L`hyperactivité chez l`adulte.
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L`hyperactivité chez l`adulte.
L’hyperactivité chez l’adulte. Dr François BANGE Service du Pr Mouren - Hôpital Robert Debré Service du Pr Guelfi - Hôpital Sainte-Anne Paris l’hyperactivité chez l’adulte n’est pas … • un phénomène d’apparition récente : – – – personnages évocateurs dans la littérature classique française (XVIIème, XVIIIème siècles) : Molière, La Bruyère, Regnard, Ligne et italienne ? Nicolo Barbieri dit Beltrame syndromes apparentés décrits depuis plus d’un siècle chez les aliénistes et psychiatres (en Europe) : Kraepelin, Abramson, … • une mode « américaine » : travaux scientifiques : Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas, , Italie, Suède, Canada, Nouvelle-Zélande, Australie, Espagne, Turquie, etc… François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. Un « étourdi » dans la littérature classique : Molière L’Étourdi ou les contretemps (1655) Molière L’Étourdi ou les contretemps (1655) : Lélie (l’étourdi) se fait aider par son valet Masacarille (« empereur des fourbes ») pour conquérir Célie; étourderies de Lélie qui font échouer toutes les fourberies de son valet. au XVIIème siècle (Dictionnaire universel de Furetière, 1690): un « estourdi » est un homme « imprudent, inconsidéré qui fait les choses avec précipitation, et sans en considerer les suites » Lélie est « un homme en délicatesse avec le temps, un inconsidéré au sens où, vivant dans l’instant et agissant dans l’urgence, il ne considère pas les suites de ses actes. La racine de son mal parfaitement isolée par Furetière, c’est le défaut d’anticipation. (Dandrey) Pièce inspirée de celle de Nicolo Barbieri dit Beltrame : L’inavertito ovvero Scappino disturbato e Mezzetino travagliato (1629) François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. aliénistes et psychiatres avant 1940 : Kraepelin Kraepelin : parmi les « personnalités psychopathiques » pathologies mentales bien définies) : (entre variantes psychiques normales et die haltlose Psychopathen : « eine weitere grosse Gruppe psychopathischer Persönlichkeiten bilden die Haltlosen oder, wie die Franzosen sie nennen, die Instablen. » Psychiatrie, 8ème ed., 1915 en commun, avec ceux « irritables » et ceux « instinctifs » : activité désordonnée, absence de fil directeur perceptible , incapacité d'inhibition. François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. des raisons actuelles de s’intéresser à l’hyperactivité chez l’adulte • prévalence élevée de l’hyperactivité chez l’enfant • fin d’un mythe : disparition de l’hyperactivité à l’adolescence • des réalités mieux reconnues chez l’adulte : – persistance fréquente d’un syndrome partiel ou modifié chez l’adulte – avec de nombreuses conséquences : – devenir altéré – association fréquente à d’autres troubles psychopathologiques – précurseur d’autres troubles ? François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. des raisons actuelles de s’intéresser à l’hyperactivité chez l’adulte • augmentation de la demande de soins – adultes déjà traités dans l’enfance – diagnostic de novo – parents d’enfants hyperactifs (très forte agrégation familiale) – médias et internet • croissance accélérée des publications scientifiques des études – 1994 – 1999 – 2005 François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. 54 102 211 références « adhd x adult » dans PubMed plan • la persistance fréquente d’un syndrome partiel • un tableau clinique complexe • des critères diagnostiques en discussion • une prévalence importante • un devenir altéré • une association fréquente à d’autres troubles psychopathologiques • mécanismes étio-pathogéniques • traitement François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. évolution différentielle du trépied diagnostique de l’enfant études de rétention de symptômes, entre 6 ans et 20 ans • agitation – baisse • impulsivité – baisse • 50 % 40 % inattention – baisse 20 % baisse du nombre moyen de symptômes Mick (2004) François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. rémission syndromique / rémission fonctionnelle • rémission syndromique - moins que le nombre minimum requis de symptômes (DSM) • rémission fonctionnelle (voisine de la guérison) - nombre mineur de symptômes - aucun retentissement notable • vers 20 ans : - 60% des enfants hyperactifs - 10% mais rémission syndromique (avec retentissement notable dans le fonctionnement) rémission fonctionnelle Biederman (2000) François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. plan • la persistance fréquente d’un syndrome partiel ou complet • un tableau clinique complexe • des critères diagnostiques en discussion • une prévalence importante • un devenir altéré • une association fréquente à d’autres troubles psychopathologiques • mécanismes étio-pathogéniques • traitement François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. un tableau clinique modifié (comparé à l’enfant) Triade cardinale de l’enfant Agitation Impulsivité Inattention Signes remarquables chez l’adulte Difficultés d’organisation et de planification Troubles de l’humeur et des émotions Attrait pour l’excitation et la nouveauté Troubles de la régulation de l’alimentation et du sommeil Difficultés relationnelles Stratégies d’adaptation compensation François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. et moyens de évolution qualitative chez l’adulte, des signes du trépied diagnostique de l’enfant • agitation – pas toujours extériorisée en consultation (contrôle) (« sauter », « courir » : non !) – sentiment subjectif : impatience motrice, nervosité, tension; ne tient pas assis – multiplication des activités, des déplacements; rejet des loisirs tranquilles • impulsivité – verbale > motrice élocution précipitée, réponses prématurées, discours intarissable, urgence à dire – colères, – prise de décision trop rapide, enthousiasme – symptôme le plus dangereux ? (conduite automobile, vie familiale, professionnelle) • inattention – rêveurs, « l’esprit embrouillé » – difficultés de concentration et distractibilité – irrégularité des performances à caractère contextuel : aggravation (routine) / « hyperfocalisation » (situation exceptionnelle) François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. d’autres symptômes (plus ?) pertinents chez l’adulte • difficultés d’organisation – – • (1) planifier les tâches, les hiérarchiser, les initier (procrastination), les mener à terme (une par une) difficulté d’estimation du temps et des durées ne jamais atteindre ses objectifs (symptôme le plus fréquent selon Hallowell & Ratey) nombreux projets entamés et inachevés • intolérance au stress (émotivité, anxiété, réactions catastrophiques) • intolérance à la frustration • labilité de l’humeur (succession rapide de « hauts et de bas », dysphorie réactive aux circonstances, sans anhédonie, ni signes neurovégétatif, Wender) • inquiétude générale / négligence des dangers immédiats • mauvaise estime de soi (ancienne) Wender (1985), Weiss (1993), Hallowell & Ratey (1994), Brown (1996), Barkley (1997), Conners (1999), Adler (2004) François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. d’autres symptômes (plus ?) pertinents chez l’adulte • (2) intolérance à l’ennui recherche d’occupations, de sensations (pas nécessairement le danger), activité excitantes • difficulté à suivre les routines, attirance pour les procédures originales, inventivité – propension à faire les choses à sa façon, dès l’enfance – attrait pour la nouveauté • difficultés de régulation de l’alimentation (boulimie, obésité) et du sommeil • difficultés relationnelles Wender (1985), Weiss (1993), Hallowell & Ratey (1994), Brown (1996), Barkley (1997), Conners (1999), Adler (2004) François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. d’autres symptômes (plus ?) pertinents chez l’adulte • (3) stratégies d’adaptation – évitement – frénésie de contacts sociaux (et sexuels) – – pratique des arts martiaux, usage de psychotropes (tabac, cannabis, alcool) – – choix professionnels, limitation choisie de la carrière, temps démesuré passé au travail conjoint / assistant très organisé – comportement pseudo-obsessionnel (listes, vérifications), rigidité (procédures, plannings) des situations sociales, isolement (anxiété sociale ?) cognitif +++ (procrastination) stratégies délibérées / phénomènes subis ? (efficaces / délétères ?) influence du tempérament et des traits de personnalité ? Wender (1985), Weiss (1993), Hallowell & Ratey (1994), Brown (1996), Barkley (1997), Conners (1999), Adler (2004) François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. plan • la persistance fréquente d’un syndrome partiel ou complet • un tableau clinique complexe • des critères diagnostiques en discussion • une prévalence importante • un devenir altéré • une association fréquente à d’autres troubles psychopathologiques • mécanismes étio-pathogéniques • traitement François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. critères diagnostiques rareté des études objectives sur les signes cliniques chez l’adulte pas de consensus sur les critères • une exigence commune • des approches différentes évolution continue depuis l’enfance – DSM * et ICD ** : absence de signes propres à l’adulte (critères très voisins chez l’adulte et l’enfant) DSM ICD prise en compte de l'évolution selon l'âge 10 critères identiques quel que soit l’âge ignore le déficit attentionnel sans hyperkinésieimpulsivité – Critères de Wender – la 1ère formulation de critères spécifiques à l’adulte – absence de validation formelle * Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 4è éd., 1994 ** Classification Internationale des Troubles Mentaux et des Troubles du Comportement, OMS, 1993 François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. place des investigations paracliniques dans le diagnostic tests neuropsychologiques (WAIS-III, Wisconsin Card Sorting Test, Continuous Performance Test, Stroop Color-Word interference Test, Trail Making Test, CANTAB, …) électro-encéphalographie imagerie cérébrale génétique – en recherche : oui ! – études sur l’étio-pathogénie du trouble – altérations chez les adultes dans la continuité de celles observées chez les enfants – dans le diagnostic : non ! – sensibilité et spécificité encore insuffisamment prouvées le diagnostic est uniquement clinique François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. plan • la persistance fréquente d’un syndrome partiel ou complet • un tableau clinique complexe • des critères diagnostiques en discussion • une prévalence importante • un devenir altéré • une association fréquente à d’autres troubles psychopathologiques • mécanismes étio-pathogéniques • traitement François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. rétention du diagnostic selon les études prospectives disparité des résultats, selon les cohortes – Montréal (âge moyen de 25 ans) 36 % des enfants – New York au moins un symptôme, intensité modérée à sévère (âge moyen 26 ans) 8 % des enfants 11 % Weiss (1985) Manuzza (1993) critères DSM-III-R syndromes incomplets, mais invalidants - Suède - Milwaukee (âge moyen 21 ans) (âge moyen 22 ans) 49 % des enfants critères DSM-III-R Rasmusssen & Gillberg (2000) 5 - 66 % des enfants critères DSM-III-R / critères adaptés pour l’âge François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. (Barkley, 2002) prévalence selon la première enquête transversale enquête National Comorbidity Survey Replication (USA) n : 9282 âge : 18 - 44 ans sex ratio : 49,8 % / 50,2 % K-SADS Adult ADHD Self Report Scale (ASRS) (18 items du DSM-IV) prévalence : 4,4 % sex ratio : f = 35,9 % / m = 64,1 % Kessler, 157ème Congrès de l’APA, New York 2004 François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. plan • la persistance fréquente d’un syndrome partiel ou complet • un tableau clinique complexe • des critères diagnostiques en discussion • une prévalence importante • un devenir altéré (bien qu’il existe nombre d’hyperactifs épanouis) • une association fréquente à d’autres troubles psychopathologiques • mécanismes étio-pathogéniques • traitement François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. un devenir altéré (1) difficultés scolaires • • • diplôme universitaire 2% (contrôles 30 %) Rasmussen & Gillberg (2000) études supérieures en cours 23 % (contrôles 73 %) Barkley (2002) études < 12 ans risque x 1,7 enquête NCS-R Kessler (2004) difficultés professionnelles • • nombre d’emplois exercés ni travail ni études François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. 4,4 22 % (contrôles 3,1) (contrôles 7 %) Barkley (2002) un devenir altéré (2) conduite automobile • étudiants en psychologie hyperactifs (vs contrôles) : plus de colères au volant, plus d’hostilité et d’agressivité, plus de prises de risque, plus d’accidents Richards (2002) • nombre moyen d’accidents avec responsabilité (105 patients 17-28 ans; p<0,01) 1,3 (contrôles 0,9) conduite avant le permis 64 % (contrôles 41 %) Barkley (2002) arrestations et incarcération • • hyperactifs arrêtés hyperactifs en prison 21 % 25 % (contrôles 1 %) 45 % (étude allemande, dans la Sarre) François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. Satterfield (1997) Eyestone (1994) Rosler (2004) un devenir altéré (3) vie conjugale et familiale • MST à 20 ans X4 mères < 20 ans X 4, (dont moins de 50 % ont la garde de leur enfant) Barkley (2002) • difficulté pour une mère hyperactive à donner des soins à un bébé • un tiers vit en couple à la trentaine (75 % en population générale, Canada) mésentente conjugale 58 % (25 % contrôles) Daly (1995) Minde (2003) • François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. séparation ou divorce : risque x 1,7 enquête NCS-R Kessler (2004) un devenir altéré (4) familles d’hyperactifs • 15 - 20 % des mères d’enfants hyperactifs sont hyperactives 20 - 30 % des pères d’enfants hyperactifs sont hyperactifs • 64 % des parents hyperactifs : au moins un enfant hyperactif 15 % des parents hyperactifs : deux enfants hyperactifs ou plus • succès d’un programme d’aide à la prise en charge d’enfants hyperactifs préscolaires, lié au degré d’hyperactivité de … …la mère (bénéfice = 0 si hyperactivité maternelle sévère) Biederman (1992) Minde (2003) Sonuga-Barke (2002) François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. souffrance psychologique chez les adultes hyperactifs hyperactifs contrôles somatisation 59 45 symptômes obsessionnels 72 49 sensitivité interpersonnelle 70 51 dépression 67 48 hostilité 70 48 anxiété 62 48 traits paranoïaques 66 49 traits psychotiques 66 48 scores aux différentes sous-échelles de laSCL-90-R (p=0,001) Murphy (2002) hyperactifs au moins une tentative de suicide depuis 3 ans au moins une tentative de suicide contrôles Weiss (1985) 10 % 0% Murphy (2002) 15 % 0% tentatives de suicide François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. mais il y a aussi des hyperactifs talentueux …. – Kraepelin (1915) : “vivacité de l’imagination et talent artistique” – Abramson (1940) : “possibilité de grandes vocations créatrices” carrières atypiques dans le monde politique, syndical, milieux associatifs, chercheurs, artistes, … François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. … comme cet aristocrate atypique : Ligne (1735-1814) … Courtisan, militaire, graphomane … Mélanges militaires, littéraires et sentimentaires (34 volumes) : « ensemble sans ordre ni structure de poésies, d’histoire, d’autobiographie, de contes et de pièces. » (un biographe) … distrait … « Il est étourdi comme un hanneton au milieu des canonnades les plus vives » (Roger de Damas) « J’aime les gens distraits ; c’est une marque qu’ils ont des idées et qu’ils sont bons ; car les méchants et les sots ont toujours de la présence d’esprit. » Ligne … impulsif, mondain, bavard … « Il ne craignait pas de dire tout ce qui lui passait par la tête .» (un biographe) Si L. était à un souper (Vienne), « il fallait mettre une épingle à sa langue » pour avoir une chance de parler. (comte von Zinzendorf). « … le vieux prince de L. qui était précieux, savait tout, bavardait » (Napoléon) … et agité … Voyages incessants avec sa « maison ambulante »; estime à la fin de sa vie avoir passé 3 ans en carrosse. « S’il s’était fixé dans un seul endroit, il aurait péri d’ennui et épuisé ses amis. » (un biographe) « J’aime mon état d’étranger partout.» Ligne … François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. … un aristocrate atypique : Ligne (1735-1814) … hyperactif jusqu’au dernier souffle : décès à 79 ans (en 1814, au beau milieu du Congrès de Vienne) : « Il s’est beaucoup fatigué dans les derniers temps : les visites, les escaliers, les rois, les corridors de la Cour, les fêtes où il restait des quatre à cinq heures sur ses jambes, et surtout l’envie d’être de tout et de ne pas convenir qu’il fût fatigué ont pu contribuer à sa maladie. » Dernier souper mondain, décès quelques jours jours plus tard. François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. Il existe aussi un (grand ?) nombre d’adultes hyperactifs simplement épanouis – professions indépendantes, entrepreneurs, commerçants, médecins, voire psychiatres, … Hallowell et Ratey (Driven to distraction, 1994) – professions à (+/-) forte hiérarchie armée, police, enseignement …(stratégie adaptative ?) – et toutes les autres Arnaud : compagnon maçon du Tour de France Le Heuzey (2003) Dorie : poisson altruiste et risque-tout (Le monde de Nemo, 2004) … Combien d’enfants hyperactifs s’en sortent bien ? La plupart ? (cf ascendants des enfants hyperactifs) Lesquels consultent, une fois adulte ? (rôle de la comorbididité?) François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. plan • la persistance fréquente d’un syndrome partiel ou complet • un tableau clinique complexe • des critères diagnostiques en discussion • une prévalence importante • un devenir altéré • une association fréquente à d’autres troubles psychopathologiques • mécanismes étio-pathogéniques • traitement François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. troubles psychiatriques comorbides très fréquents 12 mois lifetime OR humeur anxiété substance impulsions tout trouble psychiatrique OR 29,9 % 3,5* 45,4 % 3,0* 47,0 % 3,4* 59,0 % 3,2* 14,7 % 2,8* 35,8 % 2,8* 35,0 % 5,6* 69,8 % 5,9* 66,9 % 4,2* 88,6 % 6,3* enquête NCS-R (*p=0,05) Kessler (2004) souvent responsables d’une méconnaissance du diagnostic d’hyperactivité ils alourdissent l’inadaptation du sujet et compliquent la prise en charge François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. hyperactivité et troubles de l’humeur études chez des patients avec troubles thymiques – adultes avec épisode dépressif antécédents d’hyperactivité chez 16%, et signes persistants à l’âge adulte chez 12% – adultes avec trouble bipolaire antécédents d’hyperactivité : premier épisode thymique plus précoce que chez ceux sans antécédents hyperactifs Alpert (1996) (âge moyen 12 ans) (âge moyen 20 ans) Sachs (2000) François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte/Robert Debré,2005. hyperactivité et troubles de la personnalité hyperactifs contrôles passive agressive 18 % 7% histrionique 12 % 0% borderline 14 % 3% antisociale 21 % 4% un quelconque des troubles de la personnalité 42 % 18 % cohorte de Milwaukee (âge moyen 21 ans; p<0,05) Fischer (2002) François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. hyperactivité et trouble des conduites/personnalité antisociale • études prospectives personnalité anti-sociale à l’âge adulte : 12 à 23 % des enfants hyperactifs • (2 et 3 % chez les contrôles) Weiss (1985), Manuzza (1993) études transversales – – trouble des conduites : personnalité anti-sociale : 24% des hyperactifs 17% (5 et 6 % chez les contrôles) Biederman (1998) enquête NCS-R : personnalité anti-sociale François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte/Robert Debré,2005. risque x 5,9 (Kessler, 2004) substances favorites chez les hyperactifs adultes • tabac • patients alcooliques consommation : hyperactifs / population générale 33% • • Wood (1983) cannabis Biederman (1998) loin devant les opiacés et la cocaïne • Pomerleau (&995) antécédents d’hyperactivité fréquents adultes hyperactifs dans un groupe d’alcoolique • 40 % / 25 % toxicomanes aux opiacés : proportion notable d’hyperactifs antécédents d’hyperactivité dans l’enfance 19% symptômes d’hyperactivité à l’âge adulte cocaïnomanes 88% antécédents d’hyperactivité dans l’enfance 33 % polytoxicomanes hyperactifs : pas de consommation préférentielle de cocaïne King (1999) Caroll (1993) Levin (1998) aucune démonstration d’usage privilégié de cocaïne chez les hyperactifs François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. plan • la persistance fréquente d’un syndrome partiel ou complet • un tableau clinique complexe • des critères diagnostiques en discussion • une prévalence importante • un devenir altéré • une association fréquente à d’autres troubles psychopathologiques • mécanismes étio-pathogéniques • traitement François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. les bases neuro-biologiques de l’hyperactivité • • • • tests neurocognitifs électro-encéphalographie imagerie cérébrale génétique mais ne pas négliger : substrat neuro-biologique héritabilité voisine de 80 % les facteurs environnementaux : – étiologie – retentissement de l’hyperactivité chez l’adulte Abramson (1940) : “les complications de la vie sociale demandent une souplesse d’adaptation de plus en plus grande” favorisant non pas le nombre d’adultes instables mais le nombre de ceux mis en difficultés. François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. neurobiologie et théories cognitives déficits primaires (neurobiologiques) attention inhibition histoire personnelle échecs autorégulation (impulsivité) organisation résultats décevants problèmes relationnels échec dans l’utilisation de stratégies compensatoires par exemple : troubles de l’humeur dépression cognitions et croyances culpabilité dysfonctionnelles colère planification gestion de la procrastination, de l’évitement, de la distractibilité anxiété gêne fonctionnelle modèle de Safren (2004) François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. plan • la persistance fréquente d’un syndrome partiel ou complet • un tableau clinique complexe • des critères diagnostiques en discussion • une prévalence importante • un devenir altéré • une association fréquente à d’autres troubles psychopathologiques • mécanismes étio-pathogéniques • traitement François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. une prise en charge déroutante • agitation, impulsivité, difficultés attentionnelles, difficultés organisationnelles, attrait pour la nouveauté consultations difficiles à mener changements fréquents d’objectifs thérapeutiques engouements brusques pour les méthodes alternatives • troubles émotionnels démoralisation passivité / thérapeute (« ce n’est pas de ma faute, ce sont mes neurotransmetteurs ») • forte agrégation familiale quelle séquence thérapeutique pour les différents membres de la famille ? (cf SonugaBarke (2004)) • quelle priorité de prise en charge : hyperactivité ou troubles comorbides ??? François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. principes généraux du traitement Traitement psychosocial Nécessaire dans tous les cas. Traitement des troubles psychiatriques comorbides Selon nécessité. Prioritaire dans certains cas (par exemple, bipolaire). Thérapie cognitive et comportementale Efficacité prouvée à court et moyen terme, chez des petits groupes d’adultes ayant également un traitement médicamenteux. Autre psychothérapie, y compris thérapie analytique Absence d’efficacité démontrée sur les symptômes clés de l’hyperactivité. Libre choix du patient. Traitement médicamenteux spécifique Efficacité prouvée à court et moyen terme, pour certains médicaments, chez certains patients, sur certains symptômes. Innocuité à long terme non démontrée. Information du patient : essentielle. Traitements alternatifs Efficacité mal ou non démontrée. Seulement ceux ayant une innocuité démontrée. Libre choix du patient. Autres mesures thérapeutiques Intérêt possible, mais mal connu chez l’adulte, sur certains troubles comorbides (par exemple, orthophonie si dyslexie). François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte/Robert Debré. alcoolisme, toxicomanie, trouble conclusion un syndrome • • fréquent chez l’adulte avec un diagnostic mal codifié • aux conséquences nombreuses et parfois sévères • • souvent associé à d’autres pathologies psychiatriques peut-être facteur de risque ou d’aggravation pour nombre de ces pathologies • • qui pose un problème social et de santé publique (offre de soin, protection de l’enfance, prévention accidents et délinquance, adaptation du système universitaire) dont la prise en charge est presque inexistante dans la plupart des pays européens. François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte. interrogations • comment faire un diagnostic avec de bonnes preuves de la continuité développementale ? (quelle place pour l’anamnèse des tiers ?) • quelle articulation hyperactivité - troubles comorbides ? rôle de vulnérabilisation / nombreux autres troubles psychiatriques ? (que l’hyperactivité persiste ou disparaisse) • qui sont les hyperactifs épanouis ? quels – facteurs positifs d’adaptation, protecteurs contre un retentissement négatif ? – facteurs d’aggravation ? • existe-t-il des particularités cliniques selon le sexe ? • comment vieillissent-ils ? • quelles sont les meilleures stratégies thérapeutiques ? François Bange/l’hyperactivité chez l’adulte.