Dans la nuit éternelle
Transcription
Dans la nuit éternelle
déjà parus du même auteur dans la série krewe of hunters Le manoir du mystère La demeure maudite Un tueur dans la nuit La demeure des ténèbres Un cri dans l’ombre Dangereux faux-semblants Mystère en eaux profondes Les démons du passé On ne réveille pas la mort Quand veillent les ombres dans la série bone island L’île du mystère L’île de la lune noire Le secret de l’île maudite dans la trilogie des frères flynn L’héritage maudit Les proies de l’ombre L’île des ténèbres Autres publications L’île des disparues Mortelle confidence La nuit écarlate Hantise L’ombre du maléfice Sombre présage Prémonition Passion immortelle Apparences Dangereuse vision La crypte mystérieuse Noires visions Mortel Eden HEATHER GRAHAM Dans la nuit éternelle Collection : BEST-SELLERS Titre original : THE NIGHT IS FOREVER Publié par MIRA® Traduction française de JULIE ALBIZZI HARLEQUIN® est une marque déposée par le Groupe Harlequin BEST-SELLERS® est une marque déposée par Harlequin Si vous achetez ce livre privé de tout ou partie de sa couverture, nous vous signalons qu’il est en vente irrégulière. Il est considéré comme « invendu » et l’éditeur comme l’auteur n’ont reçu aucun paiement pour ce livre « détérioré ». Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. © 2013, Slush Pile Productions, LLC. © 2016, Harlequin. Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de tout ou partie de l’ouvrage, sous quelque forme que ce soit. Ce livre est publié avec l’autorisation de HARLEQUIN BOOKS S.A. Cette œuvre est une œuvre de fiction. Les noms propres, les personnages, les lieux, les intrigues, sont soit le fruit de l’imagination de l’auteur, soit utilisés dans le cadre d’une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, des entreprises, des événements ou des lieux, serait une pure coïncidence. HARLEQUIN, ainsi que H et le logo en forme de losange, appartiennent à Harlequin Enterprises Limited ou à ses filiales, et sont utilisés par d’autres sous licence. Le visuel de couverture est reproduit avec l’autorisation de : Paysage : © DANIELLE SKINNER / ARCANGEL Réalisation graphique couverture : E. COURTECUISSE (Harlequin) Tous droits réservés. HARLEQUIN 83-85, boulevard Vincent-Auriol, 75646 PARIS CEDEX 13. Service Lectrices — Tél. : 01 45 82 47 47 www.harlequin.fr ISBN 978-2-2803-4626-9 — ISSN 1248-511X Je dédie ce livre à All Perry, d’une patience toujours infinie face à nos moindres exigences ! En hommage aussi à Bryee-Annon Victoria Pozzessere, ma fille, qui m’a fait découvrir les merveilles de Nashville et du Tennessee et, aussi, une chose merveilleuse : l’équithérapie ! Avec tout mon amour, ma chérie ! 1 La réunion à laquelle Dustin Blake était convoqué se tenait dans un café, la Taverne du général Bixby, juste en bordure de la sortie sud de l’autoroute I-95, en Virginie du Nord. Dustin connaissait bien l’endroit. Il y avait souvent fait halte quand il était enfant et que ses parents l’amenaient à Washington, une ville qu’ils adoraient. Ils étaient historiens tous les deux et, s’ils l’avaient pu, auraient volontiers logé au sein même du Smithsonian Institute1. A l’époque, Dustin croyait que les gérants du café avaient loué les services d’un acteur pour jouer le rôle du général Bixby car, souvent, Bixby était venu le voir pour lui raconter des histoires. Dustin se rappelait encore son humiliation quand il s’était rendu compte qu’aucun acteur ne jouait le rôle de Bixby, et que ses parents étaient très préoccupés qu’il ait un ami imaginaire. Il les avait d’autant plus perturbés qu’il leur avait révélé des détails que seul le général, ou un expert de la guerre de Sécession, aurait pu connaître. Il avait même eu droit à un certain nombre de séances chez un psychiatre. Sagement, Dustin avait alors admis que le général Bixby était le fruit de son imagination, un ami qu’il s’était inventé. L’aveu avait beaucoup fait réfléchir ses parents et, en fin de compte, il avait hérité d’une petite sœur, les deux 1. Grand institut de recherche américain qui gère de nombreux musées. 16 universitaires craignant qu’un enfant unique ne se réfugie dans un monde imaginaire du fait de sa solitude. L’arrivée d’un autre enfant avait été une bonne chose, d’ailleurs. Dustin adorait sa sœur. Il sortit de l’autoroute pour emprunter le chemin qui ne menait nulle part ailleurs qu’à la Taverne. Il gara son 4x4 noir sur le parking et resta quelques secondes immobile au volant, à contempler le bâtiment. La Taverne avait été construite à l’époque de la révolution américaine. Elle s’appelait alors l’Auberge des voyageurs. Ensuite, après la guerre de Sécession, on lui avait donné le nom du vaillant général de l’Union — l’ami « imaginaire » du jeune Dustin — qui, de son vivant, avait bravé le feu de l’artillerie lourde pour sauver des soldats, qu’ils soient du Nord comme lui, ou « ennemis » confédérés du Sud. Un jour, en effet, un incendie s’était déclaré pendant une bataille. De nombreux chefs seraient restés à l’abri du carnage, en haut de la colline, mais Bixby avait lancé son cheval à travers les flammes. Après avoir arraché une vingtaine d’hommes à la mort, il avait fini gravement blessé. On l’avait amené à l’auberge, où il était mort en suppliant ses concitoyens de surmonter enfin leurs différends et de faire la paix. C’est ainsi que l’auberge était devenue la Taverne du général Bixby. Bixby avait été un personnage courageux, pétri d’humanité. Dustin était bien placé pour le savoir. Il sortit de sa voiture et se dirigea vers la véranda de bois qui entourait la bâtisse. Même après tant d’années, le café restait isolé en pleine nature : la ville la plus proche était Fredericksburg. L’hiver approchait. On le sentait à une certaine fraîcheur de l’air que l’épaisse forêt avoisinante rendait humide. Dustin gravit les marches et entra. La pénombre, à l’intérieur, le fit cligner des yeux. Il se demanda un court instant si on n’avait pas choisi l’endroit exprès pour le 17 désorienter quelques secondes durant et avoir ainsi le temps de l’observer. Quand son regard se fut accoutumé, il vit le général Bixby assis au bar. Le vieillard lui fit un signe de tête et indiqua du menton un groupe installé à l’autre bout de la pièce, dans une alcôve. Dustin répondit par un signe tout aussi discret, puis se dirigea vers le groupe. Il vit David Caswell se mettre debout. Il y avait deux autres hommes assis avec lui dans l’alcôve. L’un avait les cheveux très noirs, des traits d’origine indienne. L’autre avait le teint clair et les cheveux bruns. Ils se levèrent à leur tour pour saluer Dustin. Il vit qu’ils étaient grands, musclés, vêtus de façon informelle. Si c’étaient des agents du FBI, comme il le soupçonnait, ils n’étaient pas en uniforme. — Dustin ! s’écria David, l’air sincèrement ravi. — Ça fait plaisir de te voir, dit Dustin en lui serrant la main. Il jeta un coup d’œil aux deux autres et attendit. — Je te présente Jackson Crow et Malachi Gordon, reprit David. Jackson, Malachi, voici l’agent spécial Dustin Blake. Nous avons fait connaissance quand j’ai rejoint la police de Savannah. Dustin était mon partenaire. C’est l’un des meilleurs, doté de rares talents. — Merci d’être venu, dit Jackson à Dustin. Tout le monde se rassit. Les nouveaux venus dévisageaient Dustin. Il soutint leur regard. Ainsi, le plus brun était donc le célèbre Jackson Crow… — Cela vous plaît de travailler au FBI, monsieur Blake ? demanda Crow. — Ma foi, ça me va très bien, répondit Dustin. C’était vrai. Il n’était pas sûr d’être enchanté du rendez-vous, cela dit. Il avait longtemps rêvé d’entrer dans l’une des « unités spéciales » de Crow mais, à présent, il se sentait hésitant. En fait, sans doute parce qu’il connaissait ses propres 18 capacités — et, pour être franc, parce qu’il ne manquait pas d’ambition —, il s’était attendu à une nomination intéressante en sortant de l’académie du FBI. Dans un sens, il n’avait pas été déçu. On l’avait envoyé travailler avec quatre agents qui enquêtaient sur une série de crimes violents survenus dans les Etats voisins. Seulement, il n’avait pas eu l’occasion de mettre son sixième sens à profit. Son unité était « normale ». — La coopération avec vos collègues vous plaît ? insista Crow. Posait‑il la question par simple politesse ? — Oui, beaucoup, répondit‑il. Ils sont sympathiques, compétents, très expérimentés. Je travaille en particulier avec Grant Shelby, un gaillard qui mesure deux mètres, pèse cent vingt kilos de muscles et raisonne à la vitesse d’un ordinateur. Dans les situations délicates, il est vraiment précieux. Notre collègue femme, Cindy Greenstreet, a obtenu les meilleures notes de tous les stages depuis dix ans. Il y a aussi Jerry Gunter, vous avez peut‑être entendu parler de lui… Il était champion d’arts martiaux avant de rejoindre l’académie. Lui aussi peut s’avérer précieux en cas de danger ! Quant à moi, si vous m’avez fait venir, c’est que vous savez déjà tout ce qui me concerne, j’imagine. Y compris que j’ai rejoint l’Agence après avoir déjà acquis une solide expérience dans le combat et le maintien de l’ordre. Crow hocha la tête. Dustin comprit qu’effectivement il savait déjà tout. Que son équipe était composée d’agents solides, endurcis, capables de mener à bien les missions les plus rudes. — On vous a envoyé là où il fallait, laissa tomber Crow. — Exact. Comme il l’avait indiqué, Dustin n’avait pas tout de suite rejoint le FBI en sortant de l’université, contrairement à beaucoup d’agents. Très jeune, déjà, il avait eu l’occasion de témoigner dans une affaire curieuse où deux tueurs en série s’étaient associés. Alors, après ses études, il était 19 entré dans les marines et, après l’armée, dans la police. Il en était parti, révulsé par les horreurs que les hommes pouvaient faire subir à leurs semblables et parce qu’il refusait fermement, à l’époque, d’utiliser ses dons paranormaux. Il avait fini par devenir garde forestier dans les Everglades1. Seulement, ses dons particuliers l’avaient rattrapé et, après avoir retrouvé quelques cadavres cachés dans des conteneurs, il s’était dit qu’il ferait aussi bien de mettre ses capacités à profit, sans s’obstiner à les refouler. On ne pouvait pas changer sa nature profonde. Il fallait l’accepter. Alors, il avait posé sa candidature au FBI. — Si vous savez déjà tout sur moi, dit‑il à voix haute, pourquoi m’avoir convoqué ? David regarda Jackson Crow avec un petit haussement d’épaules. — Que savez-vous des équipes de Chasseurs ? Cette fois, c’était Malachi Gordon qui avait parlé. Dustin le connaissait de nom. Gordon venait juste de passer son diplôme. Il avait rejoint l’Agence après avoir résolu une affaire délicate, à Savannah. Dustin se carra dans son siège. — J’ai lu des articles sur votre enquête de Savannah, répondit‑il. Je sais que vous y avez collaboré avec David. J’aime beaucoup cette ville. J’y ai travaillé et j’avais d’ailleurs été étonné que la mission ne soit pas confiée à ma propre unité, mais les choses étaient déjà en route. Apparemment, c’est terminé, n’est‑ce pas ? Vous n’avez plus d’agents sur place… Il adressa un petit sourire à David en concluant : — Bref, vous vous en êtes très bien sortis sans moi ! — Je suis sûr que vous auriez été très utile, murmura Malachi. Dustin le regarda, intrigué. 1. Parc national situé en Floride. 20 — Merci. Mais comme je l’ai dit, vous avez mené ça haut la main, apparemment. — C’est vrai. Seulement, nos équipes ont de plus en plus de travail, dit Crow. Nous recrutons sans cesse, mais ce n’est jamais suffisant. Alors, quand nous trouvons un candidat intéressant… Est‑ce que cela vous tenterait de collaborer avec les Chasseurs, monsieur Blake ? Pour voir si ça vous convient ? Dustin sourit. Au moins, la question était directe. — Au départ, j’avais demandé à rejoindre une de vos unités, répondit‑il, mais on m’avait répondu que vous n’utilisiez pas les procédures de recrutement habituelles et choisissiez vous-même vos agents. Alors… — C’est vrai, reconnut Crow. Je regrette de ne pas vous avoir connu à ce moment‑là. C’est David qui a parlé de vous à Malachi, et Malachi est alors venu me voir. Nous avons étudié votre dossier et, effectivement, tiré quelques sonnettes pour savoir le maximum de choses sur vous. Jusqu’à présent, nous ne nous sommes jamais trompés dans nos embauches. Sans doute parce que nous nous montrons très prudents. Nous n’avons pas le choix… — Parce que vous recrutez uniquement des talents « spéciaux », j’imagine ? rétorqua Dustin. Et sans doute aussi parce que les autres unités se poussent du coude en parlant de vous… Ce qui ne les empêche pas de jalouser vos succès ! — L’officier Caswell nous a expliqué que travailler avec vous, c’était comme… — … comme travailler avec moi, compléta Malachi Gordon. David et moi, nous nous sommes connus à La Nouvelle-Orléans. — Je vois, dit Dustin. — Alors, vous portez-vous candidat, monsieur Blake ? demanda Crow. Dustin baissa la tête pour dissimuler un sourire, puis releva les yeux vers Crow. 21 — Ecoutez, faisons les choses ainsi : si vous ne le connaissez pas encore, je serais ravi de vous présenter au général Bixby. Il est assis au bar, en ce moment, à côté du type en jean avec un T-shirt Alice Cooper. Crow sourit pour la première fois. Il était donc capable de sourire… — Nous n’avons pas été présentés formellement, mais nous avions remarqué sa présence, répondit‑il. — Je voulais simplement vérifier si j’étais testé, dit Dustin en posant les coudes sur la table pour balayer ses trois vis-à-vis du regard. Cela dit, pourquoi m’avez-vous convoqué maintenant ? Ce fut Gordon qui répondit. — Vous êtes de Nashville, n’est‑ce pas ? Dustin réfléchit à toute allure. Il avait quotidiennement accès aux rapports de police et n’avait pas entendu parler d’enlèvement ou de meurtre à Nashville, récemment. — Oui, répondit‑il en fronçant les sourcils, mais il y a longtemps que j’en suis parti. — Mais vous y retournez régulièrement, non ? C’était vrai, sauf ces derniers temps. Ses parents habitaient Londres. Sa petite sœur, Rayna, était devenue chanteuse de musique country. Depuis un an, elle était en tournée. Ils s’étaient tous retrouvés quelques jours à Londres au début de l’été. — Oui, mais je n’y ai pas mis les pieds depuis plusieurs mois, répondit‑il à voix haute. — Ce n’est pas si long que ça, commenta David. As-tu déjà entendu parler d’un type nommé Marcus Danby ? — Marcus Danby ? répéta Dustin. Ce nom lui était familier. — Oui, bien sûr, reprit‑il aussitôt. Il a fondé un centre thérapeutique. Les patients travaillent avec des chevaux, ou des chiens, parfois. Danby était le « mouton noir » d’une famille richissime. Il s’est adonné à toutes les drogues possibles et imaginables. Il a même fait un peu 22 de prison. Ensuite, il a hérité de la propriété familiale et s’est complètement amendé. La Ferme du Cheval est un établissement très respecté. — Danby est mort, jeta abruptement Gordon. — Je suis désolé de l’apprendre. Que lui est‑il arrivé ? — Il est tombé dans un ravin. On l’a déjà enterré, mais nous venons seulement d’avoir le rapport d’autopsie. Il avait de la drogue dans l’organisme. — Quel dommage, alors qu’il n’y avait pas touché depuis au moins vingt ans ! fit remarquer Dustin. Mais alors… — Certains de ses proches ont des doutes sur les causes de son décès, coupa Jackson Crow. Nous aimerions que vous enquêtiez. — Vous ne croyez pas à la chute ? Ou au fait qu’il se soit drogué ? — Ni à l’un ni à l’autre, répondit Malachi Gordon. — La police a des soupçons aussi ? — Non, indiqua Caswell en secouant la tête. — Alors, je ne vois pas… — Agent spécial Blake, il nous arrive souvent d’intervenir même quand la police locale ne voit pas de problème, rappela Crow. — Certes, mais… — Notre idée, reprit Malachi Gordon, c’est que vous vous installiez à la Ferme en tant que patient. — En tant que patient ? Vous voulez que je me fasse passer pour un malade, et que j’enquête sur un accident provoqué par une overdose que personne ou presque, apparemment, ne met en doute ? — Nous avons plus que des doutes. Nous soupçonnons fortement un meurtre, répondit sèchement Malachi. Dustin ouvrit de grands yeux. — Un meurtre ? Commis de quelle façon ? Par qui ? Je suis un fédé1 aussi, vous savez. Je connais les procédures. 1. Abréviation de « agent fédéral », en général agent du FBI. 23 Nous ne pouvons agir que quand un tueur s’est échappé et a franchi les frontières de l’Etat. — Nos unités sont spécialisées dans les affaires où des circonstances inhabituelles freinent l’enquête régulière, répliqua Jackson Crow. Nous ne déboulons pas en masse comme les autres. Nous envoyons d’abord une ou deux personnes tâter le terrain, évaluer la situation… Dustin était surpris et, aussi, il dut se l’avouer, vaguement déçu. Le cas en question ne ressemblait pas à ceux que les « Chasseurs de fantômes » traitaient habituellement. Leur rayon, c’étaient plutôt des enquêtes réellement étranges, uniques en leur genre. La mort, accidentelle ou pas, d’un ancien drogué, même s’il avait changé d’existence et créé un établissement utile, n’avait a priori rien d’une énigme hors du commun. Il poussa un soupir. — J’aimerais en savoir plus, répondit‑il, surtout que oui, ça m’intéresse de travailler avec vous. Vous savez aussi bien que moi qu’on finit par se lasser d’inventer des explications plausibles quand, en fait, on a résolu une affaire en bavardant avec un mort. Je peux facilement me rendre à la Ferme du Cheval. Ce n’est qu’à une quarantaine de kilomètres de Nashville. Je serai obligé de m’y présenter sous mon propre nom, parce que j’ai des amis dans le coin, mais cela ne devrait pas poser de problème. Beaucoup de policiers et d’agents craquent nerveusement. C’est un motif plausible pour se faire soigner. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi cette histoire a retenu votre attention. — C’est ma propre cousine qui m’a alertée, Blake, expliqua Malachi Gordon. Elle travaille à la Ferme. Elle est persuadée que Marcus Danby a été assassiné. Super, se dit Dustin. On l’envoyait en mission parce qu’une vague cousine se faisait du souci ! Cela dit… C’était tout de même l’occasion de mettre un pied dans l’univers des Chasseurs de fantômes. 24 — Pourquoi en est‑elle persuadée ? demanda-t‑il à Malachi. Qu’est‑ce qui lui donne des soupçons ? — C’est simple. Le fantôme de Marcus Danby lui-même lui a dit qu’on l’avait assassiné. — Je ne comprends toujours pas l’intérêt de cette thérapie par le cheval, dit Joey Walters à Olivia tandis qu’ils faisaient le tour du pré avec une jument que la jeune femme tenait par la longe. Ou alors… Il lui jeta un regard belliqueux. — Ou alors, c’est que nos… Olivia savait qu’il avait failli dire « nos parents », sauf que ses parents étaient morts. — C’est que nos gardiens, reprit‑il, nous croient aussi bêtes que des chevaux ? Et pensent qu’entre idiots on peut se guérir mutuellement, c’est ça ? Olivia retint un sourire. — Qu’est‑ce qui te fait penser que les chevaux sont bêtes ? s’enquit‑elle. En fait, elle était heureuse d’avoir repris le travail. Ils s’étaient tous arrêtés quelques jours pour l’enterrement de Marcus, puis s’étaient remis aussitôt à la tâche. Elle s’en félicitait d’autant plus que la lecture du rapport d’autopsie l’avait mise en rage. — Mais oui, ils sont bêtes ! dit Joey. Ils sont capables de manger jusqu’à éclater, si on ne les arrête pas ! — Les chevaux n’ont pas d’arrière-pensées, dit‑elle. Mais ils ont leurs limites, tout comme nous. Et pour ton information, Joey Walters, la thérapie par le cheval marche particulièrement bien pour les gens qui tendent à tout intellectualiser, comme toi. Il ne sert à rien de forcer un cheval contre son gré. Il faut lui apprendre à faire confiance, ce qui suppose que toi aussi, tu lui fasses confiance. Comme pour souligner ses mots, Trickster, la vieille 25 jument qu’ils avaient amenée avec eux, donna un léger coup de mufle dans le dos de Joey. — Hé ! s’écria Joey. Il se retourna pour regarder la jument. Elle poussa un hennissement en secouant la tête, les yeux fixés sur Joey. Ce fut un bref échange, très simple, mais Olivia vit le visage de Joey s’éclairer d’un sourire nouveau. Il avait beau critiquer la thérapie, il avait déjà de l’affection pour Trickster. Et ce n’était que leur deuxième sortie ! — Tu vois, jusqu’à maintenant, tu ne lui prêtais pas attention, dit Olivia. Tu l’amenais dans le pré mais sans t’occuper d’elle. Elle veut qu’on la remarque, qu’on prenne conscience de sa présence. — Mais c’est vous qui l’avez amenée ! — Oui, mais c’est toi qui l’as pansée, qui lui as parlé, qui t’es promené avec elle… C’est ta réaction qu’elle recherche. — Vous dites qu’on a tous nos limites et que nous devons apprendre à les tester, grâce aux chevaux. Seulement, les chevaux, eux, ils ont tendance à n’en faire qu’à leur tête. Alors, peut‑être qu’il ne faut pas les brusquer, d’accord, mais elle vient de me pousser dans le dos ! — C’était un geste d’affection, Joey, sache-le. Toi, tu peux tout à la fois garder le contrôle de la situation et lui montrer de l’affection. La vie est comme ça, Joey. Le fait d’aimer les gens n’empêche pas qu’on ait droit à ses propres choix et opinions. Joey sourit encore plus largement. Il flatta l’encolure de la jument, visiblement ravie de ses caresses. A cet instant, cependant, Joey recula d’un pas. — Je vais m’attacher à elle, et ensuite il faudra que je m’en aille, dit‑il d’un air sombre. Et je me retrouverai de nouveau tout seul, comme après la mort de mes parents ! — Tes parents n’ont pas fait exprès de t’abandonner, Joey. Trickster sera toujours ici. Même quand ta thérapie sera terminée, tu pourras revenir la voir. 26 — Mais tout le monde finit par partir un jour, murmura Joey. Joey avait été envoyé à la Ferme du Cheval suite à la mort de ses parents dans un accident de voiture. Au début, l’adolescent était resté rentré en lui-même, cessant complètement de communiquer, avait expliqué son oncle. Auparavant féru de sport, il n’avait jamais bu ni pris de drogue, mais il avait fini par sombrer. Le jour où son oncle avait dû aller le chercher à la station de police de Sarasota, où ils vivaient, Joey avait décidé de se faire aider. Il avait alors intégré l’institution spécialisée Parsonage House, à quinze kilomètres de là, qui travaillait en lien avec la Ferme du Cheval, pour offrir des stages d’équithérapie à ses pensionnaires. — Je suis sincèrement désolée que tu aies perdu tes parents, Joey. Mais comme je te l’ai dit, ils n’ont pas choisi de t’abandonner. Ils t’aimaient. — Ce n’est pas juste ! — Oui, la vie n’est pas toujours juste, dit doucement Olivia. Nous pouvons seulement apprendre à faire face du mieux que nous pouvons. Elle s’approcha de Tricskter pour lui flatter le museau. — Regarde Trickster, par exemple, reprit‑elle. C’était un cheval de course, promis à une belle carrière. Et puis un jockey l’a frappée si durement qu’elle s’est cassé la jambe. Aux yeux de son propriétaire, elle ne valait plus rien. Au lieu de lui être reconnaissant de tous les prix qu’elle avait gagnés, qui lui avaient rapporté beaucoup d’argent, il a voulu la faire euthanasier. Alors… Sa voix se brisa, ce qui l’étonna. Elle pensait avoir accepté la mort de Marcus, pourtant. Elle s’était replongée dans le travail, comme tous ses collègues, pour rendre hommage à l’œuvre qu’il avait créée. — Alors ? insista Joey, curieux. — Alors, Marcus a entendu parler de Tricskter et l’a achetée en offrant à son propriétaire bien plus que ce qu’il 27 aurait tiré de sa carcasse. Il l’a amenée ici, s’est occupé d’elle, et maintenant, c’est un cheval magnifique, comme tu peux voir. — Qu’est‑ce qu’ils auraient fait de sa carcasse ? demanda Joey, inquiet. De la colle ? — Ce qui compte, c’est qu’elle soit ici, bien en vie, et qu’elle sache que nous l’aimons. Il lui a fallu un moment pour se rassurer, bien sûr. Elle venait de passer des mois à mourir de faim dans un coin, en souffrant de sa blessure… — Mais Marcus n’est pas resté avec elle ! objecta l’adolescent. — Marcus est mort, Joey, mais il savait qu’il laissait derrière lui des gens qui s’occuperaient d’elle. Joey poussa un profond soupir. Il attrapa un brin d’herbe pour le mâchonner, regarda le paysage qui s’étendait autour de lui et murmura : — Je n’aurais pas dû donner autant de souci à mon oncle… — Il s’est fait du souci parce qu’il t’aime, Joey. Et à mon avis, il se sent beaucoup mieux maintenant qu’il sait que tu as l’intention de reprendre ta vie en main. Tu as simplement besoin de temps pour digérer ce qui t’est arrivé. Joey haussa les épaules. Il n’avait que seize ans, mais était grand, bien découplé, en parfaite forme physique. Il se tourna vers Olivia avec un sourire enjôleur. — Vous, vous m’aimez bien, hein ? — Oui, je t’aime bien. — Moi aussi, je vous aime bien, dit‑il en souriant toujours. Mais si je dis que vous m’aimez bien, c’est parce que vous avez oublié l’heure ! Olivia consulta rapidement sa montre. Ils avaient effectivement dépassé de dix minutes le temps consacré à la promenade. Il avait été difficile, au début, d’entrer en contact avec Joey, et elle éprouvait une profonde compassion pour lui. 28 — Ne te fais pas trop d’idées, répliqua-t‑elle cependant d’un ton taquin. Je suis ta thérapeute, rien d’autre ! — Ça ne m’empêche pas de vous trouver très jolie. — Merci. Maintenant, on rentre ! — Quand je serai plus vieux, je viendrai rendre visite à Trickster et je suis sûr que vous me prendrez plus au sérieux. — Joey, ça suffit ! Si tu espères susciter chez moi un intérêt autre que thérapeutique, tu te trompes. Tu ne seras jamais plus vieux que moi, figure-toi, et nous ne sortirons jamais ensemble ! — Je vois que la vie est pleine d’injustices, effectivement ! soupira-t‑il, souriant toujours. Puis son sourire s’effaça. Il ajouta d’un air plus grave : — Tout le monde parle de Marcus, vous savez… Il paraît qu’il avait recommencé à se droguer. Ils ont trouvé de l’héroïne, à l’autopsie. Olivia se raidit. — Marcus n’avait pas replongé, déclara-t‑elle. — Alors ? C’est l’autopsie qui ment ? Olivia se mordilla la lèvre. Non, l’autopsie ne mentait pas. Seulement, ce détail sur l’héroïne n’avait pas été diffusé. Le médecin légiste en avait uniquement informé le personnel de la Ferme. Visiblement, cela n’empêchait pas les rumeurs de courir. — J’ai vraiment entendu dire ça, insista Joey. Pour l’héroïne. — Joey, je connaissais bien Marcus… S’ils ont trouvé de la drogue dans son organisme, ce n’est pas forcément parce qu’il l’avait prise volontairement. — Vous croyez qu’on l’a piégé ? — Je ne sais pas encore quoi penser. — Dites donc, le mystère s’épaissit ! fit remarquer Joey d’un ton excité. Et si… et si quelqu’un l’avait drogué parce qu’on voulait qu’il meure ? Ou l’avait poussé dans le ravin ? — Je te rappelle que tu parles de quelqu’un qui avait beaucoup d’importance pour moi, Joey. 29 — Pardonnez-moi, Liv, vraiment. Joey présentait ses excuses avec sincérité. Olivia n’en doutait pas. — C’est simplement que… on n’a ni radio, ni télé, ni Internet, à l’institution, reprit‑il. Alors, euh… ça m’a intéressé de me poser des questions, plus que de penser à ma guérison, en fait… Joey avait l’air penaud. — Ne t’en fais pas. Je ne t’en veux pas. — Tout de même, ça fait peur, hein ? Cette Ferme est censée soigner les gens. C’est le travail avec les animaux qui a sauvé Marcus Danby. Alors, s’il a replongé dans la drogue… On peut se demander si ça marche, cette thérapie. — C’est vrai, murmura Olivia. Elle tourna les yeux vers les bâtiments de la Ferme. Elle n’avait pas revu le fantôme de Marcus, depuis sa mort. Avait‑elle imaginé cette apparition ? Partageait‑elle vraiment avec son cousin Malachi un sixième sens particulier, ou bien avait-elle été victime dune hallucination ? Elle avait appelé Malachi parce que les conclusions de l’enquête ne la satisfaisaient pas, mais les résultats de l’autopsie n’étaient arrivés que le matin même. Il fallait qu’elle le recontacte. Il avait bien promis d’enquêter, mais l’avait prévenue qu’il devrait se montrer très prudent. En théorie, il n’avait pas le droit d’intervenir sans autorisation. Les gens savaient qu’ils étaient cousins. S’il surgissait inopinément, on pourrait facilement conclure que les fédés se mêlaient de ce qui ne les regardait pas ou, pis, que la Ferme bénéficiait grâce à Olivia d’un traitement de faveur. Bref, il cherchait une solution. Olivia se rappela qu’un agent fédéral était attendu en tant que patient, à cause d’un burn-out, lui avait‑on dit. Etait‑ce lui, la « solution » concoctée par Malachi ? — Olivia ? lança Joey. — Oui ? 30 Elle s’efforça de sourire, consciente qu’il l’observait tandis qu’elle était plongée dans ses pensées. — Ecoutez, je vous demande vraiment pardon. Je me sens bien, ici. C’est un endroit formidable. — Merci, Joey. — Si ça se trouve, vous allez me sauver la vie. Avec vous, je pense que ça peut marcher. — J’en suis certaine ! Joey sourit à son tour. Elle aimait bien ce garçon, songeat‑elle, même s’il lui arrivait de se comporter comme un gamin. D’ailleurs, il s’en rendait compte. — Dis à Trickster que nous allons rentrer, déclara-t‑elle. Joey caressa le museau de la jument. — Tu es un cheval magnifique, Trickster, chuchota-t‑il. Il leva les yeux vers Olivia. — Est‑ce que je peux la monter ? — Non, pas aujourd’hui. Comme tu me l’as rappelé, nous sommes en retard ! Mais la prochaine fois, c’est promis, tu seras en selle. Ils retournèrent à la Ferme. Olivia regarda Joey panser Trickster, puis l’installer dans son box pour la nourrir. Elle n’avait pas le courage d’aller dire au revoir aux patients qui retournaient à l’institut et à ses collègues qui rentraient chez eux. Elle n’avait même pas eu le courage de passer au bureau de l’administration. Aaron et le reste de l’équipe devaient être morts d’inquiétude et se demander comment ils allaient réagir quand les résultats de l’autopsie seraient rendus publics. De toute façon, il était visiblement trop tard pour faire cesser les rumeurs, puisque même Joey en avait entendu parler. Ils allaient avoir du mal à commenter la mort de Marcus devant la presse. Quand Joey fut parti avec son groupe, elle examina rapidement les chevaux. Elle était seule dans les écuries. Tous les autres devaient être soit en train de chuchoter avec angoisse dans les bureaux, soit en train de regagner 31 en hâte leur domicile. Quand elle eut fini, elle alla prendre sa voiture pour rentrer à son tour dans le petit ranch, situé à dix kilomètres, où elle avait si souvent séjourné étant enfant. Il avait appartenu à son oncle et elle le lui avait racheté quand on l’avait embauchée à la Ferme du Cheval. C’était une vieille maison, construite dans les années 1830. Elle l’adorait. Une énorme cheminée occupait une bonne partie du grand salon. L’ancien petit salon avait été transformé en cuisine ultramoderne, rutilante. De l’autre côté du couloir se trouvait une bibliothèque-salle de jeuxsalle de télévision, et, à l’étage, deux chambres avec un boudoir, des additions « modernes » installées dans le grenier vers 1850. Ces trois pièces étaient confortables, pleines de charme. D’après son oncle, la demeure avait toujours appartenu à la famille. Un cousin éloigné, son fils, puis sa fille, ainsi que quelques nièces et neveux, s’y étaient succédé au fil du temps. L’oncle en question la lui avait vendue un bon prix et s’était même chargé lui-même, au début, du crédit. Olivia l’avait remboursé peu à peu et avait tout réglé l’année précédente, pour son vingt‑sixième anniversaire. Alors qu’elle allait ouvrir la porte, elle entendit le chien, Sammy, pousser un gémissement. Il aurait pu rester à la Ferme, bien sûr. Les animaux rescapés en tout genre n’y manquaient pas ! Seulement, Sammy avait appartenu à Marcus et sa patte commençait tout juste à cicatriser. Olivia avait préféré le garder chez elle et personne n’avait fait d’objection. Elle ouvrit. Il était juste derrière la porte et remuait la queue. Elle se pencha pour caresser ce gros chien, fruit d’un vrai mélange de races. Il avait le poil d’un golden retriever, la tête d’un rottweiler, et les pattes d’un chien-loup peut-être. Il avait même un œil bleu et l’autre bleu taché de brun, comme des taches de rousseur. Il s’assit sur son arrière-train, les yeux pleins d’espoir. Olivia en eut le cœur brisé. 32 — Marcus ne reviendra pas, Sammy. J’en suis vraiment désolée. Sammy eut un bref aboiement. Comment savoir ce que les animaux comprenaient ? Olivia jeta ses clés sur le buffet de l’entrée et passa dans la cuisine pour nourrir le chien. Alors qu’il dévorait une « succulente pâtée bœuf et porc », elle lui expliqua qu’elle montait juste un moment à l’étage. Et qu’il ne pouvait pas encore aller courir dans le jardin tant que sa patte n’était pas entièrement guérie. Une fois en haut, elle fila dans la salle de bains et se mit sous la douche en réglant la température pour avoir une eau bien chaude. Puis elle resta sous le jet, immobile, un long moment. Elle aurait voulu se vider complètement l’esprit. Adossée contre le carrelage, elle pensa à Marcus. — Je suis sûre que tu n’avais pas replongé ! chuchotat‑elle. Elle comprenait que la police croie le contraire. Les anciens addicts qui retombaient dans la drogue, c’était courant. Certains reprenaient une cure de désintoxication. D’autres s’en sortaient seuls, par la force de la volonté. Seulement, Marcus n’avait rien repris. Elle en était certaine. La chaleur, sous la douche, devenait étouffante. Sa peau allait finir par se ramollir ! Elle coupa l’eau,et attrapa une serviette pour se sécher avant d’enfiler un peignoir. Puis elle redescendit pour se préparer une tasse de thé. Alors qu’elle franchissait les dernières marches de l’escalier, elle vit Sammy assis devant la porte d’entrée, le regard fixe. — Enfin ! fit une voix. Pétrifiée d’effroi, le cœur battant, elle se demanda avec désespoir ce qu’elle pourrait utiliser comme arme pour se défendre. Sauf que personne n’était venu l’agresser… La voix était celle de Marcus Danby. 33 Ou, en tout cas, de son fantôme, qui se tenait maintenant debout dans l’entrée. — Qu’est‑ce que tu fichais là-haut, Liv ? Tu as passé des heures sous la douche ! reprit‑il en s’avançant d’un pas. Allons, réagis… Tu m’as déjà vu, non ? Et je sais que tu me vois très bien maintenant aussi. Exactement comme tu as vu le général Cunningham et son cheval, Loki. Tu crois que je ne m’en étais pas rendu compte ? Bien sûr que si ! Tu attires les fantômes comme un aimant, ma chère amie. Ferme donc la bouche… Sinon ta mâchoire inférieure va tomber par terre ! Puis, d’une voix plus douce, le spectre enchaîna : — Une fois de plus, j’ai vraiment besoin de ton aide, Liv. La Ferme et moi avons besoin de toi. 34 HEATHER GRAHAM Dans la nuit éternelle Le cadavre de Marcus gisait au fond d’un ravin, les yeux encore ouverts. Fixés à jamais sur la nuit éternelle… Alors qu’elle reprend conscience après s’être brusquement évanouie, Olivia sent une panique irrépressible la gagner. Son imagination doit lui jouer des tours : il est impossible qu’elle ait vraiment dialogué avec le fantôme de Marcus Danby, son ami et patron au centre équestre où elle travaille… Pourtant, le spectre lui a semblé bien réel lorsqu’il prétendait avoir été assassiné et implorait son aide ! Serait-elle en train de devenir folle ? Peut-être pas. Car, bientôt, les faits étranges se succèdent au centre équestre, et Olivia se prend à douter de tout. Qui l’épie dans l’ombre ? Et pourquoi ne peut-elle se départir du terrible sentiment qu’il va lui arriver malheur, à elle aussi ? Désormais terrifiée, elle se résout à alerter le FBI, et accepte d’aider dans son enquête l’agent Dustin Blake, qui se fera passer pour un des pensionnaires du centre. Dustin, un homme énigmatique qui lui révèle peu après son arrivée que, tout comme elle, il a la capacité de communiquer avec les morts… A PROPOS DE L’AUTEUR « Le nom de Heather Graham sur une couverture est une garantie de lecture intense et captivante », a écrit le Literary Times. Son indéniable talent pour le suspense, sa nervosité d’écriture et la variété des genres qu’elle aborde la classent régulièrement dans la liste des meilleures ventes du New York Times. Dans la nuit éternelle appartient à la série « Krewe of Hunters ». 68.5484.7 ROMAN INÉDIT 7,50 € www.harlequin.fr