wendigo - pontypool

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WENDIGO
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Titre original : WENDIGO
Année : 2001
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Patricia Clarkson, Jake Weber, Erik Per Sullivan, John Speredakos, Christopher Wynkoop, Lloyd
Oxendine, Brian Delate, Daniel Sherman, Jennifer Wiltsie, Maxx Stratton & Richard Stratton
Réalisateur : Larry Fessenden
Scénario : Larry Fessenden
Musique : Michelle Dibucci
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Miles et ses parents sont sur la route qui les mène vers une
maison isolée où ils vont pouvoir passer quelques jours à la
montagne. En chemin, la voiture percute un cerf ce qui va
modifier l´issue de leur week-end…
Larry Fessenden est un touche à tout puisqu´en dehors de ses
activités de réalisateur, il s´occupe aussi d´écrire des scénarios
et de produire des films, des documentaires ou des albums
musicaux. Il existe même une bande dessinée faite avant le
tournage de WENDIGO, et mise en image par Brahm Revel,
qui a servi de story-board pour le film. Sans oublier qu´à
l´origine, Larry Fessenden se destinait au métier d´acteur
même si, bien vite, il se met à triturer une caméra pour mettre
en boîte quelques courts-métrages. Il apparaît donc dans divers
films qui ne sont pas de lui comme A TOMBEAU OUVERT
de Martin Scorsese ou SESSION 9 de Brad Anderson. Au
début des années 90, il tourne NO TELLING qui est, à présent,
considéré comme le premier film d´une trilogie où le
réalisateur revisite les mythes du cinéma fantastique. Il adapte
donc le savant et sa création avec NO TELLING suivi d´une
histoire de vampires qu´il tournera en 1996 sous le titre de
HABIT. Avec WENDIGO, il clôt sa trilogie en abordant un
mythe indien ce qui lui permet assez vaguement d´aborder le
sujet de la lycanthropie. Personnage aux multiples casquettes,
Larry Fessenden a déjà dans ses cartons le projet d´un dessin
animé pour la télévision d´après WENDIGO et un autre film
d´horreur qui prendrait place dans les glaces de l´Arctique. Les
deux étant, comme ses précédents films, produit par Glass Eye
Pix, sa maison de production.
Respectueux du genre, Larry Fessenden ne prend pas pour
autant le parti de faire du cinéma d´épouvante ou d´horreur en
suivant les recettes éprouvées. Au contraire, il prend en main
les mythes et les adapte de manière à les intégrer à notre
quotidien. Dans le cas de WENDIGO, l´argument fantastique
pourrait être totalement évacué sans que cela ne vienne en
bouleverser dramatiquement l´intrigue. Et pour cause, la
présence d´une créature mythique, le Wendigo, n´est pas
clairement définie comme réelle et pourrait n´être issue que de
l´imagination d´un enfant. Et même si la créature semble au
final prendre parti dans l´histoire, rien n´empêche encore de
voir cela comme un fantasme de la réalité.
Avant tout, WENDIGO dresse le portrait très réaliste d´une
cellule familiale composée du père, de la mère et d´un petit
garçon. La première partie du film se borne à dessiner leurs
relations alors qu´ils sont sur le chemin d´une maison isolée où
ils vont pouvoir se retrouver ensemble pour le week-end. Le
voyage ne se fait pas sans heurts puisque, à peine arrivés, ils
ont un accident de voiture, suivi d'une prise de contact assez
houleuse avec des chasseurs du voisinage. A partir de cet
incident, l´engrenage d´un drame horrible est en place sans
même qu´une créature poilue se soit montrée !
Basé essentiellement sur ses personnages, WENDIGO se
devait d´être porté par des acteurs de talent. Erik Per Sullivan,
l´enfant, donne à son personnage un ton grave et limite
déprimant qui lui sied bien. Le père de famille est interprété par
Jake Weber, devenu depuis l´un des personnages les plus
attachants de L´ARMEE DES MORTS. Il réussit sans peine à
endosser le rôle d'un père. L´alchimie est donc réussie dans
toutes les séquences entre l´enfant, le père et la mère (Patricia
Clarkson).
Le premier contact de Larry Fessenden avec le Wendigo
date de son enfance. Andrew Maclaren, l´un de ses professeurs,
racontait des histoires destinées à impressionner les enfants.
C´est aussi certainement pourquoi le nom de la famille du film
est «Maclaren». Parmi toutes ces histoires, le cinéaste aura
conservé pendant longtemps en mémoire celle du Wendigo. De
fait, si Larry Fessenden réussit aussi bien à retranscrire dans
son film les peurs et croyances enfantines, c´est sûrement parce
qu´il puise dans ses propres souvenirs. L´enfant du film
interprète à sa façon ce qu´il ne comprend pas ou les
événements horribles. Parfois, le monde des adultes semble très
étrange pour un petit enfant comme on le constate lors d´une
séquence au petit-déjeuner où le père et la mère s'entretiennent
d´une histoire d´adultère avec des mots assez crus, ce qui
perturbe le garçon, qui affiche un air déconcerté.
Quelques passages se raccrochent encore à la construction
du cinéma d´épouvante comme le personnage indien qui
introduit l´histoire du Wendigo auprès du petit garçon avant de
disparaître mystérieusement. Mais WENDIGO se refuse aux
effets faciles ou à la narration d´une histoire balisée. A
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l´évidence, le film de Larry Fessenden ne s´oriente pas vers le
cinéma horrifique commercial mais penche plutôt pour une
vision plus intimiste et fantasmagorique du genre. Le rythme
lent devrait finir par achever ceux qui seraient dans l´attente
d´un carnage ou d´une impressionnante créature. WENDIGO
ne s´adresse de toute façon pas à eux et il séduira par son
ambiance les spectateurs curieux de découvrir une oeuvre plus
intelligente et réfléchie.
travail de Larry Fessenden.
L´édition française n´est peut-être pas la plus complète sortie
à ce jour mais elle donne la possibilité de découvrir
WENDIGO dans des conditions satisfaisantes et avec un soustitrage ainsi qu´un doublage français. Ces deux dernières
options sont assurément un plus pour ceux qui se laisseront
tenter par l´envoûtant film de Larry Fessenden.
Parler de l´image de WENDIGO est assez difficile dans le
sens où les choix relatifs aux techniques de tournage se
ressentiront pour certains comme des défauts sur le rendu final.
En mêlant les prises de vues sur pellicule (Super 8 et 16mm) et
en DV, un grain très visible se fait sentir et la définition n´est
pas toujours sur un même pied d´égalité en fonction des scènes.
Les tons sont extrêmement sombres ce qui donne au film un air
encore plus énigmatique mais pose quelques soucis dans les
scènes nocturnes. A un point que l'on peut se demander s'il ne
s'agit pas d'un véritable défaut du disque. Il semble cependant
que ce ne soit pas le cas.
Antoine Rigaud
Bien que les deux pistes sonores soient en stéréo surround,
seule la piste française sera reconnue en «surround» par votre
ampli. Néanmoins, rien ne vous empêche de commuter
manuellement pour décoder la piste stéréo anglaise et tirer parti
de son mixage sonore. Les deux pistes offrent une belle
dynamique et l'on notera essentiellement un doublage français
artistiquement peu convaincant en comparaison de la version
originale. Notons aussi que certaines éditions sorties à travers
le monde bénéficient d´un mixage en Dolby Digital 5.1 en plus
de la piste en stéréo surround. Ces mixages ont sûrement été
réalisés spécialement pour ces DVD car le film n'a
apparemment pas bénéficié d'un mixage 5.1 à l´origine.
Première constatation à propos des suppléments, le
commentaire audio de Larry Fessenden présent sur certaines
éditions DVD sorties à travers le monde ne se trouve pas sur le
disque français. On retrouve donc le documentaire réalisé par
Larry Fessenden concernant le tournage du film. Il s´agit d´un
montage de séquences de tournage, de planches de la bande
dessinée, de dessins de préparation, d´extraits du film ou de
bribes de scènes coupées sans véritables explications. On peut
donc assister à la confection du Wendigo ainsi qu´au tournage
avec seulement le son des intervenants au travail ou bien
encore à l'enregistrement de la musique. Aucun sous-titrage ne
s´affiche quand chacune des personnes s´exprime et la seule
traduction se limite aux intertitres (et encore pas tous !). Sur la
longueur, ce documentaire ressemble plus au souvenir d´une
aventure avec toute l´équipe rassemblée sur le tournage qu´à un
véritable «Making of» institutionnel.
La fin alternative est, elle aussi, dénuée de tout sous-titrage.
Il est vrai qu´elle ne change pas grand-chose par rapport à celle
présentée dans le film lui-même. Heureusement, l´interview de
Larry Fessenden offre un sous-titrage français même si
quelques parties de ses explications se voient oubliées par la
traduction. Le cinéaste s´explique sur ses motivations
cinématographiques et parle de ce qu´il a voulu faire
concernant WENDIGO. Une interview qui complète assez bien
le documentaire dans le sens où les deux ont des approches très
différentes. Pas de galerie de photos (avec la bande dessinée),
ce qui apparaissait pourtant en fonction des éditions DVD mais
les suppléments se terminent tout de même par la bandeannonce de WENDIGO ainsi que celle de la série télévisée
LES MYTHES URBAINS. Les Allemands de MC One avaient
eu la bonne idée de placer les bandes-annonces de NO
TELLING et HABIT ce qui aurait pu aussi être une façon pour
l´éditeur français d´en montrer un peu plus concernant le
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