attentat À londres
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attentat À londres Roman franck membribe Prologue Le cours d’anglais c’est quelque chose cette année ! Avec Mademoiselle Evolaïnema les cinquièmes sont gâtés. Il parait qu’un ministre a décidé qu’il ne fallait plus dire « Mademoiselle », mais tous les élèves continuent à l’appeler comme ça ou Elena tout court. Elle vient de fêter son cinquantième anniversaire, mais elle en parait bien dix de moins. Toujours très élégante, elle harmonise les tons de ses tenues à la perfection, de la tête aux pieds. De grands yeux pers en amandes illuminent son visage oblong en harmonie parfaite avec sa chevelure blonde bouclée. Tout le monde se demande pourquoi une femme aussi ravissante vit seule avec son chat. Certains disent qu’elle a été mariée autrefois dans sa Russie natale. La vie privée d’Elena reste un mystère. Plusieurs professeurs célibataires s’y sont déjà cassé le nez… Dourbino, le prof d’éducation physique en pince gravement pour elle. Il a remarqué que la couleur de ses yeux change en fonction de la luminosité. Elle hésite entre le vert, le bleu et le gris. Dourbino ne rate pas une occasion de la draguer en salle des profs, mais elle reste de marbre. Évidemment, l’inaccessible beauté de Mademoiselle Evolaïnema n’a pas grand-chose à voir avec le regain d’intérêt de toutes les classes de cinquième pour l’anglais. Son enthousiasme et son sens de l’humour en sont la cause. D’un naturel résolument optimiste, elle ne se décourage jamais devant l’échec de certains élèves dans l’apprentissage d’une langue étrangère. Elle trouve toujours le moyen de les aider en les faisant rire. Tantôt en répétant certaines phrases avec des accents incroyables tout droit venus de Sibérie ou de la Papouasie Nouvelle Guinée. Tantôt en donnant des explications en français, imitant l’accent pieds-noirs, et là on se croirait dans La vérité si je mens ! Le premier trimestre touche à sa fin. Bientôt les vacances de Noël. Elena Evolaïnema se tient debout devant son bureau, comme à son habitude. Elle affiche un large sourire espiègle, plus appuyé qu’à l’ordinaire cependant. - Avant de débuter le cours, j’ai deux nouvelles à vous annoncer. Une bonne et une mauvaise. Par laquelle souhaitez-vous que je commence ? - The good new, please, réponds Alioune en levant le doigt. - Déjà dans les starting blocs, bravo ! Je vous livre donc la bonne nouvelle : le collège organise un voyage d’études à Londres. À SUIVRE . . .