De la Capitale de la Paix à la Ville Lumière Une déclaration de solidari

Transcription

De la Capitale de la Paix à la Ville Lumière Une déclaration de solidari
De la Capitale de la Paix à la Ville Lumière Une déclaration de solidarité sur le climat Green Cross International lance, de Genève, un appel pour que la Conférence de Paris sur le Climat en décembre 2015 soit synonyme d’action et d’ambition Un futur vert, pour tous est possible! Nous avons la connaissance, la technologie et le soutien du public pour le réaliser : il ne manque plus que la volonté de nos dirigeants politiques pour avancer. Il est impératif qu’à Paris, cela se concrétise par un accord ambitieux, contraignant et universel sur le changement climatique, qui soit appuyé par un financement conséquent. Le temps est venu de modifier de façon radicale nos modèles économiques, financiers et énergétiques. Nous n’avons pas le choix, c’est une exigence morale, économique et environnementale. En décembre, l’humanité a rendez-­‐vous avec son futur et nous ne pouvons pas rater cette opportunité capitale de démarrer une ère nouvelle de l’action mondiale pour le climat. C’est le message clair et déterminé qu’ont délivré plus de 2.700 personnes participant à la Conférence Internationale pour une Economie Verte et Inclusive, qui a eu lieu à Genève les 6 et 7 octobre 2015. En sa qualité de berceau de la Croix Rouge, de siège des Nations Unies en Europe et de détentrice du plus grand réseau d’organisations environnementales au monde, Genève est une ville qui symbolise la capacité du monde à se rapprocher, à surmonter l’adversité, à appeler à une stratégie scientifique mondiale qui soit au service des gens, pour combattre la plus grande menace qui se présente à nous et à nous aider à ouvrir la voie aux changements essentiels dont nous avons besoin. Ce rassemblement hétéroclite était composé de représentants de la ville et du canton de Genève, des Nations Unies et de ses institutions, de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-­‐Rouge et du Croissant-­‐
Rouge, des universités, de la société civile, du monde de la technologie et des affaires et de l’armée. A l’issue des discussions, Green Cross International lance un message simple : la COP21 de Paris doit : 1. Reconnaître que notre modèle économique actuel manque à son devoir à l’égard de l’humanité et détruit les conditions qui ont permis à la vie de s’épanouir sur la terre que nous partageons. Le changement climatique est désormais une réalité : nous ne sommes plus seulement en train de dévaler un chemin dévasté fait de réchauffement et d’incertitude, nous courrons un risque croissant de bouleversements climatiques abrupts et catastrophiques. Les inégalités ont atteint des proportions ridicules : en 2016, la richesse cumulée des 1% les plus fortunés dépassera la richesse des 99% restant. Plus d’un milliards d’individus sont pris dans l’extrême pauvreté et plusieurs autres milliards souffrent de dénuement profond grave et d’absence de perspective. Plusieurs millions habitent pourtant dans des pays « riches ». L’océan se réchauffe, devient plus acide et s’appauvrit en oxygène dans plusieurs endroits. A cause de l’activité humaine, plus de 20.000 espèces sont menacées, actuellement. Nous POUVONS passer à un nouveau système économique sans effondrement mondial ; nous ne POUVONS PAS éviter une catastrophe écologique en nous reposant sur des changements progressifs et sporadiques et une feuille de route traditionnelle. Nous avons besoin d’un leadership fort pour vaincre les intérêts directs cherchant à maintenir les bénéfices et même les inégalités du statu quo qui joue en leur faveur. Nous avons besoin d’un leadership pour combattre l’inertie du marché et imposer des standards plus forts au niveau social et environnemental. Les dirigeants doivent clairement déclarer que la grande majorité de nos réserves de combustible fossile doivent rester dans le sol et admettre le fait que ces ressources sont largement surévaluées. Le fait que les économies continuent de croître de façon exponentielle, en se basant sur le modèle de consommation, est une illusion bien dangereuse. Il est faux de penser que l’on peut soit protéger les emplois et renforcer l’économie, soit lutter contre le changement climatique. Les économies non-­‐durables et les emplois qui y sont liés sont fondamentalement précaires. A la COP21 de Paris, les leaders mondiaux doivent reconnaître le besoin d’un paradigme durable et solidaire. 2. S’engager à prendre des mesures ambitieuses et contraignantes légalement pour la réduction des émissions de CO2 qui respectent l’accord de 2010, visant à limiter la hausse de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius. L’effet conjugué des contributions nationales des 146 pays (INDC pour Intended Nationally Determined Contributions) fournies jusqu’à présent a largement raté sa cible : les états doivent s’engager plus rapidement et de façon plus importante, pour réduire leurs émissions de CO2. Il faut que le public ait bien conscience d’une chose : l’objectif des 2 degrés n’est pas basé sur des critères scientifiques mais politiques. Ce n’est pas une limite entre un changement climatique « sans danger » ou « dangereux » ; c’est plus exactement la limite entre un changement climatique dangereux et extrêmement dangereux. Selon le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), les INDC actuelles – si elles sont mises en place complètement et à temps – nous emmènent pour 2100 vers un réchauffement compris entre environ +2,7 et +3°C. Si on considère que l’augmentation de 0,9°C que nous avons déjà pu constater a causé les changements dévastateurs, qui actuellement détruisent à la fois vies et espérance, l’augmentation de 2,7°C est un résultat complètement inacceptable et dangereux. Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) estime que les promesses des états faites jusqu’à maintenant généreraient des émissions équivalant à 54 gigatonnes de CO2, à l’horizon 2030. Pour atteindre l’objectif des 2°C, les émissions de CO2 doivent être réduites à 42 gigatonnes et il faudrait établir une économie mondiale sans carbone, d’ici à la deuxième partie du siècle. Les INDC sont un début mais il n’y a pas de quoi se féliciter et cela ne doit pas constituer la base de l’accord final de la COP21 de Paris. A Paris, le monde attend et mérite autre chose qu’un simple « bon départ». Les dirigeants mondiaux ont le pouvoir d’aller plus loin : après deux décennies d’inaction et des enjeux aussi élevés, il faut qu’ils fassent mieux. 3. Manifester de la solidarité envers les pays les plus vulnérables aux impacts du changement climatique et accorder les moyens requis pour partager le poids à la fois de la mitigation et de l’adaptation. Cette solidarité doit aller bien plus loin que de belles paroles et les dépenses nettement insatisfaisantes qui ont caractérisé les dix dernières années. Pour ses six premières années d’existence, le Fonds Vert pour le Climat (GCF pour Green Climate Fund) a été une réalité virtuelle, en dépit du besoin urgent d’investir dans un développement à faible-­‐émission en CO2 et résistant aux changements climatiques. L’engagement actuel à hauteur de 1,5 milliard de dollars annuel est loin des 100 milliards de dollars annuels que les états ont promis d’apporter d’ici 2020 et les projets initiaux annoncés récemment s’élevant à 624 millions de dollars sont bienvenus mais totalement insuffisants. Le financement des infrastructures est désormais largement en place, reste à accélérer le financement ciblé contre le changement climatique et autre assistance à une échelle bien plus grande. Un accord fort à Paris passe obligatoirement par un engagement financier considérable et immédiat, un accord moindre serait une preuve honteuse que les états n’assument pas leurs responsabilités. 4. Réaffirmer son engagement pour des objectifs de développement durable. Alors que l’on affirme que le changement climatique est juste un des 17 objectifs de développement durable, il a le pouvoir de tous les faire disparaître. Les pays émergents et en voie de développement ont besoin de creuser leur chemin ou de passer outre la courbe classique du développement non durable pour remplir les objectifs de développement durable liés à la pauvreté, la santé et aux besoins fondamentaux et entretenir les sociétés saines et sécurisées. Les états plus riches ont besoin de changer radicalement leur comportement et leurs valeurs dans le but de remplir les objectifs de développement durable liés à la consommation durable, à la production, aux inégalités et au changement climatique. Il faut que tous les états accélèrent la transition vers les énergies renouvelables et la gestion responsable des ressources naturelles. Il serait impardonnable que les leaders mondiaux signent, en septembre, les objectifs de développement durable, pour finalement, en décembre, ne pas parvenir à engager les actions climatiques pour les atteindre. 5. Parvenir à mettre fin de façon inspirante à deux décennies de négociations climatiques décevantes et controversées et débuter une ère nouvelle basée sur la solidarité, l’innovation et la volonté de changement ; une ère dans laquelle l’humanité joue son rôle de gardienne bienveillante et pas de maître qui exploite notre remarquable planète. Pendant des années, nos dirigeants politiques n’ont pas eu le courage de faire fi des peurs immédiates des citoyens et des entreprises, et de prendre, pour le climat, la mesure essentielle que la science exige ; par conséquent, nombre de ces citoyens et de ces entreprises ont maintenant dépassé leur gouvernement dans leur volonté manifeste d’effectuer de vrais changements. Aujourd’hui, les principaux obstacles à ce que ces changements se fassent à l’échelle mondiale ne sont pas technologiques ou même financiers : ils sont politiques. A Paris, un accord sur le climat juste, ambitieux et contraignant serait finalement la source d’encouragement et d’assurance dont ont besoin les villes, les industries, les entreprises et les populations à travers le monde pour investir sans réserve dans un futur durable, à faibles émissions de carbone. Le monde attend ce signal politique probant et sans équivoque du passage à l’acte de ses leaders. Il faut que Paris délivre ce signal. Dans le processus titanesque de transformer nos économies et notre comportement, les villes, les régions, le secteur privé et la société civile auront des rôles clés. Mais ce sont pour les jeunes et les générations futures que l’enjeu est le plus important. C’est pourquoi notre conférence est fière d’appuyer la nouvelle « Déclaration Universelle des Droits de l’Humanité », qui insiste fortement sur la solidarité intergénérationnelle. Elle sera symbolisée à notre conférence par des émissaires de tous les continents et sera présentée aux dirigeants mondiaux à la COP21 2015 de Paris. Le pouvoir du peuple: le carburant qui fera tourner notre futur vert et solidaire
Le futur n’est pas prédéfini. Il dépend de nous. A côté du plaidoyer direct pour les preneurs de décisions à la Conférence sur le Climat de Paris 2015, le rassemblement de Genève débordait d’idées et d’exemples de solutions et d’innovations pour construire un futur vert et solidaire. Au cœur de toutes les propositions, on trouve les hommes – l’immense capacité de l’humanité pour la créativité, l’inventivité, l’adaptation, le dur labeur et le souci pour autrui. La réalisation d’une société durable et équitable n’est pas une chimère mais elle nécessite un changement de direction radical des ressources naturelles et des capacités humaines, pour que celles-­‐ci se détournent des pratiques nuisibles, qui dominent aujourd’hui – avec les industries pollueuses, la pêche excessive ou le gaspillage – au profit de quêtes durables qui favorisent le bien-­‐être de tous. Pour y parvenir, il est essentiel de dissocier, de façon accélérée, la croissance économique de la hausse des émissions de CO2. Dans les économies post-­‐industrielles les plus avancées, il y a dores et déjà des signes positifs que cette dissociation a commencé mais il faut l’appliquer à grande échelle et aussi que cela ne consiste pas seulement à déplacer les émissions de CO2 vers les secteurs manufacturier et énergétique d’autres pays. Une fois que l’on accepte le fait que le système que nous avons actuellement est destructeur et injuste, nous pouvons arrêter de nous lamenter sur sa disparition et commencer à embrasser un futur durable et le formidable défi qui consiste à le construire. Les systèmes économiques plus écologiques dont nous avons besoin ne seront pas durables socialement par défaut mais pourront le devenir, en les créant. L’action sur le changement climatique peut agir comme un catalyseur pour réformer les sociétés, pour mieux équilibrer le pouvoir, qui actuellement n’est pas démocratique et promouvoir les droits de l’homme de tous les citoyens. Les éléments et les processus clés qui nous aideront à concevoir et réaliser ce Futur Que Nous Voulons incluent : Passer d’une croissance aveugle à un développement visionnaire. L’innovation peut permettre aux économies d’être vertes et durables tout en continuant à croître de façon à ce que la transition se fasse à l’écart des activités mesurées actuellement par le PNB (Produit National Brut) utilisant des ressources importantes, des combustibles fossiles et non centrées sur le profit financier. Nous pouvons et devons poursuivre notre développement et notre croissance dans la science, la connaissance, l’éducation, le service, les idées nouvelles et les technologies. Là, où il y a de la pauvreté, nous devons nous développer dans les besoins fondamentaux et les infrastructures. Et là, où il y a de l’inefficacité, la croissance doit venir d’une meilleure utilisation de nos ressources, de la réutilisation et du recyclage de nos déchets. Par-­‐dessus tout, la croissance sera toujours nécessaire dans tout domaine qui améliore le bien-­‐être humain et celui de la planète. Cela comprend les nombreuses industries vertes émergentes, telles que les énergies renouvelables, la gestion des déchets, l’écotourisme, les transports efficaces, l’agriculture durable, la production locale de nourriture et le compost, et les bâtiments écologiques. Les populations peuvent contribuer à cette transformation historique et palpitante de nombreuses façons. Effectuer la transition vers des modèles globaux, basés sur l’économie circulaire. Un facteur déterminant est que les domaines de croissance soient dans la conception et le développement de systèmes de production et de consommation circulaires, qui considèrent l’intégralité du cycle de vie d’un produit ou d’un service et qui en réduisent les déchets. Cela peut se traduire par louer un produit plutôt que de l’acheter, et laisser la responsabilité au fabricant de tout ce qui touche à la maintenance, la réutilisation du produit et à son élimination. Les modèles circulaires impliquent également l’intégration totale de la gestion du recyclage et des déchets dans les systèmes de fabrication et de consommation, en veillant à une plus grande incitation de la part du fabricant et du distributeur pour optimiser l’efficacité à chaque étape du cycle de vie d’un produit. Un nombre croissant de grandes entreprises et de villes sont déjà en train de passer à une approche plus circulaire, ce qui démontre que le développement économique, contrairement à ce qui est encouragé avec les systèmes linéaires classiques, n’a pas besoin de reposer sur une production croissante des ressources matérielles. Mobiliser la main d’œuvre mondiale. L’emploi et des moyens d’existence plus sûrs doivent être au cœur de n’importe quel nouveau modèle et solution. Actuellement, des centaines de millions de gens sont au chômage ou à temps-­‐partiel, dont un nombre de jeunes sans précédent. Cela provoque déjà de l’instabilité et c’est aussi un facteur majeur qui pousse à l’immigration illégale. Si on continue comme ça, à l’horizon 2050, il y aura 2 milliards de chômeurs. Lutter contre le changement climatique, transformer nos systèmes économiques et combattre le chômage de masse sont ainsi des défis étroitement liés. Il y a énormément de besoins insatisfaits – dans l’éducation, le logement, la santé, etc. et une grande quantité de ressources humaines inexploitées qui devraient être mobilisées pour les satisfaire. Au lieu de cela, nous utilisons les ressources pour endommager l’environnement alors que nous ne satisfaisons toujours pas ces besoins essentiels. Les gouvernements devraient privilégier les plans pour réparer cette contradiction et adapter les principes pour l’emploi aux nouvelles tendances et réalités. L’action sur le changement climatique sera une importante créatrice d’emplois, comme on peut déjà le constater dans les états et les secteurs qui sont à la pointe de cette transformation. On estime que la création d’une économie verte génèrera 15 à 60 millions d’emplois de plus que les économies traditionnelles, et ce dans les secteurs du transport, du logement, de l’énergie, de l’agriculture et des nouvelles technologies. Ce calcul prend en compte les pertes d’emplois inévitables dans les secteurs « marron » non durables, qui vont devoir être abordés de façon responsable. Ces nouveaux emplois doivent être créés dans le respect des droits de l’homme et du bien-­‐être général. Concernant ces millions d’emplois officieux, dans les industries en plein essor du recyclage, dans les pays émergents et en voie de développement, il faudra prendre les mesures nécessaires pour les rendre officiels et faire appliquer les normes environnementales et de sécurité. Plusieurs états en voie de développement ont à la fois des populations très jeunes et des économies, qui ont encore d’énormes besoins en construction et en infrastructure. Il est vital que la prochaine phase de développement emploie cette main-­‐d’œuvre croissante à la production de solutions durables et solidaires. Promouvoir des incitations financières. La mondialisation signifie que la portée du marché et de la loi – y compris les autorités fiscales et la règlementation environnementale – ne sont pas alignées. En substance, c’est l’argent qui décide et pas les citoyens. Les secteurs de la finance internationale et des affaires ont bien trop de pouvoir et sont peu enclin au changement. Parler de laisser la « main invisible » de la libre concurrence réguler l’économie mondiale est hypocrite et anachronique tant les marchés stratégiques sont loin d’être « libres ». Les marchés de l’énergie, en particulier, ont toujours été lourdement biaisés en faveur des énergies fossiles, au travers de subventions, et également par le fait que le coût social et économique du charbon n’a jamais été internalisé. Aujourd’hui, la plupart des richesses matérielles sont destructrices, et tournées vers la création d’encore plus de richesse pour une minuscule minorité, et vers la consommation régulière des ressources. Le changement climatique et la création d’une économie future à faible émission de carbone exige que cette situation change de façon radicale. L’obligation actuelle de la plupart des entreprises pour optimiser les capitaux financiers et les profits des investisseurs et des actionnaires à tout prix tout doit absolument changer. Pour cela, il faut que les gouvernements développent un cadre règlementaire qui entrave la poursuite résolue du profit quand elle se fait au détriment du progrès humain. La conférence de Genève avance un éventail d’instruments existants et possibles et des politiques tournées vers un développement « intelligent » des marchés. De même les secteurs financiers et commerciaux devraient travailler en faveur du programme vert et solidaire, plutôt que contre. Cela inclut : des systèmes beaucoup plus efficaces pour lutter contre l’évasion fiscale et la corruption à une échelle internationale ; l’introduction d’un nouveau droit d’accise sur l’extraction et la production de combustibles fossiles, qui peut être utilisé en retour pour agir pour la réduction des émissions de CO2 ; la fin de toutes les subventions aux combustibles fossiles et la mise en place d’une taxe carbone; des mesures plus poussées pour encourager les autorités locales, les fonds de pension, les compagnies d’assurance et les autres institutions qui apprécient les garanties à long-­‐terme afin qu’elles investissent dans des solutions climatiques et s’éloignent du charbon ; la création de produits d’investissement traditionnels tels que des « obligations vertes » ; le développement de nouvelles normes environnementales avec la participation des actionnaires ; une conscience accrue du risque pour les entreprises de voir leur réputation salie si elles passent pour des « ennemies de l’environnement » ; et une optimisation du pouvoir des marchés publics et militaires pour promouvoir les industries, les services et les alternatives durables. Créer des villes durables. Les villes regroupent la moitié de la population mondiale mais sont responsables de plus de 70% des émissions de CO2 mondiales et consomment 70% des ressources naturelles. D’ici à 2050, on estime que 70% de la population de la Terre sera citadine. Il s’agit donc d’un élément fondamental dans notre transition vers une société durable. Notre hôte, la ville de Genève, tout comme un nombre croissant de villes de part le monde, a pris ses responsabilités plus rapidement et plus efficacement que de nombreux états. Il y a dix ans, Genève a décidé qu’il fallait « défossiliser » la ville, en augmentant considérablement sa part des énergies renouvelables et en favorisant les constructions écologiques. A Genève, la nécessité de protéger l’environnement est désormais inscrite dans la Constitution. La Conférence a également eu le plaisir d’accueillir la maire adjointe de la ville de Paris, qui a partagé son travail visionnaire visant à promouvoir une économie circulaire et à réduire la pollution de l’air. Ces villes et d’autres encore, à travers le monde, ont assumé leurs responsabilités pendant que les gouvernements nationaux vacillaient. Avec l’impulsion supplémentaire de la COP21 de Paris, cette année, les actions déjà entreprises par ces villes peuvent montrer la voie d’un changement positif qui demande à être imité et étendu à travers le globe. Prépondérance des énergies renouvelables. C’est ce qui change complètement la donne dans l’équation. Il est vrai que notre passé s’est construit avec les énergies fossiles mais notre futur sera alimenté par des énergies renouvelables. Maintenant, nous devons nous concentrer sur l’accélération de cette transition. Les marchés ont déjà commencé à ouvrir les yeux sur l’inévitable, avec l’industrie du charbon qui vacille dans plusieurs états, le trio infernal charbon-­‐pétrole et gaz naturel qui sort des rangs et les secteurs de l’énergie solaire et éolienne qui grandissent et créent des emplois. Avec le signal politique d’une COP21 de Paris contraignante, le passage à une énergie renouvelable gagnera instantanément investissement et élan mondial, les prix baisseront, et la poursuite des percées technologiques tant attendues dans le domaine du stockage et de la distribution sera privilégiée. Avec un Fonds Vert pour le Climat suffisamment fourni, la technologie des énergies durables peut être introduite et étendue plus largement dans le monde développé, apportant une énergie propre et fiable à des millions de gens. La Conférence sur le Climat 2015 de Paris peut être un tournant dans l’histoire du progrès humain, marquant la fin de l’économie du charbon et le début d’un nouveau futur vert et durable pour tous.