Arc solidaire

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Arc solidaire
Pour un changement social, citoyen et démocratique, promouvoir un réseau de
l’économie sociale et solidaire : l’Arc solidaire.
Animateurs : Jean Huet PCF/économie sociale ; Jean-Claude Mairal, président du Cidefe
L'objet primordial de cette initiative est la promotion démocratique de l'économie sociale, équitable,
solidaire, incarnée par les coopératives, les mutuelles, et des associations, en coopération avec les élus
démocratiques promoteurs du vrai changement social. Face aux dégradations, aux dangers actuellement
aggravés, de la crise profonde du système marchand capitaliste, en un temps où les actions revendicatives et
les ajustements législatifs ne pourront à eux seuls obtenir les réponses aux besoins sociaux, une telle
initiative pourrait apporter aux citoyens de notre pays, et d'ailleurs, un appui à la demande d'une nouvelle
société humaine.
L'économie solidaire, coopérative, en s'écartant de la propriété capitaliste des moyens de production,
apporte dès aujourd'hui aux travailleurs participants, même incomplètement, des avantages souhaités : la
maîtrise du travail, la résistance aux délocalisations, la démocratie de gestion et d'organisation, la solidarité
des activités. Des bases existent pour un rôle économique et social accru de ces activités. Ceci pourrait ouvrir
à des citoyens plus nombreux de nouvelles perspectives en matière d'emplois viables, de rémunérations
équitables, de formations accessibles, d'avenirs professionnels stabilisés, notamment pour les jeunes, de
solidarités sociales nouvelles, intégratrices, de développement culturel innovant, de rassemblement populaire
autour de réalisations convaincantes, de renforcement social et politique, face à la ploutocratie, des
travailleurs, des citoyens, des populations.
Dans le même temps, l'économie équitable et solidaire (souvent appelée «sociale et solidaire», ESS)
se heurte, à l'environnement marchand capitaliste obstinément enferré dans ses cercles vicieux. La nouvelle
économie solidaire, démocratique, devra faire face à ces obstacles pour assurer son développement et
transmettre aux citoyens le clair message d'un avenir social réellement transformateur.
L’'atout fondamental sur lequel peut s'appuyer l'économie solidaire n'est pas la compétitivité, mais bien la
solidarité. C'est pourquoi nous proposons le rassemblement des acteurs de l'économie solidaire, aujourd'hui
trop souvent isolés, et des collectivités démocratiques autour d'un réseau d'activités porteuses de solidarités
et des multiples avancées évoquées ci-dessous.

Un besoin prioritaire : changer le travail,
De sorte que les travailleurs en soient les maîtres. Ceci implique un changement de la
propriété, l'avancée vers l'appropriation sociale des moyens du travail, sous ses formes
nécessairement multiples, adaptées aux activités productives, de services divers, des
fonctions publiques, aux ressources et biens communs, assurant à chacun l'accès aux moyens
de son travail dans l'intérêt de tous. On pourra, sur ces bases, avancer vers une autogestion
créative, efficiente des activités, une rémunération équitable des travaux, une organisation
solidaire, durable, des activités, démocratique à tous les niveaux.

Renforcer la solidarité entre acteurs de l'économie solidaire au moyen de lieux
d'échanges équitables, visant une juste évaluation des biens et services (aujourd'hui
largement demandée, notamment par les agriculteurs), et sur ces bases une juste
rémunération du travail de chacun, une juste évaluation des ressources publiques, ceci en des
lieux communs de concertation, d'information réciproque, de médiation arbitrale, de
régulation démocratique.

Créer de nouvelles coopérations entre acteurs de l'économie sociale et solidaire, permettant
une coordination informée, efficace des fonctions, des structures, des évolutions, une
mutualisation bénéfique des ressources et biens communs, contribuant à sécuriser les
activités et les emplois, à soutenir les activités nouvelles.

Inventer de nouveaux modes socialisés, mutualisés, de financements, dégagés de
l'impératif actuel de gestion lucrative à court terme, adaptés aux critères de l'autogestion
solidaire et aux besoins sociaux. Ces financements devraient contribuer à favoriser, au fil des
possibilités, la transmission des entreprises aux travailleurs coopérateurs.

Etablir de nouveaux rapports entre acteurs de l'économie sociale et institutions
démocratiques, notamment les collectivités locales. Entre partenaires pourraient être
conclues de nouvelles conventions, délivrées des gestions affairistes aujourd'hui promues,
apportant aux collectivités locales de nouveaux potentiels, favorisant les activités et emplois
de proximité et d'intérêt commun, facilitant de nouvelles initiatives en matière d'emploi des
jeunes, de formation, d'éducation, de santé, d'innovation, d'action culturelle, sociale,
d'environnement, redonnant confiance dans les services publics, apportant aux citoyens de
nouvelles perspectives de société.

Développer relations internationales équitables, mutuellement bénéfiques, équilibrées,
avec des partenaires du monde en recherche de rapports et d'échanges démocratiques. De tels
échanges favoriseraient des coopérations utiles à chacun et à tous, et ainsi, au fil du temps,
les équilibres internationaux, et les avancées démocratiques.
Cette initiative, mise en place par un premier ensemble de participants concernés et motivés,
promotrice de l'intérêt commun des travailleurs et des citoyens, pourrait attirer des parts croissantes de la
population travailleuse du pays. Ceci pourrait alors desserrer l'étau des pressions de l'oligarchie affairiste
dominante sur la vie économique et l'emploi, conduire à des conditions plus favorables de transmission des
entreprises aux travailleurs, fournir la base économique cohérente indispensable à un développement
démocratisé des services publics, ouvrir de nouvelles perspectives sociales, notamment aux jeunes.
Le réseau rassemblant les participants à ces échanges et coopérations multiples pourrait s'appeler
l'Arc Solidaire. Il devrait promouvoir l'émergence et l'essor des activités participantes, en rassemblant les
coopérateurs, les collectivités, les mutuelles, les associations concernées, également les participants aux
luttes sociales, et de plus en plus largement les citoyens, pour le changement démocratique vers une société
du bien commun humain.
Maurice Décaillot

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