qu’il soit nécessaire de payer les primes. INSTITUT CANADIEN DES ACTUAIRES, Expérience de déchéance des polices d’assurance temporaire 100 ans, novembre 2007. Après dix ans, le taux de déchéance annuel est d’environ 1 %. Magazine La Cible 2) souscrire une assurance vie permanente. Ce sont donc les besoins actuels qui devraient dicter si on souscrit ou non une assurance ; Raymonde et Samuel ne doivent pas souscrire un contrat d’assurance vie pour Jacques seulement parce que les primes annuelles sont actuellement moins élevées.