Ouest france - Caen Falaise Planeurs

Mercredi 13 juillet 2011
Falaise
Rédaction : 3, rue Trinité
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Gaëtan Brunet, le fou volant plane à 100 à l’heure
Gaëtan Brunet vient de battre le record de son club, le Caen-Falaise planeurs, à l’aérodrome Mont d’Eraines,
en parcourant 601 km en vol-à-voile. Et il ne compte pas en rester là.
Portrait
« On a ça dans le sang, ou on ne l’a
pas. » En l’occurrence, lui, le planeur
il l’a dans la peau. Il y consacre tout
son temps libre. Dire que cet électromécanicien est tombé dedans petit,
serait un peu convenu, mais c’est
pourtant bien ce qu’il s’est passé.
Son enfance, il l’a vécue le nez en
l’air, la tête dans les nuages. « Quand
j’entendais un avion ou repérais un
planeur, je ne pouvais plus m’en
détacher. » Après y avoir touché, il
a pourtant déchanté : « Je me suis
dit que c’était trop compliqué pour
moi. » Il a laissé tomber. Jusqu’à ce
que sa passion, plus forte que tout, le
rattrape à l’âge de 25 ans.
Seul dans sa bulle, ce que Gaëtan préfère quand il vole, c’est le calme.
(Loire-Atlantique). En est revenu. Puis
direction le sud du Mans, et retour
à Falaise. 601 km très exactement.
D’une traite. « J’ai volé à 90 km/h en
moyenne et j’ai atteint les 2 000 m
6 h 42
d’altitude », raconte-t-il fièrement. Il
est aussi descendu à 350 m. « J’ai vu
les ruminants d’un peu trop près »,
reconnaît Gaëtan.
Se laisser porter, profiter des
Bénédicte CHARLES-MUNCH.
planeurs, sur l’aéroC’est le temps qu’il a fallu à Gaëtan Brunet Caen-Falaise
drome Mont d’Eraines. Baptême :
pour parcourir 601 km en planeur.
70 €. Pour les vols, les prix commencent à 14 € de l’heure.
D. R.
Aujourd’hui, 20 ans plus tard, sa vie
tourne autour de l’aérodyne, l’autre
nom du planeur. Il a même aménagé
son temps de travail pour disposer de
suffisamment de jours de repos afin
de s’adonner à sa passion dévorante.
Le 1er juillet dernier, il a donc décidé
de passer à la vitesse supérieure. Ses
trois vols de 500 km ne lui suffisaient
plus. « Je devais passer la barre des
600. » C’est ce qu’il a fait.
Ni une ni deux, il s’est installé derrière le manche de son engin de
250 kg et de 18 m d’envergure. Il a
quitté Falaise pour Nort-sur-Erdre
DR
601 km d’une traite
courants ascendants : le bonheur total pour ce mordu. « Pour bien planer, il faut : une masse d’air ensoleillée, froide, humide mais pas
trop. Après ça va tout seul. » Et cela
lui procure des sensations qu’il peine
à décrire. « Une impression de liberté, de calme infini : pas de bruit de
moteur. Les seuls êtres vivants que
vous croisez, ce sont les oiseaux.
Là-haut, il y a moins d’agitation
qu’au sol. En plus, on peut voler à
150 km/h sans risquer de se faire
flasher. »
Instructeur bénévole de planeur
depuis 2003 à Falaise, il a parcouru 30 000 km en trois ans. Insatiable, il pense déjà à son prochain
exploit. Réaliser un périple de plus
de 700 km. Mais avant « il faut que
j’améliore ma vitesse. Je ne suis
pas encore assez bon. Dans une
journée, il n’y a que 8 heures de
convection (le phénomène de courants ascendants, NDLR.). Il faut
donc boucler les 700 km en 8 h. Et
pour cela, il faut voler à 100 km/h
tout du long. Et je n’y suis pas encore ! »
Ce que Gaëtan Brunet apprécie depuis son planeur, c’est de pouvoir admirer les paysages au-dessus de Falaise et d’ailleurs, qu’il voit du ciel.