La Lettre B*capital
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Septembre 2015 Frédéric Biraud Directeur Général La Lettre B*capital “ C’est lorsqu’on est environné de tous les dangers qu’il n’en faut redouter aucun “ Sun Tzu Les autorités monétaires chinoises ont surpris les investisseurs mi-août avec l’annonce surprise de plusieurs dévaluations du yuan en quelques jours. Au bilan, la dépréciation s’établit à 4,4%. Une première étape pour aller plus loin ? Rien n’est moins sûr… La fenêtre de tir semble avoir été bien choisie. Les données économiques se sont dégradées ces derniers mois dans l’empire du Milieu. Pour autant, la monnaie chinoise a progressé face à l’Euro et aux devises des autres pays émergents. Accrochée au dollar, elle a fragilisé la compétitivité du pays. La perspective d’une hausse prochaine des taux d’intérêt aux Etats-Unis pourrait avoir pour conséquence un nouveau renforcement du dollar, pénalisant en cascade l’économie chinoise. Il est donc urgent d’agir et il faudra sans aucun doute une dévaluation plus importante encore pour recréer une vraie dynamique. Par ailleurs, la volonté d’intégrer le panier de devises officielles du FMI milite également en faveur d’une parité des changes plus flexible. La réaction des places financières ne s’est pas fait attendre. Les indices ont violemment décroché. Les investisseurs se sont retrouvés plongés dans un nouveau climat d’incertitude quant à la réalité du ralentissement chinois et quant à l’impact sur les sociétés occidentales cotées … Un retour à un régime de volatilité accrue, ce n’est pas nouveau. Nous l’avons déjà vécu en juillet : les négociations entre la Grèce et ses créanciers avaient entrainé une chute de près de 15% pour les indices, pourtant le poids économique d’Athènes n’était pas en mesure de faire trembler la reprise économique de la zone Euro … En deux mois, les indices boursiers ont subi des variations importantes. Au-delà des indices, certains titres ont connu des parcours très heurtés sur les dernières semaines sur fonds de publications de résultats. Peugeot ou encore Société Générale ont connu des rebonds de près de 10%, à l’inverse Henkel ou encore Carlsberg ont violemment chuté. L’heure est aux promesses tenues, pas aux tergiversations !!! Les places financières se sont revalorisées au cours de ces trois dernières années. Le CAC 40 ou l’indice italien, le SMI notamment, signent les meilleures performances de la zone euro. Les investisseurs sont d’autant plus disposés à vendre, qu’ils ont des plusvalues latentes. Ils sont plus exigeants sur la capacité des entreprises à délivrer. Dans un contexte de taux d’intérêt très faibles, les actions restent le meilleur vecteur de performance. Néanmoins, il faut rester très sélectif. Stratégie Rechute des prix du pétrole : du carburant pour la reprise européenne ! Le rebond des prix du pétrole amorcé en début d’année s’est achevé brutalement fin juin. Le Brent qui avait repris plus de 50% à près de 70$ a depuis lourdement rechuté sous les 50$. L’explication est simple. Le déséquilibre persiste entre une offre pléthorique et une demande qui, certes progresse, mais pas suffisamment pour rééquilibrer le marché. L’avenir reste sombre pour les producteurs, mais tant que cette situation durera, les consommateurs resteront les grands bénéficiaires. Franck Feignant Responsable Équipe Gestion sous mandat RÉVISION EN HAUSSE DE LA DEMANDE MONDIALE : LE GRAND PARADOXE ? Dans son dernier rapport mensuel, l’Agence Internationale pour l’Energie (AIE) a indiqué que la croissance de la demande de pétrole était à son plus haut depuis cinq ans. Cette amélioration s’explique par une conjoncture mondiale qui est restée solide. La baisse des prix a dopé l’appétit des consommateurs, ce qui a joué favorablement sur les volumes. Paradoxalement, ces révisions devraient soutenir les prix de l’Energie. Ceux-ci sont pourtant revenus dans une violente spirale baissière depuis fin juin. Des statistiques macroéconomiques décevantes publiées récemment dans la zone euro et aux Etats-Unis entretiennent le doute quant à la vigueur de la demande future. Par ailleurs, le niveau réel de la croissance chinoise fait débat, surtout depuis les récentes dévaluations, et le Japon a de nouveau affiché une croissance négative au deuxième trimestre. Cependant, l’explication est également à chercher du côté de l’offre. UNE OFFRE QUI CONTINUE À CROÎTRE,… CONTRE TOUTE ATTENTE. La production mondiale de pétrole poursuit son irrésistible ascension, malgré la faiblesse des cours. Pourtant, l’OPEP, qui contrôle plus du tiers du marché, exclut toujours de réduire ses quotas. En outre, l’accord sur le nucléaire iranien obtenu le 14 juillet ouvre la voie à la levée de l’embargo sur les investissements étrangers en Iran. Les experts estiment que la production iranienne pourrait croître de près d’1 Mb/j d’ici fin 2016. Mais le phénomène le plus inattendu reste sans conteste la résilience de la production américaine de pétrole « non conventionnel ». Malgré le plongeon du nombre de forages depuis un an, les analystes ont largement sous-estimé les baisses de coûts et les prouesses techniques que cette jeune industrie a été capable de réaliser afin de s’adapter à un environnement de prix bas. Les principaux producteurs d’or noir privilégient des stratégies de défense de leurs parts de marché au risque de mettre de l’huile sur le feu et d’aggraver la dégringolade des cours du pétrole. En effet, l’excédent de production de brut se maintient autour de 2Mb/j et la diminution des investissements des sociétés pétrolières ne produira pas ses effets avant plusieurs années. RENDEZ-VOUS WEB CONFERENCES MERCREDI 23 SEPTEMBRE À 18H30 Point marché Conférence animée par Bertrand Lamielle, Directeur de la Gestion sous mandat Vous pouvez vous inscrire sur le site www.b-capital.com/Vous accompagner/ Web Conférences et poser vos questions à nos intervenants qui vous répondront en direct. 2 « CONTRE-CHOC PÉTROLIER » : UNE CHANCE POUR L’EUROPE ! C’est une lapalissade, mais la zone euro ne produit presque aucune goutte de pétrole ! La chute de l’or noir s’assimile pour les ménages à une restitution de pouvoir d’achat, et pour la majorité des entreprises, à une baisse de leurs coûts. Selon l’institut COE-Rexecode, si les prix du pétrole se maintenaient pendant toute une année à leur point bas actuel, la facture énergétique de la France baisserait de plus de 20 milliards d’euros à consommation constante, soit près d’un point de PIB. Un gain à partager entre consommateurs et entreprises. Dans ce contexte, nous maintenons notre biais favorable pour l’Europe. En revanche, nous restons toujours largement à l’écart du secteur pétrolier, et particulièrement des entreprises les plus exposées à la réduction des investissements des sociétés pétrolières intégrées. Point de vue Les cycles de marché : comment aborder la prochaine phase ? Les cours de marché intègrent toutes les informations connues mais aussi les projections des analystes. Ces éléments microéconomiques sont généralement en cohérence avec la « tendance de fond » due à une macro économie riche en rebondissements : la crise des subprimes par exemple ou encore les phases de quantitative easing américains et maintenant européens. UNE « TENDANCE DE FOND » EN 3 PHASES Sur quelles entreprises investir ? Seront-elles nombreuses ? Quels indicateurs suivre ? Gilles Benzaken Gérant de portefeuilles Amélioration avérée : aversion au risque moyenne la majorité des valeurs est orienté à la hausse Sortie de crise : forte aversion au risque nombre croissant de valeurs en retournement haussier Quand les bonnes nouvelles sont dans les cours : aversion au risque faible. Certaines valeurs ne pourront plus délivrer les taux de croissance sur la durée Amélioration avérée : aversion au risque moyenne la majorité des valeurs est orienté à la hausse Sortie de crise : Phase de reprise Phase de retour à la moyenne Recherche de forte relais aversion au risque de croissance nombre croissant de valeurs en retournement Nombre de titres participant à la hausse haussier Phase de reprise Phase de retour à la moyenne Quand les bonnes nouvelles sont dans les cours : aversion au risque faible. Certaines valeurs ne pourront plus délivrer les taux de croissance sur la durée Recherche de relais de croissance Nombre de titres participant à la hausse LA PHASE I : La phase de reprise Cette étape est typique des périodes de sortie de crise. L’investisseur ne croit pas encore à une reprise, son aversion au risque est très élevée. De nombreux ratios d’analyse financière sont au plus bas. La faible cherté des titres (exprimée par des PER Price Earning Ratios) peine à faire revenir les investisseurs… et pourtant c’est dans cette phase qu’un nombre grandissant de titres se mettent à participer à la hausse. Le principal risque est de ne pas être investi. BPA Bénéfice par action ou EPS (earning per share) en anglais Bénéfice Nombre d’actions Il mesure l’impact du résultat de l’entreprise pour une action PER LA PHASE II : Une phase de prospérité La confiance revient, l’ensemble des indicateurs macro et micro économiques s’améliore. L’investisseur constate que les ratios de valorisation, comme les PER, sont faibles. Aussi la voie est toute tracée, avec des risques mesurés, il s’agit du retour à la moyenne. Dans cette phase, le taux de participation des titres à la hausse est très élevé. Le PER moyen du CAC 40 en 2011 n’était que de 10.90, il revient sur une norme de 16.13 estimé sur 2015 (la moyenne sur 10 ans est de 16.59). Chaque secteur est sensible à un ou plusieurs ratios en particulier. Price earning ratio Cours de l’action Bénéfice par action Le PER est exprimé en multiples, il indique combien d’années de bénéfices (constants) sont nécessaires pour égaler la capitalisation boursière 3 Point de vue (suite) Le secteur bancaire est sensible au ratio « Price to book ». Dans le secteur, ils avaient particulièrement souffert lors des subprimes et de la crise des dettes européennes. Après avoir touché des planchers à 0.6 en 2009, le ratio est revenu à 1 en 2015, proche de sa moyenne. Price to book ratio PRICE TO BOOK - SECTEUR BANQUE Cours X Nb de titres Actif net 1,4 Il permet de comparer la valeur de marché d’une société par rapport à sa valeur comptable 1,2 1 < 1 : le marché pense que les actifs sont trop valorisés > 1 : le marché pense que les actifs sont sous valorisés 0,8 0,6 22/08/2007 22/08/2008 22/08/2009 22/08/2010 22/08/2011 22/08/2012 22/08/2013 22/08/2014 22/08/2015 Source : Thomson Reuters LA PHASE III : Sélectivité La confiance est élevée et les valeurs sont maintenant correctement valorisées. Il est possible que nous entrions en phase de consolidation. Il ne s’agit pas d’une baisse mais le taux de valeurs contribuant à la hausse va se réduire. Le point de vigilance : la sous performance relative du titre face à son secteur et face à l’indice. C’est un signal important qui peut être précurseur d’un retournement. CAC 5 000 pts 4 500 pts 4 000 pts 3 500 pts 3 000 pts 2 500 pts 2011 2012 2013 2014 2015 Source : Thomson Reuters Les nouvelles clés vont au-delà de simples critères de valorisation. Il ne faut plus prendre le marché en vue indicielle mais en stock picking (sélection de valeurs). Il faut rentrer dans l’entreprise d’un point de vue fondamental (ses produits, innovation, direction…), trouver les relais de croissance dans les guidances (prévisions de l’entreprise données sur les revenus, les bénéfices, les dividendes, etc…) puis valider que le momentum continue d’être favorablement révisé par les analystes de marché (c’est-à-dire de continuer à augmenter les prévisions sur les BPA bénéfices par actions). Ces axes d’analyse nécessitent un suivi précis concernant tous les éléments d’actualité de marché. Il faudra faire preuve de réactivité et de « force de caractère » pour savoir vendre des titres qui ont été leaders pendant longtemps… car en phase III ils seront inexorablement moins nombreux… Votre interlocuteur habituel est à votre disposition pour faire le point sur votre portefeuille. Achevé de rédiger le 21 août 2015. Les informations figurant dans ce document proviennent de sources dignes de foi, mais aucune attestation ou garantie, expresse ou tacite, n’est donnée quant à la fiabilité ou au caractère complet de ces informations qui ne doivent pas être exploitées comme telles. Elles ne doivent ni faire autorité ni se substituer au jugement propre des investisseurs et ne sont pas censées être l’unique base d’évaluation des stratégies ou instruments financiers présentés. Les placements sur les marchés financiers peuvent s’avérer risqués. Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs et elles ne sont pas constantes dans le temps. Communication à caractère promotionnel NOS CONSEILS DANS CETTE PHASE DE MARCHÉ Achat Actions DIOR/LVMH AIR LIQUIDE SANOFI L’OREAL BNP PARIBAS AXA PEUGEOT ORPEA INGENICO BOLLORE ATOS HERMES ALTRAN CREDIT AGRICOLE RANDSTAD Fonds DWS Invest Top Dividend Theam Quant Equity US Guru BlackRock BGF Euromarket B*capital 16 rue de Hanovre - 75002 Paris Tél. : 01 40 17 59 49 10, rue de la République - 69001 Lyon 579, avenue du Prado - 13008 Marseille Société Anonyme au capital de 4 301 829 euros 399 223 437 RCS Paris www.b-capital.com D804 (09-2015) - Comment faire sa sélection ?