Mind Opener, création chorégraphique de Montagne

Transcription

Mind Opener, création chorégraphique de Montagne
In Mouvement.net,
indisciplinaire des arts vivants.
6, rue Desargues 75011 ParisTél : 01 43 14 73 70 - Fax : 01 43 14 69 39
mouvement.net
. l'Hebdo / l'agenda (actualisés le mercredi)
. les compléments de dossiers multimédias à la revue mouvement (en kiosque)
. ressources / le fonds documentaire dédié aux arts vivants (partenaire artishoc)
. les expériences d'artistes invités.
.Mind
Opener, création chorégraphique de Montagne
Froide Sur le damier de Robert Filliou
La chorégraphe de Montagne Froide, Valentine Verhaeghe, réunit des créateurs
de différentes générations pour créer une « pièce aléatoire » de Robert Filliou,
jamais présentée en France. Après Dijon, à voir à Besançon, les 11 et 12 mai
Vingt ans après la disparition de son auteur, Montagne Froide réactive L'immortelle mort du monde de
Robert Filliou. L'enjeu est de taille et la réponse à sa hauteur.
L'enjeu ? Démontrer qu'il est aujourd'hui possible de faire oeuvre collective et que la logique du
réseau développée par le concepteur du Do it reste vivace, que son héritage a essaimé et est
développé ici par chacune des personnalités accompagnant la chorégraphe Valentine Verhaeghe
dans cette création.
Jamais présentée en France, cette pièce de théâtre aléatoire conçue en 1960 par Robert Filliou a
visuellement la forme d'un damier coloré, un plateau de jeu doté d'une règle. Ce collage dédié à
Daniel Spoerri marque dans l'oeuvre de Filliou la transition vers une ouverture à l'expression
plastique. Cette partition, établit comme système de base le principe de l'interaction en créant des
possibilités de réponses combinées.
Dans la représentation donnée à voir en création dans le cadre du Festival Art Danse à Dijon, le
système général de L'immortelle mort du monde est conservé. Dans cette partition simple et
complexe, le jeu ouvert à portée philosophique est lancé par la question : « Que faisons-nous ici ? » ;
interrogation à laquelle les performeurs répondent tour à tour par une déclaration commençant par : «
Je suis venu ici pour ... ». Neuf interprètes (danseurs, poètes, performeurs) sont en scène, la place du
dixième revenant à la vidéo et au son. En effet, c'est un système interactif qui est proposé par les
artistes réunis pour Mind Opener. Ainsi la diffusion des vidéos, qui est générée par la présence et les
relations des danseurs et des performeurs entre eux, est aléatoire ou prédéterminée. Cette version de
la pièce usant des moyens technologiques de 2007 est fidèle à l'esprit de Filliou qui souhaitait faire de
la poésie avec un ordinateur. Loin de la normalisation de certains spectacles, Mind Opener relève le
défi de dépasser les définitions de la danse et de proposer l'interprétation de cette partition avec des
créateurs de différentes générations, réunissant des amis de Robert Filliou comme les poètes John
Giorno et Julien Blaine et de jeunes artistes, présentant ainsi sur le plateau l'image d'une humanité
diverse. L'émotion vient de cette proximité avec l'esprit de Filliou dans un spectacle où la danse, en
lien dynamique, établit un échange avec les autres arts. Se lit en filigrane, l'histoire d'une amitié : celle
de Robert Filliou, de Daniel Spoerri - qui fut danseur - et d'Emmett Williams ; Spoerri qui lança Filliou
sur l'échiquier artistique et Williams qui imaginait que l'âme de son ami Robert s'était réincarnée en un
insecte, comme l'évoque Julien Blaine dans son texte narrant les derniers instants de l'artiste.
Astrid Gagnard
Mind Opener / Forme chorépoétique de Valentine Verhaeghe,
en co-création avec Julien Blaine, John Giorno, Adrienne Larue, Jeanne Poitevin, Yolaine Schmitt,
Didier Silhol, Liping Ting. Vidéos : Masahiro Handa. Sons: Joachim Montessuis, Rosine Feferman,
programmation Cédric Doutriaux, Julien Pauthier.
Textes de R. Filliou, J. Blaine, J. Giorno, J. Poitevin
Spectacle créé les 30 et 31 mars 2007 à Dijon, dans le cadre du festival Art Danse Bourgogne.
Prochaines représentations au Théâtre de l'Espace Scène Nationale, Besançon, les 11 et 12 mai
2007
Astrid GAGNARD Publié le 03-05-2007