Georg SIMMEL

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Georg SIMMEL
Georg SIMMEL
Les pauvres
Sommaire
Introduction ............................................................................................. 3
I) L'assistance envers les pauvres .......................................................... 4
II) L'environnement, cause direct de la définition de la pauvreté …....... 5
III) Comparaison contemporaine de la pensée de Simmel ….................. 7
Conclusion ............................................................................................... 9
Webographie / Bibliographie …................................................................ 11
Introduction
Nous allons vous présenter l'œuvre de Georg Simmel, Les pauvres. Cette œuvre est parue en
1907. Tout d'abord je vais commencer par vous parler de Georg Simmel. Georg Simmel est né le
1er mars 1858 en Allemagne. Il décédera le 28 septembre 1918 à Strasbourg. C'est un sociologue,
mais aussi un philosophe. Durant cette période l'Allemagne est sous le gouvernement de Bismarck,
et l'Allemagne va être un des premiers pays à établir des lois sociales au niveau de l'assistance (par
exemple l'assurance sociale obligatoire).
Georg Simmel avait entrepris une sociologie plurielle. Il n'avait pas un thème de recherches
prédéfinies, il est marqué par son originalité et sa multitude de sujet abordés et étudiés. De la mode,
en passant par la pauvreté, puis la femme ou bien la secte. On dira qu'il a pratiqué
l'interdisciplinarité. Cependant un ouvrage va être élevé au rang de son chef d'œuvre : la
philosophie de l'argent.
Georg Simmel est considéré, avec Max Weber comme un des auteurs emblématiques de la
sociologie allemande classique. Tous deux suivent une sociologie de l'action. Alain Touraine
définira la sociologie de l'action comme le début d'une réelle appropriation de la sociologie comme
une science unique et non empreinte et dépendantes d'autres sciences humaines.
Georg Simmel connu la célébrité de par son vivant, cependant après sa mort au moment de la
seconde guerre mondiale, son nom n'était plus évoqué dans la sociologie. Cette éclipse dura une
vingtaine d'année. La cause de ce recul n'est autre que sa sociologie de l'action qui n'était
absolument pas en concordance avec des idées politiques et idéologiques empreintes du neomarxisme et du structuralisme en France. On parlera de néo-marxiste pour une certaine relecture de
l'œuvre de Karl Marx, et de structuralisme comme un courant des sciences humaines qui évoque
une réalité sociale comme un ensemble formel de relation. Ce recul est à l'origine d'une traduction
très tardive de son œuvre, en effet elle fut traduite de l'allemand au français uniquement 80 ans
après sa première parution.
Dans le livre que nous avons étudié, il y a une introduction écrite par deux autres sociologues :
Serge Paugam et Franz Schultheis.
Nous avons abordé cette œuvre en développant une analyse en trois temps. Nous avons trouvé
judicieux de commencer par évoquer l’assistance envers les pauvres, car c’est la ligne directive de
son œuvre. Puis nous nous sommes dirigés sur une deuxième partie reliée à l’assistance,
l’environnement comme cause directe de la pauvreté. Pour finir, nous avons souhaité boucler notre
analyse sur une ouverture aux enquêtes d’autres sociologues. Notre dernière partie s’intitule
Comparaison contemporaine de la pensée de Simmel.
PROBLEMATIQUE : Dans quelle mesure l'analyse de l'assistance envers les pauvres dévoile-telle une définition de la pauvreté ?
I/ L’assistance envers les pauvres
Dans cette partie nous étudierons un point majeur du l'ouvrage de Simmel qui est l'assistance
qu'effectue l'ensemble de la société envers les pauvres. La société est un immense tissu de liens
sociaux qui créer une unité que l'on appelle société. L'assistance est une forme de solidarité que l'on
appelle organique. C'est à dire que chaque individu est dépendant des autres. Comme le dit Simmel
« L'assistance aux pauvres a sa raison d'être dans un lien organique entre éléments »
Nous verrons donc dans un premier temps les trois principaux objectifs de l'assistance, puis nous
comparerons le don moral au don juridique.
Selon Simmel l'assistance a trois principaux objectifs. Dans un premier dans elle a pour objectif
de « supprimer les dangers et les pertes représentés par les pauvres vis-à-vis du bien de la
communauté ». C'est pour ça que dans différents pays, l'obligation d'assistance à un pauvre n'est pas
le droit de ce dernier mais celui du citoyen en payant des impôts par exemple. C'est le cas en
Angleterre. L'assistance est alors dite conservatrice, elle a comme objectif de maintenir ce que l'on
appelle le « statu quo social ». C'est à dire maintenir la même situation social et non pas de sortir les
pauvres de la pauvreté.
Le deuxième objectif est le fait qu'elle satisfait davantage le donateur que le receveur. L'assistance
est accordée à une partie de la population à travers l'intervention de la société dans son ensemble.
Elle est donc effectuée dans l'intérêt de la majorité qui est ici la collectivité. Simmel relève plusieurs
exemples de ce fait, à commencer par les gestes d'assistance effectués dans une famille. En effet
cela n'est pas fait uniquement pour le bien fait de la personne qui reçoit l'assistance mais
principalement pour éviter que la réputation familiale ne soit entachée par la précarité de l'un de ses
membres. Sous un regard plus large, pour une nation l'assistance a pour intérêt de rendre les
receveurs plus productif, mais aussi d'éviter les risques de dégénérescence qui entraîneraient
différents moyens violent pour s'enrichir. Selon Simmel »la collectivité sociale récupère
indirectement les fruits de sa donation.
Elle est pour finir personnelle, contrairement à l'assurance sociale qui se doit de couvrir tous les
individus, l'assistance concerne qu'une maigre partie de la population.
L'assistance envers les pauvres se fait sous différentes manières. On parle de don morale et don
juridique. Il faut avant tout savoir que le pauvre est confronté à la société, c'est alors à elle qu'il
demande l'assistance. Simmel fait la différence entre le don juridique et le don morale. Le don
juridique serait imposé par l'état à l'ensemble de la communauté par des textes de lois. Les individus
serait alors obligé de donner sous peine de sanction dû à une transgression de la loi.
Le don moral quant à lui est relatif au droit de recevoir l'assistance. Selon Simmel c'est un droit tout
aussi important que le droit du travail. Ce droit de recevoir l'assistance concède quelques
particularités. En premier, même si ce droit est très important, le pauvre ne peut pas le réclamer
contrairement aux autres droits. Mais à partir du moment où le premier don a été effectué, Simmel
parle de « droit acquis ». Le donateur se doit alors de continuer à effectuer ses dons. Simmel
explique cela par des contraintes psychologiques.
Selon Simmel, L'assistance aux pauvres a trois objectifs. La première étant de supprimer les
dommages effectués par les pauvres, envers la société. On parle alors de faire perdurer une même
situation sociale. Ensuite l'assistance vise à avantager davantage le receveur que le donateur. Et
pour finir elle est personnelle et ne concerne qu'une certaine partie de la population.
L'assistance s'observe également sous deux formes. Le don moral qui dépend seulement de droit
moraux, et le droit juridique qui lui dépend des textes de loi.
II/ L’environnement, cause directe de la définition de la pauvreté.
Ainsi, nous verrons à travers cette partie en quoi l’environnement du pauvre peut en quelque sorte
définir la notion de pauvre mais surtout de pauvreté à travers différentes institutions tels que la
famille, l’Etat, les syndicats...
Dans un premier temps, nous pouvons nous consacrer à une institution très particulière, la
famille. Nous pouvons donc voir à travers l’analyse de Simmel que la famille du pauvre joue un
rôle essentiel. En effet, Simmel analyse sociologiquement le don que peuvent faire les membres
d’une même famille à un de ses membres les plus pauvres. En effet, il explique pages 48-49 que
l’assistance faite par la famille peut dans certains cas être considérée comme personnelle.
Effectivement, la famille n’aide pas seulement le membre pauvre parce que cela lui fait plaisir mais
elle le fait pour s’avantager soi-même. En effet, l’apparence et le jugement des autres (voisins,
villageois…) fait effet sur ce don. La famille assiste le pauvre pour ne pas se sentir « gênée et que
sa réputation soit souillée à cause de la pauvreté d’un de ses membres ».
On peut par ailleurs trouver se résonnement surprenant à un autre niveau d’institution.
En effet, Simmel fait par la suite une comparaison de ce don en le modelant sur l’assistance
fournie par les syndicats britanniques. Les syndicats n’aident pas le pauvre pour alléger sa situation
personnelle mais pour empêcher le chômeur d’aller travailler pour un salaire plus bas ; ce qui
reconditionnerait le niveau des salaires dans sa globalité. Il cite donc à la page 49 de son livre : « le
but de l’assistance est précisément de mitiger certaines manifestations extrêmes de différenciation
sociale, afin que la structure sociale puisse continuer à se fonder sur cette différenciation ».
Après avoir vu en quoi ces différentes institutions qui environnent le pauvre ont des conséquences
sur le don et l’assistance, nous verrons en quoi l’environnement économique, social ou culturel
conduit à une définition de la pauvreté.
Effectivement, dans un second temps Simmel, fait, sur un aspect diffèrent (page 81) une
référence à un domaine sociologique dans lequel il s’est déjà illustré : la mode et les vêtements. Il
écrit « toute classe suffisamment élevée s’assure que ses membres dépensent un minimum sur leur
vêtements ; (elle) établit un certain standard d’habillement décent ; et celui qui n’atteint pas ce
standard n’appartiendra plus à cette classe ». Il analyse donc sociologiquement l’effet du groupe
sur l’individu. Il dit que l’appartenance vestimentaire engendre ou non l’acceptation dans un
groupe, par exemple si une personne s’habille « trop bien » ou « pas assez bien » par rapport au
reste du groupe elle en est exclue. Ainsi le groupe ne permet pas « la liberté de l’individu ». Il fait
donc un lien entre la pauvreté et l’exclusion sociale. En effet, le pauvre est exclu de ce système
d’appartenance des classes « vestimentaires ».
En outre, à la fin de son livre, Simmel donne (page 91) une description plus particulière de
la pauvreté et du pauvre. Il appuie cette définition notamment à travers des arguments socioéconomiques. Il cite pour commencer : « Est pauvre celui dont les moyens ne suffisent pas à
atteindre ses fins » De part cette affirmation, l’auteur propose donc une définition relative et
subjective de ce qu’est la pauvreté. Par conséquent on n’est pas pauvre selon Simmel si l’on vit en
dessous d’une certaine somme donnée mais on est pauvre lorsque l’on n’arrive pas à parvenir à ses
fins, une personne avec un revenu moyen peut donc se considérée comme pauvre. Un pauvre peut
donc être socialement aisé. Il peut même arriver dans certains cas que la pauvreté ne mérite pas
assistance.
La pauvreté dépend donc de l’environnement dans lequel se trouve le/les pauvre(s).
Effectivement, à titre comparatif aujourd’hui, un pauvre en France n’est pas le même qu’un pauvre
en Somalie. L’environnement joue donc un rôle influent dans cette vision du pauvre. Cet exemple
peut se traduire également à échelle plus réduite si on prend le cas d’une ville. Un pauvre à Neuilly
sur Seine ne sera pas le même qu’à Marseille.
Enfin, d’autres facteurs environnementaux peuvent modifier la donne. En effet, L’auteur
prend l’exemple où dans une ville l’arrivée d’une personne particulièrement riche viendrait remettre
en cause la structure socio-économique de la ville. En effet, tous les habitants prendront comme
modèle le « nouveau riche » en se considéreront plus pauvres que ce qu’ils étaient avant. Tout ceci
seulement à titre comparatif.
En conclusion, Simmel fait donc une analyse élargie de l’environnement du pauvre pour
arriver à une définition de la pauvreté. Il en déduit donc que la pauvreté est relative et individuelle
et qu’elle est susceptible d’évoluer si l’environnement économique ou social venait à être modifié.
III/ Comparaison contemporaine de la pensée de Simmel
La pauvreté est une notion relative, et d’autant plus éphémère car elle se réfère à la société
dans laquelle elle évolue. L’analyse que Georg Simmel fait date du tout début du XXe siècle, et
nous avons pu constater que des évolutions ont eues lieu et qu’on ne pouvait pas complétement
traiter ce problème sous le même angle. Nous avons essayé de trouver d’autres dimensions plus
récentes, pour affiner une définition et une approche un peu différente de nos jours.
Tout d’abord avec l’œuvre de Serge Milano, La pauvreté dans les pays riches du constat à
l’analyse. Il traite de la pauvreté relative et de la pauvreté absolue. Selon l’auteur, page 37, la
pauvreté absolue évoque un niveau de vie minimum, identique en tous lieux et en tous temps. (La
pauvreté absolue est la situation dans laquelle un individu n’est pas capable de subvenir à
ses besoins primaires.)
La pauvreté relative évoque elle un niveau de vie normal ou courant variable avec l’époque et la
société.- La pauvreté relative concerne les individus qui ne peuvent pas disposer des biens
auxquels ils devraient avoir normalement accès, dans une société donnée et à un moment
donné)
Il rejoint l’analyse de Simmel en ajoutant sur la pauvreté subjective : « avoir moins que ce
que l’on voudrait » celle-ci peut aussi bien être relative qu’absolue.
Il poursuit dans la pensée de Simmel en affirmant que « la pauvreté n’est pas un attribut de la
personne, mais une caractéristique de l’environnement » Avec cet auteur nous pouvons voir que
même si les mentalités évoluent on retrouve des similitudes, et même un prolongement des pensées
de Simmel.
Deuxièmement il évoque le seuil de pauvreté au niveau de la page 53. La notion de seuil de
pauvreté suppose donc à travers sa définition la désignation simple de qui est pauvre et qui ne l’est
pas. On va donc voir à travers ce seuil quelles seront les personnes assistées et quelles personnes ne
le sont pas.
On peut voir à travers son analyse qu’il existe différents types de seuil. Scientifique ou
conventionnel, absolu ou relatif, objectif ou subjectif…
Ce ou ces seuils de pauvreté doivent arriver à déterminer un chiffre précis du nombre de pauvre
dans un groupe donné.
On retrouve dans cette analyse le même fonctionnement, même si à l’époque on ne parlait pas de
seuil de pauvreté et on ne les quantifiait pas autant, c’est toujours les institutions qui instaurent la
pauvreté en tant que telle.
Dans cet œuvre il parle aussi des différents cas de protection sociale ce qui a différé du passé, car
elles n’étaient pas aussi développées.
Au fur et à mesure des années, la pauvreté à vous se caractériser par une concrétisation de sa
définition et une concrétisation du pauvre. En effet, on a voulu quantifié le nombre de pauvres,
depuis la parution de Les pauvres de Simmel, de nombreux indices de repères ont vu le jour. On
peut trouver par exemple l’IDH, le BIP 40, le terme de pauvreté relative/absolue, ect..
Denis Von Der Weid est un docteur en droit et il a beaucoup traité de la pauvreté et de sa
lutte, dans de nombreux voyages à l’étranger. Selon Denis von der Weid, de nos jours l'assistance et
la solidarité envers les personnes souffrant de situations précaires doivent se faire sur trois niveaux.
Local, national et International. Une science citoyenne comme le nomme cet auteur, est essentiel
pour la lutte contre la pauvreté. En effet les répartitions fiscales, etc, ne sont pas suffisantes. Un
changement des mentalités devrait se faire dès le plus jeune âge.
Il a une approche un peu différente de la pauvreté car il veut lutter contre. Simmel dans son
analyse ne traite absolument pas ça de cette manière, et les moyens qu’il met en évidence ne montre
pas non plus un souhait de changement, simplement de maintenir une sorte de calme et d’ordre
publique. Une opposition frontale entre ces deux manières d’appréhender la pauvreté.
Dans le livre La pauvreté saisie par le droit, écrit par Dominique Gros et Sophie Dion-Loye, on a un
aspect réellement juridique et administratif de la pauvreté de nos jours. Ce qui permet de mettre en
évidence les caractéristiques différentes. Même si la première est évidente et a déjà été évoquée
auparavant, grand nombre d’aide ce sont développées depuis l’œuvre de Simmel. Au temps de
Simmel on parle des débuts de l’assistance, alors que maintenant l’assistance fait réellement partie
du fonctionnement de nos sociétés européens. L’assistance de Simmel est plutôt élémentaire, et
surtout communal. Chaque maire s’occupe de sa ville et de son bon fonctionnement, donc de la
population en manque de ressource. Mais il fait cela dans un objectif de sauvegarde de l’ordre
public. Quand Dominique Gros traite de la pauvreté au niveau du droit, l’assistance se fait par l’état.
Au niveau communal aucune instance n’est apte à décider si vous êtes bénéficiaire ou non
d’assistance. Cependant ce changement n’est pas forcément bénéfique à tout le monde. Quand
l’assistance se régler entre commune les gens se connaissaient et pouvaient juger grâce à certains
détails. Maintenant les pauvres ne sont que des dossiers demandeurs, car l’assistance nécessite
désormais formellement une demande sinon rien ne sera mis en place. Du fait que la sélection
s’accomplit sur des dossiers les caractéristiques sont beaucoup plus exigeantes, et contiennent de
nombreuses contraintes. Il faut rentrer dans le moule du pauvre comme l’état l’attend pour
bénéficier des aides.
De nos jours, nos sociétés connaissent de grandes crises économiques, et des stagnations
sociales, qui poussent à de grandes remises en question. Du temps de Simmel, il qualifiait les aides
d’assez onéreuses pour garder les populations dans le droit chemin et pas trop onéreuse pour ne pas
pousser à la fainéantise. Maintenant le début est fortement animé, et une partie de l’électorat pense
que les aides sont trop développées, ce qui n’apporte pas une bonne dynamique à la population.
Ces différentes analyses renforcent le caractère relatif de la définition de la pauvreté et de son
approche.
Conclusion
Il finit son livre en donnant une définition plutôt claire de la pauvreté, et on peut discerner une
réelle différence entre la pauvreté et être pauvre. Il précise bien que cette position de pauvre dans la
société n'est pas le résultat direct d'une condition de vie mais plutôt le résultat d'une séparation
sociale faite par les différentes institutions et groupes de personne. Ce qui revient à dire que
l'environnement est vraiment déterminant dans la qualification de ce terme. La définition de la
pauvreté n'est pas seulement reliée à l'individu mais aux liens sociaux que la population entretient
avec lui. On est dans la pauvreté du moment que les autres déterminent que nous sommes dans la
nécessité. La pauvreté n'est donc plus un état proprement dit mais plutôt une relation entre
différentes classes sociales.
En conclusion il n'y a pas une seule définition du pauvre. Cet œuvre démontre que ce terme dépend
majoritairement de son environnement, et que c'est plutôt le reste qui définit les pauvres. Dans son
livre Georg Simmel suit plusieurs grandes lignes. Il commencera par énoncer le salut du riche qui
sera favorisé s’il donne assistance aux pauvres. Puis il parlera aussi de la famille, qui est dans une
obligation de répondre au besoin d'un parent pauvre pour une raison de réputation. Dans tous ces
cas le pauvre n'est pas la priorité. Il accorde une importance au geste, plus qu'à l'individu receveur.
Ces échanges relient les groupes entre eux car une dépendance se crée au niveau des pauvres avec
le donateur.
Marcel Mauss évoquera la théorie du don. Et je pense que nous pouvons établir une relation entre
cette théorie et un passage de l'œuvre de Georg Simmel. Marcel Mauss, quand il parle du don
explique que le don doit avoir une certaine hauteur, c'est à dire supérieur au don antérieur. Comme
une obligation sociale, un devoir. Simmel lui évoque une théorie un peu différente du don envers
les pauvres. Il parlera de don utile, car le pauvre est dans la nécessité, et des cadeaux qu’on
n’oserait pas faire dans d'autres cas, au pauvre on peut. Cependant il dit aussi qu'au contraire, avec
des personnes aisées il faut que le cadeau ne soit pas trop peu cher. Pour que les deux personnes
soient sur le même point au niveau du don, même si le deuxième fera toujours quelque chose de
plus élevé. Il y a une certaine matérialisation des relations sociales, avec des normes même au
niveau des cadeaux comme si le cadeau était source d'information sur sa condition et sa volonté.
Même si Marcel Mauss traite du don chez les sociétés dites « primitives » on retrouve en quelque
sorte le même processus, et il souligne que sa théorie est adaptable aux sociétés modernes.
Pour finir Georg Simmel éclairera un point très important, à ses yeux cette relation d'assistance
créer du lien social, mais aussi de la différence sociale. Il est important de signifier que cette
méthode n'essaye en rien de réduire les inégalités de classes, car le receveur sera toujours dans une
situation de dépendance, donc en infériorité. Il précise que ce fonctionnement est totalement en
désaccord avec la pensée de Karl Marx. Cette organisation est présente juste pour assurer la
tranquillité du quotidien sans dérapage et de vivre ensemble malgré les inégalités.
Webographie :

Article de Raymond BOUDON sur l’encyclopedia universalis :
http://www.universalis.fr/encyclopedie/georg-simmel/

Georg Simmel, Wikipedia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Georg_Simmel

Livre d’Alain Touraine, La sociologie de l’action (sous PDF) : https://www.google.fr/url?
sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=3&cad=rja&uact=8&ved=0CDUQFjAC&url=htt
p%3A%2F%2Fpsychaanalyse.com%2Fpdf
%2Fsociologie_de_l_action_alain_touraine_1965_566pages.pdf&ei=ZX86VKbtDdPeaKrL
gtgO&usg=AFQjCNEvlouaZTdtCjnCE1DYehTw-13M6A&bvm=bv.77161500,d.d2s

Franz Shultheis, Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Franz_Schultheis

Interview de Franz Schultheis par Paola Pitton, le marché du travail 11-2010 (pdf)
Bibliographie :

Paugam Serge, La disqualification sociale, 2013(1991), Paris, PUF, 256 p.


Gros Dominique et Dion-Loye Sophie, La pauvreté saisie par le droit, 2002, Paris, Seuil,
434 p.
Mathieu Francis et Gay-Canton Réjane, Stratégies de lutte contre la pauvreté, 2010, Paris,
DDB, 179 p.
Cingolani Patrick, La précarité, 2005, Paris, PUF, 123 p.

Destremau Blandine, Mesures et démesure de la pauvreté, 2002, Paris, PUF, 163 p.

Milano Serge, La pauvreté dans les pays riches, 2000 (1992), Paris, NATHAN, 191 p.
