Une association, basée dans l`Ain, milite pour le divorce pour tous
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Une association, basée dans l`Ain, milite pour le divorce pour tous
Date : 02/02/2013 Pays : FRANCE Page(s) : 3 Rubrique : E01 Diffusion : 239033 Périodicité : Quotidien Mots : 587 Société Suzanne Barthod dénonce la prestation compensatoire, qui concerne 55 000 foyers en France Une association, basée dans l'Ain, milite pour le divorce pour tous Ain «Le même mariage pour tous veut aussi dire le même divorce pour tous!» Suzanne Barthod, présidente du comité de coordination des associations de réforme de la prestation compensatoire, tire encore une fois la sonnette d'alarme, alors que les nouvelles lois sur la famille sont au cour de l'action gouvernementale. Depuis Chazey-sur-Ain où elle réside, elle traite des dizaines de dossiers portant sur la prestation compensatoire. «Elle a été créée en 1975. L'idée, c'était de compenser la baisse de niveau de vie entraînée par le divorce. On voulait protéger les femmes. Souvent, il s'agissait de femmes d'entrepreneurs, d'hommes politiques, etc.», explique Suzanne Barthod. Mais si l'idée de départ était bonne, selon l'association, le texte encadrant la prestation compensatoire pose problème. «Trente ans plus tard, des milliers de vieux divorcés qui ont vécu des pertes d'emploi, des faillites d'entreprisesSe retrouvent à payer des sommes très importantes depuis des années. Certains sont dans des situations désespérées», dit Suzanne Barthod. Car aucun capital de départ n'était fixé lors du jugement de divorce. La prestation compensatoire est donc une rente viagère. Autrement dit, l'ex-mari doit verser une somme chaque mois jusqu'à son décès, à son ex-femme. Une partie de la succession est aussi concernée. L'association dénonce cette prestation à deux niveaux. «Le législateur n'a pas anticipé les évolutions socio-économiques, indique Suzanne Barthod. Il n'a pas aidé les juges et les avocats à comprendre ce que c'était.» Au début des années 2000, les choses ont un peu changé. «Sous la pression des associations, la nouvelle loi sur le divorce a donné la possibilité de demander une révision de la prestation compensatoire», dit Suzanne Barthod. «En cas de changement important dans les ressources de l'une ou de l'autre des parties», précise la loi. La nouvelle loi a permis d'abaisser les sommes versées Suzanne Barthod est la présidente de l'association CCN-Arpec, qui compte aujourd'huiquelque 2000 adhérents.Photo PQRMais la présidente du CCN-Arpec relativise l'impact de cette décision: «Sur 1,2 % des ex-époux concernés, qui ont eu le courage de retourner devant un juge, seule la moitié a eu gain de cause.» Et en première instance, seuls 40 % des dossiers ont été acceptés. Certains ont dû faire appel ou même se pourvoir en cassation. «En cassation, deux tiers des dossiers sont acceptés. Mais cela veut dire au moins trois ans de procédure, des frais d'avocat importants. Beaucoup se sont dit que cela ne servait à rien», regrette Suzanne Barthod. La nouvelle loi a aussi permis d'abaisser les sommes versées. Un barème a été établi. Depuis 2004, la moyenne du capital versé à l'ex-épouse est de 50000 euros. «Les sommes sont six fois inférieures à ce qui avait été demandé en moyenne avant. La loi réaffirme que la rente viagère est une exception. Le juge doit la justifier», explique Suzanne Barthod. Selon l'association, quelque 55000 foyers sont concernés aujourd'hui en France. «Il y a une omerta. Je vois des gens qui sont dans des situations extrêmes. J'ai des adhérents qui se sont suicidés. Le monde politique montre très peu d'empressement à agir, car cela ne concerne plus que quelques vieux divorcés», dénonce Suzanne Barthod. L'association, qui propose un amendement sur la prestation compensatoire, veut occuper le terrain politique. «On travaille en étroite collaboration avec les services de la justice, mais à chaque changement de ministre, à chaque nouveau cabinet, il faut tout recommencer. Le temps presse.» REPÈRES - : A.-L. WYNAR 067D18CD55C05F0870821F49730585820253FB3101F6366EA711E3D Tous droits de reproduction réservés