Quand déménager devient un jeu d`enfant: une start-up
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Quand déménager devient un jeu d`enfant: une start-up
Une entreprise hors du commun Quand déménager devient un jeu d’enfant: une start-up suisse redistribue les cartes en Europe avec une première plate-forme de service intégré La plate-forme de déménagement MOVU fait entrer l’organisation des déménagements dans l’ère numérique. Au point que la start-up est devenue presque instantanément la solution de référence pour la recherche d’entreprises de déménagement et de nettoyage à l’échelon régional – et une cible très prisée pour les investisseurs. P our Laurent Decrue et ses collaborateurs, se faire traiter de «fou» n’a rien d’insultant. Ils partagent l’avis du romancier américain Mark Twain (1835-1910), qui affirmait: «Les gens qui ont une nouvelle idée passent toujours pour des fous jusqu’au moment où leur idée finit par s’imposer.» Dans le cas qui nous occupe, l’idée a pour nom MOVU, une plate-forme de déménagement innovante, devenue l’une des start-up suisses les plus en vue en 2015. Aujourd’hui, MOVU est la plus grande plate-forme de déménagement et de nettoyage de Suisse et aide les clients dans toutes les questions liées au déménagement. Un plan bien pensé est indispensable pour réaliser une telle progression. «Quand on veut attirer des investisseurs, il faut pouvoir présenter un modèle d’affaires qui a du potentiel», explique Laurent Decrue, CEO et cofondateur de MOVU. Et il sait de quoi il parle. Il avait déjà fait partie de l’équipe de «DeinDeal», où il avait contribué à faire d’une start-up l’une des principales plates-formes suisses de vente en ligne. C’est là qu’il avait fait la connaissance des cofondateurs de MOVU, Nenad Nikolic (CTO) et Nicolas Bürer (président du conseil d’administration). En 2014, ces entrepreneurs chevronnés ont découvert qu’il y avait une place à prendre sur le marché du déménagement et compris le potentiel d’une nouvelle offre numérique qui permettrait aux clients d’effectuer des réservations en ligne après avoir comparé les prix des différents prestataires et consulté des évaluations et des informations d’entreprise . C’est ainsi que MOVU est devenue la première plate-forme de déménagement «full service» d’Europe. Depuis, les fondateurs appuient à fond sur l’accélérateur. Mais ils savent aussi que les inves- 02 /2016 tisseurs ne se contentent pas d’une belle idée commerciale, d’une analyse de marché fouillée et de marges substantielles et qu’ils veulent aussi, et avant tout, que la start-up soit efficace et, surtout, rapide. Des partenaires de qualité dans le viseur Apparemment fort bien partis, Laurent Decrue et ses cofondateurs ont conclu d’entrée de jeu des partenariats de qualité et bouclé, 15 mois après le lancement, une deuxième séance de financement. Même si MOVU ne révèle rien de précis sur ses investissements, les économistes estiment à plusieurs millions de francs les capitaux récoltés. Cet argent frais permet à l’entreprise de poursuivre sa croissance. La commodité est l’un des atouts de la plate-forme. «Avec MOVU, le déménagement doit devenir un jeu d’enfant pour nos clients. C’est la raison pour laquelle nous cherchons sans cesse à améliorer notre plateforme», dit Laurent Decrue. Dès qu’il y a un problème quelque part, qu’un client se plaint ou qu’une demande n’est pas traitée assez rapidement, des correctifs sont apportés au système. «Nous nous mettons toujours à la place du client et cherchons à lui simplifier la vie au maximum», ajoute-t-il. Priorité 02 /2016 au client C’est ce qui a conduit, il y a peu, au rachat de l’appli de déménagement Moovaa. Cette appli permet au client de faire aisément l’inventaire de son ménage à l’aide de brèves séquences vidéo. Ces vidéos standardisées permettent de faire l’impasse sur de longues et coûteuses visites, réduisent les risques d’erreur, facilitent l’établissement des offres et diminuent les coûts pour toutes les parties concernées. Une fois adaptée, cette appli pour iOS et Android sera relancée sous la marque MOVU. Si Laurent Decrue souligne l’importance de l’orientation clientèle, il juge tout aussi essentiel d’avoir une équipe capable de penser et d’agir rapidement. «Il faut des objectifs clairs mais aussi, parfois, une certaine dose d’agressivité pour conquérir un nouveau marché», estimet-il. Analyser, corriger, mettre immédiatement en pratique, c’est ainsi qu’il fonctionne, tout comme les collaborateurs de MOVU. Du coup, l’entreprise parvient déjà à traiter 500 déménagements par mois sur sa plateforme en ligne. 22 collaborateurs s’occupent des demandes d’une clientèle constituée d’entreprises et de particuliers et établissent des offres pour les services à fournir par les partenaires, le favori étant ensuite sélectionné à la lumière d’évaluations et sur la base d’un prix fixe. Les fondateurs de MOVU continuent à perfectionner leur produit et une nouvelle séance de financement pourrait d’ailleurs être lancée prochainement. Une internationalisation n’est pas à exclure. Une «folie»? Le dernier des soucis des fondateurs de MOVU. Une entreprise hors du commun Les start-up découvrent le déménagement Il n’a jamais été aussi simple d’organiser un déménagement. Sur Internet, les start-up bousculent le marché avec leurs offres combinées. Au final, leur succès dépend de la qualité et du service qu’elles fournissent. C ’est parti pour une nouvelle tranche de vie! Mais il reste le déménagement... Chercher un nouveau logement, préparer les cartons, organiser le transport, bouger les meubles, rénover... Pour être sûr de boucler la boucle, une aide professionnelle est bien utile. C’est la raison pour laquelle, en Europe, un nombre croissant de start-up investissent la place. À commencer par MOVU, prestataire full service leader du marché suisse, Box at Work, spécialiste des caisses d’entreposage et de déménagement, et Moverscan, conseiller numérique en déménagement. Les fondateurs sont d’accord sur une chose: «Un déménagement est un processus incroyablement pénible», constate Laurent Decrue, cofondateur de MOVU. Le marché suisse du déménagement souffre par ailleurs d’un manque cruel de transparence et d’efficacité. «Nous voulons changer la donne.» Même constat pour Jan Gerrit Reinders, d’origine néerlandaise. À 31 ans, ce spécialiste de l’auto-entreposage est également à pied d’œuvre à Zurich, où il propose ses espaces de chargement et ses caisses en plastique «vertes» caractéristiques. Il précise néanmoins que Bâle, Berne et Genève vont suivre très prochainement. Comme la plupart des start-up, le concept Box at Work est basé sur Internet. «Nous avons probablement le plus grand nombre de biens inventoriés en ligne du monde», affirme fièrement son fondateur. Devenue un prestataire innovant du domaine de l’autoentreposage, son entreprise permet à ses clients d’accéder à tout moment aux biens stockés. L’avantage tombe sous le sens: «Sans cela, au bout de deux mois, la plupart des gens n’auraient plus la moindre idée de ce qu’ils ont entreposé.» Les candidats au déménagement peuvent également se faciliter la vie s’ils souhaitent profiter de l’occasion pour faire le grand ménage. Là encore, le Net est leur allié. Des portails de cadeaux tels que www.fleedoo. com ou des places de marché Internet comme www.ricardo. ch, www.ebay.ch ou www.tutti. ch permettent de se défaire de tout ce qui pourrait encombrer le nouveau départ. 02 /2016 Infos spéciales PME: Cela finira bien par marcher Cinq erreurs de management qu’une start-up performante ne commettrait jamais. Une petite liste établie par Laurent Decrue, cofondateur de MOVU. - Première erreur: faire mûrir les idées le plus longtemps possible et attendre que les conditions du marché soient optimales pour les lancer. - Deuxième erreur: partir du produit, en se disant que le client en aura bien une quelconque utilité. - Troisième erreur: graver le plan d’affaires dans le marbre. L’idée est tellement bonne que les clients s’adapteront forcément. - Quatrième erreur: il sera toujours temps de songer au service clientèle quand l’entreprise tournera. - Cinquième erreur: je crée une nouvelle entreprise avec ce cofondateur même si, au fond de moi, je n’y crois pas à cent pour cent. Cela finira bien par marcher et, unissant nos forces, nous y arriverons. 02 /2016