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69 arrête : 1. La ratification est accordée au dit traité. 2. Le Conseil fédéral est autorisé à s'entendre avec le Gouvernement de Vaud au sujet des réserves faites par le Canton concernant la garantie contre la prescription de réclamations civiles et l'indemnité pour l'incorporation de nouveaux habitants dans des bourgeoisies vaudoises. 3. Le Conseil fédéral est chargé de l'exécution de cet arrêté. # S T # Message du Conseil fédéral à l'Assemblée fédérale suisse, concernant l'introduction d'un nouveau fusil d'infanterie, et de l'unité de calibre pour toutes les armes à feu portatives pour l'armée fédérale. (Du 9 Janvier 1863.) Tit., La loi sur l'habillement, l'armement et l'équipement du 27 Août 1851 prescrit que les chasseurs, qui à cette époque étaient encore armés du fusil à balle lisse, seraient munis peu à peu, et au plus tard pour l'année 1857, de fusils rayés. Le Conseil fédéral, par un message en date du 8 Novembre 1854, proposa l'introduction d'un nouveau fusil de chasseur.* Toutefois l'Assemblée fédérale décida, que le fusil de chasseur ne serait pas encore adopté pour le moment, et renvoya la question au Conseil fédéral pour être soumise à un nouvel examen. Sur les rapports de nouveaux essais, le fusil de chasseur fut adopté, ensuite de l'arrêté du 25 Septembre 1856, conçu en ces termes : »Le nouveau fusil de chasseur proposé d'après le rapport d'ex»perts du 30 Mai 1856, doit être introduit pour le moment dans »l'une des compagnies de chasseurs de chaque bataillon, dans celles »des demi-bataillons et dans les compagnies de chasseurs isolées »de l'armée fédérale.« Voir Feuille fédérale de 1854, vol. III, page 423. 70 »II sera payé aux Cantons par la caisse fédérale pour la pre»mière acquisition les deux tiers des frais de chaque fusil de chas»seur vérifié par la Confédération.« »Les Cantons devront jusqu'au 31 Décembre 1860 avoir aviné »de fusils de chasseur ce contingent de l'élite fédérale.« Pendant que, en exécution de cet arrêté, l'armement des chasseurs avec un fusil rayé progressait peu à peu, ou était naturellement conduit à penser à l'introduction d'armes rayées pour le reste de l'infanterie — de la deuxième compagnie de chasseurs, de celles du centre — ainsi que des compagnies de sapeurs, depontonniers et de parc. On se horna cette fois à une disposition transitoire, en ce que la transformation des fusils lisses en fusils rayés fut arrêtée. L'arrêté y relatif, du 26 Janvier 1859, est conçu en ces termes : »Les fusils à l'ordonnance actuelle seront transformés d'après »le système Prélaz-Burnand, et cela en nombre suffisant pour pou»voir donner des fusils perfectionnés à toute l'infanterie de l'élite »et de la réserve fédérale qui actuellement sont armées de fusils. »Cette mesure ne s'étend pas aux compagnies qui doivent être »pourvues du fusil de chasseur.« L'exécution des mesures prescrites par cet arrêté, eut lieu dans les années 1859, 1860 et 1861. Toutefois les autorités ne perdirent pas de vue, que l'état actuel de l'armement de l'armée, d'après lequel les carabiniers sont armés de la carabine, les premières compagnies de chasseurs du fusil de chasseur, le reste de l'élite et la réserve du fusil PrélatBurnand, enfin la landwehr du fusil lisse, ne pourrait durer longtemps, et l'on prit aussitôt des mesures pour sortir de cet état provisoire. L'Assemblée fédérale, en date du 31 Janvier 1860, prit l'arrêté suivant : »Le Conseil fédéral est invité à prendre sérieusement en main »les essais sur la meilleure forme des armes à feu portatives et à »établir sans délai les nouveaux modèles. En même temps on aura »égard autant que possible à un calibre égal pour toutes les armes »à feu portatives, à la solidité de toutes les parties, ainsi qu'à »l'adoption d'une baïonnette convenable. A cet effet les deux Con»seils nommeront déjà actuellement des Commissions qui auront à »recevoir et à examiner les propositions qui leur seront présentées »par le Conseil fédéral encore avant la session ordinaire prochaine »de l'Assemblée fédérale.« Le Conseil fédéral ne négligea rien pour arriver à la solution de cette question aussi pressante qu'importante. Il nomma une Commission d'experts qui fut chargée de procéder aux expériences 71 nécessaires, sous la direction du Département militaire fédéral. Afin de mettre à la disposition de cette Commission un matériel aussi complet que possible, le Conseil fédéral ouvrit un concours pour la présentation de bonnes armes portatives, ainsi que de parties d'armes ; ce qui eut pour résultat qu'un certain nombre d'armes et de parties d'armes furent présentées. Après que celles-ci furent mises à la disposition de la Commission des experts et soumises à un examen consciencieux, la Commission rendit, en date du 20 Novembre 1860, un rapport détaillé sur cette question et fit en même temps les propositions des primes à donner, d'après le programme, aux concurrents. L'arme qui a donné les meilleurs résultats, est un fusil du calibre de 4'" 275, qui avait été présenté par MM. Burry et Buholzer k Lucerne. Dans son rapport général, la Commission se prononça contre l'adoption d'un calibre au-dessous de 4'" et pour un projectile expansif, et elle établit les principes suivants comme base pour la construction d'un nouveau fusil d'infanterie: adoption du calibre de 4'" avec tolérance jusqu'à 4'" 2"", si le même calibre doit être introduit aussi pour les carabiniers ; adoption d'un calibre de 4'" 3"" avec tolérance jusqu'à 4"' 5"", si cette arme est introduite pour l'infanterie (chasseurs et fusiliers), à l'exception des carabiniers; adoption d'un projectile expansif, fixation de la longueur du canon à 33". La Commission fit, en outre, la proposition de faire confectionner un certain nombre d'armes, et des commandes furent faites en conséquence. Pendant ce temps, le Département militaire fédéral examina la question de l'introduction d'un calibre unique encore à un autre point de vue. Dans le courant de l'année 1861, Mr. Buholzer, intendant de l'arsenal de Lucerne, avait inventé un projectile expansif, réunissant les conditions nécessaires pour être employé aussi par les petits calibres, notamment pour le fusil de chasseur et la carabine, quoique l'on avait cru jusqu'alors que l'emploi de balles expansives n'était possible qu'avec les gros calibres. Ce fut la môme Commission d'experts, qui fut chargée d'examiner la balle Buholzer. Malgré de nombreuses expériences, faites dans le courant de l'année 1861, la Commission n'arriva pas à des résultats décisifs; toutefois, les expériences prouvèrent que les munitions des carabiniers, actuellement en usage, présentent de nombreux inconvénients. Pendant que, grâce à l'invention Buholzer, il devenait possible d'admettre le petit calibre comme calibre unique, les autorités mili- 72 taires des Cantons, les inspecteurs de l'infanterie et les chefs d'armes, auxquels on avait demandé l'avis au sujet du fusil de chasseur, se prononcèrent, en majeure partie, contre l'adoption générale de cette arme. Comme, pendant l'année 1861, on n'étnit arrivé à aucun ré~ sultat, le Département militaire fédéral, convoqua de nouveau eu 1862, la Commission qui avait été augmentée de quelques membres. On soumit à la Commission la question de savoir, si au point où en étaient arrivés les essais, la base pour une solution aussi prompte que possible de la question de l'armement ne pourrait être trouvée, et quel serait le mode de procéder le plus avantageux pour arriver à cette solution. La Commission, après de nombreuses délibérations, arriva en majorité aux propositions suivantes : 1. les carabiniers doivent conserver les armes qu'ils ont eues jusqu'à présent; 2. l'infanterie doit être armée d'un nouveau fusil; 3. le calibre du nouveau fusil sera de 4'" y"' avec tolérance jusqu'à 4'" 5""; 4. la longueur du canon sera de 33" ; 5. aussitôt que possible des essais devront être faits avec des armes aux dimensions susmentionnées. On fera ensorte de trouver le meilleur pas de rayures, ainsi que la possibilité de pouvoir adopter sans inconvénient le sabre-baïonnette (yatagan) au bout du canon de 33"; 6. les essais auront lieu de manière que la Commission qui eu est chargée, puisse présenter au bout d'un temps lixé im modèle définitif, réunissant les conditions précitées ; 7. les essais avec la carabine seront continués, spécialement à l'effet de donner à cette arme la précision la plus grande possible, et de rendre son emploi aussi pratique que possible. Ensuite des propositions de la Commission d'experts, le Conseil fédéral projeta d'accorder un crédit de fr. 10,000 pour continuer les essais touchant une nouvelle arme à feu portative à introduire pour l'infanterie. L'Assemblée fédérale, eu date du 2 Février 18l!2, prit l'arrêté suivant : »L'ASSEMBLÉE FÉDÉRALE DE LA CONFÉDÉRATION SUISSE, »vu le message du Conseil fédéral du 29 Janvier 1862 ; »considérant que les essais dont le Conseil fédéral a été chargé par arrêté du 31 Janvier 1S60, concernant l'introduction d'armes à feu portatives rayées, ne peuvent en aucune façon être considérés comme terminés, 73 arrête : »Les essais faits jusqu'ici doivent être continués, et on devt-a spécialement dans ces essais soumettre les nouvelles armes, ainsi que les anciennes, à un examen comparatif et approfondi. Il est ouvert, à cet effet, au Conseil fédéral un crédit de 10,000 francs. Après que, en exécution de l'arrêté susmentionné, la Commission eut été chargée de travaux ultérieurs, elle se rassembla le 21 Février, afin d'arrêter un programme pour ses essais et pour fixer le nombre et l'espèce d'armes qui seraient soumises aux essais ; à cet effet, deux membres furent chargés de l'acquisition des armes en question. Après que les armes eurent été confectionnées, la Commission se rassembla à Baie pour procéder à des essais ultérieurs, d'abord du 20 Juin au 5 Juillet, puis du 20 au 26 Novembre 1862. Quelques membres des Commissions des deux Conseils assistèrent aux deux essais. Les essais de Juin et Juillet concernaient les points suivants : 1) Essais de tir proprement dits, pour la fixation de la précision relative de chaque arme. 2) Essais relatifs à l'élévation des hausses et de l'angle de mire (trajectoire). 3) Essais relatifs à la durée de la trajectoire. 4) Essais relatifs à la force de percussion. 5) Essais relatifs au recul, enfin 6) Essais relatifs à l'encrassement. La quantité des résultats obtenus par ces essais, n'auraient naturellement eu aucun prix, s'ils n'avaient été soumis à des comparaisons logiques; aussi, et entre les essais, la Commission chargea de ce travail Mr. le lieut.-colonel Weiss. Les résultats sont contrôlés dans les tableaux I—VI. Mr. le major Siegfried calcula les différentes trajectoires et les espaces dangereux. Le 20 Novembre la Commission se rassembla de nouveau, afin de faire encore quelques essais pratiques relatifs aux trajectoires et pour arrêter dans une séance finale les propositions à soumettre au Département militaire fédéral. . un termina, en même temps, les essais avec la munition Buholzer, vu que ceux qui avaient été commencés en Juin 1861 n'avaient pas donné de résultats positifs, mais simplement conduit la Commission à exprimer le désir que les essais fussent continués et l'on fît, en outre, des essais avec un nouveau projectile qui avait été présenté par l'armurier Zaugg de Berne. La Commission se prononça à l'unanimité pour l'adoption de la balle Buholzer pour la carabine et le fusil de chasseur. Par 74 contre la Commission ne put tomber d'accord, dans sa séance finale du 26 Novembre, sur la question principale, savoir, l'unité de calibre. La majorité de la Commission (MM. H. Herzog, Hoffstetter, colonels, Weiss, E. Merian et Bruderer, lieut.-colonels) so prononça pour un calibre, à adopter pour le nouveau fusil d'infanterie, de 43"", une première minorité pour un calibre de 38"", (MM. Noblet, lieut.-colonel, et van Berchem, major d'état-major), une deuxième minorité (Mr. Wurstemberger, colonel) pour un calibre de 35"". Des rapports spéciaux furent rendus à l'appui des différentes opinions; nous avons l'honneur de vous donner ces rapports imprimés * afin de raccourcir le présent message. Déjà avant, et pendant que les propositions de la Commission furent connues, il nous parvint un certain nombre de pétitions, soit de réunions d'officiers, soit d'officiers supérieurs de l'état-major. Quatre de ces pétitions se prononcent pour l'adoption du petit calibre, une autre, signée par 25 colonels fédéraux, se prononce pour le grand calibre. Nous joignons ces pétitions aux actes. Cette divergence d'opinions nous porta à soumettre à une comparaison exacte les motifs qui font règle dans cette question, et nous sommes arrivés aux résultats suivants : Si l'on examine, d'après le rendu compte de lu majorité de la Commission, les rapports de supériorité entre le grand et le petit calibre, l'on peut établir la proportion suivante pour les différents points essentiels qui se rattachent à cette question : 1) Relativement à la précision, le petit et le grand paraissent être égaux. 2) Relativement à la trajectoire et à l'espace dangereux, un léger avantage a été constaté eu faveur du petit calibre. 3) Relativement à la déviation du projectile par le vent, l'avantage est pour le grand calibre. 4) Relativement à la force, de pénétration, les trois calibres proposés sont à peu près les mêmes, toutefois le grand calibre produit un plus grand effet de destruction. 5) Relativement au recul, l'avantage est pour le petit calibre. 6) Relativement à l'encrassement, les trois calibres peuvent être considérés comme également avantageux. 7) Relativement à l'emploi de mauvaise poudre, il n'y a pas eu lieu d'observer de différence entre les trois calibres. Voir ci-après. 75 8) Relativement à la tolérance de calibre, l'avantage est pour le grand calibre, les proportions sont les suivantes : Le calibre de 35"" supporte une tolérance de 1,7"" » » » 40 » » » » » \ ,5"" » » » 43 » » » » » 2 -"" 9) Relativement au poids de l'arme et de la munition, l'avantage est pour le petit calibre. 10) Relativement à la forme des cartouches et la facilité du chargement, l'avantage est pour le grand calibre. 11) Relativement à la solidité intérieure du canon, on n'a pas eu lieu à se prononcer pour le moment. 12) Relativement k l'arme et à la munition, l'avantage est pour le petit calibre. 13) Relativement à la question de savoir jusqu'à quel point 11 est possible d'augmenter le calibre des carabines et des fusils de chasseurs jusqu'à 40 à 42"", pour avoir de cette manière unité de calibre pour toutes les armes à feu portatives, elle a été jugée impraticable. Tel est, en résumé, le point de vue de la majorité de la Commission. Nous renvoyons au contenu du rapport pour les détails. Si nous plaçons dans la balance les avantages et les désavantages tels qu'ils sont énoncés plus haut, il nous parait douteux de savoir à quel calibre il faut décerner l'avantage. Car les avantages mentionnés pour le grand calibre sont : la, résistance à la déviation par le vent, plus grands effets destructifs, cartouches plus pratiques, ceux du petit, savoir, une meilleure trajectoire, un recul moindre, plus de légèreté de l'arme et des munitions et moins de cherté, ne sont pas moins nombreux. D'autres considérations, qui sont mentionnées en partie dans les deux rapports de minorité, ne nous permettent plus de clouter pour arrêter notre opinion dans cette question. Le petit calibre est actuellement acclimaté chez nous; pour la carabine depuis 12 ans, pour le fusil de chasseur depuis 6 ans. Nous possédons en Suisse plus de 20,000 de ces armes avec les munitions nécessaires. Nous estimons donc, que, si l'on n'a pas des motifs péremptoires pour quitter ce calibre et d'en adopter un plus grand, tout nouveau, ce qui existe actuellement ne doit point être abandonné, et, nous n'avons pu trouver, ni dans le rapport de la majorité, ni dans les observations ultérieures des motifs plausibles qui nous poussent à une telle mesure. c Avec l'adoption du petit calibre l'introduction d'une unité de calibre est possible pour toutes les armes à feu portatives; considération qui n'est pas de minime importance avec notre système de contingent. L'avantage de l'adoption du petit calibre est d'autant plus grand, que, par l'introduction de la munition Buholzer 76 une parfaite unité de munitions, existera pour la carabine, c. ii. d. unité pour les cartoitches et unité pour la balle. Le petit calibre est apprécié par la troupe, qui s'en est servi. Certes, il est rare qu'une nouvelle arme ait été aussi bien accueillie par la troupe et que par là l'orgueil de l'arme ait monté à un point tel, que cela a été le cas pour le fusil de chasseur. La meilleure preuve eu est le grand accroissement des tirs de campagne depuis que cette arme a été introduite dans l'armée. Le petit calibre est plus économique. Nous n'entendons point par là, économie par le prix de l'arme qui ne sera pas sensiblement différent, mais par l'emploi des munitions. D'après les calculs de la majorité de la Commission la différence entre le petit calibre et le grand, pour la consommation du plomb est de 46 %, c. à. d. 100 coups du grand calibre consomment autant de plomb, que 146 du petit. Ceci est un facteur que nous croyons très-important, vu que les exercices de tir se renouvellent chaque année et occupent une place assez considérable dans nos dépenses pour l'instruction et qu'au moyeu d'une munition moins chère les sociétés de tir pourront prendre une plus grande extension, ce qui est une considération très-importante, vu notre système de milices. Avec le petit calibre, l'homme est moins chargé. Les réformes militaires aspirent actuellement à donner aux troupes le plu-; de mobilité et à les placer dans les meilleures conditions pour supporter les fatigues. Cela a été le cas pour l'équipement de nos nouvelles batteries rayées, ainsi que lors de la dernière révision de notre règlement d'habillement et d'armement ; cela a été le cas de même pour la réforme dans l'équipement et le harnachement pour les chevaux d'artillerie et de cavalerie qui est en élaboration, enfin, pour les réformes projetées dans l'équipement des carabiniers. Il n'y a pas de raison pour que dans la question de l'armement et des munitions ou ne suive la môme tendance. Avec le petit calibre le recul est beaucoup moins considérable qu'avec le grand, cette considération a aussi son importunée, car l'homme aura plus de plaisir pour son arme et plus de goût pour les exercices de tir, si son arme lui donne le moins d'inconvénients physiques. Relativement aux arguments principaux qui ont été donnés . contre le petit calibre, et auxquels nous ne joindrons pas plusieurs observations de moindre importance pour lesquelles nous renvoyons au rapport, nous nous permettons les quelques remarques suivantes: L'influence plus grande du veut sur le petit projectile, n'est pas un grand inconvénient et il est balancé par une trajectoire plus rasante des petits calibres ; car, si le petit calibre a un espace dangereux plus considérable en longueur, d'un certain nombre 77 de pas que le grand calibre, elle pourra quant à sa déviation être moins favorable de quelques pieds, pour être'en général au-dessous de la précision du grand calibre. On ne peut remédier à cet inconvénient du grand calibre par une fixation exacte de la hausse, ce qui exige dans le combat plus de temps, de calme et de sangfroid qu'une simple appréciation de l'influence du vent. La plus grande force destructive qu'on attribue au grand calibre, ne nous semble pas être suffisamment démontrée pour être prépondérante, attendu qu'il est prouvé que la force de percussion ou de pénétration du petit calibre n'est pas, en somme, moindre que celle du grand, et pour une lésion qui doit mettre hors de combat, eu atteignant, soit les os, soit les parties charnues, c'est l'intensité de la pénétration qui l'emporte. Des essais qui ont eu lieu sur des chevaux et les expériences des dernières guerres ont prouvé que sous ce rapport les petits calibres ont donné d'excellents résultats. Quant à la forme délicate des cartouches et à la manipulation etc. de l'arme, elles ne nous paraissent pas de grande importance à notre avis. Pour ce qui concerne les cartouches, des essais pratiques ont prouvé, que celles du petit calibre sont au moins aussi solides et se conservent tout aussi bien que celles du grand. Quant à la manipulation de l'arme et k la facilité de la charge, l'expérience faite avec le fusil de chasseur n'a pas prouvé que nos troupes avaient plus de difficulté à se servir de cette arme et qu'il leur fallait plus de temps pour la charger, que pour un fusil d'un plus grand calibre. A cette occasion, nous repoussons un argument qui a été avancé : c. à d. qu'il s'agissait pour le cas qui nous occupe d'une arme pour l'infanterie et non pour les carabiniers et les troupes d'élite. Il est hors de doute, qu'en moyenne l'éducation primaire est plus élevée chez les carabiniers et peut-être aussi chez les chasseurs, attendu que les premiers surtout appartiennent en général aux classes aisées. Mais pour ce qui coucerne l'intelligence, c'est-à-dire le bon sens et l'esprit pratique, qui doivent être mis en jeu, la masse de l'armée, c'est-àdire les compagnies d'infanterie du centre ne sont certainement pas sensiblement au-dessous des troupes d'élite susmentionnées, et elle se fera beaucoup mieux, que l'on ne le croit, à l'usage d'armes de petit calibre. Nous estimons, que, pour envisager convenablement cette question, l'on ne doit point se placer au niveau du minimum d'éducation, d'intelligence et de zèle qui peut se trouver dans une partie de nos milices, mais à. celui de l'intelligence et de la bonne volonté que l'on trouve en général chez nos troupes. Les indifférents et ceux qui sont moins bien doués, doivent être relevés à la hauteur de ceux qui sont intelligents et zélés, l'on ne doit pas rabaisser ces derniers au niveau des autres. 78 Toutes ces considérations nous engagent à vous proposer le calibre de 35"". Si dans nos présentes propositions nous différons de rapports et propositions antérieurement émis, se prononçant pour un calibre de 40"", cette divergence s'explique par le fait, que depuis cette époque, l'on a trouvé un projectile expansit' pour le petit calibre de 35"", permettant une tolérance de calibre, et qu'ainsi disparaît le principal argument invoqué contre ce calibre. Nous n'avons dans le présent rapport que mis en présence, le grand calibre (43"") et le petit (35""), sans nous occuper beaucoup du moyen (38""). Nous trouvons qu'il n'y a une difference prononcée, qu'entre le grand et les deux plus petits, attendu que les deux derniers ont pour principe l'unité de calibre et le premier l'inégalité de calibre, et que les deux petits calibres sont basés sur des considérations sensiblement les mêmes. Les motifs qui nous sont donnés pour l'adoption du calibre moyen, ne nous paraissent pas suffisants, pour abandonner le calibre existant des carabines et des fusils de chasseurs et pour justifier les frais d'agrandissement de plus de 20,000 canons de fusils et carabines et du changement de munitions. Outre la question de la grandeur de calibre, qui, pour le nouveau fusil d'infanterie était l'essentielle, d'autres ont aussi été soulevées; savoir, la modification de certaines parties du fusil de chasseur actuel. Sous ce rapport, la Commission d'experts est, d'un avis unanime, et nous nous joignons à cet avis, que ce n'est pas le fusil de chasseur de l'ordonnance actuelle, mais une arme différente sous plusieurs rapports que l'on devra admettre. Nous renvoyons, pour cette question, aux avis émis par la majorité de la Commission à la fin de son rapport, parce que nous estimons qu'il est plus avantageux de placer ces détails dans l'ordonnance pour le nouveau fusil. Nous touchons à la question financielle et à la question de transition. Eu adoptant le principe de l'unité de calibre, il est évident que l'adoption du nouveau fusil aura lieu aussi pour les troupes du génie, les compagnies du parc et de cavalerie. Si l'on prend en général 20 % de fusil surnuméraires, on aura besoin du nombre suivant d'armes, pour le nouvel armement de l'élite et de la réserve, dans chaque arme : a) pour l'artillerie et les troupes du génie . 2,844 fusils b) pour les 5 compagnies de chaque bataillon d'infanterie et pour les compagnies isolées non armées de fusils de chasseurs . . 77,220 » Total de 80,064 fusils à fr. 80 au maximum, fait fr. 6,405,120 à reporter "fr. 6,405,120 79 Transport fr. 6,405,120 c) pour la cavalerie un pistolet à un canon . 3,443 à fr. 40 au maximum, fait » 137,720 Eu somme fr. 6,542,840 Arrive la question de munition. Pour chaque fusil et chaque pistolet il faut compter au moins 160 cartouches, ce qui fait 13,361,120 cartouches, à 4 centimes la pièce, fait une dépense de fr. 534,444. Cette dépense ne sera, du reste, que le moins possible à la charge du nouvel armement, car, pendant la période de transformation, que nous proposons de 10 ans, pour l'élite et la réserve, la consommation annuelle de l'ancienne munition pour les exercices de tir dans les écoles de recrues et les cours de répétition épuisera les provisions et permettra de remplacer l'ancienne munition par la nouvelle au fur et à mesure de sa consommation. Les frais de munitions pourront donc, presque entièrement, être supportés par le budget ordinaire. Il n'y aura que la quantité de munition Prélat-Burnand, nécessaire à l'armement de la landwehr, qui sera à la charge de l'introduction du nouvel armement. Nous nous bornons h ces observations pour ce qui a rapport au côté flnanciel, attendu que, notre intention ' est, qu'après que vous aurez résolu la question de calibre dans la présente session et après que nous aurons fixé une ordonnance relative aux détails de la nouvelle arme, de vous présenter pour la session de Juillet un exposé détaillé relatif à l'introduction du nouvel armement et à sa portée flnancielle, et spécialement pour ce qui concerne la répartition des frais entre la Confédération et les Cantons. Nous avons l'honneur de vous présenter le projet d'arrêté suivant et de vous réitérer l'assurance de notre considération distinguée. Berne, le 9 Janvier 1863. Au nom du Conseil fédéral suisse, Le Président de la Confédération: C. L'ORNEROD. Le CÌMnceìlier de la, Confédération : SCHIESS. 80 Projet d'arrêté concernant l'introduction d'un nouveau fusil d'infanterie. L'ASSEMBLÉE FÉDÉRALE DE LA CONFÉDÉRATION SUISSE, vu un message du Conseil fédéral du 9 Janvier 1863, arrête : Art. 1. Un calibre normal et unique de 35"" est fixé pour toutes les armes à feu portatives de l'armée (élite et réserve). Art. 2. L'infanterie, qui n'est pas encore munie du fusil de chasseur, ainsi que les troupes du génie et de l'artillerie, armées du fusil, seront pourvues d'une nouvelle arme rayée, et la cavalerie d'un pistolet rayé, du calibre susmentionné. Art. 3. Le Conseil fédéral est autorisé à fixer, sur la hase des préavis d'experts, l'ordonnance ultérieure du nouveau fusil et du nouveau pistolet. Art. 4. Il est invité à soumettre à l'Assemblée fédérale, pour la prochaine session de Juillet, des propositions ultérieures sur la méthode d'introduction du nouvel armement et sur la participation financielle de la Confédération et des Cantons. Art. 5. Le Conseil fédéral est chargé de l'exécution du présent arrêté. lUiOCCcii Schweizerisches Bundesarchiv, Digitale Amtsdruckschriften Archives fédérales suisses, Publications officielles numérisées Archivio federale svizzero, Pubblicazioni ufficiali digitali Message du Conseil fédéral à l'Assemblée fédérale suisse, concernant l'introduction d'un nouveau fusil d'infanterie, et de l'unité de calibre pour toutes les armes à feu portatives pour l'armée fédérale. (Du 9 Janvier 1863.) In Bundesblatt Dans Feuille fédérale In Foglio federale Jahr 1863 Année Anno Band 1 Volume Volume Heft 03 Cahier Numero Geschäftsnummer --- Numéro d'affaire Numero dell'oggetto Datum 17.01.1863 Date Data Seite 69-80 Page Pagina Ref. No 10 059 064 Das Dokument wurde durch das Schweizerische Bundesarchiv digitalisiert. Le document a été digitalisé par les. Archives Fédérales Suisses. Il documento è stato digitalizzato dell'Archivio federale svizzero.