Sous la lampe bleue

Transcription

Sous la lampe bleue
ESPACES PLURIELS
scène conventionnée danse-théâtre
Pau|Béarn
Théâtre Saragosse
17, avenue de Saragosse
64000 Pau
05 59 84 11 93
www.espacespluriels.fr
Sous la lampe bleue
par Brune Campos
"Sous la lampe bleue est un solo entre théâtre et danse.
À travers le personnage d'une prostituée naît une reflexion sur l'enfermement,
l'obscenité. Je developpe un travail gestuel sur le Corps professionnel jusqu'à sa
déshumanisation. Investie en outre dans un travail de création, je questionne
chaque jour le corps comme media au service d'une dramaturgie toujours à la
frontière entre la narration et la matière neutre.
Base de recherche
Les vêtements de la prostituée, costume de travail, lui définissent un rôle qu'une
architecture de gestes professionnels vient appuyer (mini jupe, decolleté,...)
Elle est tenue par cette tenue, mais elle y perd son identité. Le corps devenu objet
s'asphyxie, s'ankylose à l'intérieur. Au lieu d'être traversée par une dynamique
vivante, elle récupère les gestes professionnels qui se tassent, s'accumulent dans
son quotidien. Quand elle ne travaille pas, elle est simplement assise, occupée à
rêver, les mains posées sur ses genoux, non pas dans l'attitude délassée du repos,
mais sans gestes apparents, ses gestes professionnels bien pliés, tassés, rangés à
l'intérieur. L'horlogerie gestuelle, professionnelle, étouffe son humanité, qui
n'apparaît que dans son intimité, les gestes sont là, les mêmes.
Scénographie
L'opposition entre corps public et corps intime est matérialisée par la scénographie
qui oppose un espace clos (qui est le lieu du travail, de l'intimité, de la solitude) au
reste du plateau, espace ouvert où le personnage s'adresse directement au
public(?). Le passage de l'un à l'autre fait basculer la tonalité du spectacle.
L'espace ouvert donne à voir un corps féminin qui tient du cliché, corps objectivé
de la publicité, marchandise sexuelle. Cette déshumanisation se traduit par une
gestuelle mécanique, amène au rire par la répétition et fait naître une écriture
chorégraphique. C'est donc le corps cliché qui permet une ironie dramatique, au
sens où l'on rit des choses graves. Je me mets à distance de mon corps, le désigne
comme instrument et en fait un jouet pour le public. Dans mon travail actuel, je
cherche à déterminer par quels chemins (corporel et symbolique), je vais faire
passer cette femme."