le jour d.après - Pharmaceutiques

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le jour d.après - Pharmaceutiques
Éditorial
LE JOUR D’APRÈS
P
assée l’élection présidentielle, qui gouvernera le médicament ? Pour
l’heure, les réponses sont plutôt normandes : les candidats que nous
avons interrogé sont restés unanimes… dans un certain flou. Ségolène
Royal est cependant plus tranchante quand elle estime que la loi de 2004
a rendu toute gouvernance impossible. Ce qui n’est pas faux quand on regarde de
près le feuilleton du mois passé, à savoir le relèvement du C à 23 euros : l’affaire
s’est certes terminée en eau de boudin pour les syndicats de médecins, mais on
retiendra que le directeur de l’Uncam, Frédéric van Roekeghem, n’a pas hésité à
défier frontalement le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, qui aurait aimé
quitter son ministère sur un succès. Perdu ! Ce bras de fer n’est, à l’évidence,
que le début d’une tentative d’OPA de l’assurance-maladie sur le médicament
entre autres.
DANIEL VIAL
Sentant venir le loup, le G5, qui regroupe Ipsen, Pierre Fabre, SanofiAventis, Servier et LFB, s’en est ému en publiant sa plate-forme stratégique à l’intention des candidats. Dans les actions prioritaires qu’il
Le G5
préconise, il faut en retenir une : la création d’un Conseil de santé
entre
en lice
auprès du président de la République et la confirmation des rôles
respectifs du CSIS et du CEPS. Au détriment de qui ? Mais de l’Uncam et de la HAS qui, ces temps derniers, se sentaient pousser les
ailes ! Une citation ? « L’Uncam étant un organe d’exécution, lit-on
dans la plate-forme du G5, elle ne doit pas être impliquée dans le choix des
grandes orientations de régulation du marché du médicament et de la gouvernance ». La messe est dite et sans ambages. Le Leem et son manifeste — à
qui tous les candidats accordent un brevet de représentativité — ne dit pas autre
chose. Mais tout le monde sait aujourd’hui que le déficit de la Sécurité sociale
reste proche des dix milliards d’euros et que le prochain gouvernement ne
fera pas l’économie des mesures d’urgence qu’il faudra prendre. Et personne
n’en a franchement parlé jusqu’alors. Raison de plus pour s’inquiéter sans
attendre de cette affaire de gouvernance : on ne laisse pas les enfants jouer
dans la cuisine…
DANIEL VIAL
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AV R I L 2 0 0 7 _ P H A R M A C E U T I Q U E S
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