cas des filles du Lycée classique d

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cas des filles du Lycée classique d
DETERMINANTS DU PROJET PROFESSIONNEL DES FILLES DE...
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2. DETERMINANTS DU PROJET PROFESSIONNEL
DES FILLES DE TERMINALE C : CAS DES FILLES
DU LYCEE CLASSIQUE D’ABIDJAN ET DU LYCEE
MAMIE FÊTAI DE BINGERVILLE
Ouattara kanndanan Insiata1, [email protected]
RESUME
Les disparités entre les effectifs des filles et ceux des garçons dans les filières
scientifiques de l’enseignement supérieur ont conduit à s’interroger sur les
choix de filières des élèves. Cet article sur les filles de terminale C et leur projet
professionnel a pour objectif de déterminer les facteurs qui gouvernent le choix
de leurs projets professionnels.
L’enquête menée auprès de 118 filles du lycée classique d’Abidjan et du lycée Mamie
fêtai de Bingerville montre qu’elles optent majoritairement pour les études médicales et
pharmaceutiques, la finance comptabilité et les études commerciales.
Les choix de filières diffèrent en fonction de la catégorie socioprofessionnelle des
parents. On note en effet, que les filles dont les parents ont un statut social élevé sont plus
ambitieuses dans les choix de filières. Les filles des bas milieux sociaux s’autocensurent des
filières d’étude comme le génie civil, la pétrochimie. Les résultats indiquent également que
filles et garçons de la série C n’opèrent pas les mêmes choix de filières. Ces différences de
choix de filière s’expliquent par la représentation sexuée que chaque groupe a des métiers
scientifiques. Plus du tiers des filles de l’échantillon pensent que les métiers scientifiques
sont des métiers où les femmes ont plus de difficultés à s’imposer et elles sont 23 sur 118
à considérer les métiers scientifiques comme des métiers qui laissent peu de temps libre à
l’individu. Ainsi, les filles de terminale C tiennent compte des rôles sociaux liés au statut de
femme en opérant les choix de filière d’étude dans le supérieur. De plus, les représentations
qu’elles se font des métiers scientifiques influencent leurs choix de filière. Ce sont les métiers
qui leurs permettent de gagner en temps pour se consacrer à leur future vie de couple qui
semblent les attirer le plus. Il faut cependant noter qu’une fille de parents cadres supérieurs
à une représentation moins sexuée des filières d’étude de sorte qu’elles opèrent.
1
Doctorante et Enseignante, Ecole Normale Supérieure d’Abidjan
[email protected]
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Ouattara kanndanan Insiata
INTRODUCTION
Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, la communauté
internationale a proclamé l’égalité entre les humains, hommes et femmes.
L’école s’est vue démocratisée et la mixité a permis aux filles et aux
garçons d’accéder à tous les domaines de formation.
Cependant partout dans le monde, des disparités au détriment des
femmes ont pu être observées. Ces observations ont conduit l’UNESCO en
2001 à stipuler dans l’article 3 de la déclaration mondiale sur l’éducation:«
la priorité absolue devrait être d’assurer l’accès des filles et des femmes à
l’éducation et d’améliorer la qualité de la formation qui leur est dispensée
ainsi que de lever tous les obstacles à leur participation». Aujourd’hui, les
inégalités d’accès à l’école entre filles et garçons se sont considérablement
réduites. Le nombre de filles scolarisées et celles qui se dirigent vers
les filières scientifiques ont augmenté. En outre, si la réussite des filles
est incontestable, leurs bonnes performances à l’école ne se traduisent
malheureusement pas encore par un égal accès à toutes les filières de
l’enseignement supérieur.
En effet, on assiste à une non diversification des choix d’orientation
des filles. Elles continuent d’être majoritaires dans les filières littéraires
et tertiaires tandis que les filières scientifiques et technologiques sont
dominées par les garçons. Ce constat suscite l’interrogation suivante: Les
filles qui s’introduisent au secondaire dans ces filières conquises par les
garçons poursuivent-elles après le BAC C des études dans les filières où les
mathématiques et les physiques sont des disciplines dominantes? Qu’est
ce qui motive les choix de filières de l’enseignement supérieur des filles de
terminale C?
Etant donné que chaque filière d’étude débauche sur un métier donnée,
les filles Optent-elles pour des projets professionnels en tenant compte
des critères objectifs ou opèrent-elles des choix stéréotypés ? Il s’agit en
fait, d’analyser les déterminants des choix professionnels des filles de
terminale C à travers leurs souhaits de filières d’études dans le supérieur
pour comprendre la faible diversification de leur projet professionnel.
CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’ÉTUDE
«Sans une participation véritable et consciente des femmes et des
hommes dans tous les secteurs de la vie, l’humanité ne saurait survivre
ni relever les défis de l’avenir » déclaration de Hambourg (1997). Malgré
cet appel, l’analyse de la participation des femmes dans les professions
liées au domaine de la recherche scientifique et aux différentes étapes de
l’enseignement supérieur, indique que le pourcentage de filles reste encore
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faible dans ces domaines. En effet, d’après le bulletin de l’Institut de la
Statistique de l’Unesco S-T N°3, sur 89 pays ayant des données disponibles,
les femmes représentent moins de 30% des chercheurs scientifiques.
La Côte d’voire, consciente de l’importance de la science et de la
technique dans le développement a exprimé dans le Plan National de
Développement du secteur Education/Formation (1998/2010) qui couvre
tous les niveaux d’éducation et de formation, sa volonté de réduire toutes
les disparités en matière d’éducation. Ce plan prévoit entre autre action
le développement d’une culture scientifique et technologique nationale
dans la période 1998-2010.
Ainsi, la mise en place de ce plan a permis d’améliorer l’accès des
filles à l’école et surtout aux filières scientifiques. Le nombre de filles en
terminale C qui était de 208 en 1999 a connu une nette amélioration depuis
cette date. En effet, en 2006, sur un total de 3739 élèves de terminale
C en Côte d’Ivoire, on déchiffrait 3109 garçons et 630 filles. On a donc
enregistré en huit(8) années scolaires 422 filles en plus à ce niveau de
l’enseignement secondaire. Quant au dernier annuaire statistique qui
date de 2007, sur un total de 3774 élèves on dénombre 769 filles soit une
hausse de 139 filles en une (1) année scolaire.
Malgré cette volonté, les filles sont minoritaires dans les filières
scientifiques de l’Enseignement Supérieur en Côte d’Ivoire. En effet, le
dernier annuaire statistique du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de
la recherche scientifique (2007-2008) indique que les filles sont présentent
à hauteur de 6, 84% à l’UFR Mathématiques et Informatiques et à 6,87% à
l’UFR Sciences des Structures de la Matière et Technologie. Par ailleurs, on
note que dans les UFR portées sur la science et la technologie, les femmes
ne représentent que 6% des enseignants-chercheurs à l’Unité de Formation
et de la Recherche mathématiques et Informatiques; 10% à l’Unité de la
Formation et de la Recherche Sciences des Structures de la Matière et
Technologiques (Université de Cocody, faits et chiffres 2007).
En outre, la comparaison de la performance des filles et des garçons
dans la série C indiquent que les filles obtiennent de meilleurs résultats
au Baccalauréat C que les garçons ces deux dernières années: en 2006
72,44% de filles contre 69,41% de garçons réussissent au baccalauréat;
en 2007 ce sont 66,29 % de filles contre 59,44% de garçons qui ont obtenu
le BAC C en côte d’Ivoire.
Face à ces constats de meilleure réussite des filles dans la série C et
de leur présence faible dans les filières scientifiques de l’enseignement
supérieur où les mathématiques et/ou la physique sont les disciplines
dominantes, les femmes ne seront absentes aux postes de responsabilités
dans les secteurs d’avenir fondés sur la technologie. Or, la force d’un pays
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jeune comme la Côte d’Ivoire se mesurera entre outre par le nombre de
scientifiques et de chercheurs.
Tous ces faits nous interpellent et amènent alors à s’interroger
sur la faible orientation des filles de terminale C dans les domaines
scientifiques et techniques de l’enseignement supérieur malgré leurs
bonnes performances au baccalauréat. Pour les élèves à la sortie de
l’enseignement secondaire, le projet professionnel est conditionné en
amont par le choix de filières dans l’enseignement supérieur. Ainsi,
cette étude cherche à analyser les facteurs qui influencent les choix de
filières des filles dans l’enseignement supérieur afin de comprendre les
motivations qui sous-tendent leur projet professionnel.
REVUE DE LITTÉRATURE
Ce chapitre va s’attacher à examiner les travaux et les théories
concernant l’inégalité des chances dans l’éducation. Il s’intéressera
précisément la question de l’inégalité entre filles et garçons par rapport
aux filières scientifiques et technologiques.
Plusieurs travaux dont ceux de Duru-Bellat (1997), de Christian Baudelot
et Roger Establet (1992), de Nicole Mosconi (1994) ont porté les rapports
que les filles entretiennent avec la filière scientifique et partante avec les
mathématiques. Duru- Bellat en réfléchissant au rôle de l’école dans la
production des inégalités écrit: «le système scolaire contribue à produire
et à légitimer les différences entre garçons et filles et ces différences sont
perçues par les intéressés comme innées. Les filles pensent devoir leur
orientation littéraire à leur «don» bien connu dans ce domaine».2
Pour l’auteur, du fait du système scolaire, les filles elles mêmes ont
fini par accepter que les mathématiques et par conséquent les filières
scientifiques sont l’apanage des garçons. Cette idée qui considère les
filières scientifiques comme réservées aux garçons est partagée par
Baudelot et Establet. En effet, ils affirment que: «situées au point les
plus élevés des capacités intellectuelles et des performances scolaires,
les mathématiques sont souvent entendues comme une mesure des
qualités intellectuelles plus pures et plus abstraites et comme le terrain
de prédilection des intelligences supérieures. Il y aura un grand avantage,
pour perpétuer la hiérarchie des sexes et à en faire un apanage masculin
naturel». 3
Ces différentes affirmations font allusion à ce qu’ils ont appelé le
stéréotype des sexes. Cette notion se défini comme le sentiment qu’une
2
3
Marie duru-bellat, Le monde de l’éducation ; juillet-août, 1990, p.20
Chiristian Baudelot, Roger Establet ; Allez les filles, Editions Seuil, janvier 1992
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fille ou un garçon a de construire son identité personnelle en prenant
position par rapport à ces attentes sociales traditionnelles se rapportant
à son sexe. Le stéréotype des sexes explique pourquoi l’on assiste à la
non diversification des choix d’orientation des filles et des garçons. Or, il
existe une multitude de professions qui vont des niveaux inférieurs aux
niveaux supérieurs. L’insertion et l’épanouissement de l’individu dépend
d’une manière générale du choix de filières d’étude et de formation. La
diversification des filières d’étude a amené Pierre Merle à dire qu’il s’agit
d’une hiérarchisation, donc d’une catégorisation. Certaines séries plus
convoitées que d’autres car porteuses d’avenir sont recherchées par les
élèves et leurs parents.
Ainsi, les sociologues comme Baudelot et Establet (1992) ont affirmé:
« La série scientifique et particulièrement la série C, parce que conduisant
aux fonctions prestigieuses est majoritairement choisie par les élèves
issus de milieux sociaux favorisés».
En outre depuis 1969, les enquêtes menées par Institut National
Orientation Professionnel en France ont montré que les parents sont
moins ambitieux pour les études de leurs filles que celles des garçons.
C’est alors que Bourdieu et Passeron (1985) soutiennent que la différence
des filières empruntées par les filles et garçons issues de catégories
socioprofessionnelles identiques trouvent son fondement dans le fait
que:«les parents et les filles elles mêmes continuent à adhérer à l’image
dominée par le modèle traditionnel de la division du travail entre les
sexes»4
La différence de projet professionnel des filles et des garçons à travers
le choix des filières seraient en rapport avec l’organisation familiale
et les structures sociales. Les théories conflictualistes et celles de la
reproduction permet d’expliquer les choix de filières et partant les projets
professionnels des filles et des garçons. Elles amènent à dire que les
inégalités scolaires sont basées principalement sur le capital culturel et
le poids de la socialisation.
Toutefois d’après Raymond Boudon, la différence d’orientation ne peut
s’expliquer que par le seul poids du capital culturel. Raymond Boudon
(1979) à travers la théorie de l’acteur signale que les filles sont des acteurs
qui opèrent des choix objectifs. L’école est un espace où chaque acteur
fait un usage objectif de sa formation dans la vie professionnelle ou dans
la vie familiale. Raymond Boudon considère les filles comme des acteurs
conscients et rationnels dont les choix méritent d’être considérés.5
4
5
Bourdieu et Passeron ; Les Héritiers, Editions minuit, Paris, 1985, p 69
Raymond Boudon (1979), La logique du social, Paris, hachette
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L’orientation sexuée dans le système scolaire a été également l’objet des
travaux des psychologues. Certains dont Albert Bandura (1980) explique
l’orientation sexuée par la théorie de l’auto-efficacité. Selon cette théorie,
la perception qu’a un individu de ses capacités à exécuter une activité
influence et détermine son mode de pensée, son niveau de motivation et
comportement. Il prétend que les personnes évitent les situations et les
activités qu’elles perçoivent comme menaçantes ; mais elles s’engagent à
exécuter les activités qu’elles se sentent aptes à accomplir.6
Toujours selon Bandura, les personnes qui ont faible sentiment d’efficacité
personnelle dans un domaine particulier évitent les tâches difficiles qu’elles
perçoivent comme menaçantes. Les sentiments d’efficacité personnelle
sont des convictions personnelles du type «je me sens capable de réussir
dans ce domaine». Leurs constructions sont fortement influencées par
le fait que les deux sexes ne sont pas soumis aux mêmes prescriptions
sociales en termes d’attitude, de conduite et par la suite d’expérience. Chez
filles comme les garçons, un moindre développement de ces sentiments
d’efficacité personnelle peut limiter les choix scolaires puis professionnels
et le développement de leurs carrières.
La théorie de l’apprentissage social de Bandura à la question des choix
scolaires et professionnels des filles et des garçons est jugée intéressante
par les psychologues américaines dont Betz et Hackett (1981) qui ont été
les premières à l’appliquer au début des années 1980.
Ainsi, si une variable différentielle comme le sexe a été prise en compte
depuis longtemps dans le domaine des études sur le choix professionnel
(sans trop questionner les fondements de cette prise en compte, tant
ils semblaient aller de soi), les études portant sur les mécanismes par
lesquels l’identité sexuée influe sur ce choix ont été moins nombreuses
(Farmer, 1985 ; Marro et Vouillot, 1991; Vouillot et Huteau,1994). En
considérant donc l’identité sexuée comme le résultat d’une construction
qui se développe au cours des expériences de vie, il est possible de
mettre l’accent sur les agents socioculturels qui influencent les processus
de développement de carrière. Lent, Brown et Hackett (1994) défendent
l’idée “ que les effets du genre sur les intérêts professionnels et le choix
de carrière sont partiellement médiatisés par les expériences différenciées
d’apprentissage et par les conséquences qui en résultent en termes de
sentiments d’efficacité personnelle et d’attentes quant aux résultats.
Enfin, la compréhension des choix professionnels des filles de la
série ne peut se comprendre en faisant fi de la théorie de représentation
sociale. La notion de représentation comprend l’opinion, l’attitude, la
6
Albert Bandura,L’apprentissage social, Bruxelles ; Mardaga. Trad français.
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représentation et l’idéologie. De nombreux scientifiques tel que Denise
Jodelet (1989) s’accordent pour définir la représentation comme une
forme de connaissance socialement élaborée et partagée, ayant une
visé pratique et concourant à la construction d’une réalité comme à
un ensemble social. Le concept de représentation permet de mieux
comprendre les individus et les groupes en analysant la façon dont ils se
représentent eux-mêmes, les autres et le monde.
CADRE DE RÉFÉRENCE
Les travaux sur l’égalité des chances à l’école, surtout ceux menés en
France permettent d’aborder lucidement l’étude de la faible présence des
filles dans les filières scientifiques et technologiques de l’enseignement
supérieur en Côte d’Ivoire. Ils réfèrent à des paradigmes notamment : le
fonctionnalisme et l’individualisme méthodologique. Il voudrait également
assumer la théorie de la représentation sociale.
Le fonctionnalisme part de la conception Durkheimienne de l’école,
selon laquelle celle-ci est une véritable société qui accomplit à ce
titre plusieurs fonctions simultanées : la socialisation des agents et
l’organisation de la compétition préparatoire au positionnement sociale. Ce
paradigme fonctionnaliste est utile pour interroger la sous représentation
des filles dans les filières scientifiques et technologiques. Comme le fait
remarquer Nicole Mosconie, peut être qu’une socialisation finalement très
sexuée exerce sur les filles une contrainte de féminité et sur les garçons
une contrainte de virilité qui poussent les unes et les autres à se conformer
aux stéréotypes et à reproduire la division socio-sexuée des savoirs et du
travail. Les différences d’orientation entre filles et garçons ont beaucoup
à voir avec la manière dont est organisée la compétition dans les filières
scientifiques et technologiques dans les classes et à l’école.
Si le paradigme fonctionnaliste est important dans cette recherche,
celle-ci tirera partie aussi, de la théorie de Boudon qui insiste sur les
stratégies des acteurs que Robert Ballion (1981) appelle stratégies de
«consommateurs d’école». Pour Raymond Boudon, l’explication du
phénomène social ne peut se faire qu’en considérant les motivations
des acteurs sociaux qui l’ont produit ; un phénomène social est donc la
somme des actions individuelles.
Il est donc important de comprendre les actions individuelles des
personnes en se référant à leurs représentations. Et d’après Abric, une
représentation remplie quatre fonctions principales à savoir: la fonction
de savoir, la fonction identitaire, la fonction d’orientation et la fonction
justificatrice. La fonction relative aux savoirs qui permet de comprendre et
d’expliquer la réalité. Ces savoirs «naïfs» vont permettre la communication
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et échanges sociaux. Les représentations sociales servent à définir
l’identité sociale de chaque individu et ainsi préserve la spécificité des
groupes sociaux. Cette fonction va intervenir dans les processus de
Socialisation ou de comparaison sociale. La fonction d’orientation va
permettre au sujet d’anticiper, de produire des attentes mais également
de se fixer ce qu’il est possible de faire dans un contexte social particulier.
La fonction justificatrice peut aussi intervenir à posteriori et ainsi servir à
justifier nos choix et attitudes. Par là, elles jouent un rôle essentiel dans
le maintient ou le renforcement des positions sociales.
Cette revue critique de la littérature s’achève par un cadre conceptuel
qui situe sur la notion de projet professionnel.
CARDE CONCEPTUEL
Le projet est une entité constituée par un ensemble de moyens
humains, matériels et financiers réunis pour une durée déterminée afin
d’atteindre un objectif précis en suivant un échéancier rigoureux défini.7
On trouvera toujours quel que soit l’ampleur du projet un objectif général,
des objectifs intermédiaires, des critères d’évolution clairs et des moyens
clairement identifiés. En clair, le projet est le souhait exprimé où le désir
porté sur un objet afin d’atteindre un objet, un but, un idéal.
Le terme de profession utilisé dans le langage courant, fait désormais
partie du vocabulaire des sciences sociales. Le terme de profession est
ambigu dans la langue française et présente au moins trois sens.8
En effet, il peut désigner le genre de travail habituel d’une personne,
il peut aussi désigner l’ensemble des intérêts d’une collectivité donnée
au sein de laquelle chaque participant exerce un métier; dans ce cas elle
évoque celui d’emploi spécialisé, reconnu et organisé. Enfin, elle peut
désigner le groupe des professions libérales, occupation à caractère
intellectuel dont la rémunération exclut l’idée de profit. Il convient de situer
le terme de profession par rapport à celui d’occupation et de métier. Ainsi
le projet professionnel d’un élève est donc le métier que celui-ci souhaite
exercer selon ses études, ses aptitudes.
Objectifs de l’étude
Cette étude vise à analyser les facteurs qui gouvernent les choix
d’orientation des filles des classe de terminales C dans l’enseignement
supérieur afin de renforcer la participation des filles dans les domaines
portés sur la science et la technologie.
7 Françoise et Alain, Pédagogie : le dictionnaire des concepts clés ; ESF Editeur ,P 301
8 Gilles Ferrol, Le dictionnaire de sociologie, 2002
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Cet objectif général peut être décliné en trois objectifs
opérationnels :
• Identifier les choix professionnels des filles de terminale C à travers
les choix de filières dans l’enseignement supérieur ;
• Etudier le lien entre l’origine sociale des filles de la terminale C et
le choix de filières dans l’enseignement supérieur ;
• Identifier les représentations des métiers scientifiques chez les
filles de terminale C.
MÉTHODOLOGIE
Il englobe la population d’étude, les techniques de collectes des
données, l’échantillonnage et le plan d’analyse des données.
• La population concernée par cette étude est constituée des élèves
filles des classes de terminales C du Lycée classique d’Abidjan et
du Lycée Mamie Fêtai de Bingerville, deux établissements de Côte
d’Ivoire. L’étude s’intéresse à toutes les filles inscrites au compte
de l’année scolaire 2006-2007en classe de terminale C dans ces
deux établissements. Ce choix raisonné qui consiste à prendre en
compte toutes les filles s’explique par leur faible présence dans
cette série. Il s’agit des 40 filles du lycée classique d’Abidjan et
des 78 filles du lycée HMF de Bingerville. Le travail a été alors fait
sur la base d’un effectif total de 118 filles.
• Le milieu d’étude: le choix du lycée classique d’Abidjan se justifie
par le fait que c’est un d’excellence, établissement mixte qui reçoit
des élèves d’origines diverses ayant obtenus de bons résultats
scolaires à la fin de la classe de troisième. Quant au Lycée
Houphouët Mamie Fêtai de Bingerville, situé à la périphérie d’Abidjan
est un établissement non mixte qui n’accueille que des filles. En fait,
ces deux établissements sont choisis car ils accueillent des effectifs
élevés d’élèves et compte au moins deux classes de terminales C.
signalons que le Lycée classique en compte cinq(5).
• L’enquête par questionnaire a été utilisée pour recueillir les
informations sur l’identité des élèves, le statut social de leurs
parents, leur projet professionnel à travers le choix de filières dans
le supérieur et les motivations de leur choix. Dans le but d’identifier
les représentations des métiers scientifiques chez les garçons
de terminale C, trois (3) focus groups ont été réalisés avec des
garçons. Chaque focus groupe comprenait 8 à 12 garçons du
lycée classique d’Abidjan.
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•
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Les informations recueillies ont été traitées et analysées pour leur
donner une signification. L’analyse sur Excel a conduit au calcul
des fréquences, des pourcentages des différents paramètres.
Une analyse de contenu a porté sur les des points de vue, les
motivations des choix de filières ainsi que sur les représentations
des personnes soumises à l’enquête.
RÉSULTATS
Les résultats sont présentés en fonction des objectifs de départ
•
Relation entre origine sociale et le choix de filière dans
l’enseignement supérieur
Le tableau 1 permet de voir la relation entre le statut social des parents
des filles et la filière d’étude souhaitée dans l’enseignement supérieur
après le BAC C.
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Tableau I : Répartition des filles en fonction de la catégorie Socioprofessionnelle du père et selon les filières d’étude de l’enseignement supérieur
Filières d’étude
14
11
2
2
0
8
6
2
3
8
0
5
2
0
1
2
0
2
0
0
0
20
-
3
8
5
4
4
0
4
0
0
0
5
-
4
1
-
4
4
0
0
-
118
4
12
9
34
59
Pas de
Génie
Total
Math/phys Pétroc Econo
Réponse
Civil
19
6
0
2
0
19
Finan /comp Commer Informatique
Cadre supérieur
Cadre moyen
Petits métiers
Paysans
0
29
Méd /Phar
Sans emploi
27
CSP parents
Total
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Il ressort à la lecture du tableau que les filles dont les parents sont
sans emploi n’ont aucune idée des études supérieures à effectuer après
le BAC C. Sur 59 élèves dont les parents appartiennent à la catégorie
socioprofessionnelle cadre supérieur, 19 projettent devenir pharmaciennes
ou médecins et 14 des ingénieurs commerciaux. On note également que
seules les filles appartenant à ce milieu social favorisé ont des projets
professionnels plus ambitieux car elles ont choisi des domines d’étude
comme la pétrochimie, le génie civil, et la statistique.
Quant aux 34 filles issues de parents cadres moyens, près du tiers,
onze (11) envisagent faire des études de finance ou de comptabilité,
huit (8) des études en math / physiques qui débouchent sur la profession
enseignante, six (6) veulent être médecins ou pharmaciennes, deux (2)
ont choisi l’informatique et une (1) l’économie.
Les filles dont les parents exercent de petits métiers, choisissent
majoritairement les math/phys. (5 sur 9), les quatre (4) autres se répartissent
entre les études commerciales et la comptabilité. Enfin parmi les douze
(12) filles dont les parents sont paysans, 4 souhaitent se diriger vers les
études de math/phys, 3 vers les filières commerciales, 2 en médecine/
pharmacie, 2 en finance comptabilité et une (1) en informatique.
•
Choix professionnels des filles à travers le choix de filières
Les études de finance / comptabilité, de médecine/pharmacie
constituent les domaines d’étude qui attirent le plus les filles de terminale
C de l’échantillon. On dénombre 22.80% pour les études médicales et
pharmaceutiques et 24.58% pour la comptabilité. Viennent ensuite les
études de commerce et de math/Physique. Les filières d’étude comme
l’informatique, la pétrochimie, le génie civil sont choisies par un nombre
faible de filles (autour de 4%).
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Tableau II: Choix de filière souhaité par les filles de terminale C
Effectifs
Filière envisagée
VA
VR
Génie civil
Médecine /pharmacie
Informatique
Finance/Comptabilité
Math/ Physique
Commerce
Pétrochimie
Economie statistique
Sans réponse
Total
2
27
8
29
20
19
4
5
4
118
1.69
22.8
6.8
24.58
16.95
16.10
3.39
4.24
3.39
100
En revanche, les focus groups avec les garçons révèlent qu’ils ont des
projets professionnels différents de ceux des filles. En effet, ils souhaitent
faire des études dans le domaine de l’aéronautique, de l’ingénierie
télécom, de l’agronomie, des filières auxquelles les filles de l’échantillon
ne font pas du fait allusion.
La justification des choix de filière nous a permis de voir que les filles et
les garçons ont des motivations différentes. Celles des filles portent sur leurs
bonnes performances en mathématiques ou en physiques, sur le sentiment
d’aimer les métiers auxquels les différentes études débauchent et sur le
temps qu’elles pourraient avoir pour s’occuper de leur future famille en
exerçant tel ou tel métier. Par exemple, Celles qui optent pour la médecine
déclarent vouloir aider et soulager les personnes qui souffrent ; Celles qui
souhaitent faire les math /Physique souhaitent enseigner pour avoir plus
de temps pour s’occuper de leur future famille. En revanche, une faible
proportion notamment celles désireuses de faire les études informatiques
pensent que ce sont des métiers d’avenir et qui sont bien rémunérés.
Quant aux garçons, les discussions de groupe ont révélé que leurs
motivations portent essentielles sur la rentabilité financière des diplômes.
Selon eux, l’homme étant le chef de famille, celui-ci doit être bien rémunéré
pour mériter le respect des autres.
•
Représentation des métiers scientifiques chez les filles de
terminale C
Quelles images les filles ont en général des métiers scientifiques, que
pensent-elles des métiers scientifiques?
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Il ressort du tableau que sur 118 filles, vingt quatre (24) considèrent
les métiers scientifiques comme des métiers à risque, trente et un (31)
pensent que les métiers scientifiques sont des métiers aussi bien pour les
femmes que pour les hommes. Un tiers des enquêtées (40) perçoivent les
métiers scientifiques comme des métiers où la femme a plus de difficulté
que l’homme à s’y imposer. Enfin, elles sont vingt trois (23) à croire que
les métiers scientifiques laissent peu de temps libre au travailleur
Tableau III: Représentations des métiers scientifiques en fonction des
effectifs
Effectifs
Quelques représentations des métiers scientifiques
Ce sont des métiers à risque
Ce sont des métiers pour femme et homme
Ce sont des métiers où la femme a plus de difficulté à s’imposer
que l’homme
C’est un métier qui laisse peu de temps libre au travailleur
Total
VA
VR
24
31
20,34
26,27
40
33,90
23
118
19,49
100
Que pensent les garçons des métiers scientifiques?
Des discussions de groupe organisées avec ces derniers, il ressort que
pour la plupart d’entre eux il n’y a pas de métiers scientifiques réservés
uniquement aux filles ou aux garçons. Seulement un petit nombre d’entre
eux considèrent les métiers scientifiques comme des métiers d’homme.
Par ailleurs, ils pensent tous que les métiers scientifiques sont bien
payés et permettent d’avoir une position sociale élevée. On note ainsi
une certaine représentation sexuée des métiers scientifiques. Pour les
garçons métier scientifique équivaut à une position sociale élevé et pour
les filles, métier scientifique équivaut à métier à risque où la femme à plus
de difficultés à s’intégrer.
INTERPRÉTATION ET DISCUSSION DES RÉSULTATS
Les résultats obtenus indiquent que les filles et les garçons n’ont pas
les mêmes projets professionnels. Les élèves étant d’origine diverses, les
informations qu’ils possèdent varient en fonction de leur milieu social. Les
enfants issues de parents cadres supérieurs disposeraient d’informations
leurs permettant de faire les meilleurs choix de filières. Cela est d’autant
plus vrai que l’élève est une fille. C’est ainsi que les filles issues d’origine
sociale favorisée choisissent majoritairement les études de médecine/
pharmacie ou de finance/comptabilité et même d’informatique. Comme
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ces études supérieures nécessitent de gros investissement, ce sont
les enfants conscients que les parents disposent de moyens financiers
suffisants qui optent pour ces choix.
Les types de métiers choisis en fonction du genre rejoignent ceux
de Reuchlin (1990) et Dupont (1980). Pour ces auteurs, il existe des
métiers selon le sexe. Les filles se montrent supérieures aux garçons
dans le domaine de la biologie, social, artistique et littéraire tandis que
les garçons l’emportent dans les domaines techniques, politiques sportif
et mathématiques.
En outre, Les études de Post-kammer et al (1985), de Blanchard
et Virgnaud (1994) soulignent que certains facteurs, en particulier,
l’importance du sentiment de compétence des adolescents influencent
leurs aspirations. Selon Post- Kammer, les filles expriment un sentiment
plus élevé pour les métiers féminins alors que les garçons ont un sentiment
de compétence plus élevé pour les métiers traditionnellement masculins.
D’ailleurs, nos résultats indiquent que, si on considère les métiers comme
le génie civil, l’aéronautique, la pétrochimie, les filles de l’échantillon sont
rares à y penser. En revanche, elles sont nombreuses (22,8%) à opter
pour le métier de médecin et (24, 58%) pour le métier de comptable.
Les résultats corroborent le rôle important des stéréotypes culturels
liés au sexe en ce qui concerne l’exercice professionnel. De façon
générale, les femmes se jugent elles-mêmes moins efficaces
pour les professions scientifiques que les hommes ” (Bandura,
1997). Il en va de même des garçons vis- à-vis de professions
censées particulièrement bien convenir aux filles (telles que celles
de l’esthétique, des soins aux jeunes enfants, etc.).
La théorie de Bandura (1980) est une piste pour comprendre ces
différences d’aspirations de carrières des filles et des garçons. Selon cette
théorie sur le sentiment de compétence, une personne s’engage plus ou
moins facilement dans une activité particulière en fonction du système
d’attentes et d’images de soi (en particulier du sentiment de compétence)
que la personne s’est construite antérieurement.
Selon Bourdieu, les principaux agents de socialisation que sont la
famille et l’école jouent un rôle important dans les différences d’orientation.
La famille, quant à elle, a un rôle principal dans la reproduction de la
domination et de la vision masculine. Les choix d’orientation des garçons
et des filles ne peuvent pas s’expliquer uniquement par une meilleure
aptitude des garçons à réussir les disciplines scientifiques. Les décisions
d’orientation s’inscrivent dans un champ décisionnel qui se définit par un
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certain nombre de paramètres comme le coût et le bénéfice financier, mais
aussi un coût psychologique attachés aux différentes alternatives.
Ainsi, selon Boudon (R), tout comme l’origine sociale, le sexe n’est pas un
«facteur» lié statistiquement à l’orientation, mais «un point de référence» à
partir duquel l’acteur s’efforce de mesurer les avantages, les désavantages
et les risques qu’il prend en choisissant tel ou tel type d’orientation.
Si les filles de terminale C interrogées désirent s’orienter dans des
filières qui débouchent sur des professions comme pharmacienne,
médecin, l’enseignement et rarement dans l’ingénierie, c’est parce ces
métiers et les conditions d’exercice de ceux-ci leurs paraissent adaptées
à leur statut de femme.
CONCLUSION
Cette étude avait pour objectif d’analyser les projets professionnels
des filles de terminale C à travers leur choix de filière dans l’enseignement
supérieur afin de déterminer les facteurs qui gouvernent les choix de ces
projets. Cette question du projet professionnel des filles de la série C est une
préoccupation, car les filles malgré leurs bonnes performances au BAC se
détournent de certaines filières scientifiques de l’enseignement supérieur
Les résultats de l’étude montrent que filles et garçons de terminales
C ont des projets différents. Les filles de terminale C de notre échantillon
évitent certains domaines d’études comme aéronautique, et le génie
civil. Lorsqu’on regarde les différents choix, on aboutit à l’acceptation
d’un monde où il y aurait des «métiers faits pour les femmes» et d’autres
pour les hommes». D’ailleurs, les résultats de l’étude attestent que d’une
part l’origine sociale influence les choix des filles puisque seules les filles
dont les parents ont un statut social élevé ont des projets scolaires plus
ambitieux, et d’autre part que les représentations que les filles ont des
métiers scientifiques les influence ainsi que leur statut de femme, associé
aux rôles d’épouse et de mère. Les choix des filles diffèrent de ceux des
garçons compte de la représentation sexuée des métiers scientifiques.
Ainsi, compte tenu des présents résultats on peut suggérer une
amélioration des représentations des métiers scientifiques à travers
l’organisation de tables rondes dans les établissements scolaires sur le
thème femme et science animée par des femmes scientifiques; sensibiliser
les filles et les parents aux possibilités des carrières scientifiques pour la
jeune fille car femme et science est une «combinaison qui marche».
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