Communiqué DE PRESSE
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Communiqué DE PRESSE
Communiqué D E PRE SSE Villejuif, le 3 mai 2016 Prix Griffuel de la Fondation ARC – recherche fondamentale Dr Olivier Delattre, pédiatre et oncologue Le pionnier de la caractérisation des tumeurs de l’enfant SUR LA FONDATION ARC POUR LA RECHERCHE SUR LE CANCER Grâce à son expertise scientifique et à sa capacité à mobiliser les plus grands experts français et internationaux, la Fondation ARC joue un rôle prépondérant dans la recherche sur le cancer, avec pour objectif de parvenir à guérir 2 cancers sur 3 dans 10 ans. En France et à l’international, la Fondation ARC identifie, sélectionne et met en œuvre les programmes de recherche les plus prometteurs à travers des actions couvrant l’ensemble des champs de la cancérologie : recherche fondamentale, translationnelle et clinique, épidémiologie, sciences humaines et sociales. Guidée par l’intérêt général, la Fondation ARC est un catalyseur pour fédérer les acteurs et aiguiller la recherche jusqu’au développement d’applications efficaces au bénéfice des patients. PORTRAIT D’OLIVIER DELATTRE Le docteur Olivier Delattre est directeur de recherche à l’Inserm et directeur du Site de Recherche Intégré sur le Cancer (SIRIC) de l’Institut Curie. Pédiatre de formation, il a consacré toute sa carrière à l’étude des cancers de l’enfant, explorant génétique et causes des tumeurs solides pédiatriques. Prolifique, il a publié plus de 300 articles dans des revues à très haut facteur d’impact, et le nombre total de citations de ces articles dépasse 19 000. Il a reçu de nombreux prix comme le Prix Gaston Rousseau de l’Académie des Sciences en 1996, le Prix de l’Académie Nationale de Médecine, en 2000, ou encore le Grand Prix Charles Oberling en 2009. Il est membre élu de la prestigieuse organisation européenne EMBO (European Molecular Biology Organization). Le docteur Olivier Delattre a su identifier les origines génétiques de certaines tumeurs solides de l’enfant, explorer leurs conséquences biologiques et transposer le résultat de ses travaux aux tumeurs de l’adulte. A l’interface de la recherche fondamentale et translationnelle, ses travaux ont permis le développement d’outils de diagnostic et de pronostic ; ils ont eu un impact direct sur la recherche clinique. L’OBJET DU PRIX, EN BREF La Fondation ARC pour la recherche sur le cancer a récompensé le docteur Olivier Delattre pour ses travaux pionniers sur l’identification et la caractérisation d’altérations génétiques de tumeurs solides de l’enfant. C’est lui, en effet, qui le premier, en 1992, identifie l’altération génétique en cause dans une tumeur solide de l’enfant : le sarcome d’Ewing. Depuis, ses travaux sur la caractérisation d’autres tumeurs de l’enfant ont contribué à déchiffrer les mécanismes du développement du sarcome d’Ewing, du neuroblastome, et à identifier plusieurs cibles thérapeutiques. Ils ont ouvert la voie à une meilleure compréhension des tumeurs rhabdoïdes, des cancers particulièrement agressifs au pronostic très sombre pour lesquelles des pistes thérapeutiques fondées sur la caractérisation des tumeurs sont en cours d’évaluation. Enfin, les travaux du docteur Olivier Delattre sur les cancers de l’enfant ont également contribué à faire avancer la caractérisation des tumeurs de l’adulte. ww.fondation-arc.org Contact presse Véronique Simon Responsable Relations Presse 01 45 59 59 85 06 73 14 38 79 [email protected] LA PREMIÈRE ALTÉRATION GÉNÉTIQUE IDENTIFIÉE Olivier Delattre est le premier à mettre en évidence, en 1992, la fusion de deux gènes dans le développement d’une tumeur solide : la translocation du gène hybride EWS-FLI1 à l’origine du sarcome d’Ewing. « Aucune altération génétique de ce type n’avait été auparavant identifiée dans les tumeurs solides, mais les hémopathies malignes avaient ouvert la voie », souligne le médecin chercheur qui a débuté sa carrière en hémato-cancérologie. L’identification d’altérations génétiques dans le sarcome d’Ewing a permis de mettre au point un test moléculaire diagnostic de la tumeur d’Ewing. Elle a permis aussi d’accélérer la recherche et d’identifier d’autres fusions génétiques dans divers types de cancers, en particulier plusieurs sarcomes et leucémies. « L’identification des altérations génétiques permet de mettre le doigt sur une sorte de fil d’Ariane, souligne Olivier Delattre. En suivant ce fil, on Communiqué D E PRE SSE Villejuif, le 3 mai 2016 SUR LE PRIX FONDATION ARC LÉOPOLD GRIFFUEL dévoile progressivement les mécanismes intimes qui sous-tendent le développement de ces tumeurs et l’on identifie de nouvelles pistes de recherche qui aboutissent à une meilleure compréhension de la maladie, voire, et c’est un objectif majeur, à des pistes de traitements ». Le prix de la Fondation ARC Léopold Griffuel récompense chaque année, depuis 45 ans, les travaux de deux chercheurs des plus brillants en cancérologie. Ainsi, poursuivant ses investigations sur le sarcome d’Ewing, le docteur Delattre a mis en évidence le rôle clé de la voie de signalisation IGF1 dans la genèse tumorale, une cible thérapeutique prometteuse. Doté de 150 000 euros par lauréat, c’est le plus important prix européen en cancérologie. Les travaux d’Olivier Delattre se sont aussi portés sur les tumeurs rhabdoïdes, des tumeurs très rares qui touchent, le plus souvent, le tout jeune enfant (de moins de 2 ans) et peuvent concerner tous les organes – notamment le rein, le cerveau, le foie. Ce sont des tumeurs très agressives qui résistent aux chimiothérapies. Leur pronostic demeure aujourd’hui très sombre, lorsqu’il est impossible de retirer chirurgicalement toute la tumeur. Le jury du 44e prix en cancérologie remis en 2016 était présidé par Jules Hoffmann, biologiste spécialiste de l’immunité innée, lauréat du prix Nobel de physiologie et de médecine en 2011. MIEUX CONNAÎTRE POUR MIEUX TRAITER DES TUMEURS AU PRONOSTIC SOMBRE L’identification par l’équipe du docteur Delattre de l’altération du gène hSNF5/INI1 suppresseur de tumeurs dans la totalité des tumeurs rhabdoïdes a ouvert des pistes qui permettront vraisemblablement de proposer, à terme, des thérapies ciblées afin d’améliorer la réponse au traitement et la survie de ces jeunes patients. Les travaux récents ont par ailleurs montré que des anomalies génétiques au niveau de gènes qui interviennent dans des processus biologiques similaires à ceux de hSNF5/INI1 sont retrouvées dans environ 20% des cancers de l’adulte. AFFINER LE DIAGNOSTIC ET LE PRONOSTIC POUR MIEUX TRAITER L’ENFANT Enfin, les travaux d’Olivier Delattre sur le neuroblastome, ont permis d’aider à distinguer, toujours grâce à la caractérisation des tumeurs, les cancers indolents qui ne nécessitent pas ou peu de traitement des cancers agressifs pour lesquels des pistes thérapeutiques innovantes sont explorées. « Il existe deux types de neuroblastomes, explique le chercheur, l’un de très bon pronostic, qui survient généralement chez le très jeune enfant, et pour lequel il convient d’intervenir le moins possible, la tumeur pouvant évoluer vers une régression spontanée ; l’autre, beaucoup plus grave, qui survient généralement chez l’enfant un peu plus âgé, et doit être traité de façon plus offensive. Il est capital de savoir devant quelle maladie on se situe pour faire le bon choix thérapeutique. Par ailleurs, nous avons également montré un lien causal entre l’altération génétique du gène ALK (qui code pour un récepteur tyrosine kinase) et la survenue de neuroblastome. Grâce à ces découvertes, nous disposons de tests pronostiques, mais aussi de pistes thérapeutiques, avec les thérapies ciblées de la famille des inhibiteurs de cette tyrosine kinase ». DES CANCERS DE L’ENFANT AUX CANCERS DE L’ADULTE ww.fondation-arc.org Contact presse Véronique Simon Responsable Relations Presse 01 45 59 59 85 06 73 14 38 79 [email protected] Toutes ces découvertes réalisées dans le cadre de la recherche sur les tumeurs de l’enfant rejaillissent sur les tumeurs de l’adulte ; Olivier Delattre explique : « La génétique des tumeurs de l’enfant est assez simple par rapport à celle des tumeurs de l’adulte. En effet, chez l’adulte, les anomalies génétiques sont parfois très nombreuses, résultat d’expositions environnementales variées qui altèrent le génome tumoral. Chez l’enfant, l’exposition à ces agents environnementaux est plus faible et plus brève. Elle a moins d’impact sur l’ADN tumoral de sorte que l’examen génétique donne une photographie beaucoup plus nette des altérations génétiques à l’origine de la tumeur. En revanche, les gènes en cause dans les cancers de l’enfant sont souvent les mêmes que ceux impliqués dans les tumeurs de l’adulte.» Communiqué D E PRE SSE Villejuif, le 3 mai 2016 MIEUX CONNAÎTRE CES 3 CANCERS Le sarcome d’Ewing Le sarcome d’Ewing est un cancer très rare qui touche environ 80 personnes par an en France. Dans 1 cas sur 4, elle apparaît avant l’âge de 10 ans (la plupart du temps à partir de 5 ans) ; dans près de 2 cas sur 3 elle survient entre 10 et 20 ans. Cette tumeur osseuse évolue souvent vers des métastases avec un pronostic sombre : dans les années 50, le sarcome d’Ewing tuait 9 fois sur 10. Aujourd’hui, la survie à 5 ans est de plus de 70 % pour les formes initialement localisées ; elle demeure bien moindre pour les tumeurs métastatiques. Le neuroblastome Le neuroblastome est une tumeur maligne qui affecte les structures nerveuses sympathiques. Elle peut se développer dans tous les endroits du corps où ces structures sont présentes, notamment dans l’abdomen. C’est une maladie rare, le plus souvent diagnostiquée entre 1 et 2 ans, qui touche environ 150 enfants par an en France Elle peut être indolente et même régresser spontanément ou bien être très agressive et nécessiter des traitements offensifs. Les travaux du docteur Olivier Delattre ont permis d’identifier un test pronostic qui accompagne le choix de la prise en charge. Les tumeurs rhabdoïdes Les tumeurs rhabdoïdes sont des tumeurs très rares. Elles touchent le tout jeune enfant (moins de 2 ans) et peuvent concerner tous les organes – notamment le rein, le cerveau, le foie. Elles touchent une vingtaine d’enfants par an en France. Très agressives, elles résistent le plus souvent aux chimiothérapies. Leur pronostic demeure aujourd’hui très sombre. ww.fondation-arc.org Contact presse Véronique Simon Responsable Relations Presse 01 45 59 59 85 06 73 14 38 79 [email protected]