Les candidats de LUTTE OUVRIERE à l`élection législative dans les

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Les candidats de LUTTE OUVRIERE à l`élection législative dans les
Les candidats de LUTTE OUVRIERE à l'élection législative dans les Pyrénées-Orientales
En réponse à l'adresse de la FDSEA66 et du mouvement des Jeunes Agriculteurs des Pyrénées-Orientales
Nous avons lu avec attention vos questions aux candidats, questions qui reflètent vos inquiétudes et vos
difficultés.
Disons en préalable que nous faisons une distinction entre les petits agriculteurs, ceux qui peinent à faire un Smic
en travaillant dur et dont la survie économique est sans cesse menacée, et les "gros" agriculteurs, véritables
capitalistes de la terre, et qui d'ailleurs se considèrent comme tels. Car les classes sociales existent même au sein du
monde dit "paysan", malgré un discours qui voudrait parfois en masquer la réalité.
En ce qui concerne les petits agriculteurs donc, ces difficultés sont en partie communes avec les salariés, tous
secteurs confondus, et avec les artisans, c'est-à-dire avec tous les travailleurs soucieux de pouvoir vivre décemment
de leur travail. Ces difficultés proviennent en grande partie des grands groupes industriels et financiers que nous
dénonçons.
La grande distribution augmente sa marge de profits en obligeant les producteurs à baisser leurs prix et à vendre
en dessous du coût de production. Mais elle augmente aussi sa marge en versant des salaires dérisoires à ses
salariés, en embauchant des personnes à temps partiel, en licenciant.
Elle augmente aussi sa marge sur le dos des consommateurs dont un nombre croissant voit son pouvoir d’achat
diminuer et limite – entre autres choses - la consommation de fruits et légumes, ou de viande, c'est-à-dire du
produit du travail des agriculteurs . Ce ne sont pas les besoins et la demande et donc les "débouchés" qui font
défaut, mais la capacité des salariés-consommateurs à acheter ce que vous produisez, en engraissant au passage les
capitalistes de la grande distribution.
Sur un autre aspect, l’endettement des agriculteurs s’est accentué ces dernières années auprès des mêmes
banques qui spéculent sur l’endettement des Etats, sur les prix alimentaires, qui accaparent les terres des pays
pauvres. Ces banques sont responsables de la crise que nous connaissons depuis 2008, et que nos dirigeants veulent
nous faire payer, après les avoir renflouées avec l’argent public. Et le monde agricole n'échappe pas à la voracité de
ces banques dont l'emprise sur toute la société va croissant. Combien de paysans sont poussés au suicide du fait de
leur surendettement ?
La spéculation sur les prix des produits alimentaires à laquelle les banques participent, provoque l’augmentation
du prix de la nourriture du bétail et diminue d’autant le revenu des éleveurs.
Les subventions de l’Union Européenne sont attribuées de manière totalement opaque essentiellement aux plus
gros exploitants, concentrés dans le nord de la France et arrivent finalement dans la poche des grands groupes de
l’agroalimentaire, qui n'ont rien à voir avec le monde dit "paysan" mais arrivent à imposer leurs vues et leurs
intérêts, y compris au sein des structures syndicales liées au monde agricole.
Le prix des intrants agricoles augmente, tiré par l’énergie et les engrais, secteurs accaparés par d’autres grands
groupes aux profits insolents.
Les produits que vous utilisez pour certains traitements sont nocifs et vous êtes mis en accusation ; or vous
subissez les effets de certains de ces produits, ainsi que les consommateurs ; le Tribunal de grande instance de Lyon
a jugé que Monsanto était responsable de l’intoxication d’un agriculteur. L’industrie chimique et pharmaceutique est
rarement mise en cause et cela ne l’empêche pas de poursuivre certaines activités dévastatrices.
Vous vous opposez à une augmentation du Smic, arguant du fait que vos entreprises sont trop fragiles pour
financer ces augmentations. Si votre revenu n’était pas amputé par les frais causés par la soif de profit des grands
groupes capitalistes, vous pourriez augmenter les salaires. Personne ne peut vivre décemment avec le montant du
smic aujourd’hui, et donc consommer les produits de l'agriculture, étant donné comme nous l'avons déjà dit les
marges des intermédiaires distributeurs. Ce ne sont donc pas en appauvrissant vos propres salariés, - car ne pas
augmenter les salaires quand les prix augmentent, c'est les appauvrir - , que vous vivrez mieux, c'est en s'en prenant
aux vrais responsables et aux vrais profiteurs de cette économie basée sur la recherche du profit maximal.
Le seul moyen de permettre à tous les travailleurs de vivre de leur travail est d’empêcher que les grands groupes
bancaires et industriels contrôlent l’économie.
De façon générale, nous disons que l’avenir de l’agriculture, dont la raison d'être est normalement de "nourrir les
hommes", dépendra en grande partie, comme l'avenir du reste de l’activité des hommes, de la capacité des
travailleurs des villes et des campagnes à débarrasser la société de la production pour le seul profit privé.
Nous militons pour une autre société, pour une autre organisation sociale, basée sur la satisfaction des besoins
de tous, et qui laisse à chacun la possibilité de vivre dignement. Et cette perspective ambitieuse concerne aussi le
monde paysan, et notamment sa jeunesse.
Les candidats de Lutte Ouvrière dans les Pyrénées-Orientales :
Pascale ADVENARD (1ère circ.)
Liberto PLANA (2ème circ.)
Anna-Maria URROZ (3ème circ.)
Esther SILAN (4ème circ.)